Après avoir interrogé l’usage de la couleur dans les représentations tractographiques du cerveau, nous questionnons le registre formel des modèles 3D employés et leur adéquation à la réalité.
Nous constatons que l’emploi d’enveloppes 3D d’inspiration organique peine à rendre compte des différents états de la matière que rencontre les chirurgiens durant les opérations. La tumeur n’est pas un corps étranger clairement délimité ; c’est une altération de la matière même du cerveau. Cette altération n’est pas uniforme mais progressive, faisant de la tumeur une entité diffuse difficile à circonscrire. Les images actuelles posent donc un problème de justesse des mode de représentation et peuvent mener à une mauvaise interprétation. Comment alors représenter l’incertitude, l’information réellement disponible, sans extrapoler nos connaissances en employant des formes inadéquates ?

Hypothèse
Notre tentative expérimentale est la suivante : supprimer les formes 3D d’inspiration organique pour revenir à un système de représentation basé sur la matrice de voxels – les pixels volumiques du scan IRM – qui constituent les réelles informations disponibles, puis, développer une capacité de commentaire méta sur chaque position de voxels. Nous formons l’hypothèse que ce déplacement du mode de représentation nous permet de passer du réaliste au réel. En quittant le réalisme des formes 3D, nous entrons dans un modèle esthétiquement abstrait, une sorte d’espace mental qui exprime avec la même intensité les informations enregistrées et l’inconnu qui les environne, offrant ainsi une représentation plus proche du réel niveau d’information dont on dispose sur le cerveau observé.

Voir à travers la matière numérisée
La matière numérisée par IRM produit un dataset de voxels : des pixels volumiques, agencés en matrice, qui enregistrent un état de la matière à coordonnées. Le voxel est donc le plus petit grain d’information enregistrée. Il est pourtant relativement grossier (1mm de côté), en rapport à la matière analysée (le cerveau). On représente généralement le voxel sous forme de cube opaque, dont la teinte varie. C’est pourquoi les IRM sont généralement observées à l’écran sous forme de coupes successives pour permettre de prendre en compte l’information complète de l’enregistrement. L’enjeu pour nous est d’analyser et travailler la forme du voxel pour permettre de percevoir l’aspect volumique de l’information sans nécessairement procéder à des coupes qui agiraient comme des filtres de l’information.

Animer les choses

Participants du projet
Principal investigators
Olaf Avenati, Thomas Picht, Patricia Ribault, Michel Simatic
Olaf Avenati, designer graphique et numérique, enseignant
Étudiant•es du master Design Graphique & Numérique (DG&N) : Hugo Alvarez, Alice Auger, Jeanne Bortolussi, Alice Cazenave, Maëlys Didion, Léa Gastaldi, Manon Houdard, Louise Malcles, Auriane Marx
Télécom SudParis – Institut Polytechnique de Paris
Michel Simatic, Enseignant-chercheur, ingénieur
Étudiant•es du master « Jeux Vidéo et Interactions Numériques » (JIN) : Julien Dock, Erwan Castioni
Charité – Universitätsmedizin Berlin
Thomas Picht, PD Dr. Med. Neurosurgeon
Lucius Fekonja, Project Leader “Cutting”
Cluster of excellence « Matters of Activity. Image, Space, Material » Humboldt-Universität zu Berlin
Patricia Ribault, Junior Professor
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