La fabrique : design modeste 2010
Un objectif humble, mais pas simpliste : réaliser un projet au coût de revient équilibré grâce à une réflexion en amont sur le processus de fabrication (artisanal, semi-industriel ou industriel) avec des matériaux faciles à mettre en œuvre, et nécessitant peu d’investissement. Tout ceci dans le respect de l’environnement et en privilégiant une production essentiellement locale. A l’origine de cette nouvelle direction de recherche, une proposition de la galerie parisienne Cat-Berro relevée par le designer Renaud Thiry et les élèves de 3e année. Cette galerie qui accompagne depuis vingt ans de nombreux designers dans leurs projets privés, prototypes ou expositions a ouvert ses espaces aux travaux des étudiants, pour la première participation de l’ESAD aux fameux Designer’s Days 2010, pour leur dizieme édition parisienne.
Claire FUMEX
Une série d’objets en papier recyclé : simple mélange d’eau et de papier (journaux ou magazines) où la matière est traitée « en masse », c’est-à-dire compressée, ce qui met en valeur ses qualités : solidité, douceur, légèreté et même un aspect « béton » insoupçonnable…
Blur, tabouret. Une assise en trompe-l’œil où l’application d’une finition au silicate de soude sur la partie supérieure crée l’illusion d’un bloc de béton. Une ouverture facilite la prise en main de l’objet et invite à la manipulation. Matériaux : papier recyclé, silicate de soude Dimensions : 30x20x42cm
Estelle MARY, Cintrable
Des expérimentations à partir de contreplaqué cintrable* ont abouti à la création d’un tabouret, d’une table basse et d’une table. Au cœur de la recherche : le motif du matériau utilisé comme base pour les profils des pieds des objets. * panneau de bois souple, composé de 3 ou 5 plis.
Thibault FAVERIE, Table moulée, modèle unique
Le moule est un symbole de la production industrielle et de la standardisation des produits. Ce projet prend le contre-pied des processus de fabrication de masse en proposant un moule « à modèle unique ». Recette en cinq temps : 1) fraiser la forme du piètement directement dans le plateau ; 2) y couler de la fonte d’aluminium ; en entrant en contact avec le métal en fusion le bois donne une texture et des formes à chaque fois uniques au piètement – ; 3) démouler le piètement ; 4) emboîter les pieds dans le moule-plateau ; 5) renforcer la structure à l’aide d’une barre transversale. Le moule devient table…
Marion ROUSSELIN, Lampe de bureau
Cette lampe de bureau permet de travailler et de lire tard le soir, en produisant une forte lumière concentrée dans la zone sous la lampe. La partie supérieure ne laisse passer que de faibles rayures lumineuses. Ce système est obtenu en collant des matériaux les uns aux autres, en strates : des couches de médium alternent avec des couches de plastique translucide. Le travail des strates est avant tout une rythmique entre les différentes épaisseurs.
Sylvain CHASSERIAUX, La Fabrique 2010
La revalorisation de la chute, par l’utilisation de l’emporte pièce. Ce projet met en avant le processus de fabrication, et essaie d’apporter des solutions par la technique de mise en œuvre. Ici l’emporte pièce nous permet de produire des modules qui, une fois assemblés transformeront une somme de petites chutes de cuir en une grande peau.
Alice DUMORTIER, Structure en équilibre.
J’ai cherché à me confronter aux différentes techniques d’usinage envisageables pour l’obtention d’une structure en équilibre. C’est un objet sculptural en équilibre : l’interaction avec l’utilisateur remet en jeu la stabilité de la structure qui va osciller jusqu’à retrouver son point de stabilité. La surface lisse au polissage en miroir devient lieu de contemplation et de réflexion une fois débarrassée des manteaux qu’elle porte.
CLaire FAUCHILLE, Banc-poutre
La recherche porte sur les liaisons et leur effet esthétique entre les différents matériaux : une poutre de bois brut, la cire translucide, les tubes en acier. Il s’agit de jouer sur leurs contrastes, tester la résistance de la cire qui vient fixer les piètements d’acier à la poutre en chêne.
Guéridon de sel
Travail similaire sur les liaisons entre les matériaux, et la production d’un « motif ». Le sel mêlé à la résine permet de fixer les tiges en acier de la structure. C’est un jeu de contrastes entre une texture lisse sur le dessus du guéridon et une texture granuleuse en dessous. Le sel laisse apparaître la structure d’acier à la lumière.