Claude Cahun et son héritage dans la pensée et la création contemporaines. Journée d’études, le mercredi 20 mars 2019
Depuis 2010, des journées d’études « Art et Philosophie » sont organisées en partenariat avec le laboratoire CIRLEP de l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Elles donnent lieu à des publications coéditées par l’ESAD et les éditions Epure, dans la collection éponyme dirigée par Fabrice Bourlez (ESAD) et Véronique Le Ru (URCA).
CLAUDE CAHUN, nom d’artiste de Lucy Schwob, est née le 25 octobre 1894 à Nantes et meurt le 8 décembre 1954 à Jersey. Son œuvre est protéiforme : écrivaine, photographe, plasticienne, performeuse, metteuse en scène. Sa vie est étroitement liée à celle d’une autre artiste d’origine nantaise, Suzanne Malherbe (aussi connue sous le nom de Marcel Moore), sa compagne. Liée au mouvement surréaliste, Claude Cahun s’est aussi engagée dans la vie politique de l’entre-deux-guerres et dans la Résistance pendant l’occupation allemande de Jersey. L’œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont ses autoportraits qui sont le plus connus car elle y soulève un questionnement sur l’identité qui a une très forte résonance aujourd’hui. Elle y interroge notamment les stéréotypes de sexe et les questions de genre. Claude Cahun s’est inventée et réinventée à travers la photographie comme à travers l’écriture, en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque). Longtemps méconnue, l’œuvre photographique de Claude Cahun s’est imposée ces dernières années comme l’une des plus originales et des plus fortes de la première moitié du XXe siècle. Elle marque rétrospectivement un jalon capital dans l’histoire du surréalisme tout en faisant écho à l’esthétique contemporaine, entre art et philosophie.
Direction scientifique :
Véronique Le Ru, philosophe, professeure à l’URCA, et Fabrice Bourlez, philosophe et psychanalyste, enseignant à l’ESAD de Reims.
Avec les interventions de :
Introduction par Thomas Nicklas, président du CIRLEP, et Raphaël Cuir, directeur de l’ESAD de Reims
- Anne-Elisabeth Halpern, Autoportraits doubles, autoportrait du double : le miroir des genres
Maîtresse de conférences en lettres modernes à l’université de Reims, elle a consacré une thèse de doctorat à Henri Michaux : Le Laboratoire du poète (Seli Arslan) et publié Michaux et le cinéma (JM Place). Ses travaux portent sur la littérature moderne et contemporaine, les rapports entre poésie et science, le cinéma et les arts visuels. Elle est aussi directrice littéraire des Éditions L’improviste. - Joy Weber, Claude Cahun et la maïeutique du visage
Professeure d’arts plastiques et doctorante en Esthétique, sciences et technologies des arts à l’université Paris 8 (Labo Art des Images et Art Contemporain), elle travaille sous
la direction de François Soulages sur une thèse intitulée « Visage et temps en photographie. Approche esthétique ».
- Projection d’une vidéo de la série « Body Double » de Brice Dellsperger
Brice Dellsperger développe depuis 1995 le cycle des Body Double, présentés dans de nombreux festivals de cinéma internationaux. De film en film, de remake en remake il explore le processus de doublage : les personnages étant performés par un seul acteur, les acteurs étant souvent transformés en actrice.
- Désiré Calanni Rindina, Le féminisme de Claude Cahun : de la subversion des genres à la déstructuration de la mystique du féminin
Après un Master en Langues et Littératures Comparées à l’Université des Études de Catane (Italie), elle est actuellement doctorante en Sciences de l’Interprétation au sein de la même Université. Elle s’occupe de littérature française et études de genre.
- Béatrice Cussol
Béatrice Cussol vit et écrit, peint, dessine, donne forme à des mots cousus, découpe et colle à Malakoff ou ailleurs. Elle a également publié quatre textes : « Merci » (2000) et Pompon (2001) aux éditions Balland, Sinon (2007) et Les Souffleuses (2009) aux éditions Léo Scheer. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis de 2009 à 2010 et enseigne actuellement à l’École des Beaux-Arts de Rouen.
- Lise Terdjman : Lecture performée « L’artiste n’est pas »
Lise Terdjman travaille avec différents supports et processus : installation, dessin, texte, performance. Elle interroge les lieux, les formes, les stéréotypes et le genre, en articulant documents et fictions. Elle a récemment participé à l’exposition collective Sang rose aligné.e.s, Galerie Laboratoire BX, Bordeaux (2018) et au Nouveau Festival : Langues imaginaires et inventées au Centre Georges Pompidou (2013).
- Raphaëlle Herout, La langue de Claude Cahun et l’affirmation de la subjectivité
Après une thèse sur l’imaginaire linguistique du Surréalisme, elle est aujourd’hui ATER à l’Université de Caen. Elle a récemment publié « « Cache-toi, guerre ! » Le silence surréaliste comme conjuration poétique » dans « Il est pas facile de raconter à présent » : Crise de l’expérience et création artistique après la Grande Guerre, Mimesis (Luca Salza dir.).
- Mélodie Marull, « l’e pris dans l’o » : la multiplicité en soi dans l’œuvre de Claude Cahun et ses échos dans la création contemporaine
Après une thèse en arts plastiques sur l’œuvre de Pierre Molinier, elle enseigne aujourd’hui en tant qu’ATER à l’Université de Lorraine. L’implication du corps de l’artiste dans le processus créatif ainsi que les bouleversements, sensibles ou fantasmées qu’il induit constituent les thèmes essentiels de sa recherche. Elle a contribué aux actes du colloque
« Représentations des pratiques sexuelles ; de la modernité à la post-modernité » dans la revue Voix Plurielles.
- Laura Bottereau et Marine Fiquet
Le duo Bottereau & Fiquet est né en 2013 à l’ESBA d’Angers. En 2018, elles participent à Traversées ren@rde, exposition collective au Transpalette de Bourges, et à J’ai léché l’entour de vos yeux, exposition personnelle à la Maison des arts (Malakoff). Interrogeant les normes et les rapports de dominations, leurs dessins, sculptures, installations et vidéos puisent dans l’enfance pour ce qu’elle a de divertissant en apparence, mais aussi pour ses troubles, ses cruautés, ses désirs et ses tabous.
- Sonia Recasens, Performer l’identité – Décoloniser les corps
Après diverses missions d’assistante d’exposition dans des institutions culturelles (« elles@centrepompidou » ; « Maroc contemporain », Institut du Monde Arabe), elle développe des projets personnels en tant que commissaire indépendante : Sept démons, 2016 ; Ailleurs est ce rêve proche, 2018 ; Citoyennes Paradoxales, 2018. Depuis 2010, elle mène des projets sur les artistes femmes et les artistes afrodescendant.es du XXe au XXIe siècle.
16h15-16h30 : Discussion et conclusion
Les journées d’études art et philosophie
Conception graphique: Mathilde Courtot et Johan Héloise
Mercredi 20 mars 2019
9h – 16h30
Amphi 10- Campus Croix-Rouge
57 Ave Pierre Taittinger – Reims
Entrée libre
Accès :
Tramway A et B – Bus 11 et 13
Arrêt Campus Croix Rouge