Écoféminisme(s) et art contemporain

La journée d’étude « Écoféminisme(s) et art contemporain », qui aura lieu en ligne le 29 janvier 2021, est codirigée par Rozenn Canevet (ESAD de Reims) et Camille Froidevaux-Metterie (URCA). Elle participe au programme de recherche du master Art de l’ESAD de Reims EarthKeeping EarthShaking[1], inauguré en novembre 2020 lors des Transformations Contemporaines de l’ESAD de Reims et des interventions, à cette occasion, de Virginie Maris (auteure de La part sauvage du monde. Penser la nature dans l’Anthropocène, Seuil, 2018) et de Anne de Malleray (directrice de la revue Billebaude).

EarthKeeping EarthShaking pose l’hypothèse d’un renouveau de l’habitabilité du monde du point de vue des artistes dans une perspective convergente de l’histoire politique, des humanités environnementales et de l’histoire de l’art. Ce programme de recherche vise également à interroger un autre rapport au monde vivant, considéré non plus comme un tout mais comme une multitude. Un rapport plus collaboratif que séparatif pour favoriser l’échange, la transmission, l’altérité : « contre l’homogénéité du dualisme moderne, il faut penser l’altérité ou, faudrait-il plutôt dire, les altérités du monde sauvage. Car ce monde qui n’est pas le nôtre est peuplé d’une multitude d’êtres qui produisent à leur façon leurs propres mondes, leurs umwelt » (Virginie Maris, La part sauvage du monde. Penser la nature dans l’Anthropocène, Seuil, 2018). À rebours d’un rapport de prédation, de domination et de hiérarchisation, tant sur les ressources de la nature que sur les femmes, le programme de recherche EarthKeeping EarthShaking défend une posture de l’artiste qui n’impose plus une manière de voir, de faire mais qui va – modestement – revisiter l’idée de nature, à travers son extériorité, son altérité, et son autonomie.

La journée d’étude « Écoféminisme(s) et art contemporain » se veut ainsi être un premier point d’entrée pour penser et interroger cette hypothèse d’un renouveau de l’habitabilité du monde. En mobilisant artistes, curatrices, commissaires d’exposition et théoriciennes, et en discussion ouverte avec nos étudiant.e.s, nous nous interrogerons sur les liens entre écoféminisme(s) et pratiques artistiques. En 2020, peut-on parler d’un langage commun aux pratiques artistiques et aux préoccupations écoféministe(s) ? À quelles formes d’expérimentations assiste-t-on ? Qu’en est-il de la scène artistique française ? Quelles filiations peut-on établir ? Quels sont les enjeux éthiques, politiques et esthétiques contemporains d’une telle réflexion et vers quelles formes artistiques et nouveaux récits peuvent-ils nous emmener ?

[1] « Earthkeeping/Earthshaking » est le titre du 13e numéro du magazine américain Heresies : A feminist publication on art and politics.

 

Retrouvez le programme de cette journée ci-dessous.