« Ce projet est né de l’écriture de mon mémoire sur les odeurs. En explorant cette matière évanescente, impalpable, j’ai eu envie de sortir d’un espace clos, de travailler dehors, là où l’air, la température, l’humidité, le vent — tous ces éléments naturels et immatériels — deviennent partie prenante du processus de création. »
« C’est ainsi que je me suis installée sur un voilier, pour proposer une série d’expériences culinaires en mer.
Se nourrir du paysage propose cinq repas, soit un par jour. Chaque repas prend place face à un paysage spécifique, et raconte ma perception sensible de ce lieu — bien au-delà du simple regard. L’odeur, la lumière, le climat y participent. Ce projet lie cuisine, navigation et paysage, en s’appuyant sur une vision mobile et globale offerte par le bateau. Le chef de bord, le skipper, devient le passeur de cette expérience auprès des voyageurs. Certains plats seront préparés pour ceux à venir, d’autres sont dégustés par les présents mais issus de préparations passées. Le temps devient ingrédient. C’est un processus, une création culinaire contextuelle et transmissible, qui peut se dupliquer ailleurs, face à d’autres paysages. Se nourrir du paysage devient ainsi une forme de récit sensoriel en mouvement, une manière de goûter le monde en le traversant. »




