Diplôme design objet 2015 : Hélène Labadie
Dans une célèbre scène de la Dolce vita ( Federico Fellini, 1960 ), le spectateur assiste émerveillé aux belles retrouvailles de Marcello et de l Anita Ekberg. C’est pourtant le troisième protagoniste de la scène qui a retenu toute mon attention, la fontaine de Trévi. La plupart des fontaines que l’on côtoie ont souvent cet aspect majestueux, mais j’ai voulu que mes objets soient conçus autour de ce que j’aime qualifier de fontaines domestiques. Chaque jour, nous les construisons tous, inconsciemment, en entassant la vaisselle dans l’évier et en jouant d’équilibre avec l’eau du robinet. L’eau se met-elle a mimer le verre en glissant le long de sa surface ou bien est-ce le verre qui mime l’eau ?
Les matériaux véhiculant l’eau se confondent peu a peu avec elle par bien des aspects, ils la parodie et la fige grossièrement par le feu en formant de grosses gouttes de verre. Contrairement aux fontaines « triomphales» sur lesquelles l’eau n’est qu’une énième fioritures greffée sur la bâtisse, elle se retrouve ici au centre du projet. Elle est au premier plan de l’objet, le construisant et le polissant de toute part.
Si le cinéma et la mise en scene jouent un role prépondérant dans ma perception des objets se sont les films burlesques qui m’attirent. Dans le film the Lobster ( 2015 ), le réalisateur Yorgos Lanthimos imagine un monde loufoque ou chaque humain aurait sont équivalent animal. Mes fontaines ont quelque chose des personnages de Lanthimos, elles sont pensées comme des personnages. Ce n’est pas simplement les figurants qui ressemblent aux fontaines mais aussi les fontaines qui s’apparentent aux figurants dans un jeu pervers de réflexion, de contemplation et de mimétisme.