Diplôme Design & Culinaire 2018 : Laura Spencer
Manger l’énergie de la vie
Si aujourd’hui notre consommation de viande a tant besoin d’évolution c’est à la fois parce que nous ne considérons pas l’animal derrière la viande, mais surtout parce que cet animal est perçu en tant qu’autre. Afin de faire évoluer notre consommation, nous devons construire un futur commun entre le je de l’homme et l’autre de l’animal.
Cette future consommation de viande se fonderait ainsi sur la considération de l’énergie de la vie, symbolique et organique. Il s’agit de regarder l’animal durant sa vie, d’observer ses mouvements volontaires et involontaires, pour ensuite rentrer dans le détail du dynamisme du muscle. Ces observations permettent de dessiner la cartographie énergétique de l’animal qui en guide la découpe. Ainsi la découpe prend en compte à parts égales l’anatomie de l’animal et l’énergie, le dynamisme des différents muscles.
Dans un premier temps, lors de la commercialisation de l’animal en boucherie, l’espace est dessiné afin de mettre en avant les six catégories énergétiques. Chaque catégorie à sa propre vitrine où les morceaux qui la composent sont présentés selon le niveau d’énergie qu’elle contient. Ici, le client choisit son morceau non pour ses qualités de tendreté ou de goût, mais surtout selon l’énergie qu’il souhaite incorporer. Les vitrines sont accompagnées par trois styles de billot de découpe, dessinés selon la quantité d’énergie présente chez le boucher même, le bois du billot et le muscle de l’animal.
Cette réflexion sur l’énergie se poursuit jusqu’à la cuisson des morceaux où la cuisson est interrogée selon l’énergie dégagée lors de l’interaction avec la viande. Cette réflexion se conclut à travers le choix de végétaux qui accompagne le muscle, où l’énergie de la vie et l’énergie de l’être vivant se jouent en harmonie. Ainsi, en ouvrant cette réflexion de l’énergie envers le monde végétal nous pouvons envisager un futur où l’énergie de la vie soit accompagnée par l’énergie de l’être vivant.