« Je me suis intéressée à la communication autour de L’Exorciste, le film de William Friedkin, sorti en 1973. »
« Dans un premier temps, j’ai effectué une collecte d’éléments de communication tels que les affiches, les lobby card, les livres, les documentaires… Et le fil conducteur est le constat que sans même avoir vu ce film, nous pouvons nous convaincre de le connaître en allant à sa rencontre à travers ces éléments. Victor Burgin parle de ce phénomène, que notre mémoire collectionne ces métonymies.
Au fur et à mesure que je collectais des images, je me faisais un portrait en creux de L’Exorciste, qui se présente sous la forme d’un film. Il raconte donc le film à partir de ses productions médiatiques issues de ma collecte. Il est nommé “Mt Rainier Boy”, qui fait référence au titre de l’article du Washington Post qui est à l’origine du mythe autour du film. Ce travail est avant tout un partage culturel sur la communication autour d’un film, sur notre expérience en tant que spectateur qui collectionne les images et les réinterprète. L’Exorciste n’est peut-être pas un film que tout le monde a vu, mais nous pouvons reconnaître son affiche et nous imaginer qu’il parle de possession démoniaque.
Le film n’est plus seulement un objet que l’on va voir dans une salle obscure, nous créons notre propre expérience cinématographique grâce aux images qui sont diffusées en grande quantité et qui font partie de notre paysage. C’est aussi un travail qui tend à questionner notre rapport aux images qui nous restent en mémoire….
Ces images qui peuvent nous raconter plein de mythes. »




