Séminaire de recherche Utopies du corps vs hétérotopies du genre
Conjointement organisé par l’ESAD de Reims (Fabrice Bourlez) et l’ESAL Metz (Sally Bonn)
Le 31 janvier à l’ESAD de Reims (salle Jadart) avec :
- Fabienne Dumont
Historienne de l’art et critique
- Vincent Jacques
Philosophe et enseignant
- Frédéric Nauczyciel
Réalisateur et plasticien
Nous voudrions proposer un retour de l’utopie qui serait plus qu’une force de proposition fictionnelle : une mise en forme de l’imaginaire située et localisée, voire réalisée : une hétérotopie.
Le corps, dit Foucault dans un texte intitulé Le corps utopique, est à la fois une topie impitoyable, un lieu sans recours auquel nous sommes condamnés, sans échappatoire, nuit et jour. Il considère aussi que les utopies sont nées du corps lui-même et se sont peut-être ensuite tournées contre lui. Le corps humain étant l’acteur principal de toutes les utopies, en ce sens qu’il se transforme. Le masque, le tatouage, le maquillage sont un langage, énigmatique, chiffré et secret qui appelle le sacré, le désir, ils font entrer le corps dans un autre espace. Le corps devient un fragment d’espace imaginaire. Il est, dit Foucault, « ce noyau utopique à partir duquel je rêve, je parle, j’avance, j’imagine, je perçois les choses et je les nie aussi par le pouvoir indéfini des utopies que j’imagine. Mon corps n’a pas de lieu mais c’est de lui que sortent tous les lieux possibles, réels et utopiques ».
À la croisée de l’hétérotopie et de l’utopie, il nous a semblé que les théories du genre, les gender et queer studies et leurs effets sur les scènes artistiques underground ouvraient de nouveaux champs aux expérimentations poétiques et politiques. Le séminaire souhaiterait ainsi saisir comment les deux textes foucaldiens peuvent être mis au service non seulement de questions esthétiques mais aussi de toute une micro-politique qui anime les corps vivants au contemporain. En quoi le genre, par rapport à l’utopie du corps, peut-il constituer une hétérotopie : un espace autre, libre de la biologie, libre des lois symboliques ? Comment certainEs artistes inscrivent-elles/ils leur démarche plastique dans un travail de transgression systématique des espaces ?
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Entrée libre