DNSEP Design objet & espace 2023 : Alexis Thebaud
Greetings from la zone
DNSEP Design objet & espace 2023 : Carlos Quentin Ribeiro
DNSEP Design objet & espace 2023 : Tess Lignon
DNSEP Design objet & espace 2023 : Ruben Herzberg
Sans titre
Au travers des histoires coloniales, les métis se sont vu attribuer tout un champ lexical leur étant propre. Le métissage c’est « la production d’individus métis au sein de la société, un croisement, ou encore un brassage ethnique » (dictionnaire).
Pour plusieurs raisons politiques, sociales et culturelles, nos sociétés refuseraient la pluralité au sein d’une identité, comme si les différentes sources qui la font se soustrayaient les unes aux autres. 1 + 1 n’est alors plus égal à 2, mais à 0,5 + 0,5. Dès lors, l’individu métis se voit être synonyme d’une perte. Pour autant, toutes les perceptions auxquelles le métis est exposé ne sont pas nécessairement négatives. Pour certains, le métissage est un enrichissement culturel et de savoirs ; pour d’autres, le métissage est un danger, une altération de groupes génétiques « purs », meurtrière pour les traditions (ex : la théorie du grand remplacement). Il ne s’agit pas ici de prendre une position politique et critique qui désignerait le métissage comme une source de souffrance ou d’en parler comme une richesse, mais de questionner les champs lexicaux et les imaginaire attribués ou liés au métis. Au travers de ce projet, c’est ce qui est exploré.
Dans les récits historiques, on trouve les premières traces du mot « métis » par exemple. Ce projet tente aussi de questionner la faculté de nos objets à nous donner des informations sur notre passé et quelles sont ses limites. Est-ce qu’ils sont en capacité de fonctionner comme des images ou comme des objets que des archéologues pourraient interpréter pour prendre connaissance ne nos histoires ?
Au travers de ces objets, je viens donc augmenter certains propos, certains points de mes lectures, pour donner lieu à un dialogue. Ce n’est pas de la caricature ou de la victimisation, mais c’est mettre formellement en avant des choses afin de les questionner. Les formes que je génère ont pour volonté d’ouvrir l’échange par l’interrogation, au travers de propositions d’objets parfois chimériques.
DNSEP Design objet & espace 2023 : Leelou Guével-Balbusquier
Cintrer le vivant
Lors de l’écriture de mon mémoire, une chose m’avait interpellée : Olivier Assouly dans son livre L’amateur – Juger, participer et consommer dit que l’amateur est dans le faire, mais tout en ayant une liberté d’action. Et pour reprendre ses termes : « L’amateur serait générateur de possibilités d’existence inattendue ». Pour m’en convaincre, j’ai décidé de rentrer dans la peau de l’amateur et d’expérimenter cette posture. Ce projet est une immersion dans l’apprentissage du cintrage du bois que j’ai appliqué à une matière inattendue : la Branche.
Cintrer le vivant est l’apprentissage d’une maîtrise : celle du cintrage du sauvage. La branche est une matière peu coûteuse, facile à récolter. C’est un matériau perpétuel qui présente beaucoup d’avantages techniques, à condition de les maîtriser.Une grande partie de mon travail a consisté à m’adapter à cette matière non-uniforme pour en tirer avantage. L’inattendu, comme l’avait décrit Olivier Assouly, ne s’est pas fait attendre. Mon apprentissage fut sinueux. J’ai, tout d’abord, été dans un rapport d’écoute de ma matière, en passant par des expérimentations tantôt structurelles, tantôt esthétiques. Dans un second temps, j’ai été absorbée par un travail de maîtrise et de contrôle de ma matière : j’ai copié des pièces de design plus ou moins célèbres, générant des fragments d’icônes présentés ici sur des portants métalliques fantomatiques. Ils montrent une réinterprétation de ces formes domestiquées, avec mon matériau sauvage.
Enfin, ma maîtrise une fois aiguisée, j’ai pu créer et dessiner des objets à mi-chemin entre objets fonctionnels et objet sculpturaux. Ce sont des cohabitions entre le sauvage et le domestique, me permettant ou permettant à la personne spectatrice de projeter, dessiner, réimaginer ma maîtrise dans d’autres typologies d’objets usuels ou sculpturaux.
@leelou_guevel / www.phloemestudio.wordpress.fr / guevel.leelou@gmail.com / 06 95 47 70 03
DNSEP Design objet & espace 2023 : Eugénie Faivre-Daisay
DNSEP Design objet & espace 2023 : Claire Diblanc
Des mondes dans la ville
DNSEP Design objet & espace 2023 : Marcelline Cury
La démarche créative du Designer au service du Handicap
Suite logique de mon mémoire d’études Conception universelle, de mon stage de professionnalisation en entreprise Co-conception (professionnels de santé et familles), j’ai réalisé du mobilier « Alzheimer ».
Pour ce projet, je me suis confrontée à la réalité de terrain, d’octobre à juin 2023. J’ai travaillé avec 2 associations : APF France Handicap Marne et le Centre culturel « Saint-Ex » qui accueille les enfants du CRM-IMC de Reims. Une particularité leur est commune : « LA LENTEUR », conséquence d’un déficit moteur ou cérébral avec difficulté ou quasi impossibilité à initier des mouvements. Pour travailler sur cette notion, j’ai décidé de leur dévoiler mon handicap invisible.
Après observation de leurs activités, le choix de l’atelier « expression par le dessin » s’est imposé, leurs outils n’étant ni adaptés, ni interchangeables. J’ai mis entre leurs mains des objets en bois tourné (plus ou moins fins, avec des aspérités…) pour pouvoir tester et réfléchir avec eux : Co-conception. Les outils imaginés sont conçus avec prise en main universelle (creux de la main), permettant d’un geste simple, fluide de réaliser un « dessin », une « empreinte graphique ». Ils permettent la réalisation de formes complexes grâce à des patins interchangeables (feutrine, fusain…) de formes variées. Ces outils adaptés permettent à chacun d’accéder à l’activité en autonomie, de palier la lenteur ou l’impossibilité d’exécution du geste. Ils ont été imaginés, modifiés et perfectionnés au fil des séances et des essais.
DNSEP Design objet & espace 2023 : Théo Charasse
À portée de main
Fasciné par les fabrications amateurs en tout genre, j’ai décidé de m’intéresser aux notions de débrouille, de bricolage ou encore de fabrication vernaculaire. Un travail de répertoire photographique de ces fabrications amateurs m’a permis de voir la potentialité des matières et des techniques utilisées, et ainsi d’avoir la volonté de déplacer les choses, d’un statut d’outil de réparation non durable au statut d’objet pérenne.
En choisissant comme point de départ le bricolage, je me suis donné pour contrainte de renoncer à une méthode de transformation idéale ; ce qui m’a amené à réfléchir à de nouveaux principes, mais plus largement à des nouveaux modes opératoires basés sur l’utilisation de matières et d’objets que l’on a déjà et sur la temporalité qu’ils imposent. Ces matières et ces techniques ne s’adaptent pas forcément à des machines classiques, m’obligeant à penser leurs méthodes de mise en forme, à trouver de nouveaux outils ou bien à les transformer manuellement.
Ce projet illustre la notion du « FAIRE AVEC », faire avec dans un esprit de re-évaluation de la valeur des choses, dans une volonté de re-découvrir ce qui peut se faire avec ce que l’on considère comme acquis.
Trois thématiques composent ce travail. Ainsi, je questionne la notion de liaison et d’assemblage avec le fil de fer, puis celle de l’anoblissement des panneaux de particules (aggloméré) considérés comme pauvres, et pour finir, le réemploi d’objets industriels tels que la bouteille en verre.
Theo.charasse@gmail.com / Instagram : @theo.chrs / 06 79 98 34 36
DNSEP Design objet & espace 2022 : Emma Wattiau
D'un objet à l'autre
J’arpente depuis de longues années les ressourceries. À travers elles, j’en apprends beaucoup sur notre culture matérielle, son renouvellement et son rythme. L’action de chiner me permet d’irriguer ma réflexion et mon inspiration. Ma pratique de collectionneuse d’objets et d’images de « seconde main » est au point de départ de ce projet.
Pour D’un objet à l’autre, j’ai établi un protocole de création basé sur la récupération et la réappropriation d’objets et de matières. Interroger et explorer le potentiel des rebuts a été ma démarche, avec pour ambition d’aboutir à la production d’objets uniques.
Cette série est donc le résultat d’une enquête portant sur les rebuts de notre surproduction.
C’est en créant de nouveaux objets à partir de ces rebuts, en questionnant l’objet industriel et en en intégrant les limites, qu’un changement de valeurs s’opère. C’est ce passage du produit industriel vers une pratique artisanale que j’ai souhaité rendre à travers cette collection d’objets.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Jeanne Ventura
Attaches
L’obsolescence d’un objet intervient quand le lien entre l’utilisateur et cet objet est rompu. De nombreux facteurs l’expliquent : le manque de fonctionnalité de l’objet, les changements de mœurs, les modes ou tout simplement l’obsolescence programmée… Cet événement semble être inévitable pour tout objet. Pourtant, certains résistent mieux que d’autres. Ils réussissent à conserver leur « relation» avec l’utilisateur et à survivre hors du contexte temporel dans lequel ils ont été créés. Ces objets ont su, grâce à leur intelligence de conception, durer. Forts de leurs caractéristiques, ils n’ont pas – ou très peu – changé de forme depuis leur création. C’est ce type d’objet en particulier qui m’a captivée, à partir duquel j’ai conçu mon projet.
Pour amorcer mon travail, j’ai sélectionné plusieurs objets comme le trombone, la barrette, l’anneau du trousseau de clés… L’idée était, ensuite, de transposer les nombreuses qualités de ces objets vers une destination inattendue. Les caractéristiques de l’anneau – sa résistance et le fait qu’il soit si facile à manipuler – ont particulièrement retenu mon attention. Ces qualités me semblaient intéressantes à transposer dans un autre objet : le sac.
Les sacs que je présente sont conçus en une seule pièce, sans couture ni colle. Allié au cuir, l’anneau change de langage. Grâce à ce type d’attache, les sacs peuvent être montés facilement par tout un chacun. Il y a un plaisir à les manipuler. La manipulation de l’objet étant au cœur de mon projet, il était important pour moi que l’on puisse s’approprier l’objet ainsi produit, par le geste.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Chloé Moreno
48°23’15’’N 2°31’18’’E, Expérience d’un paysage
Dès le début du 21e siècle, des études scientifiques démontrent que l’accès à la nature est une nécessité vitale pour la santé physique et psychique de l’être humain. Pourtant, notre rapport à la nature se dégrade et se perd. Les êtres humains sont en permanence coupés des saisons et finissent par se détacher complètement des paysages qui les entourent et, globalement, de l’Environnement.
Comme l’exprime le philosophe François Jullien, « Le paysage n’est plus affaire de « vue », mais du vivre ! »*. Pour renouer avec cette nature, je décide de vivre ma propre expérience. Mon travail se construit autour des paysages de Fontainebleau et des trois éléments-clés, représentatifs de ce lieu : le sable, la roche en grès et le végétal. Fontainebleau, avec ses ressources naturelles, devient pour moi – en tant que designer-cueilleur – un terrain d’expérimentation et de production, pour créer un répertoire de formes, de couleurs et de matières.
*Citation extraite de Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison.
DNSEP design & objet 2022 : Tamar Gourmaud
Manufacture artisanale du PEBD
À travers ce projet, j’interroge la possibilité de réintroduire certains déchets encore inexploités dans une dynamique de réemploi (récupération/transformation/valorisation), transparente et accessible. Après avoir analysé les 7 familles de plastique existantes, j’ai choisi de valoriser le Polyéthylène Basse Densité (PEBD). C’est le plastique que l’on retrouve le plus souvent dans nos sacs et emballages alimentaires jetables. Bien que présentant des caractéristiques intéressantes, cette matière est encore peu recyclée.
Considérant que le designer est aujourd’hui le créateur d’un processus plus que d’un produit fini, je vous invite à entrer dans mon atelier de réemploi du PEBD où des expérimentations ont cours. Ici, sont réalisées des cordes et des surfaces qui sont le résultat d’essais de transformation du sac plastique. Cette présentation constitue une étape dans cette recherche de la viabilité d’un projet en constante évolution. À terme, ce processus vise à trouver à ces « semi-finis » un domaine d’application viable.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Stanislas Fradin
Yelofest
Yelofest est un événement estival rémois, ouvert à tous, basé sur la culture urbaine du skateboard. Ce festival rend accessible la pratique du skate par le biais de formations, de spectacles, d’un parcours ludique le long des Promenades de Reims… Yelofest offre également plus de visibilité et de notoriété à cette culture en déficit de reconnaissance.
À partir des années 1960, le skateboard apparaît dans les villes de Californie pour contrer la frustration des surfeurs face au manque de vagues. Les planches de surf se transforment en planches à roulettes, et les sensations en mer sont redirigées vers la rue faisant naître les premiers skateurs, plus connus sous le nom de « surfeurs d’asphaltes ». Au fil des années, cette pratique prend de l’ampleur et se démocratise, mais l’image des skateurs vandales et pirates de nos rues perdure. Aujourd’hui, les skate-parks les marginalisent et les relèguent dans des espaces clos, non évolutifs. La rue, base de la discipline, reste pourtant l’espace le plus adapté à tous types de niveau et d’apprentissage, et à l’expression du meilleur potentiel performatif.
En tant que designer, ces contradictions m’amènent à un questionnement. Comment transformer la figure terne du pirate en homme de spectacle de rue ? Comment proposer de nouveaux espaces évolutifs et sécurisés ? Comment faire pour que cette discipline soit perçue comme un atout pour le collectif et qu’elle ait véritablement une action fédératrice dans nos rues ?
Yelo est à l’initiative de cet événement. C’est une association composée de designers et de skateurs qui tente d’apporter des réponses à ces questions. La réflexion portée par le designer et les solutions qu’il propose y contribuent.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Virgil El Hadeuf
De l'un à l'autre
Dans un contexte où notre monde s’hybride de plus en plus entre physique et numérique, ce projet questionne les relations sociales et interpersonnelles que nous entretenons à distance à travers le numérique. Il est basé sur la notion d’espace hybride qui traite la façon dont l’environnement numérique cohabite avec l’espace physique en cohérence avec ses dimensions spatiales.
En utilisant des technologies de captation 3D et vidéo, et d’affichage holographique, j’ai développé un dispositif qui permet de spatialiser un affichage numérique et de créer un espace commun en s’affranchissant de tout dispositif à porter ou à manipuler (comme les casques de réalité virtuelle ou les téléphones). Ce dispositif vise à apporter de la sensibilité et du partage dans les échanges à distance à travers le numérique, s’approchant au mieux des échanges que nous entretenons dans l’espace physique.
Destiné à un usage domestique, le dispositif prend place dans un bureau dont la configuration est personnalisable et permet à deux personnes distantes d’échanger ou de travailler ensemble, en partageant la même surface et les mêmes supports de travail. En plus de mettre en relation des personnes, il peut aussi être considéré comme une fenêtre d’accès à des mondes numériques spatialisés dans l’espace physique.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Justine Duchène
Domestiquer le chanvre
Face aux problématiques soulevées par l’utilisation des matériaux pétrosourcés, les agromatériaux suscitent un intérêt croissant depuis plusieurs années, notamment dans le champ du design.
La provenance des matières premières employées dans la conception et la production d’objets est aujourd’hui fortement questionnée. Des incohérences – entre ce que la matière « peut » et l’usage qu’on veut en faire – sont mises en évidence. Au cours de cette année, ma réflexion a porté sur la ressource elle-même et la matière que l’on en extrait. Plutôt que d’essayer d’imposer à celle-ci un usage et une forme préalablement définis, ma démarche s’est construite à partir d’elle.
Domestiquer le chanvre explore les filières et les enjeux du chanvre.
Ce projet aborde notamment la transformation de ce matériau en papier artisanal, en questionnant le rôle du designer. Comment le designer peut-il participer à la valorisation et à la pérennisation d’un savoir-faire traditionnel en perdition ? En projetant le papier de chanvre et ses nombreuses propriétés dans l’espace domestique, de nouvelles applications émergent à l’échelle de l’objet et de l’espace.
DNSEP Design objet & espace 2022 : Lucie Borel
Habiter
Lorsqu’on parle d’habiter un lieu, on parle d’une succession d’habitudes qui sont plus ou moins subies, telles que manger, dormir, prendre soin de soi, se réchauffer, s’éclairer, se détendre, mais aussi travailler, ranger, circuler, etc. – des habitudes répondant le plus souvent à des besoins vitaux, mais rarement questionnées dans le dispositif architectural contemporain des logements modestes.
Pour manger, on a besoin d’un espace pour cuisiner et d’un autre où s’installer pour assimiler son repas. Pour travailler convenablement, certains ont besoin de calme, d’autres d’outils. On cherche un espace frais et reposant pour dormir et se détendre, un espace convivial pour accueillir des amis, un espace où se réchauffer en hiver… Chacune de ces « habitudes de vie » a, pour son bon déroulement, besoin d’un espace qui lui soit propre et auquel doivent être attachées des qualités spécifiques qu’il me semble nécessaire de développer.
Toutes ces situations sont donc sujettes à propositions. Questionner ces activités est un préalable nécessaire. Comment faire pour que ces situations deviennent « sujets d’expression » ? À travers mes propositions, j’ai souhaité aborder plusieurs notions liées à l’usage ou la pratique de l’espace domestique.
Comment générer des espaces transitionnels ? Comment repenser un meuble comme espace ? Comment passer d’un espace à un autre ?
L’enjeu de ces propositions n’est pas tant structurel ou technique, mais c’est en premier lieu un enjeu sensible qui réintroduit au-delà des possibilités de fonction, des formes d’imaginaire et des qualités d’espace.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Victor Le Fessant
Artisanat thermoplastique
Les matières thermoplastiques sont les matières emblématiques de la surproduction et de la surconsommation matérielle. À l’heure du recyclage, du plastique biosourcé ou biodégradable, le problème fondamental posé par les thermoplastiques reste inchangé. Car la problématique contemporaine majeure des matières thermoplastiques réside dans leurs modèles et techniques de mise en forme et dans les volumes de production induits par ces derniers. Même s’il existe des démarches plus ou moins artisanales qui s’opposent à ces contextes de production, elles reproduisent bien souvent les mêmes schémas de réplication en série à une échelle plus restreinte. Or, une grande partie de l’image négative véhiculée par ces matières provient du fait qu’elles sont uniquement considérées comme une pâte de réplication à l’infinie, qui n’existe qu’à travers l’empreinte d’une forme dans une machine.
Pour ce projet, j’ai tenté de remettre en question le statut problématique et la valeur de ces matières grâce à un contexte de mise en forme artisanal au sens manuel du terme, non sériel et non inspiré des techniques industrielles classiques de la plasturgie. J’ai développé différentes techniques de modelage et de finitions manuelles à partir de granulés industriels vierges. À travers la dimension sensible du matériau, l’enjeu était de voir si les matières thermoplastiques pouvaient retrouver une forme de noblesse et un statut légitime parmi toutes les familles de matières disponibles pour la production matérielle.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Olivier Bouvet
Hic sunt dracones
Hic sunt dracones, ou Ici sont des dragons, fait référence à une inscription latine qui indiquait les lieux encore inexplorés et dangereux sur les cartes géographiques médiévales. Ce projet a pour sujet les modes de conceptions et d’impressions 3D.
Bien qu’existant depuis plus d’une décennie, l’impression 3D commence à changer radicalement notre façon de concevoir et de produire. Les possibilités de création sont exponentielles, ce qui à la fois stimule intensément notre créativité de designer, mais peut aussi nous perdre dans la technique. La théoricienne du design Camille Bosqué, dans le catalogue d’exposition Imprimer le monde, parle de physical spams et de crapjects (contraction de crap et objects), soient des productions futiles et de mauvaise facture. Comment se positionner, en tant que designer, face à la démocratisation de ces modes de création ? Comment le designer peut intervenir de manière sensible et poétique dans ces process de création ?
Proposer une alternative de conception 3D. La problématique de mon projet est de ramener du dessin, du geste, du « vivant » dans ces modes de conceptions et d’impressions 3D. Cette sensibilité entre rigueur de la machine technique et poésie du dessin converge vers ce que l’on appelle l’artisanat numérique. Le projet est un laboratoire d’expérimentations, où j’interviens sur plusieurs façons de concevoir cette matérialité numérique et cette modélisation 3D. Ne séparons plus artisanat et outil technologique, essayons plutôt de concilier les deux !
DNSEP Design objet & espace 2021 : Manon Scellier
Écosystème urbain
Motivé par la volonté d’inclure les animaux à la ville et de leur rendre la place qu’elle ne cesse de leur prendre, Écosystème urbain est un projet d’aménagement qui leur est dédié. Depuis toujours, la ville est conçue dans un anthropocentrisme permanent, oubliant que la nature comporte une multitude d’espèces. Pourtant, sa construction n’est centrée que sur une seule d’entre elles. Nous assistons à l’exode d’animaux qui sont de plus en plus nombreux à s’installer en ville et ce dans le monde entier. Cet espace pensé historiquement contre la nature, et donc contre les animaux, n’offre pourtant pas le meilleur des milieux de vie. Cependant, faute de pouvoir régler le problème écologique en un claquement de doigts, la ville offre à ces espèces liminaires ressources et abris de substitution, d’où leur nombre croissant.
Ce projet est né de la volonté d’amener le design pour d’autres usagers et espèces que l’humain. Créer, questionner et répondre à des problématiques, des besoins liés aux animaux. Comment les protéger et rendre meilleur leur quotidien ?
Comment, en tant que designeuse, je peux agir pour favoriser l’intégration des animaux à la ville ? À partir de cette problématique, le projet prend la forme d’habitats aménagés sur les toits, prenant en considération les besoins et les habitudes des espèces locales de la ville de Reims. Choix de végétation, circulation, étude de la chaîne alimentaire et abris composent les différents milieux créés pour offrir plus de place et de ressources aux animaux de la ville.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Lucile Van Overbeke
Tresser sur le territoire
Comment intervenir dans l’espace pour créer de nouveaux rapports entre les humains, entre l’humain et son environnement, et entre l’humain et son temps ? Je choisis de contextualiser mon travail dans la ville d’Amiens. Construite sur l’eau, Amiens se dessine entre ville et nature autour des hortillonnages (îlots maraîchers). L’une des techniques de retenue de la terre de ces îlots était le fascinage, un procédé de tressage du saule vivant. Pendant longtemps voué à l’abandon, le site est aujourd’hui entretenu dans une volonté de préservation et de valorisation.
Le projet est une proposition de plusieurs implantations dans la ville aux abords des hortillonnages. Les sites choisis sont des espaces de passage à la lisière entre la ville et la nature. Je transpose l’utilisation de cette matière naturelle et cette technique qu’est le fascinage pour la fabrication d’installations : points de vue, assises et scénette.
Ainsi, le projet fait sens à différents niveaux :
- Environnemental : il donne à voir et sensibilise à un matériau naturel productible dans la région en réinventant ses formes d’utilisation ;
- Culturel et historique : visibles par tous, les installations servent d’outils de médiation pour valoriser l’histoire des hortillonnages et ses techniques ;
- Spatial : il crée de nouveaux temps de pause dans la ville et permet de vivre et voir autrement des espaces habituellement traversés ;
- Sociétal : le projet est voué à être réalisé de manière collective et à évoluer entre les mains des participants.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Lucie Allard
Urbanivore
Concerné par les enjeux environnementaux inhérents au secteur du bâtiment, Urbanivore est un projet qui a pour but de développer des processus de réutilisation des déchets produits lors des différents étapes du cycle de vie des bâtiments : construction, démolition, rénovation ou réhabilitation. Ce projet est né d’un travail de recherches sur les matériaux, les déchets, leurs modes de traitements et les impacts qui en découlent. En effet, aujourd’hui, le secteur du bâtiment est le plus gros producteur de déchets dans notre pays. Ces derniers sont traités par différents processus : recyclage, enfouissement et incinération. Ces opérations sont polluantes, nécessitent parfois des ressources naturelles et dévalorisent la matière des déchets.
La réutilisation est un procédé par lequel des matières ou produits devenus des déchets peuvent être utilisés de nouveau. Elle présente de nombreux avantages et enjeux écologiques, économiques et sociaux. Les déchets sont alors réutilisés dans un nouveau cycle de construction. Par exemple, utiliser des huisseries de fenêtres en bois et des morceaux de carrelage pour revêtir les sols, ou encore des bribes de briques alvéolaires, de la terre et des végétaux pour construire un mur alvéolaire.
Ces procédés s’adressent aux particuliers comme aux professionnels du bâtiment, et s’adaptent aux chantiers et aux gisements de déchets. Ils permettent de lutter contre la raréfaction des ressources en optimisant les matériaux, issus de la démolition, déjà à notre disposition.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Lisa Faure
Terres singulières
La terre est une matière première universelle puisqu’elle est présente dans le monde entier. Et pourtant, elle est particulière : son aspect, ses propriétés, son histoire et son utilisation seront différents pour chaque localité. Elle est singulière. Elle reflète également l’identité culturelle d’un village ou d’une région, que ce soit la fabrication des bâtis ou des savoir-faire artisanaux propres à son exploitation.
J’ai travaillé sur la géologie de la Montagne de Reims qui possède un riche passé historique : la région était engloutie par la mer et a connu plusieurs climats qui ont créé différentes couches de terres variées (la craie, le beurge, la lignite, la meulière, etc.). Documentations, photographies in situ, travail éditorial puis dessins d’interprétations m’ont menés à l’imagination d’une scénographie narrative, nous faisant voyager dans les différentes terres de la région, à travers une mise en oeuvre plastique racontant les caractéristiques de chaque terre. Ce principe de scénographie pourrait être adapté à chaque territoire pour permettre de créer une connexion entre les habitants et leur région.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Juliette Genaud
Sans titre
Sans titre résulte d’une recherche menée sur la manière de dessiner directement avec de la matière, pensée en tant que support et technique. La matière s’est imposée dès l’origine de ce projet car cela permet une expression totalement libre, sans aucune contrainte.
Par ces recherches, j’utilise les capacités et les qualités de ces différents matériaux afin de rendre lisibles mes objets. Il s’agit de les rendre significatifs, de chercher à travailler des formes dont les particularités s’expriment à travers ces objets.
La matière n’est pas seulement la base du projet : elle devient le sujet.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Julie Garcia
Broder les nouveaux chemins du design
Admiratrice depuis de nombreuses années du travail de la main, j’ai une sensibilité marquée pour le textile. L’écriture de mon mémoire a été l’occasion de mener une recherche dans un champ de l’artisanat qui me passionne depuis l’enfance : la broderie. Dans son utilisation traditionnelle, elle s’ajoute sur un textile de manière localisée et ponctuelle pour orner et décorer. Mon objectif est d’expérimenter et d’observer ce savoir-faire à des échelles telles que l’objet, l’espace et le corps pour lui découvrir de nouvelles applications et qualités techniques.
De nombreuses directions et possibilités ont émergé. Une première recherche à l’échelle de l’objet sur des lignes de points de broderie qui m’emmène vers la réalisation de charnières et d’assemblages raffinés et esthétiques. La suite de mon travail s’est orientée vers de la broderie à l’aide de l’imprimante 3D, une technique de fabrication dite additive qui procède par ajout de matière.
De cette recherche est née une banque d’expérimentations, une diversité de points a été imprimée sur différents textiles. Cette recherche esthétique a permis de développer plusieurs pistes telles que la haute visibilité, le raccommodage, les systèmes de fermeture et la réalisation de poche. Chaque phase d’expérimentation était un défi tant du point de vue technique que dans l’esthétique, dans les applications et dans les utilisations.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Jonas Odetto
Le dessin comme guide
Le dessin en 3 chapitres.
Ce projet est pour moi l’occasion de raconter une histoire : celle de la construction d’un dessin, d’une écriture. Pour cela, j’ai dû créer des outils à dessiner qui soient capables de me guider tout au long de mon processus de création.
Les 3 chapitres de ce projet sont les suivants :
- Chapitre 1 : les outils à dessin
- Chapitre 2 : le dessin en tant que composition
- Chapitre 3 : l’interprétation en volume du dessin
DNSEP Design objet & espace 2021 : Chloé Leroy
Concert de poche
Concert de poche est un projet de réflexion sur le format des concerts dans le monde urbain. Je l’ai pensé dans la continuité de mon mémoire que j’ai écrit sur le parallèle entre les free-party et les fêtes techno institutionnalisées. Ce projet repense les concerts dans le monde urbain, tant au niveau de leur format que de leur accessibilité. Proposer des concerts de plus petite envergure permet de découvrir des artistes qui ne jouent pas spécialement dans de grandes salles de concert, ainsi que de créer davantage de liens sociaux.
Je présente ici une structure évolutive permettant d’accueillir musiciens et spectateurs. Grâce à son assemblage technique, elle peut se déployer à différents diamètres allant de 2 à 8 mètres, s’installe sans techniciens et se replie en son centre, permettant un transport plus facile. Le motif créé par l’assemblage interpelle, signale et dessine l’événement dans l’espace. La toiture pliable permet, en cas d’intempéries, de maintenir l’événement organisé.
Toutes ces caractéristiques techniques ont été inspirées des différentes observations que j’ai pu mener dans les free-party, fêtes spontanées, installées avec une rapidité impressionnante grâce à un matériel adapté.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Alix Lalucaa
Sensorium
Ce travail plastique a pour point de départ une réflexion sur nos relations sensibles avec notre environnement. Comment assimilons-nous ces expériences et de quelle manière nous influencent-elles au quotidien ? En tant que designer, ces rencontres sont-elles des sources d’inspiration ?
Mes inspirations découlent d’observations quotidiennes. Je choisis de les exprimer dans un premier temps par l’intermédiaire du dessin. À partir d’expériences et de souvenirs vécus, je précise les effets, les sensations, les impressions qui m’ont interpellés et qui sont sources de réflexion. Instinctivement, je me suis orientée vers une escapade en pleine nature dont les déambulations permettent, l’espace d’un sentier, de se tenir à distance d’un environnement urbain écrasant.
Le fondement du projet s’appuie donc sur une recherche personnelle et onirique, une tentative de transformation de ces ressentis en projets, via différentes techniques et médiums. Ces impressions et ressentis prennent corps dans l’espace par l’intermédiaire de différents dispositifs en travaillant la matérialité, l’échelle, le rythme ou les gammes chromatiques afin d’exprimer au mieux chacun d’entre eux.
J’imagine finalement Sensorium comme un espace dans lequel différents dispositifs artistiques deviennent autonomes et décrivent une ambiance. Il s’agit donc de prendre le temps de déambuler, et ainsi, chacun est invité à vivre sa propre expérience.
DNSEP Design objet & espace 2021 : Corentin Loubet
Objet curieux
Les progrès de l’intelligence artificielle font entrer dans la vie quotidienne de nombreux objets dits intelligents. Ces derniers nécessitent de récolter des données pour apprendre et s’adapter. Partant du constat que ces données sont généralement collectées de façon implicite, je me suis interrogé sur l’idée d’un objet témoignant d’une curiosité à l’égard de l’utilisateur.
Je tente ainsi d’adapter ma pratique du design : tel un character designer, il s’agit de concevoir non seulement l’enveloppe mais également le comportement de l’objet en adéquation avec son fonctionnement.
La première phase de ce projet vise à définir la curiosité en termes de comportement. Pour cela, j’ai demandé à des participants de mimer les différents mouvements qui permettraient à une forme simple d’exprimer de la curiosité. Par la suite, j’ai conçu plusieurs structures motorisées pour tester physiquement les comportements évoqués dans la première expérience. Enfin, j’ai réalisé un film mettant en scène la cohabitation fictive entre un humain et un objet curieux dédié à l’optimisation du confort domestique. Cette recherche a vocation à concevoir des outils et des méthodes adaptées à ce nouveau paradigme du design d’interaction, mais aussi à sensibiliser quant aux dérives potentielles d’une collecte de données non-consentie.
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Wanda Buf
Chose
Certains objets ont ce « truc » que nous ne saurions décrire, mais que nous ressentons si profondément. Ce sont des objets que nous gardons pour diverses raisons, parfois inconnues ou liées à un fragment de notre histoire. Nous pouvons en hériter, les trouver, les acquérir ou encore les fabriquer. Ces « objets-mémoire », fétiches de notre quotidien, sont au cœur de ma démarche de design. De la réflexion anthropologique à la création de dispositifs de monstration, comment générer des agencements polymorphes et flexibles à toute typologie d’objets ?
Ligaturer, suspendre, dévoiler, dissimuler, pincer… À partir d’un vocabulaire de forme, de matière, de couleur, diriger le regard, susciter le désir et confronter des matières, des pleins et des vides. Mettre en lumière ce qui rend un objet puissant.
Sont nées de mes recherches des structures personnifiées, totems aux noms de « Chose A » et « Chose C ». Elles sont issues d’outils et de matériaux précontraints récupérés à l’atelier, mes « moyens du bord », soustraits à leur scénario d’usage, contraints à des rapprochements, des compromis inédits. Ces choses « parlent » et racontent par les choix opérés, par les outils et les techniques empruntées, une part d’intime insufflée dans la réalisation et qui résonne comme une « chose secrète ».
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Tianyi Zhou
Céramiques lisibles
Aujourd’hui, nous nous intéressons de plus en plus à la pratique artisanale, dont la céramique. Il est évident que voir son travail devenir un objet concret donne une certaine satisfaction, que nous pouvons mettre en contraste avec la plupart des métiers de nos jours. Cela dit, un savoir-faire ancestral comme celui de la céramique se situe souvent à un niveau d’expertise inaccessible. Comment rendre cette pratique plus abordable et plus objective ?
Ce projet établit un protocole pour travailler la céramique, qui se situe entre la fabrication entièrement manuelle et industrielle. À l’aide des outils comme la boudineuse, les emporte-pièces, les douilles et les moules, la mise en forme de la terre solide ou liquide devient presque enfantine. La main joue alors un rôle précieux : elle profite de la sensation du toucher avec les différentes textures de terre et vit pleinement une expérience de création.
Ce protocole forme des pièces en céramique dont le processus de fabrication est lisible. Sans ajouter ni enlever de la matière, le décor fait partie intégrante de la forme et raconte l’histoire de la pièce en reliant la forme à la fonction. Ceci permet aux utilisateurs de comprendre ce qu’ils ont entre les mains. L’usager n’est donc plus un simple consommateur mais un lecteur de la céramique.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Roman Jaffrézou
Vases en mutation
Ce projet est une recherche autour de l’évolution formelle d’objets existants, passés et oubliés. À partir d’une collection d’objets récupérés grâce à des applications de dons d’objets entre particuliers, des Emmaüs et Secours populaires, je me questionne sur la manière de produire une série d’objets qui accouchent de ces formes abandonnées.
Suite à des expérimentations autour du moulage de ces objets en latex, je me sers de la souplesse de ces moules pour intervenir sur l’enveloppe des objets de base. Nous assistons dans un premier temps à une recherche de déformation traduite par des tirages en plâtre, issus de ces moules en latex souples et déformés à l’aide d’un outil particulier, d’une machine. Ainsi, la forme de ces objets oubliés évolue, s’étire et s’étend au sein d’une série. Ensuite, une seconde phase de moulage de ces nouveaux tirages s’établit, en plâtre cette fois-ci. De cette manière, je peux à nouveau rendre ces nouvelles formes creuses et elles redeviennent des objets. Nous découvrons alors à une série de vases en céramique dont la forme est entièrement dirigée par un processus technique et artisanal. Il est intéressant d’imaginer qu’il s’agit de la descendance de ces objets oubliés, de leur évolution naturelle.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Marion Le Lann
Îlot
Aujourd’hui, la maison est pensée par compartiments où chaque pièce a sa fonction et chaque objet sa place. Cette organisation immobilise autant notre corps que notre esprit. L’adulte en vient même à perdre l’expérience de l’espace, parfois jusqu’à réprimander l’enfant qui voudrait s’asseoir sur la table ou manger par terre.
Ce projet est une réflexion sur la place que nous donnons ou non à la notion de liberté chez soi. Notre confort moderne occidental nous enferme dans une manière de disposer de notre corps dans l’espace, alors que le corps est capable de se mettre dans un nombre incalculable de positions. Il faudrait donc nous rendre capables d’oublier nos prédispositions à nous positionner toujours de la même manière et de laisser notre intuition guider notre corps pour trouver une position confortable sans avoir peur de souvent bouger. Cela fait travailler la motricité, la perception de soi et de ce qui nous entoure, ainsi que l’ouverture d’esprit.
Ces changements sur la perception corporelle et spatiale entraîneraient des modifications dans la manière de vivre avec l’autre et de voir son habitat. Tout cela crée un rapport dynamique entre le corps et l’espace chez soi, pour voir la pratique de son environnement domestique comme facteur de bien être, d’expression de soi et de liberté.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Laure Philippe
Les mains à la pâte
Alors que nous sommes à l’ère du numérique, nous assistons à un retour à l’artisanat qui s’accompagne d’une tendance actuelle : la craftérisation des produits de grande consommation.
Je ne souhaitais pas faire de mon travail un éloge nostalgique de nos savoir-faire ancestraux. Je préférais plutôt faire ressortir la sensibilité qui surgit de nos mains en mettant en exergue des nouveaux types d’artisanat en adéquation avec notre futur et qui sortent de leur aspect trop élitiste et destiné à un « petit nombre d’amateurs avertis ».
La première phase de ce projet a été une démarche expérimentale sur la matière à partir de l’alliance de deux matériaux : la terre crue et le papier recyclé. Mon choix a été orienté par leur aspect écologique et économique, mais aussi par leur souplesse technique. Cette combinaison de matières rappelle les techniques de construction utilisées depuis le néolithique, tel que le torchis.
L’objectif était donc de ramener cette matière à l’intérieur de l’espace domestique pour mettre à profit ses qualités thermiques et phoniques, tout en proposant des fonctionnalités propres à celui-ci (rangements, intégration de lumière, cimaises etc.). L’enjeu de ce projet reposait également sur la recherche d’un processus de fabrication simple, qui n’a pas besoin de l’expertise de l’artisan mais qui ne peut se faire sans la main de l’Homme.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Laura Huang
Phonurgia Nova, une nouvelle énergie sonore
En tant que designers, nous travaillons avec nos yeux et nos mains. Mais qu’en est-il de nos oreilles ? Aujourd’hui, soit l’écoute est individualisée et isolée par le port d’écouteurs ou de casque, soit le son est émis par un support audio qui fait subir à tous le son diffusé. Existerait-il une zone intermédiaire à explorer ? Comment redéfinir des zones d’écoute dans un plateau libre ?
Mon projet se construit par un processus itératif d’expérimentations qui consistent à observer la manière dont le son est transformé, reflété et absorbé par différents éléments. Par leur propriété réfléchissante, les ondes sonores peuvent être dirigées vers un point spécifique, tel un projecteur sonore. Ce dispositif permet de délimiter une zone qui amène un confort d‘écoute, sans fermer l’espace ni couper l’usager de son environnement. À l’intérieur de cette zone, la musique peut être appréciée à son maximum, mais quelques pas dehors et le son s’estompe peu à peu.
L’installation Phonurgia Nova réagit et amplifie les sons qui nous entourent. Installée dans des espaces naturels tels que le Jardin de la Patte d’Oie, elle permet d’entendre tantôt le vent qui souffle, l’eau qui ruisselle ou les oiseaux qui chantent. Sorte de miroir acoustique, il s’agit d’un monolithe sans électronique qui fonctionne de manière autonome. Tentant de redéfinir l’écoute dans un plateau libre, Phonurgia Nova questionne la place de l’objet d’écoute, ce qui est écouté et celui qui écoute.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Bertrand Lacoste
ATS v21
La conception aéronautique peut-elle être accessible au design ? Ce projet présente trois aéronefs qui explicitent une façon de concevoir des systèmes complexes en plaçant le design dès la phase de préconception.
Les structures des trois avions sont dessinées par un algorithme dont les paramètres font office d’interface de travail entre les ingénieurs et les designers. Ainsi, le designer peut imaginer un avion, penser son usage et dessiner sa structure interne, et a posteriori les ingénieurs peuvent ajuster les paramètres, redimensionner les ailes et affiner les matériaux sans rendre obsolètes les choix du designer.
L’ATS est un drone de transport de fret permettant de transporter 10 kg à 150 km/h dans un rayon de 1000 km. Il est conçu selon des principes open source pour être fabriqué avec des matériaux simples, usinés par des machines familières des Fab Labs.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Antoine Grichois
Habitats transitoires
Ce projet propose de se saisir des temps de vacance de certains bâtiments dans les villes pour les réinvestir sous forme de logements de secours. Ainsi, l’objectif est d’accueillir sur de courtes durées des personnes en attente d’une solution face à un problème de logement. À cela s’ajoute aussi la volonté d’offrir au milieu associatif un outil lui permettant de déployer un lieu d’accueil quand ceux-ci font défaut.
Cette recherche s’articule à travers un travail de dessins et de maquettes qui engage une réflexion autour des questions de la vie quotidienne, des matériaux utilisés, de l’agencement des lieux et de leur mobilier.
De cette investigation découle une proposition basée sur un concept de parois en bois permettant d’accueillir divers éléments architecturaux, ainsi que du mobilier à accrocher. Ces parois ont été conçues dans le but de proposer un lieu capable de s’adapter et de se reconfigurer, tout en offrant le plus de confort possible à la personne accueillie.
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Aline Riehl
Travailler, un dépaysement par les sens
Suite à mon mémoire, je me suis questionnée sur l’influence que peut avoir un lieu sur notre travail. Sur quels éléments puis-je jouer pour nous mettre dans l’état d’esprit le plus propice à travailler ?
Mes investigations m’ont guidé vers un « ailleurs » et un « autrement » loin de nos espaces de travail normés, pour aller dans la nature où je souhaitais induire un certain niveau de dépaysement par nos sens – la vue, l’ouïe, l’odorat et le toucher. Je voulais interroger notre rapport à un lieu de travail, lequel nous emmènerait ailleurs par les sensations qu’il nous procure.
J’ai concentré mes recherches sur la création de dispositifs qui favorisent la captation de toutes sortes de sensations en lien avec les lieux que j’ai choisis, toujours dans une optique de bien-être tant physique que mental. Ces expérimentations ont abouti à une installation sensible qui se rapproche davantage d’un lieu de ressourcement pouvant stimuler la créativité, plutôt que d’un lieu de travail bien équipé avec Wi-Fi et électricité. L’environnement devient alors un élément déclencheur de sensations et de sentiments, renforcés par les dispositifs créés.
Que se passe-t-il lorsque nous sortons de nos environnements quotidiens, entièrement axés sur l’efficacité, la rentabilité et surtout l’utile, pour nous retrouver dans un environnement basé sur l’émotion ? Quel est l’impact de ce dépaysement sur notre travail, et en particulier sur nous ?
Photographe : Anne Lemaître
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Marine Tiberi
Le bijou est un objet à la symbolique complexe. Un objet plus ou moins discret, qui a tant à dire. C’est plusieurs histoires : celle du créateur et celles des porteurs.
Histoire contée
« Histoire contée » est le développement d’une démarche de création basée sur l’humain le porteur lui-même devenant la base d’une série de bijoux.
Dans un premier temps, un bijou naît directement de la rencontre et d’entretiens menés avec une jeune femme: Sasha. La matière, la dynamique et la forme de l’objet sont liées à son histoire, sa personnalité et bien évidemment à son rapport au corps.
Ce bijou personnalisé sert ensuite de source d’inspiration à une collection dédiée à un public plus large. Ici, c’est la réinterprétation des griffes de sertissage imaginé pour Sasha qui sera à la base d’un jeu de modules faisant circuler chaînes et fils.
La démarche a été répétée avec une autre porteuse: Catherine.
Ici, la pierre d’alun apporte une fragilité aux bijoux, mais aussi un rapport au temps particulier
Cette série de broches a pour particularité d’être ornée de pierres d’alun. Étant éphémères et sensibles aux chocs, les cristaux se modifient en fonction du temps et de la manière dont ils sont portés. Une fois les cristaux disparus le porteur doit partager un temps avec l’objet et lancer un nouveau cycle de cristallisation. Contrairement à la joaillerie, ces pierres arborent des formes encore brutes, mettant ainsi en avant un processus de création formel et naturel long.
Des pierres dont la valeur ne vient pas de leur rareté, mais du rappel du temps passé et partagé qu’il symbolise.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Robin Sanchez
Grâce à la collaboration entre artisan et designer, Faire avec l’osier a pour objectif de mettre en avant les acteurs de la filière osier en France et la culture d’une matière naturelle : l’osiériculture. Mais également de valoriser des savoir-faire liés au tressage de l’osier, la vannerie par l’intermédiaire des artisans-vanniers.
Faire avec l’osier
Sortir de l’univers du panier c’est expérimenter de nouvelles façons de travailler l’osier pour contribuer à élargir les champs d’applications dans une inscription contemporaine. Il s’agit de valoriser les propriétés de l’osier telles que la souplesse, la rigidité, la légèreté, l’imputrescibilité…
Par une recherche d’efficacité et de simplicité lors de la mise en œuvre, le projet s’articule autour de trois manières de travailler l’osier. Ces systèmes constructifs aboutissant à diverses possibilités de configurations en vue de s’adapter à des espaces intérieurs ou extérieurs suivant leurs spécificités et leurs contextes.
Le banc « Fagot », l’étagère murale « Onde » et le claustra « Filtre » tressent des liens entre l’Homme et son environnement. Repenser les relations entre l’usager, l’artisan et le designer donne alors forme à de nouveaux schémas de production, des manières de faire ancrées au cœur du territoire.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Claire Salembier
A travers le design, ce projet questionne l’invisible et l’imaginaire.
Matière Particulière
Basé sur une réflexion à propos de l’air, en tant qu’élément imperceptible et pourtant fondamental pour survivre, il aborde les enjeux actuels de la pollution atmosphérique aux micro-particules. A travers l’étude de cette forme de pollution, et par l’intermédiaire du dessin, j’ai imaginé un futur où l’air que nous respirons aujourd’hui sans conscience, serait un poison, sec et âcre, un monde poussiéreux et toxique.
De cette dystopie sont nées trois fontaines. La fontaine constitue généralement un lieu de pause, de contemplation, ou de ressourcement. Comment se ressourçerait -on dans un environnement aussi hostile qu’un monde où l’air est à peine respirable ?
La première est une fontaine de sable qui, par un geste absurde, génère une sorte de refuge. La seconde est une fontaine d’air qui permet de profiter de l’air moins pollué en hauteur. La dernière est une fontaine de micro-algues, qui capturent le CO2 et génèrent de l’oxygène.
La fiction met en scène de façon métaphorique la manière dont l’évolution modifie notre environnement. Mais elle traduit également des émotions et des sensations nouvelles qui accompagnent toute modification environnementale. Dans notre société de l’immédiateté, il est difficile de réfléchir sur les conséquences à long terme de nos actes. La fiction permet de rompre avec la défiance et l’incrédulité à l’égard du changement.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Charles Renault
Derrière nos objets domestiques, petits et gros électroménagers, se cache un nombre incroyable de pièces rajoutées, la plupart en vue d'un travail du masquage et d'une esthétique particulière, prévalant sur l'usage. Ces objets, sont, de surcroît, verrouillés et rigidifiés par un système énergétique interne complexe (réseau hydraulique invisible, construction électrique obscure).
Flux Domestiques
Flux Domestiques est une recherche sur la conception d’objets énergétiques à partir des circuits hydrauliques et électriques de nos intérieurs. Proposant d’évaluer à chaque instant de sa création, l’effort technique et technologique que ces réseaux permettent, le projet réinterprète deux objets en partant de leur éclatement. Courant d’eau, une micro turbine à connecter au réseau hydraulique et Courant d’air, un système de rafraîchissement sans apport électrique.
Davantage que des produits finis, ces objets sont des abstractions de l’énergie et de sa production. A une échelle réduite et avec des matériaux bon marché, il est possible de dégager des usages plus raisonnables, pour un biotope énergétique vertueux.
Au contraire des raisonnements actuels en la matière, je propose des solutions qui se combinent et ne cherchent pas une sur-performance. Courant d’eau et Courant d’air, évoluent dans un réseau, un réseau qui doit rester flexible pour laisser des interactions entre les parties, parties qui pourraient s’augmenter de diverses façons, de l’urbain au domestique.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Agathe Pollet
Ce projet a pour point de départ les notions de lâcher-prise, d’expérience augmentée du quotidien, d’usage collectif.
Ilôt domestique
Il s’inscrit dans une approche par la souplesse et la mise en doute de l’existant.
Il s’agissait de concevoir un ensemble d’objets pensé comme une scène prête à accueillir différents scénarios, mettant en scène plusieurs acteurs.
Cet ensemble comprend un élément « sol » et un élément « plafond » qui définit une zone de confort propice aux temps de partage et d’échange.
Le luminaire suspendu produit de l’espace par la surface, par la lumière qu’il diffuse. Il engage une action collective dans la manipulation des éléments qui permettent de gérer sa hauteur, son inclinaison. La forme, le choix des matériaux et le caractère mobile de l’objet empruntent au répertoire du cerf-volant, de la tente, ainsi que du décor de théâtre avec les poids, les cordes et les poulies. L’assise circulaire invite les usagers à s’asseoir près du sol, dans une posture relâchée, détendue.
« La maison comme refuge contre l’hostilité du monde extérieur, nid du groupe, de la famille ou du couple, palais (façon de dire) de la femme, représentation du ventre maternel, la maison est un merveilleux mirage de chaque être vivant. »
Alessandro Mendini
« Les espaces habitables affectés aux moments de sociabilité et d’échanges, de restauration et de repos, parlent d’eux-mêmes de la fonction compensatrice que le confort endosse vis-à-vis du monde extérieur. »
Tomas Maldonado
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Paul Outters
Domestic city
Ce projet est la continuité du mémoire que j’ai entrepris en janvier 2018. Ce mémoire est une étude de la pratique du skate et comment celle-ci entre en résonance avec les problématiques socioculturelles de la vie contemporaine. Il étudie les possibilités pour le designer de tenter d’adopter une approche de sa pratique, plus en phase avec les contraintes contemporaines. En exemple, le mouvement, l’immédiateté et l’expérience vivante. Tous ces critères sont repris et analysés afin de confectionner un nouveau type de mobilier liant l’univers urbain et domestique, à l’espace public.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Manuel Orhant
Par la rencontre des êtres, humains et non-humains, un territoire sensible se construit au jardin-potager de l’Ecole des Jardiniers, où l’on y apprend à expérimenter, à semer et à ménager le vivant.
Action directe en territoire cultivé
En lien étroit avec les habitants-jardiniers, le projet visait à concevoir un système d’irrigation autonome, basé sur la récolte des eaux pluviales. Dans un souci d’économie de moyen, l’adaptation à l’existant est essentielle, ainsi des gouttières souples* se greffent aux serres-tunnels afin de collecter l’eau de pluie et de la stocker en hauteur. Une fois stockée, l’eau peut circuler dans des rigoles en bois brûlé, une technique japonaise (Yakisugi) visant à protéger le bois et le rendre davantage résistant. A partir de plans, jardiniers et visiteurs ont pu réaliser une partie de ce réseau et participer à la construction d’un élément central dans la gestion collective du jardin. Le système d’irrigation est en place au jardin de l’EDJ au 54 rue Pasteur à St-Brice-Courcelles.
* Les prototypes des gouttières souples ont été réalisés par l’entreprise rémoise Caravanex.
DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Stéphanie Le Roy
Corbeille est un projet qui tire son contexte d’une histoire familiale, la question étant de travailler une matière présente depuis plusieurs générations dans ma famille et ainsi mettre en valeur le travail de la main.
Corbeille
J’ai pu identifier des liens entre la voiture, le garage, la mise en œuvre de l’acier et les assemblages.
Inspirée par les ciseaux, les anciens tournevis avec leurs boucles et le coupe papier d’Enzo Mari, j’ai commencé à faire des maquettes en papier à partir d’une boucle. Les boucles créent une trame, un motif. Lorsque j’ai commencé à monter en volume la première maquette en acier, à former des boucles, la ressemblance avec les techniques du tressage d’un panier a révélé le lien entre la technique industrielle et la main. Pour guider ma main, et générer plus de régularité dans les boucles, il me fallait un outil. J’ai donc commencé à imaginer des systèmes d’accroches, de clips et toutes sortes d’assemblages nécessitant seulement de petites manipulations, et j’en ai dégagé 3 systèmes. Le premier est un système de fentes où les rubans viendraient se glisser en biais, le second avec une fente et un pli pour verrouiller, et enfin le troisième est un système d’agrafes clips.
Sentir la matière se former sous ses doigts, c’est apprendre d’elle, comprendre ce que l’on peut en faire et c’est ouvrir encore plus son champ de possibilités.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Lili Nocton
Ce compagnon de promenade est réfléchi comme un dispositif nomade.
Plié en sac à dos, la randonnée peut commencer.
Ayons un regard différent, absorbé et observateur comme à la recherche d’indices.
ESPINGO
L’utilisation de ce dispositif dépendra des possibilités que nous offre l’environnement naturel. Un espace ensoleillé, à l’ombre, vallonné, un arbre, deux arbres, une branche, une racine, des feuilles, etc. Des éléments à observer, à prendre en compte ou à prévoir en vue de l’expérience envisagée.
Gonflé, il introduit dans un espace nu, le confort. Un déploiement simple et rapide propose plusieurs usages : Tapis de sol, transat, fauteuil, hamac, tente.
Se promener, prendre l’air, faire une pause, contempler, écouter, lire, siester, pique-niquer, profiter, dormir, replier, rentrer.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Lucas Ramond
J’ai toujours rêvé d’avoir un groupe.
« J’attendais les musiciens qui allaient jouer ensemble pour la première fois.
Après avoir soigneusement sélectionné et récupéré différents matériaux à Emmaüs, ou dans différents bacs à chutes de l’école, je les disposais sur les tables dans cet espace.
Quelques microphones ici et là, plusieurs rouleaux de scotchs, des serres-joints, des élastiques, de la ficelle.De quoi bricoler un peu. »
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Olympe Le Fur
Longtemps, je me suis couchée en faisant un caprice. Un caprice chromatique. Mes rêves comme mes jours étaient hantés par une couleur fantomatique, spectrale, mythique. Longtemps, j’ai observé le monde des objets, dans une quête obsessionnelle et permanente, afin d’apercevoir cette teinte : le « Vert fondu ».
À la recherche du « Vert fondu »
À la recherche du « Vert fondu » est une recherche autour de la notion de couleur vivante. Au travers de la quête du « Vert fondu » (une couleur inventée), ce projet tente de faire vibrer la couleur par le biais du motif et
de la lumière. Il s’agit de lampes, une suspension et une série de lampes à poser, constituées de calques sur lesquels ont été imprimées des photos floues, rayées de courbes.
Ces calques, en se superposant, créent un effet de moiré et semblent mettre les couleurs en mouvement lorsqu’on les fait glisser les uns sur les autres sur la suspension. Les lampes à poser reposent elles aussi sur un jeu de superposition : deux motifs différents se chevauchent pour venir par transparence en créer un troisième.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Marine Nuellas
La matière simulée est la représentation d’une matière. Elle simule tous ses effets, ses informations, son apparence et son identité. C’est une simulation qui joue avec nos sens et notre mémoire.
Expérience de la matière simulée
Quotidiennement nous faisons l’expérience de la matière simulée. Elle se trouve dans les objets qui nous environnent, les espaces que nous habitons. Avec le progrès des techniques de production, il est de plus en plus difficile aujourd’hui de discerner une matière d’une matière simulée, autrement dit le vrai du faux.
En considérant la surface d’un volume comme le terrain le plus favorable pour exprimer toutes les informations d’une matière, vraie ou fausse, j’ai développé mon propre répertoire de matières simulées afin de les mettre en scène dans un espace. Mon projet de diplôme a pour objectif d’offrir une expérience visuelle. Il s’agit de créer des systèmes où la perception visuelle est troublée, remettant en question notre manière de percevoir
notre environnement. C’est une déambulation dans un espace où je propose une observation expérimentale d’objets tridimensionnels et bidimensionnels mettant en scène les notions de simulation, de faux semblant et de trompe-l’oeil.
Chaque système doit être observé depuis un point de vue précis, l’objectif étant de porter une attention particulière au fait qu’une image exprime sous une autre forme, la réalité d’un objet. Ce projet devient une base d’exploration pour ma recherche autour de la diversité de moyens employés dans la fabrication d’images.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Victor Pillet
Les notions de design et d’architecture ont toujours été très liées, cependant ce qui les différencie est leur rapport à l’espace.
L’utilisateur perçoit l’architecture comme ce que dessine un espace, avec ses murs, et ses ouvertures, des contours se dessinent, des volumes se formes et l’ensemble apparaît alors comme normé. Or nos perceptions peuvent être altérées à partir du moment où l’on joue avec les échelles, avec la tridimensionnalité de l espace. Ce dispositif questionne la relation entre l’objet et l’architecture à travers l’espace.
Au delà de leurs fonctions « premières », s’asseoir, voir, poser, éclairer, les objets créent des interstices dans un espace, où les formes et les échelles entremêlent le design et l’architecture. Cette déstructuration des compositions classiques de l’objet renvoie vers des impressions étranges et contradictoires qui créent un environnement dans l’entre deux, une forme de tension. Ces objets sont liés entre eux par un matériau identique, plastique, utilisé en architecture, le béton, qui conserve ici un rôle central, mettant en évidence le caractère troublant de ce dispositif.
L’ensemble se constitue de quatre pièces créant un jeu de matières et de formes empruntant des détails architecturaux à des bâtiments et structures associées aux architectes tels que Claude Parent, Carlo Scarpa et Tadao Ando, qui ont, chacun à leur façon, travaillé le béton d’une manière brute et radicale. Mais aussi à l’un des mouvements d’architecture les plus controversés du XXe siècle le brutalisme dont l’étymologie vient du terme français béton brut.
Ce matériau regardé comme froid est aussi le symbole de l’architecture brutaliste, et de la radicalité. Mises au point au XIXe siècle, les qualités plastiques du béton sont à l’origine de bouleversements architecturaux au cours du XXe siècle, bien qu’il fut longtemps considéré comme inhumain, jugé comme étant en contradiction avec la nature, il est aujourd’hui indissociable de l’architecture. Ce matériau regardé comme froid est aussi le symbole de l’architecture brutaliste et de la radicalité.
L’ambivalence créée par l’échelle des formes et le matériau utilisé dans cette installation, nous rappelle l’architecture, mais la relation au corps nous ramène à l’échelle de l’objet. Ces installations créent un dialogue
entre les proportions et les usages, peut-être sont-elles des microarchitectures, ou des maquettes d’architecture par leurs dimensions inhabituelles, des sculptures imposantes. Les formes géométriques simples deviennent des espaces complexes, résultats de la confrontation de notre corps face à leurs formes, et de leurs présences physiques. Leurs utilisations jouent avec l’espace afin de produire des possibilités d’usage multiples, de nouvelles pensées, du moins un sentiment.
Le résultat est un corpus cohérent, conçu pour être délibérément « ambiguë » qui cite les caractéristiques architecturales, pour créer des installations fonctionnelles. Plus qu’un espace de travail, ou de réflexion, leur utilisation et leur forme sont ouvertes à l’interprétation. Ce projet utilise l’échelle pour dessiner des liens inattendus ou chaque pièce exprime un sentiment.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Iris Soleil
Ce projet est né de différentes rencontres faites sur un territoire, le Tarn et Garonne.
Sont partie prenante de cette aventure humaine : une recyclerie et un fab-lab. Les acteurs ont été sélectionné pour leur action de valorisation de la ruralité, de l'humain, des savoirs faires, de la matière ainsi que leur engagement sur ce qui s'apparente, pour moi à ce que j'appelle le "tendre" dans mon mémoire. On peut dire qu'il s'agit de design tendre, car il s'agit de l'humain, de l'utilité non matérielle de l'outil.
La recyclerie I.D.D.E.E.S (Insertion par le Développement Durable, l’Environnement et l’Économie Solidaire) est une association reconnue structure d’utilité sociale, ACI Atelier et Chantier d’insertion.
Elles travaille à l’insertion d’un public en difficultés sociales et éloigné de l’emploi, dans le cadre d’actions en lien avec l’environnement, la réutilisation, le réemploi et la vente d’objet d’occasion.
Le fab lab, de par sa labellisation « artisan du numérique » et son lien avec la chambre des métiers et de l’artisanat, est un lieu de rencontre et de partage de savoir faire qui vont au-delà de l’aspect numérique et technologique.
Une première étape a consisté à collecter des matériaux et du mobilier à la recyclerie pour créer assises et tables ainsi que les accessoires nécessaires à l’organisation d’un repas. Une partie de la découpe du bois a été réalisé au fab-lab grâce à une fraiseuse à commande numérique.
La deuxième étape consiste en un repas organisé dans le cadre de l’assemblée générale de la recyclerie, un moment pour célébrer la réussite d’un travail collaboratif.
La dernière étape sera consacrée à l’exposition itinérante sur des lieux culturels locaux.
Ce projet est né de rencontres, de discussions et d’échanges.
Il a pour but de valoriser l’humain, la matière et l’importance du faire ensemble. La récupération et la sélection d’objets, devenant le composant essentiel permettant le voyage, l’échange et les rencontres. Des objets à conversation mettent en avant la quantité de ressources disponibles, le faire et le geste.
La technique, les formes, la parole, le geste, la matière, tout participe à se faire ensemble, avec les qualités, les défauts, les particularités qu’impliquent l’insertion professionnelle, le milieu associatif et la récupération.
Les objets choisis pour réaliser ces assemblages, sont dus à la quantité disponible en flux quasi continu mais également à leur fort impact visuel et symbolique. Extincteurs, déambulateurs, livres devenus inutilisables, ils bousculent, interrogent pour venir provoquer la conversation.
C’est en effet l’enjeu de ce repas, célébrer la réussite de ce temps de production, provoquer de nouvelles rencontres, de nouveaux liens, de nouvelles discussions.
Ce projet a permis d’amener les employés de la recyclerie à la production de mobilier sériel, à partir d’objets et de matériaux fréquemment collectés. Une façon de guider à l’appréhension d’une approche spécifique de la conception.
Amener à la création pour tenter de se reconstruire, toutes ces personnes en insertion ont un passé et des expériences particulières et parfois difficiles. Réaliser ensemble le nécessaire à ce repas était une manière pour eux de montrer ce qu’ils savent faire, leurs qualités, mais aussi se prouver à eux même qu’ils en sont capables.
Il s’agit, grâce à ce mobilier de rendre visible l’invisible, la collaboration de tous ces jours passés à échanger et à construire.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Elsa Maccario
"Sésame ouvre-toi!"
Le gaspi c'est fini ! Une soirée pour sauver des fruits et légumes moches et un local vacant depuis 3 ans !
« Sésame ouvre-toi! » est un outil de concertation citoyenne et de revitalisation des locaux commerciaux et rez-de-chaussée vacants pour la ville de Reims. Il s’agit d’organiser, dans un local vacant, une discosoupe avec l’association locale « Les bons restes », afin de réunir les usagers d’un quartier et de les impliquer dans le choix de la future activité du local en les invitant à exprimer leurs envies ou leurs besoins.
Afin de permettre la réplicabilité de ce type d’événement dans différents locaux vacants et pour rester dans une logique de réemploi et de valorisation des ressources locales; j’ai conçu un dispositif scénographique léger, démontable, autonome en eau et en électricité, à partir de chutes de bâche PVC récupérées auprès des entreprises Plastitex Caravanex (Reims) et Toiles et Bâches (Fismes). Ce matériau a été choisi pour ses propriétés (résistance, étanchéité, facilité d’entretien) et ses nombreuses possibilités de mise en œuvre (découpe, couture, soudure…). Il a été utilisé comme principe d’assemblage du mobilier, systèmes de stockage, nappe et supports de communication et de signalétique.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Clément Vivier
Sortez, l’espace d’un instant,
récupérez des objets d’antan
abandonnés par leur propriétaire
assemblés, ils forment une chimère
Un détour vers la fiction
La mobilité, cette obsession, est de plus en plus envahissante dans notre société. Aller plus vite, plus loin ! De nouveaux modes de déplacement se font jour et deviennent des sources inépuisables de récits fictionnels. J’ai souhaité pour mon diplôme, aborder, avec un certain regard, la dimension de la récupération d’objets et par le dessin dans l’espace, réinterroger le futur.
Nourri par le travail du mémoire empreint d’une filmographie importante liée à la science-fiction, j’ai agi comme un savant fou, en réunissant des objets hétéroclites, et écrit, avec une ligne de métal, des objets à deviner, à utiliser, à projeter, à reconstruire, dans des contextes du quotidien ré-enchanté.
Pensé à travers un processus de production intensive, en construisant / déconstruisant les formes de façon intuitive, le développement des
objets se poursuit jour après jour. Petits et grands sont éprouvés pour obtenir la quintessence d’un dessin coloré, retrouvant une fonction originelle, celle de la mobilité.
Que pourrait être notre avenir ? Loin des ustensiles absurdes de Back to the future, chaussures auto-laçantes, voitures volantes, gadgets en tout genre, il semblerait, qu’ils soient davantage composés de ces machines de personnalisation à usage domestique. Ce parti-pris d’un design fictionnel pourrait alors nous entrainer vers de nouvelles fonctions : un retour vers la fiction pour se diriger vers d’autres futurs.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Chloé Kowalka
Projet d’expérimentation du textile qui vise à utiliser l’anomalie et la
différence comme angle d’attaque d’expérimentation.
Mes premières recherches se sont portées sur la manière d’introduire une forme d’étrangeté dans les objets du quotidien, devenant un moyen de mettre l’accent sur l’expression du hors normes, permettant de lutter contre une certaine banalisation du design.
C’est en passant par la réalisation de nombreuses maquettes provenant d’une série de dessins que les premières expérimentations ont eu lieu. Ces dessins représentent l’évolution d’un virus, mous et envahissant se propageant sur les étagères Billy d’Ikea. Ses étagères sont utilisées comme une forme de symbole face à la standardisation du design. Le travail du textile est devenu une manière de traduire le virus, permettant de confronter la matière molle, souple et vivante face à la rigidité, et la raideur de l’étagère Billy.
Au travers de ce projet je propose de prendre d’autres directions, troublant le rapport habituel de l’objet face à la fonction. Il s’agit d’expérimenter un design débordant d’un cadre défini afin d’introduire des. horizons plus sinueux.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Célestine Brun
FALBALA ( dispositif de partition )
Une des obsessions contemporaines, c’est l’espace ouvert, qui est supposé donner de la liberté et de la respiration. Mais il me semble que cela peut aussi être l’inverse, et devenir étouffant … cela devient l’espace de l’oppression, du vis-à-vis où tout le monde s’entend et tout le monde s’écoute. Créer des limites, des frontières n’est parfois pas la solution pour réduire l’angoisse
Pourtant le mot « Frontière » est très poreux.
Une frontière peut idéalement être traversée et retraversée. C’est une définition qui n’est pas contradictoire à la liberté.
Alors la mission que je me suis donnée est de créer des ‘frontières’ qui n’en sont pas vraiment, construire des partitions d’espace et permettre des respirations.
J’ai pensé pouvoir accompagner une déambulation, faire danser l’espace. Penser à une cloison qui interrompt le regard pour permettre le repos.
Je fabrique des fragments qui multipliés s’assemblent pour diviser et ouvrir l’espace.
Un mur, une fenêtre, un angle, un détour, une porte…
Des limites matérielles et symboliques dans lesquelles ont été ménagé des possibilités de passage.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Camille Vene
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Camille Tomeï
Ce projet est une série de trois objets chauffants électriques.
Caldo
Ils sont constitués d’une simple résistance chauffante, indépendante de son enveloppe, accessible, afin de rendre leur fonctionnement lisible et ainsi plus durable. Chaque objet s’articule autour de la chaleur produite en
tentant de l’optimiser par le biais de matériaux justes et adaptés à un usage longue durée.
Grace à l’inertie de la céramique, la chaleur délivrée dans l’espace est douce, la température monte et redescend de façon lente et progressive, ce qui influe également sur la consommation d’énergie. Les propriétés conductrices de l’acier offrent des surfaces plus chaudes qui permettent de récupérer la chaleur afin de garder des objets au chaud. Les graines de colza emprisonnées dans le coton constituent des greffes amovibles permettant d’emporter la chaleur, de la déplacer.
En m’inspirant de l’usage du foyer central d’autrefois, je souhaitais apporter un rapport plus étroit entre l’usager et son moyen de chauffage, bien que celui-ci soit électrique. J’ai tenté de conférer à ces foyers une présence, une certaine valeur, de ne pas les assimiler au statut d’objet invisible du radiateur, afin de contribuer à leur pérennité.
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Anaëlle Tramaille
DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Alya Ennouri
Le projet « Entre nous » est né de la rencontre avec Sabiha, potière du village tunisien, Sejnane.
Entre nous
Cette pratique, exclusivement exercée par des femmes et cela depuis plus de 3000 ans, a su préserver son authenticité au travers d’une transmission d’un savoir-faire ancestral.
La matière première alors entièrement puisée localement, donne vie à des objets, reflet d’un mode de vie primitif. La question que soulève cette rencontre est : de quelles manières la collaboration entre artisan et designer peut-elle permettre aux savoir faire de répondre aux besoins actuels de leur milieu sans les dénaturer ?
Cette initiative commune aspire à produire en résonance avec l’environnement local, et apporter de nouvelles réponses techniques à une pratique aujourd’hui en proie à disparaitre du fait de sa fragilité et de l’absence de sensibilisation sur le secteur.
La rencontre d’un regard et d’un savoir-faire a donné lieu à une collection de trois objets. Des productions utilitaires inspirés du mode de vie des potières de la région, et ainsi pensés pour accompagner Sabiha dans sa pratique, comme de nouveaux outils.
Mémoires de recherche DNSEP Design Objet 2018
Célestine BRUN – Enquête d’affection
Alya ENNOURI – Tunisie : artisanat, design et conscience territoriale
Marine NUELLAS – Quel matériau pour la 6ème chaise de Marcel Breuer ?
Victor PILLET – Le design en Union Soviétique
Camille VENE – Où en est le designer avec la forme ?
Clément VIVIER – “Beyond the future »
Camille TOMEÏ – Les objets usés
Chloé KOWALKA – Monstres & design
Des récits originels du monde aux créatures issues des progrès technologiques et scientifiques, le monstre a sans cesse su se réinventer. Incarnant la démesure, il devient le reflet de l’inconnu, mettant un visage sur nos peurs les plus profondes et nous invitant à nous questionner sur nous-même. Pour l’artiste, il devient une source d’inspiration inépuisable, permettant de révéler les angoisses et paradoxalement les fantasmes de son époque.
Mais quel intérêt le monstre comme sujet et/ou objet revêt-il pour la pratique du design ? Peut on penser le monstre comme ingrédient du design ? Afin de répondre à ces questions, ce mémoire propose une traversée exploratoire dans l’univers du monstre lequel se plaît à osciller entre rêverie et inquiétante étrangeté.
Monstres et design : telle est l’équation proposée.
Elsa MACCARIO – Variations autour du devenir urbain
L’objectif de ce mémoire est de s’interroger sur les mesures d’amélioration actuelles du devenir urbain, et plus particulièrement celles privilégiant le confort et le développement durable.
D’une part, la notion d’amélioration est subjective, sa pertinence dépendra du sens qu’on lui donnera. Et d’autre part, nos exigences de confort ne semblent pas totalement compatibles avec l’impératif du développement durable.
Face à ce constat, nous avons tenté de comprendre comment construire par le design, mais aussi par l’urbanisme et l’architecture, une interface propice à une meilleure corrélation entre ces deux concepts, afin d’envisager un confort plus juste à la fois pour la société et pour l’environnement.
Lucas RAMOND – Du Pont
Nous vivons,
À partir de cet instant,
tout ce que nous allons vivre
sera enregistré, analysé, trié et emmagasiné.
Cela déterminera qui nous fûmes,
qui nous sommes et qui nous serons.
Prenons une pause nécessaire.
Regardons notre monde dans un autre sens,
comme après un saut périlleux.
Après le saut, c’est le sens.
Un sens qui a du sens.
Un sens qui ne doit plus être interdit.
Une vie remplie d’objets connectés.
Comment allons-nous œuvrer
en tant qu’individu au grand
objectif commun qu’est notre civilisation ?
Élevons-nous au-dessus de la marée montante,
cherchons des yeux le pont.
Empruntons-le.
Créons-en d’autres.
Iris SOLEIL – Réflexion pour une société « tendre »
Il est venu le temps de l’anthropocène, cette nouvelle ère géologique marquée par l’impact des actions de l’homme sur la nature. Elle résulte des changements de mode de vie, de production et de consommation.
Aujourd’hui, en tant que designers mais aussi en tant que citoyennes et citoyens, nous avons la conviction qu’une posture plus responsable envers notre environnement est nécessaire pour assurer la survie de notre planète Terre.
De notre capacité à contribuer activement à cette mutation vers un équilibre sociétal et environnemental, dépendra la survie de l’humanité.
Cet essai sur la société « tendre » est-il la vision d’un nouveau paradigme où le designer occupe une place prépondérante dans les changements à travailler à la manière du design. Ceci tout en restant plus que jamais à l’écoute.
Annaëlle TRAMAILLE – Nouveau souffle
Les actions citoyennes qui éclosent de toutes parts, démontrent un désir profond des hommes à vouloir faire évoluer notre société, quitte à déroger aux normes dictées. Donnant à voir divers modèles du faire ensemble, plus communs, plus unis et engagés, ces actions participatives laissent à penser qu’une autre manière d’agir, une autre manière de produire est de nos jours possible. Ce mémoire s’interroge alors, sur la manière dont la participation pourrait opérer et être intégrée à la pratique du design.
Tel un moyen nécessaire à mettre en oeuvre pour réunir et faire agir autour de projets communs, la participation serait-elle cependant suffisante pour opérer un véritable changement de paradigme?
Sa mise en oeuvre n’instaurerait-elle pas dès lors, une réorientation de la pratique du designer vers un design des comportements?
CERAMIX, exposition inédite du concours « Prix de la céramique » 2017
CERAMIX inaugure l’ouverture de l’atelier céramique à l’ESAD de Reims. Lauréat du concours Paul Outters pour son projet Hans Fallada.
En février 2017, le club d’entreprises mécènes Prisme a remis à l’ESAD de Reims un chèque de 15 000€ pour la création et la mise en place d’un atelier de céramique, comprenant une dotation baptisée « Prix de la Céramique » de 3 000€, visant à éditer le projet lauréat du concours. L’édition d’une série de 10 exemplaires viendra ainsi récompenser l’œuvre lauréate.
L’atelier céramique,
Grâce à cette donation, l’ESAD de Reims a pu développer un atelier céramique et former ses équipes et les étudiants au travail de ce nouveau médium.
Une seconde vie pour le four céramique du Musée de St-Remi de Reims,
Mis à disposition de l’ESAD pour une durée de 5 ans, le four céramique a concrétisé l’ouverture de l’atelier à l’école, le début d’une aventure créative et d’une production riche et inédite.
L’exposition,
L’exposition CERAMIX réunit, pour cette première édition, les projets de vingt-huit étudiants de 3ème et 4ème année en design objet-espace, design et culinaire et en art.
Sous la houlette de leurs enseignants, et accompagnés tout au long du semestre par Valérie Delarue, céramiste professionnelle, les étudiants se sont attelés à questionner les objets, leurs usages et les matériaux en relation avec la céramique.
Ce premier atelier céramique a généré des projets de facture et d’envergure très différents. Chacun étant le témoignage des possibilités infinies de la matière alliée au geste, à la créativité, au design et à la sensibilité de l’artiste.
« Les objets qui sont dans la maison, autour de l’homme, ne sont jamais des instruments complètement fonctionnels, mais doivent plutôt être compris comme des présences amicales, des porte-bonheur, donc comme les animaux domestiques qui vivent autour de l’homme, pour ces mêmes raisons.»
«Comment définir la relation entre un homme, un siège, un vase… ? C’est toujours quelque chose qui appartient à l’autobiographie, au mystère des liaisons entre l’homme et l’univers inanimé. Et dans les objets qu’on a trouvés à Pompéï, on voit exactement cette idée, exactement représentée : les sièges ont les pieds d’un animal, la tête d’un lion…
C’est-à-dire que les Romains pensent que ces objets ont une âme et une vitalité autonome.»
Andrea Branzi – « Animali Domestici », 1985
Les étudiants,
Nikolaï Avgerinos , Adrien Béghin, Antonin Berthoumieux, Sabrine Bibollet, Clara Dauvin, Eloy Flambeau, Lucas Gourdon, Antoine Grichois, Greem Jeong, Sophie Jian-Lesage-Hardert, Mathieu Kremer, Bertrand Lacoste, Victor Le Fessant, Etienne Marc, Julia Marcoux, Marie-Eve Millasseau, Manuel Orhant, Paul Outters, Chloé Perreau, Victor Pillet, Morgane Pontis, Charles Renault, Pernelle Roux, Claire Salembier, Léo Sallez, Némo Thomas, Aude Volokhoff, Daae Won.
Les enseignants et designers,
Jean-Paul Augry et David Dubois
Accompagnement technique des projets,
Valérie Delarue, céramiste, et Nicolas Cuvillier (atelier sculpture, plastique, moulage ESAD) avec le concours de Baptiste Sevin, designer
Scénographie,
Sylvain de Rozevire
Avec l’aide de Lucas Rivière (atelier bois ESAD)
Graphisme- signalétique,
Laurane Richard
Lauréat du concours
Paul Outters pour son projet Hans Fallada
Enthousiasmé par la richesse des propositions, le jury a également désigné trois coups de coeur : Greem Jeong pour Lentus, Morgane Pontis pour Appropriation et Manuel Orhant pour Les Tuiles, module de bureau.
les 28 & 29 juin 2017
De 14h à 18h
Opéra de Reims
Angle rue de Vesle et Tronsson Ducoudray
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Clément Legrand
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Aurore Assimon
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Arum Lee
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Jaïna Ennequin
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Victor Grenez
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Martin Barraud
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Yohan Simonot
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Clara Marcenac
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Sarah Basset
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Alice Baraud
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Apolline Muet
DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Alexandre Vuillerme
Design’R : exposition des diplômes 2016
Design’R présente chaque année les meilleures propositions des élèves en design de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims, sélectionnées à partir des projets de diplôme de Master, à l’issue de leurs cinq ans de formation artistique.
Cette année, certaines de ces productions ont été exposées au Musée des Arts Décoratifs de Paris, dans le cadre des Designer Days.
Le design est compris comme un champ d’expérimentation ouvert : design d’objet, mobilier, architecture intérieure et scénographie, design graphique et numérique, design et culinaire. Chacun trouve sa propre voie dans un champ disciplinaire ouvert, à partir de sujets qui impliquent l’esthétique, la technique et divers champs de la société.
On note ainsi une grande diversité des projets présentés au diplôme : gage de l’engagement de chacun dans un sujet personnel. Le designer apprend en outre à repousser les limites de ce qui peut être questionné dans sa forme, son usage, et son mode d’élaboration.
Le Cellier, salle de répétition, 4 rue de mars
Du 29 juin au 13 juillet, du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Vernissage le 28 juin à 18h
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Romain Coppin
"Choses"
C’est en passant par l’image et ces textures que ces formes et matières existent avant tout. Les complexes possibilités d’évocation qu’offrent ces choses empêchent d’en fixer une représentation, c’est pourquoi il est moins question de proposer ces figures comme émettrices que comme réceptrices de significations. Ici les usages sont à imaginer et disponibles à l’interprétation car la définition des choses reste toujours nébuleuse et dépendante de l’appréciation de celui ou celle qui s’y confrontent.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Pauline Lebel Bauchet
Maquette regroupant des objets conçus autour du thème du mystère. L’aspect surprenant de ces objets se retrouve dans leur caractère animé ou mobile. L’ensemble de ces objets crée un espace dédié à l’activité de la lecture. De gauche à droite ; les étagères coulissantes, l’assise Rideau-Pouf, la bibliothèque Biblibrique et la lampe Strates.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Maxime Prangé
"P+L/F"
Transformer un espace, le rendre plus flexible en employant la lumière comme matériau.
Le système se compose d’une tige souple pouvant se mettre librement en forme dans l’espace, sur laquelle évoluent différentes sources lumineuses. Elles peuvent se déplacer et se combiner pour adapter l’éclairage à nos différentes occupations.
(Système électrique sans danger – DC 12V) Système d’éclairage flexible
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Marie Legentil
"Pièces montées"
La vitesse humaine est devenue par le progrès une forme de lenteur. Longtemps dénigrée, elle est pourtant porteuse de qualité. Pourquoi certaines techniques de fabrication sont-elles encore réalisées à la main aujourd’hui ?
Inspirée par la conceptions des carreaux ciment, du terrazo, ou encore du coulage d’une chappe pour un plancher chauffant, j’ai développé un outil qui a pour vocation de valoriser la liberté du geste de l’artisan, afin qu’il puisse s’exprimer, développer le dessin du sol en sortant des formes standards du carreaux.
«Pièces Montées» a pour vocation de créer à partir d’un même système d’outillages un dallage unique à chaque fabrication dont la taille est adaptable, sur mesure, il commence et se termine où on le désire. Les éléments présentés aujourd’hui, sont des échantillons de matières de mes recherches.
On peut y observer plusieurs étapes de réflexions où le système est apparent ou non, ainsi que plusieurs typologies de formes qui ont été développées avec des systèmes d’outillages différents.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Laura Portarrieu
"Sur la paille"
Consoles & Lampes
Sur la paille est une collection d’objets mettant en avant un savoir-faire français, la marqueterie de paille, artisanat tombé dans l’oubli, vivant dans l’ombre de la marqueterie de bois. Cherchant à communiquer sur cette technique, la collection met en avant à travers deux objets (consoles & lampes), une double interprétation de la marqueterie de paille, à la fois dans son dessin et dans la composition de sa matière, la paille, or du pauvre.
En quête d’une forme de contemporanéité, «Sur la paille» questionne la notion de proximité autour de l’objet et nous interroge à la fois sur un savoir-faire mais aussi sur la place de l’objet dans notre environnement, créant le lien et cherchant à faire perdurer cet artisanat d’une grande richesse.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Clément Chevelt
"Ahmed"
Réinterprétation des unités temporelles
Réinterprétation des unités temporelles. Ce qui révèle d’un coup d’œil furtif sur une horloge devient une exploration du temps et de la façon dont nous l’appréhendons.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Camille Viallet
Une certaine idée du Tokonoma
Le tokonoma est une alcôve présente dans l’habitation traditionnelle japonaise à l’intérieur duquel le japonais vient y déposer une oeuvre d’art, une composition florale et, généralement, une calligraphie. Il est un espace contemplatif, un espace consacré à l’éveil du regard. Dans la continuité de cette idée qu’est celle du tokonoma, ces vases ont été pensés et construits comme des espaces, des territoires du sensible.Ces objets questionnent la place de l’objet vase dans l’espace domestique occidental en tant qu’autel présent afin d’éveiller une certaine sensibilité. Ces objets ont été pensés comme des jeux de construction, dont les différents éléments sont indépendants les uns des autres et permettent la construction et la déconstruction, l’emboitement et la superposition des différentes formes offrant alors une liberté d’utilisation du vase.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Alexis Bondoux
Etagères
Ces pièces de mobilier témoignent d’un acte de design performatif. Chacune d’elle est fabriquée à partir d’un fond et est composée spontanément sur ce format. Elles sont pensées et exécutées dans le même temps, comme une peinture sur un châssis. Les outils standards d’assemblage (visseuse, vis, mètre, équerre, serre-joints) et les chutes de bois comme matière première, constituent la palette de travail nécessaire à la réalisation du tableau. Les gestes libres et intuitifs que l’artiste peintre réaliserait sur sa toile en maniant ses outils et sa matière, intègrent alors le processus de design. Démarche dans laquelle les pinceaux, les encres, et l’acrylique sont remplacés par une visseuse et des découpes de bois. L’ensemble de ces collages en volume, forme un carnet de croquis sur lequel les pièces sont comme des dessins jamais terminés, que l’on pourra repriser et peaufiner.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Théo Leclercq
"Points de repères"
Banc et estrade
Pendant un moment vous partagerez un même support matériel, vous vous approprierez simultanément un dessin. Temporairement, vous serez une communauté parce que ces bancs seront vos biens collectifs, vos territoires.
Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Xian Zhang
"Nostalgie"
En exprimant l’expérience et le sentiment de vivre dans un double-temps, l’objet crée une connexion affective entre la personne qui vit à l’étranger et les proches de son pays d’origine. Chaque typologie d’objet représente une intimité subtile par rapport à une relation sociale.
Diplôme Design Objet-Espace 2016: Sylvain Debelfort
"Les Amants Vinyliques"
Point d’impact entre le monde de l’industrie et celui de l’artisanat, cette collection de tapis et tapisseries se présente comme un obstacle prismatique, déviant de sa trajectoire prévisible l’usage de la moquette. Balayant d’un léger revers des années de connaissances techniques, une profonde simplicité règne ici. Recherchant le chemin le plus court entre le dessin et l’objet, les matières s’embrassent, entre attraction et rejet, le collage est maître. Une force magnétique, issue de frottements tectoniques, semble émaner de ces objets. Un nouveau territoire se dessine.
Diplôme Design Objet-Espace 2016: Yoann Moyeuvre
"Greffons"
Chaises en osier
Ce projet présente l’évolution d’une collaboration entre un designer et une artisane voulant mettre en valeur le savoir-faire manuel,
inimitable à la machine. L’objectif est de réintégrer et mettre en
valeur le savoir-faire artisanal dans notre époque où tout est
industrialisé et produit à l’étranger.
Ce projet a été développé autour de la chaise mullca, ancrée dans notre culture visuelle française, pour mettre en valeur le savoir-faire de l’osier. La Chaise produite industriellement sert de base au travail de l’osier et du rotin pour créer une nouvelle assise.
Enrichies de nouvelles connaissances en vannerie, les deux dernières chaises ont été dessinées spécialement pour s’adapter au processus de création.
(Matériaux: Tube d’acier, peuplier, cuir, osier et moelle de rotin)
Ce projet a bénéficié du mécénat de Corinne Sohet
Folie Végétale 2016
Un projet de Jules Levasseur Chaire IDIS
A travers la conception d’une petite architecture pré-fabriquée, à caractère industrialisable, le projet s’organise en deux axes de recherche :
• une couverture de tuiles biosourcées, à base de chanvre et lin, produits à faible impact environnemental, qui apportent de nouvelles qualités plastiques et mécaniques, permettant notamment d’alléger la toiture ;
• une charpente pré-fabriquée, réalisée en collaboration avec les Compagnons du Devoir de Muizon. Cette charpente met en valeur l’ensemble des techniques du charpentier, tout en définissant de nouveaux points de rencontre entre nouvelles technologies et pratiques traditionnelles.
Cette mise au point a fédéré de nombreux partenaires :
Pôle IAR – Industries et Agro-Ressources, Laon ; le BatLab du CoDEM, Amiens ; les Compagnons du Devoir, Région EST, Muizon ; Les Compagnons du Devoir, Institut supérieur de la Couverture, Paris ; Eco Technilin, Yvetot ; FRD, Fibres Recherche Développement, Troyes.
Diplôme design objet 2015 : Amaury Tavernier
Réinterprétation de mobilier de collectivité
Workshop au Moulin Jaune 2015
Le Moulin Jaune, situé à 35 km de Paris et 100 km de Reims, est la maison du célèbre clown russe Slava Polunin, fondateur du Snow show et directeur du Cirque d’Etat de Saint-Petersbourg.
Ce domaine, dont le jardin de 3 ha vient d’être labellisé « Jardin remarquable », est un laboratoire de création et de vie où il invite de nombreux artistes à partager une aventure où création et nature s’unissent en un art de vivre festif et joyeux.
Les étudiants de Design & Végétal y ont été reçu pour un atelier à ciel ouvert d’une semaine dédié à la conception d’artefacts en symbiose avec le vivant : des objets, mobiliers, micro-architectures à base de saule et d’osier pensés comme greffes, excroissances, colonisations…
Diplôme design objet 2015 : Hélène Labadie
Dans une célèbre scène de la Dolce vita ( Federico Fellini, 1960 ), le spectateur assiste émerveillé aux belles retrouvailles de Marcello et de l Anita Ekberg. C’est pourtant le troisième protagoniste de la scène qui a retenu toute mon attention, la fontaine de Trévi. La plupart des fontaines que l’on côtoie ont souvent cet aspect majestueux, mais j’ai voulu que mes objets soient conçus autour de ce que j’aime qualifier de fontaines domestiques. Chaque jour, nous les construisons tous, inconsciemment, en entassant la vaisselle dans l’évier et en jouant d’équilibre avec l’eau du robinet. L’eau se met-elle a mimer le verre en glissant le long de sa surface ou bien est-ce le verre qui mime l’eau ?
Les matériaux véhiculant l’eau se confondent peu a peu avec elle par bien des aspects, ils la parodie et la fige grossièrement par le feu en formant de grosses gouttes de verre. Contrairement aux fontaines « triomphales» sur lesquelles l’eau n’est qu’une énième fioritures greffée sur la bâtisse, elle se retrouve ici au centre du projet. Elle est au premier plan de l’objet, le construisant et le polissant de toute part.
Si le cinéma et la mise en scene jouent un role prépondérant dans ma perception des objets se sont les films burlesques qui m’attirent. Dans le film the Lobster ( 2015 ), le réalisateur Yorgos Lanthimos imagine un monde loufoque ou chaque humain aurait sont équivalent animal. Mes fontaines ont quelque chose des personnages de Lanthimos, elles sont pensées comme des personnages. Ce n’est pas simplement les figurants qui ressemblent aux fontaines mais aussi les fontaines qui s’apparentent aux figurants dans un jeu pervers de réflexion, de contemplation et de mimétisme.
Diplôme design objet 2015 : Bastien Mairet
« Bulle » est un mobile, comme une sculpture en mouvement. Il s’offre à la contemplation par le mouvement. Du fait de ses reflets, sa cinématique et son bruit de fonctionnement, le mobile peut évoquer à chacun, un souvenir et suggérer une interprétation.
« Volte-Face » est un miroir mis en mouvement par un système de boîte à musique. Comme un clin d’œil aux automates d’antan, il reste à plat et lorsque l’on tire sur la cordelette celui-ci se met en mouvement, donnant à voir le reste de la pièce, notre reflet s’effaçant. Il s’anime en silence et lentement, offrant une pause poétique à l’utilisateur.
Diplôme design objet 2015 : Biwei Pan
« 4 » permet de définir facilement et esthétiquement un espace personnel. Le système s’installe grâce à la balance, il est stable mais également susceptible d’être agité. Une fois mis en place, d’une manière très poétique, les cloisons vont légèrement être secouées par les courants d’air créés par le passage des gens par exemple. De cela découle une relation intime entre objet et Homme.
« 8 » Système d’étagères composé de seulement trois éléments qui permettent d’obtenir une structure de rangement modulable, rétractable, évolutive mais aussi facile à monter et à déplacer. Un dispositif de crémaillère sous les plateaux garantit la stabilité du meuble et sert également à définir l’écart entre les différents niveaux de l’étagère.
Diplôme design objet 2015 : Baptiste Sevin
« Nef acoustique »: Une micro architecture pour une expérience sonore autour de la table d’hôtes.
« Mobile insonorisé »: Mobile autonome muni d’un capteur de décibels qui vient se déployer au-delà d’un certain volume sonore afin de calfeutrer la pièce dans laquelle il se trouve, pour une meilleure acoustique du lieu.
Diplôme design objet 2015 : Geoffrey Pauchard
« Duo » (lampe) Luminaire composé d’un réflecteur et d’un tissu tramé. Grâce à ces deux éléments, l’objet se déploye et dévoile son essence. Elle n’existerait pas sans l’interdépendance de ces deux derniers.
« Trio » (parasol) Parasol composé de trois éléments : deux tubes de diamétres différents axés sur un mât carré permettent à l’objet de se développer en tirant sur une corde.
Diplôme design objet 2015 : Amélie Guilleminot
Ethique industrielle
Penser le design en termes de relation entre les éléments, les forces et les processus pour atteindre la qualité objective. Entre fil de fer et tôle perforée, cintrage, moirage et pliage, les objets évoluent dans un univers coloré et dessiné. Le métal est au cœur du projet comme un hommage à László Moholy-Nagy, responsable de cet atelier au Bauhaus. « Exercer le matériau c’est aussi s’exercer soit lorsqu’on l’éprouve » László Moholy-Nagy
Futur immédiat 2015
Dans le cadre de l’appel à projet FUTUR IMMÉDIAT (programme qui encourage la réflexion stratégique autour des grandes tendances de marché et qui doit permettre le développement de 5 projets industriels de textiles innovants), lancé par R3iLab (Réseau Innovation Immatérielle pour l’Industrie), Clara Marcenac, Alice Baraud, Adeline Faveau, et Sarah Basset, étudiantes en 3e année à l’ESAD de Reims ont développé en collaboration avec notre partenaire maroquinier DOGNIN, trois projets innovants avec pour matière première, le cuir.
Sous-main dissimulateur de techno, porte manteau nomade et cintres 3D, luminaire… Les prototypes de ces projets sont présentés sur le Salon Maison et Objet en septembre 2015 à Paris.
Diplôme Design Objet-Espace 2015: Benjamin Mahler
"TUNE"
Ce projet inspiré de la pratique de la customisation, permet de transformer son véhicule avec différents modules de conduite, de transport de marchandises ou de personnes.
Un châssis indépendant dont l’empattement est modulable, permet d’accueillir différents modules afin de créer le véhicule adapté à vos besoins du moment.
On peut donc conduire avec une simple cabine de pilotage, un module de camping-car, celui d’un camion de maraîcher ou d’autres déclinaisons ; le concept exploite toujours la base du même véhicule.
Coffee Cup 2015
La Ville de Limoges, en partenariat avec les associations Esprit Porcelaine et Connaissance du café ont lancé le Porcelain Coffee Cup, concours international de design portant sur la réalisation d’un ensemble de tasses de dégustation de café en porcelaine de Limoges.
Le domaine de la caféologie et de la dégustation de cafés d’excellence est en plein essor. Pour autant, les professionnels ne disposent pas à ce jour de tasses réalisées dans un matériau haut de gamme et répondant à leurs attentes gustatives et olfactives.
Ce concours porte sur la création d’un ensemble de tasses de dégustation de café soit : une paire tasse pour espresso, une pour cappuccino, une pour latte, accompagnées d’un plateau pour café gourmand.
L’objectif principal de ces créations est la valorisation des propriétés techniques innovantes et du savoir-faire traditionnel liés à la porcelaine de Limoges tout en répondant aux préconisations très précises des caféologues.
Jean Prouvé 2015
Dans le cadre de la refondation de l’école, le ministère de l’éducation nationale de l’enseignement
supérieur et de la recherche (MENESR), en liaison étroite avec le ministère de la culture et de la
communication a engagé une consultation de design, sur la base d’un prix « Jean Prouvé ».
Cette consultation vise à interroger les pratiques pédagogiques (pratiques numériques, approches
collaboratives…) et les usages à travers la conception du mobilier (assise et plans de travail).
L’école, dans son dessein d’émancipation de l’individu et de formation du citoyen par l’éducation, est
particulièrement concernée par le fait que le numérique modifie fondamentalement toutes les
activités humaines et notamment celles liées à la diffusion et au partage des connaissances. Elle
s’accorde désormais pour intégrer les outils numériques dans le projet éducatif.
Le numérique, par sa nature, influence profondément la structure même de l’apprentissage du savoir
au point de remettre en cause l’organisation matérielle et spatiale de la salle de classe et de l’école en
général.
Parc Champagne 2015
Les étudiants de troisième année de design ont élaboré un projet de festival au parc Champagne de Reims.
Dans un premier temps ils ont mené des enquêtes sur la variété des configurations spatiales de festivals régionaux, nationaux ou internationaux.
Puis l’étude approfondit du site leur a permis de déterminer une programmation qui pose un cadre conceptuel ajusté au potentiel paysager du site. Enfin ils ont abouti une esquisse de projet proposant un concept d’ambiance et de fonctionnement. Un certain nombre de projets interroge les comportements des publics et leur rapport aux modes d’écoute musicale.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Zoé Lasmaries Bauduin
« Co-working »
L’espace de co-working est un lieu polyvalent, mobile et communicant. Cet objet, en s’inspirant de ces spécificités, a pour but de favoriser le «faire ensemble» dans ces espaces émergents. Léger, facile à l’usage, peu encombrant, chaque module accompagne une fonction du lieu. Déposer ses affaires (rangement, porte manteau), travailler en groupe (écran de projection, élément de prise de note, porte Ipad), partager des biens (étagères), tous les éléments se déplacent sur des rails afin de permettre une adaptation constante aux évènements qu’accueille le lieu. Pour une créativité à la fois horizontale et verticale, pour un partage en trois dimensions..!
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Sylvain de Rozevire
« La domestication des nuages »
Ce projet est axé autour de la domestication d’un phénomène naturel : le nuage. C’est au travers de ses codes et langages, qui agissent sur notre affect et nos perceptions, que j’ai construit l’identité de ces objets. Ces signes que l’ont peut qualifier de banals, régissent notre quotidien dans l’univers naturel. Tandis que dans l’univers artificiel, l’ensemble est réglé et programmé. On ne retrouve pas la variabilité, qui apporte une dynamique constante et omniprésente dans l’univers naturel. Quelle est la part vivante des objets? Je tente de donner à l’homme une part de contrôle sur un phénomène, par des paramètres de variabilité, par des jeux de temporalité, de mouvement et de lumière.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Maxime Aguilar
« Entre-deux »
On évoque souvent le fait que le sport est l’une des plus belles écoles de la vie. Devenu l’exemplification de la performance, dans une pratique individuelle ou par équipe, le sport est le support de valeurs essentiellement conviviales et socialisantes.
« Entre-deux » joue sur la qualité éducative du sport pour questionner la notion de collectif dans le mobilier. En transposant certaines qualités esthétiques, règles spatiales et comportementales dans notre quotidien, de nouvelles typologies d’objets sont créées. L’espace domestique devient un espace d’évolution où le parallèle, entre objets sportifs et objets de design, développe la question du mouvement et de l’adaptabilité des objets face aux variations du collectif. L’articulation entre terrain domestique et terrain sportif, redéfinit la notion de confort. Les objets abordent un confort sportif, un confort déroutant, qui propose de sortir de notre confort moderne pour revenir à une forme de simplicité à la fois dans la typologie des objets et dans la posture du corps.
Ces assises d’appoint sont destinées à un usage temporaire. Ces objets jouent sur la notion de mouvement, pour créer un dialogue et un équilibre entre la délimitation de l’espace, son étendue et ses circulations. Ces objets hybrides sont « entre deux » : assise/ paravent, assise / tapis, objet / espace. Dans un environnement collectif, ils évoluent en terme de typologie et de proportions, pour créer des espaces de repos qui s’adaptent aux variations du collectif.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Maud Laurent
« Objets lumineux »
La lumière naturelle qui nous entoure est perpétuellement en mouvement, c’est une source qui se déplace lentement dans l’espace, de l’horizon au zénith, et qui ne cesse de varier d’intensité, de flux lumineux en fonction de différents éléments extérieurs. Ce sont parfois les nuages, parfois le paysage montagneux ou urbain. A travers trois objets, j’ai essayé de retranscrire la perception de ces effets naturels.
CERCLE
Ce cercle se manipule avec un système simple de poulie, il se soulève doucement lorsque l’on tire sur la corde passant d’un éclairage très rasant pour envahir petit à petit l’espace permettant une contemplation d’une lumière qui se couche ou qui se lève. Le contrepoids derrière le cercle permet de bloquer la corde et de maintenir l’objet dans la position souhaitée. Le luminaire s’éteint lorsque le cercle est à terre et de ce fait, on déplace progressivement la lumière de haut en bas pour qu’elle vienne s’évanouir doucement sur le sol.
AMAS
Cet objet est le résultat d’une réflexion sur la fragmentation de la lumière à travers des éléments multipliés, des cailloux, facettés pouvant imiter le charbon ou la roche volcanique. Ce «tas» fait penser à une combustion. Cet objet apparaîtrait alors comme l’origine de la lumière artificielle. La manipulation est intuitive et a quelque chose de presque primitif. Cette source ne s’éteint jamais et son rôle est simplement une présence.
CONSTRUCTION
Cet objet entremêle l’idée de mouvement de la source et l’interaction d’éléments en une construction étrange. Il est constitué de trois éléments, qui possèdent chacun une source lumineuse. L’utilisateur doit venir taper l’un des trois parallélépipèdes pour qu’il s’allume. L’objet apparaît comme une construction plus urbaine, qui ne relève plus du naturel ni du cosmique. Cet objet réunit une lumière directe, une à contre-jour et une dirigée vers le sol.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Mariana Stéfanet
«Bricologie Augmentée»
La Bricologie Augmentée est un projet de recherche axé sur l’expérimentation du potentiel des outils numériques, comme la découpeuse laser, la fraiseuse numérique et l’impression 3D. J’ai retiré de chaque outil une idée de bricologie augmentée, ce qui m’a permis de proposer des possibilités. Il s’agit, plus précisément, de semi-produits — des surfaces rainurées, percées ou encore des systèmes d’assemblage — qui sollicitent la curiosité de l’utilisateur et lui permettent de concevoir par lui-même les objets, dont il a besoin (sur-mesure), tout en étant accompagné. Cette possibilité de DIY est envisageable dans un FabLab, comme dans un magasin de bricolage équipé d’outils numériques ou encore chez un prestataire de services.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Line Lieng
«Dressed to sit, revêtement pour chaise»
Le vêtement, outre sa fonction de protection, permet de se transformer, de donner à voir le soi que l’on se construit, et peut également nous influencer dans nos postures, nos états d’esprits, etc. Dans ce projet, je me suis intéressée aux rapports entre un corps (la chaise) et son revêtement (la housse et le coussin). Comment un simple revêtement peut-il, comme le vêtement, transformer la perception voire la pratique de son support? À partir de l’étude de la posture du corps sur la chaise, j’ai choisi trois types de postures; se recroqueviller, s’affaler/se vautrer, se mettre en tailleur/méditer; et développé autant de revêtements qui habillent la chaise et permettent de générer des postures et des usages différents. L’utilisation de sangles permet d’adapter ces housses et coussins au plus grand nombre de chaises, chacune s’exprimant de manière différente selon la chaise qui les porte. Il s’agit également de jouer sur l’affectif, les chaises « habillées » deviennent des lieux de réconfort (l’alcôve qui isole, les coussins que l’on vient serrer près de soi…) et modifient le rapport que l’on a à l’objet, lui redonnant alors comme une seconde vie.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Léa Wlodarczyk
« Kiosque à jeux »
En réaction aux crises économiques, écologiques et sociales auxquelles notre société doit faire face, naissent des initiatives humaines innovantes. C’est ainsi que se développent actuellement de nombreux projets fondés sur la mise en commun de lieux, d’objets, de connaissances dans un désir d’échange et de partage. J’ai souhaité inscrire mon projet de diplôme dans cette dynamique citoyenne en axant ma recherche sur le jeu dans l’espace public. Comment une activité ludique peut-elle permettre aux individus de se réapproprier collectivement certains lieux ? De quelle manière le jeu peut-il créer du lien social et sensibiliser les individus au partage ? J’ai donc imaginé un dispositif d’emprunt de jeux destiné à l’espace public. Le Kiosque à jeux propose différents jeux (de société, de construction, de plein air, petits accessoires de sport…) que l’on peut emprunter grâce à une carte de prêt ou une carte bancaire. Susceptible d’être implanté dans différents lieux, (un parc, une place, une plage, etc.), il permet aux individus de réinvestir ces espaces de manière ludique. Offrant à tous l’accès à de nombreux jeux, le Kiosque favorise les échanges et le partage dans l’espace public. Les trois petites éoliennes verticales qui surmontent le Kiosque lui garantissent son indépendance énergétique tout en le signalant dans l’espace public. L’emprunt et le retour des jeux sont gérés grâce à la présence de puces RFID (radio frequency identification).
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Justine Plateau
« Extension Croissante »
Le végétal, de nature autotrophe, se sert par principe de son environnement proche pour se mouvoir dans l’espace. Le végétal prend souvent appui sur des éléments manufacturés, comme béquille, comme tremplin, comme tuteur. Le végétal ne fait pas de différence entre une paroi rocheuse et un mur en brique, un arbre et un poteau électrique, un sol bétonné ou un lopin de terre ; il s’adapte. C’est une rencontre voire une confrontation qui se produit alors. Extension croissante est un travail sur des structures simples à l’image de la construction du végétal, qui exclut toute forme de superflu. L’objet devient support de croissance. Il met en évidence la plasticité et les stratégies du végétal pour s’étendre dans l’espace. Les végétaux sélectionnés sont des végétaux qui peuvent se mettre en place de manière autonome par un système de racines suçoires, comme le lierre, hedera, ou ficus pulmila ; ce sont elles qui leur permettent de s’établir sur de nombreuses surfaces verticales. La structure s’efface presque dans l’espace, se présence se fait discrète au profit de ce qui l’accueille.
Diplôme Design Objet-Espace 2014: Jean-Baptiste Colleuille
« Objets premiers »
Comment créer des objets domestiques qui possèdent la qualité des objets quotidiens fonctionnels, tout en étant des présences esthétiques ?
Inspiré par une large iconographie sur l’art primitif Objets premiers questionne la matérialité de l’objet via une recherche sur la forme-support, la surface, le motif, la texture et les matériaux. Une recherche qui porte de l’attention, tend à redonner de la valeur, de la qualité aux objets produits industriellement et qui a pour volonté d’enrichir notre rapport à ceux-ci. Par un jeu de contrastes, le primitivisme est un moyen d’interroger les objets contemporains, leurs usages, leurs esthétiques, leurs productions et notre rapport à ceux-ci. Le miroir et la table d’appoint développés sont des objets qui changent de statut quand on les manipule. Ils passent d’une présence fonctionnelle à une présence esthétique. Ce ne sont pas des objets figés mais des objets qui évoluent, et que l’on s’approprie par la multiplicité de leurs fonctions. Par de simples opérations, comme la découpe laser, le fraisage, la gravure, les matériaux sont mis en valeur. Sublimés, ils donnent du sens aux moyens contemporains de production.
Diplôme Design Objet-Espace 2014: Guillaume Barbereau
« Alternatives »
Dans un contexte où l’usager est de plus en plus soumis à son environnement, de nombreuses conceptions aboutissent à des formes figées, sans options alternatives. OpuS questionne la probabilité de faire l’expérience de l’autonomie en proposant une unité de production d’énergie domestique utilisant la force du vent pour produire de l’électricité. En investissant le thème de l’énergie, le projet tente de répondre à la question : « Peut-on produire de l’énergie à l’échelle domestique ? » C’est avec l’ambition de pousser l’usager à ne plus être seulement spectateur de ce qu’il consomme, mais acteur de sa production, que s’est construit le projet. Après une phase de recherche justifiant des choix techniques, le projet réfléchit à différents scénarios d’usages, aboutissant à la conception d’un objet modulaire. La dimension « Open Source » d’OpuS (le code source est à la disposition de chacun) tend à démocratiser la compréhension de l’objet technique, permettant au grand public d’accéder plus facilement à sa conception.
Diplôme Design Objet-Espace 2014: Gaëtan Didier
« Attribut »
Je me suis intéressé précisément aux objets emblématiques de la région Champagne-Ardenne. Certains objets, au même titre que des produits du terroir, peuvent en effet refléter l’image et l’identité d’un territoire. Afin de m’immerger dans le contexte actuel régional, le projet s’est construit grâce à de nombreuses visites d’industries et d’artisans encore actifs. Par la suite, nous avons naturellement collaboré ensemble pour concevoir des objets contemporains et ainsi valoriser le patrimoine de chaque entreprise et par conséquent du territoire. Le concept premier qui a alimenté ma recherche, c’est l’idée de biographie. En effet c’est elle qui fait l’unicité de chaque lieu et qui distingue tout un chacun de son voisin. Aussi, la richesse du concept de biographie d’un territoire ou d’une entreprise, c’est que l’histoire continue de s’écrire. De mon point de vue, c’est le rôle du designer de questionner l’avenir de ces objets du terroir et leur évolution dans l’univers de la création contemporaine, pour qu’ils restent modernes.
Diplôme Design Objet-Espace 2014: Claire Haimart
« Sépion »
Coquille interne dorsale de la seiche, les sépions s’échouent par milliers sur les plages normandes et bretonnes au printemps. Ces résidus marins sont utilisés depuis l’âge du bronze pour leurs qualités thermiques et leurs structures aérées (exemples: ponçage, moule pour couler du métal, sculpture). En partant de ce constat, j’ai inventé une matière composite à base de sépion et de grès, qui est résistante à la chaleur (+ de 1000°), légère et imperméable. A partir de cette matière, j’ai conçu des objets nomades pour la plage: une assise qui se plante dans le sable et un contenant pour maintenir au chaud de la nourriture.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Audrey Bigot
"Food consumption".
Dans le contexte alimentaire actuel, fait de libertés et de possibilités grandissantes mais aussi d’angoisses sanitaires et écologiques, se développent des initiatives visant à rapprocher le mangeur des produits qu’il consomme.
En accord avec ces principes de maîtrise, connaissance et appréciation de l’alimentation, quelles solutions proposer ? Ce projet tente de valoriser la consommation de produits frais, par des moyens simples et responsables, à travers quatre propositions pour la cuisson et la conservation des fruits et légumes.
L’îlot sur pied reproduit le milieu d’un cellier. Il permet de conserver les fruits et légumes résistants dans un environnement frais et sombre grâce au sable humide rafraîchissant. Il est une surface de travail et de transformation dans la cuisine. Le séchoir obscur empêche les condiments de germer. L’hygrométrie y est régulée par des billes de faïence. Son environnement permet aussi de faire sécher des herbes aromatiques.
La corbeille, structure légère et sculpturale, permet de surveiller et sublimer les denrées. Elle reprend, dans un souci d’économie de moyens et d’adaptabilité, les mêmes éléments que le séchoir. Les billes de faïences immergées dans l’eau permettent d’hydrater les fruits et légumes fruits pour éviter qu’ils ne flétrissent. Par sa surface isotherme la casserole utilise la chaleur emmagasinée en début de cuisson pour cuire les aliments hors du feu, sans source d’énergie et de revenir aux plats mijotés délaissés à cause de leur longue cuisson.
Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Adrien Cissé
"Le tapis volant".
Le tapis volant, objet mythique et féerique, issu des contes perses et arabes et de la mythologie russe.
Pendant un an, je suis parti en quête de cet objet ultime et jusqu’au challenge : Comment faire un tapis volant ? Ma volonté a été de donner à vivre l’expérience tapis volant. Les dispositifs aménagent des moments propices à la contemplation, des territoires ouverts à la magie, qui célèbrent joyeusement la pensée de la lenteur, contre un quotidien souvent trop dense et hyperactif. Ces dispositifs proposent un nouveau regard sur une forme de méditation dans nos vies dont l’idée est de s’envoler pour mieux se poser.
Fab 21 2014
Bar Ephémère 2014
Le Centre culturel Saint-Exupéry, lieu associatif de la vie culturelle rémoise, lance le label machine consacré aux cultures et pratiques digitales. Dans ce cadre, un appel à projet a été organisé pour concevoir un bar éphémère dans le hall d'accueil du Centre.
Les recherches ont été focalisées sur les pratiques de la conception numérique dans le design. Ils ont conçu des mobiliers évolutifs et inscrits pour la plupart dans une démarche écologique de contrôle des chutes de matière, grâce aux outils de découpe numériques. L’esthétique est issue du process et participe à la création d’un nouveau langage.
Les deux propositions lauréates présentées ci-dessous, seront réalisées au cours de l’année 2015.
En partenariat avec le Centre Culturel Saint-Exupéry.
Jaina Ennequin, Théophile Blandet, Martin Barraud, « Numérhic »
Les tables en contreplaqué 22mm répondent à différents scénarios d’utilisations pour deux, quatre, six ou douze personnes. Cette modularité offre un ensemble de configurations à la fois ludiques et esthétiques, connotant le numérique : fluidité et jeu. La matière est utilisée dans son ensemble, sans chute, grâce aux calculs numériques de la découpe laser.
Les différentes hauteurs dialoguent par la superposition des éléments. Les formes des meubles semblent s’être décrochées. Le plafond, par un jeu de formes, signale les différents agence-ments des tables, et se met en miroir du meuble central. Les formes en papier blanc diffusent la lumière et produisent la nuit une at¬mosphère chaleureuse.
Maxime Augay, Clément Beaugé, « Binarbar »
L’esthétique du bar s’inspire de la question du langage binaire ou langage informatique, et est constitué de cercles et de rectangles symbolisant les 0 et les 1.
Tout le mobilier du bar est pensé en fonction d’un processus de découpe numérique (fraisage numérique) nous permettant d’oublier les clous et les vis pour les remplacer en certains points par des clés imprimées en 3D qui viendraient assembler le tout. Les modules de tables se replient pour former un banc ou se déplient et s’éparpillent pour apporter plus d’intimité aux usagers : les plateaux de tables et les tabourets forment ainsi une suite de 0 et de 1, tel que celle qui a permis leur fabrication via un process informatique.
Couverts 2014
Cet exercice sollicite la capacité du futur designer à développer une collection par la pratique du dessin, à l’échelle grandeur nature. Une fois la collection dessinée, il fût demandé de réaliser des maquettes d’aspect de chaque ustensile.
Naturel Artificiel 2014
La question ici posée est la capacité pour un designer de manipuler dans un projet des éléments directement issus de la nature, du monde physique, qui ne sont pas le fait du travail de l’homme ; et de le mettre en dialogue, au sein de l’objet, avec son opposé : l’artificiel.
Workshop Feutre-Mongolie et Design Feutré II 2014
En 2013, sous l’impulsion de l’Institut du Feutre d’Oulan-Bator, les étudiants de 2ème année ont amorcé un projet autour de cette matière. Ils ont ainsi expérimenté un savoir-faire et découvert une culture.
Le projet initial proposait une réflexion sur les modes de production, ainsi que sur les spécificités de ce matériau. A partir de ces réflexions et en établissant des parallèles franco-mongols, les étudiants ont proposé des objets liées aux intérieurs traditionnels.
En 2014, le workshop en Mongolie en partenariat avec l’Université du MUST (Oulan Bator) a permis aux étudiants de valider leurs idées premières et de réaliser leurs projets, avec la collaboration active avec les étudiants du MUST. Au delà d’une production commune, ce partenariat a permis aux étudiants des deux cultures de se questionner, de se positionner et d’expérimenter leur idée du design.
« Design feutré II » au Musée du Feutre de Mouzon a réunit les travaux d’atelier et ceux réalisés en Mongolie. Une première exposition de travaux d’étudiants avec le feutre avait eu lieu en 2010 dans ce Musée. Avec le partenariat du Musée du Feutre de Mouzon et de la Région Champagne Ardenne.
Maxime Augay, « Felties ». Rangement pliable et modulable, constitué uniquement de chêne et de feutre, qui sert de charnière.
Théo Leclercq, Jessie Dérogie, « Versus ». Interprétation en objets d’une confrontation matérielle et formelle, aperçue durant le séjour en Mongolie. D’un coté la tradition du feutre et ses motifs, de l’autre, Oulan Bator en construction.
Léonnie Durr, « T12 ». Construit à partir de tourillons uniquement liés par des ficelles, cet objet investit l’espace souvent oublié du plafond. Multifonctionnel est comme une cabane suspendue, le travail sur le lien entre les tourillons est important car il donne sa solidité à l’objet et lui permet en même temps de rester souple.
Clément Haharfi, « Waiting chair ». Cette assise transportable et adaptable permet de s’asseoir lors d’une longue attente dans la ville. Elle se greffe, grâce à des tiges métalliques incrustées entre le feutre et le cuir ,sur différents mobiliers urbains. L’emploi du feutre permet à l’assise d’être à la fois souple et résistante. Le cuir renforce les endroits où le feutre est sous tension. L’utilisation du cuir marron et des coutures oranges est une référence au travail de la maison Hermès, rappelant l’objet de luxe fait main.
Adeline Faveau, Marion Courregelongue, Sarah Basset, « Les indispensables ». Cette collection d’accessoires pour le dressing allie la souplesse du feutre à la rigidité du métal et du cuir. Ces matériaux sont traités artisanalement (tressage, couture…) afin de renvoyer à l’artisanat mongole. Ils se regroupent autour d’une même structure tubulaire métallique. Feutre, cuir, aluminium, tube acier.
Maxime Louet, Camille Tomei, « Cinabres ». La cinabre est une espèce minérale aux couleurs rouge et grise entremêlées, qui parfois s’organisent en strates, lorsque le refroidissement de la lave est lent. Ces tabourets de béton, bois et feutre sont directement inspirés de la roche volcanique. Le feutre, rouge, chaud et mouvant, invoque la lave ; le béton, froid et dur, l’intemporalité́ immobile de la pierre. Le relief est valorisé par la stratification qui rappelle la cartographie géologique.
Laurie Lefevre, Danaé Falcoz Apolline Muet, Léa Mestres, « Objet nomade ». Un tabouret/ballotin et une gourde/carafe s’adaptent à l’extérieur comme à l’intérieur. Certaines caractéristiques du feutre nous ont semblées pertinentes : le confort de ce matériaux de part sa douceur; sa capacité à s’accommoder aux formes; sa résistance aux tensions, alliée à sa rigidité. Afin de renforcer ses atouts nous l’avons combiné à deux autres matériaux : le grillage de poule pris entre deux couches de feutre permet la mémoire de formes et ajoute de la résistance; le vernis, pour imperméabiliser.
Romain Kloeckner, « Exploration feutrée ». A travers différentes expérimentations visant à infiltrer la matière pour lui donner une autre dimension, un trio de lampes à pris forme. Elles accompagnent l’enfant l’exploration de son environnement : lampe frontale, lampe torche et veilleuse. Matériaux : fils électrique, feutre, chêne.
Yohann Simmonot, « Prothèse ». Ces objets sont pensés comme des prothèses, destinées à corriger les défauts d’utilisation de produits industriels du quotidien, grâce à la caractéristique d’isolation thermique du feutre. Le feutre est façonné par une technique qui lui est propre, l’aiguilletage. Du cuir est ainsi inséré à la manière d’un tressage, pour structurer l’objet. Ces objets-prothèses prennent forme et sens lors de leur greffe sur le produit à isoler.
Paul Louda et Victor Grenez, « Toi-son ». Casque audio en laine et cuir, expliquant dans un enregistrement la genèse du projet. Enceinte en laine, mousse et liane, diffusant une pièce sonore issue du travail de la matière.
Design’R : Expérimentation 2014
Editions, à la boutique de mobilier Home@ge, Reims Du 06/03/14 au 29/03/14
La boutique de mobilier Home@ge à Reims, a invité du 06/03/14 au 29/03/14 l’ESAD de Reims. Les projets des étudiants, dont certains ont été lauréats de concours nationaux, ont été disséminés dans l’immense show-room de Grégory Guillemain, parmi les productions les plus marquantes en design de ces dernières années. Les futurs designers ont côtoyé les grands maitres du design contemporain.
Motifs 2014
Le motif est communément une répétition de forme bien définie.
Cet exercice demandait d’envisager librement le motif au travers de la pratique du dessin comme lieu d’investigation pour la production d’objet. Suite à une série de dessins libres sur ce thème, l’étudiant a dû interpréter un dessin de motif en le transposant, dans une échelle spécifique, et des matériaux traduisant la qualité sensible des techniques du dessin.
Aurélia Martin, « Galalithe » : contenants/ planches à découper. Petite collection d’objets autour du domaine de la cuisine. Recherche sur des matériaux naturels : galalithe (bio-plastique), sciure de bois alimentaire, céramique. Développement d’un motif par la forme, avec cette idée de tranche marquée sur tous les objets de la collection, par la matière créant un motif naturel.
Clémentine Schmidt, « Eki » : lampe et table basse en bois laqué et métal. La silhouette élancée est née d’un travail sur l’équilibre, le motif et le partage. Chaque élément constitutif est interdépendant, puisque, seul, il ne tient pas. L’objet, dès lors que les éléments s’agrègent, forme une unité cohérente, une interaction, un mutualisme, tirant profit de cette relation.
Yoann Moyeuvre, « Oblong »: rond d’acier cintré et plié. Travail sur le motif via la déformation et la multiplication d’une forme oblongue. Le motif dérive vers un volume, qui a abouti à un objet.
Amélie Grouselle, « Console ». Cette console s’est construite autour du plateau, à partir de dessins de plusieurs profils, et le plateau est l’un de ces profils extrudé. Les contreforts qui courent le long du plateau en résine permettent de le solidifier afin que l’on puisse y poser des objets. Ils accueillent aussi les pieds.
Alexandre Vuillerme, Table de jardin en dibon, acier et béton. Cette table tient debout par la combinaison des qualités et défauts de chacun des matériaux qui la composent. Un simple parasol, et le vent, le soleil et une flopée d’autres choses vous appartiennent !
Pauline Lebel, Portes lenticulaires. Le projet est né de recherches sur le motif, le but étant de produire un effet visuel dynamique. Les portes lenticulaires sont des portes coulissantes ayant la particularité d’avoir deux couleurs : blanc du côté droit et rouge bordeaux du côté gauche.
Xian Zhuang, « Bailar ». Cette table haute est composée de quatre courbes et deux cercles, qui viennent dessiner des compositions différentes en fonction de notre position par rapport à celle-ci. D’apparence fragile, elle est néanmoins capable de soutenir une tasse, un livre, ou même un vase.
Camille Viallet, Percussion et hérédité . L’instrument-mère de ce projet est un geste. Ce geste permet de façonner le premier outil, qui, par la suite, façonne le second et ainsi de suite. L’ensemble compose un arbre généalogique, où des formes se croisent, s’additionnent et en enfantent de nouvelles.
Laura Portharieu, « JELLY ». La gélatine alimentaire transformée en une matière déshydratée reprend les capacités physiques et esthétiques du plastique, et pourra disparaître dans un délai de trente à cinquante ans. L’écriture plastique de l’objet est liée à l’histoire et la provenance de la matière dont elle met les caractéristiques en évidence: photosensibilité, résistance, pérennité…
Petite Usine 2014
Conception d’une machine outil.
Réfléchir au développement et à la production d’un objet, incluant et mettant en scène la machine, le(s) procédé(s) et le produit final. Expérimentations de techniques de mise en forme visibles.
Tania Clémente et Amélie Costeux, « Objets concrets ». Cette micro usine produit des objets en béton qui jouent avec les codes visuels, entre matière froide du béton et l’aspect presque textile créé par son moule. Trois gabarits nous permettent de produire une série d’objets constituée de deux étagères et d’une patère. Les différents cadres donnent aux objets leurs dimensions et la bâche plastique confère à chaque pièce son caractère unique car aléatoire. L’esthétique des objets découle directement de celle de la « machine » dont-ils proviennent.
Romain Coppin, « KOFFER ». L’acte de produire un objet est transformé en spectacle destiné aux lieux publics, face au jugement des spectateurs. L’objet est un prétexte pour le projet, c’est pourquoi il est exposé sur un socle. La valise devient la rotomouleuse, à l’intérieur de laquelle se trouvent les contenants accueillant la matériel nécessaire à la fabrication des objets. La valise renvoie à la symbolique de la magie et de la mobilité.
Sylvain Debelfort et Léonie Durr, « PVC ( Poor Vases Ceramics) ». Poor Vases Ceramics est une petite usine qui produit des vases à partir de tubes PVC. Ces vases sont fabriqués avec une technique inspirée de celle de la céramique. Les pièces sont tournées, moulées, poncées, peintes par trempage. La production reste artisanale, chaque vase est unique, car il est la combinaison d’une ou plusieurs formes et couleurs.
Semi Fini 2014
L’exercice sur les produits semi finis a pour objectif de faire prendre conscience des matériaux qui nous entourent et tout particulièrement des matériaux qui existent déjà sous une forme prédéfinie, comme le métal que l’on peut trouver sous forme de plaque , barre ou tube, le bois sous forme de feuille, planche, baguette, tasseau, … Le produit semi-fini choisi doit être utilisé de façon systématique, sans limite de quantité, pour créer un objet par ce principe de mise en œuvre. La contrainte, consciente et maîtrisée, peut devenir une qualité et produire de la singularité.
Vases 2014
Dessiner un vase : penser un contenant pour recevoir des ou une fleur, et fonctionnant aussi bien sans, pouvant être réalisé au sein des ateliers de l’école. Cet exercice à été mené de façon très rapide en deux séances avec l’idée de créer un ensemble de réponses plutôt qu’une série de propositions individuelles. Pour cette raison le travail a été présenté sur une table unique, comme un avis collectif sur cette typologie.
Vélos 2014
Ce sujet aborde une question fondamentale du XXIème siècle : le déplacement en ville.
Nous avons choisi d’aborder cette question à travers un objet existant : le vélo et d’imaginer non seulement la question du déplacement mais aussi toute la synergie que cet objet peut produire. Une série d’objets a été développée sur des thèmes très simples comme : transporter, se protéger des intempéries, se signaler de façon sonore etc…
Aurélia Martin et Clémentine Schmidt
Cléopatra
Comment améliorer l’usage du vélo en ville ? Le premier facteur du fléau «vélo au garage» est le mauvais temps. Cléopâtra, projet textile, est un k-way directement intégré au vélo.
Anatol
Le transport en vélo : ce petit porte bagage, rétractable permet d’éviter les « vélos tumeurs ». En toile de parachute, imperméable, il se fixe sur le porte bagage.
Daria
Une pince-pantalon, et une cuissarde de protection : cet accessoire de vélo en toile de parachute, vous protège par tous les temps !
Alexandre Vuillerme
Images en Mouvement
Cette organisation de cyclistes-projectionnistes, un gang de cinéma de rue, multiplie les lieux de projections de courts-métrages au sein de la même ville. Le mécanisme présent sur le pédalier génère toute l’énergie nécessaire au fonctionnement. Le «Drive-In» du XXIème siècle peut-être redéfinit : tout le monde se déplace, le cinéma lui-même ne fait pas exception.
Amélie Grouselle
Reims à vélo
Suite à une étude des circulations dans la ville de Reims ont été observés : – le niveau de fréquentation des usagers par quartier, – les infrastructures destinées aux vélos, – les différentes typologies des rues de Reims. Le croisement de ces informations a permis de déterminer un tracé dans la ville. Ce parcours englobe toute la ville de Reims du nord au sud, en choisissant des rues où il était agréable, facile et sécurisant de circuler à vélo, et sans réaliser de grands travaux. La signalétique du parcours est fléchée, à l’instar d’un parcours de randonnée et démontable au gré des changements dans la ville.
Laura Portharieu et Camille Viallet
APOIDEA
En ville, le casque de vélo est un élément non-désiré, porté par seulement 7% des citadins. Apoïdea est une proposition de casque répondant à certain de ses désavantages : l’encombrement, l’esthétique, le manque d’aération. Elaboré sur la technique de pliage nid d’abeille, ce casque permet de renforcer la résistance de la coque tout en garantissant sa légèreté. Il est décliné en plusieurs coloris, qui jouent avec les formes hexagonales pour une esthétique changeante et adaptable au goût de chacun.
Tabouret 2014
Stools in the corridor : collection d'objets en matériaux détournés
Le projet consiste à concevoir une première collection de mobilier (tabouret et patère) à partir de matériaux détournés, glanés et gratuits : sac plastique, carton d’emballage, cagette, …. Comment imaginer du mobilier à partir de ces matériaux souvent mal considérés? Comment les requalifier? Comment structurer un objet à partir d’une forme d’accumulation? Les étudiants ont réalisé chacun un tabouret et une patère permettant de tester leurs usages.
Miroirs 2014
L’enjeu de ce projet est la capacité pour un designer à utiliser un semi-produit existant (en l’occurrence un miroir choisi dans un circuit de grande distribution) afin de proposer un objet original aussi bien sur un plan plastique que fonctionnel. L’étudiant a dû produire l’objet en série et donc intégrer cette spécificité dans le processus de création.
Affordance 2014
Le sens des formes. Qu’on doive les poser ou les suspendre, les pousser tirer, ou les tourner..., les objets se doivent d'accompagner l'utilisateur vers leur usage, d’anticiper l'instinct pour devenir ergonomie.
Maxime Augay, » V lock »
Cet antivol de vélo offre une grande souplesse d’utilisation, en combinant la sécurité d’un antivol en « U » avec la flexibilité d’un antivol à spirale. Acier trempé, câble en acier trempé tressé, silicone en surface.
Jaina Ennequin, « Petite Boîte »
Le radio réveil est un objet usuel malmené chaque matin et pourtant indispensable. L’image de la boîte à musique ainsi que l’utilisation de la céramique industrielle interviennent comme une manière d’adoucir la relation que l’on entretient à l’objet. Sa forme suggère une gestuelle intuitive. Sa compréhension suit des degrés de lecture.
Danaé Falcoz, « Washbasin »
Acrystal(Résine de synthèse et poudre de métal) , Corian et Inox S’articulant autour des conditions des sanitaires publics, ce projet permet aux personnes de taille moyenne, possédant des handicaps, ou aux enfants, de bénéficier d’un lieu de rinçage des mains. Cette vasque s’adapte à la taille de l’utilisateur par une simple pression de la main. Lors de ce contact, elle bascule vers l’avant grâce à une petite pièce rotative située juste au dessous, la reliant à la planche de travail par un tuyau souple. La forme de la vasque, du robinet et de l’ensemble de la structure, le choix des matériaux, les systèmes d’emboitage et la disposition des divers éléments, tout est pensé dans le but que l’objet transgresse la crainte du basculement.
Escales sonores 2014
Projet en partenariat avec le Centre National de Création Musicale Césaré.
Recherches pour la diffusion de compositions musicales contemporaines dans un Parc.
Apolline Muet, Nid sonore
Le nid d’abeille sauvage a proposé deux directions de projets : une inspiration formelle, de systèmes de diffusion imitant l’implantation sur les arbres des ruches naturelle ; une seconde proposition où le spectateur s’approche de la forme abritant la diffusion comme les abeilles de leur rucher.
Audrey Large, Nuée
Une Nuée d’insectes, un envol, un murmure. Un nuage, une masse légère flotte doucement dans le parc, accompagnant la déambulation du visiteur. Ici la nature s’identifie à la musique, les insectes se propagent a la manière des ondes sonores.
Le projet ne se veut pas illustratif mais évocateur : la multiplication de fines tiges de métal plantées en terre et peintes à certains endroits créent l’effet d’un nuage moucheté, cinétique, en apesanteur. L’accumulation de tiges métalliques et de végétaux crée un espace labyrinthique dans lequel on s’immerge.
Manon Ritaly, Monolithe
Le système sonore est intégré à l’intérieur d’un monolithe imposant, dans un coffrage en bois. En référence à 2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick : une stèle. Mystique. La forme minimale et monumentale de 3m de haut intrigue le spectateur et l’attire.
L’ensemble est recouvert de planches de bois massif, préalablement sablées afin de faire
ressortir les veines et les nœuds, qui évoquent l’image de l’onde sonore ). La totalité du monolithe est ensuite brûlée au chalumeau.
L’opposition du végétal vivant dans le parc au bois mort du monolithe renforce l’énigme.
(enseignants : Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky, Philippe Legoff)
Jardins-Jardin « Fantaisie végétale » 2014
1er Prix concours de l’Innovation Jardins-Jardin 2014 : Lauréate Amélie Grouselle
Cette citerne est un récupérateur d’eaux pluviales, qui lie plantes et objet en un tout.
Les plantes vivent grâce à ce que l’objet leur apporte, et l’objet vit avec les plantes, qui complètent sa fonction.
Lorsqu’il pleut, l’eau tombe dans le bassin supérieur, qui contient les plantes aquatiques (papyrus, prèle, étoile d’eau, iris d’eau) ; lorsque celui-ci est plein, le surplus d’eau déborde dans le bac inférieur et permet à l’utilisateur de se servir, grâce à un robinet greffé sur la citerne.
Tannerie Mégisserie 2014
CONCOURS de la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie
La Fédération Française de la Tannerie Mégisserie a lancé un concours auprès de cinq Écoles de Design, sélectionnées en France, afin que les étudiants mènent une réflexion nouvelle sur l’utilisation du cuir, hors du contexte habituel et classique. Ainsi elle souhaite ouvrir le champ des applications et encourager l’ingéniosité et l’innovation dans l’utilisation du matériau en tant qu’élément structurant, esthétique et/ou architectural. Une équipe de l’ESAD de Reims a emporté le premier prix, doté de 5 000 €.
Lauréats 1er Prix : Arteria – Élodie Elsenberger et Fabien Szczepanowski
Luminaire composé d’un réseau de bandes de cuir souples ou rigides sur une âme métallique, et habité par un réseau de leds, créant une lumière diffuse. (190×100 cm).
Tabouret de cuir ondulé – Antoine Monnet
Ce tabouret explore les propriétés structurantes du cuir. L’assise est un volume structuré par l’ondulation de la peau, qui conserve également sa qualité de recouvrement, utilisée plus traditionnellement.
Variation – Marie Odinot, Julie Kotulski, Chloé Riffault
Lampe d’appoint en cuir végétal dont la luminosité et la forme varient selon les envies de l’utilisateur : un geste, une luminosité
Campa 2013
Projets réalisés dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise CAMPA, fabricant de radiateurs électriques de luxe.
Dans un premier temps les étudiants ont visité l’usine et se sont familiarisés avec les technologies et les modes d’assemblage des radiateurs produits. Ils ont ensuite imaginé des propositions répondant aux problématiques de mobilité, fonction associée et/ou qualité perçue par l’usager. L’entreprise a retenu trois projets pour en réaliser le prototype.
Tempo – Élodie Elsenberger
Le radiateur présente l’aspect d’une surface « froissée » et sa colorimétrie qui évolue avec la température diffusée : on peut alors l’évaluer d’un coup d’oeil. L’objet ne se cache plus, mais contribue activement au décor et à la vie de l’habitat, par son graphisme élaboré et changeant.
Théo Demans
Approche plastique du radiateur par une diversité de matériaux superposés, comme des peintures dans un carton à dessin.
Voyage – Damien Convert
Le radiateur peut se poser ou s’accrocher au mur. Une poignée est intégrée dans sa forme simple pour le rappeler. L’alimentation s’effectue par le socle du mur ou du sol.
Antoine Monnet
Le fondement du projet de radiateur est de rendre cet objet technique plus ouvert, plus évolutif et donc plus durable, en dissociant les éléments qui le composent. La résistance électrique et le boitier de commande, plus fragiles, sont dissociés de l’objet, plus pérenne. Un élément modulaire en profilé d’aluminium renferme la résistance et permet une variation du matériau diffusant en façade. Ainsi, sur une même base, il est possible de générer divers types de radiateurs, pour une variation de puissance ou d’aspect.
Minima – Clément Bernard
Collection de cinq objets (obsidienne, angle, poutre, valet et cheminée) ayant en commun une fonction de chauffe et un aspect minimaliste, géométrique, noir et laqué. Ils créent un jeu avec l’espace et l’architecture, et peuvent être utilisés en interaction les uns avec les autres ou séparément.
The Spectacle Makers of Jura
International competition organized by the Spectacle Makers of Jura and chaired by designer Mathieu Lehanneur.
A student at ESAD won equal 1st prize, from among 422 candidates.
Presbys for women suffering from presbyopia: glasses that convert into a necklace or into more conventional glasses due to magnets placed in the aluminum frame. The prototype is being manufacturered by the Morel Company.
Faut pas pousser 2013
Ce livre est le fruit des diverses rencontres, conférences et journées d’étude organisées à l’ESAD de Reims, avec pour ambition de poser les bases d’une réflexion se déployant dans un nouveau champ pour le design, en relation avec le végétal.
Il donne la parole aux créateurs et chercheurs en la matière qui ont répondu à notre appel, mais aussi aux étudiants de l’ESAD de Reims, à travers leurs productions plastiques. De la cime des forêts primaires à l’atelier de l’artiste, en passant par des plantations de tabac ou des laboratoires scientifiques, Faut pas pousser nous transporte au coeur des problématiques qu’abordent les auteurs et qui souvent se croisent, se frôlent ou se télescopent en terrains fertiles, à commencer par celui de notre imaginaire.
Avec les contributions de : Manola Antonioli, Nicolas Bonnenfant, Fabrice Bourlez, Marie-Haude Caraës, Brigitte Chabbert, Damien Chivialle, Marie Denis, Céline Duhamel, Émeline Eudes, Gilles Galopin, Francis Hallé, Heiko Hansen, (HeHe), Chloé Heyraud, Bruno Latour, Duncan Lewis, Sara Lubtchansky, Bruno Marmiroli, Alain Milon, Élise Morin, Patrick Nadeau, Claire Peillod, Patricia Ribault, Didier Semin
Les Hortillonnages 2013
Depuis quelques années, la Maison de la Culture d’Amiens organise le festival « art, ville & paysage » dans les Hortillonnages d’Amiens, une ancienne zone marécageuse transformée au moyen-âge en jardins flottants, véritable zone de production maraîchère. On l’appelait « a Venise des légumes».
Aujourd’hui, ce marais de trois cent hectares, dont l’eau en occupe une centaine, s’étend au coeur de la ville, mais ne fait plus vivre que sept maraîchers professionnels, qui exploitent vingt cinq hectares et vendent leur production sur les marchés et à la grande distribution. Avec ce festival, des parcelles en friches sont confiées, via un appel à projets, à des artistes (paysagistes, architectes, designers et plasticiens et étudiants de ces disciplines) pour des aménagements ou installations, éphémères ou pérennes, que le public découvre à pied ou en barque. Les étudiants de design végétal, après avoir visité l’édition 2011 des Hortillonnages, ont réfléchi par petits groupes à des propositions qui devaient intégrer la dimension naturelle et touristique du site tout en faisant découvrir à tous les publics ce patrimoine d’exception.
Livre Ou(vert) – Madeleine Todd Morel Un herbier grandeur nature, un lexique géant et vivant pour faire découvrir les principales espèces de végétation locale.
Désagrégation – Thomas Kern et Marie Legentil Le projet s’attache à la problématique de la disparition progressive des îles et s’interroge sur l’existence d’un envers du décor imaginaire, lié à des lieux cultivés et désormais abandonnés.
Sauvons les hortillonnages – Bérénice Garnier De grandes bâches photographiques sont installées sur des ilôts abandonnés témoignant de l’état de ce patrimoine avant qu’il ne soit dégradé par le temps.
Serres Urbaines 2013
Luc Beaussart, Audrey Charré & Clémentine Schmidt, Mention spéciale du jury.
Le projet a été créé dans le cadre de la semaine folle 2011 de l’ESAD de Reims avec Jon Marín, enseignant sur des projets multidisciplinaires en Biomimétisme et en Ecodesign à l’Ecole de Design de Sabadell, Espagne. Serres Urbaines a pour ambition de mettre en valeur des plantes qui poussent de manière naturelle dans des endroits non désirés. Les « mauvaises herbes » de nos cités se révèlent bienfaisantes, salvatrices et parfois comestibles. Le premier but est donc de les mettre en valeur par une signalétique en volume rappelant une image de serre. De ce fait, ces plantes peuvent s’épanouir, grandir et être mieux considérés par les habitants, les passants… Le second attrait de ce projet est d’utiliser ces plantes revalorisées pour en faire du compost : par adjonction d’un sirop de glucose le déchet organique devient matière solide et fertile. Sous forme d’un cube, rappelant sa structure protectrice mais aussi celle d’un morceau de sucre, il devient facilement utilisable pour les plantes d’intérieur. L’intérêt de ce projet était donc de reconsidérer la nature déjà présente dans la ville, de lui trouver un but afin de créer un cycle issu de la ville.
Intervenants : Jon Marín, Sara Lubtchansky
L’agriculture urbaine 2013
Les étudiants ont été invités à explorer la question de l'agriculture dans la ville avec leur regard de designer, qui se place au niveau des interactions de l’Homme avec son environnement.
Les étudiants de l’atelier de design végétal de l’ESAD de Reims ont travaillé en 2013 sur le thème de l’agriculture urbaine, en le plaçant dans le contexte de la Ville de Reims et du projet Reims 2020. Encadrés par Patrick Nadeau, architecte-designer fondateur de l’atelier de design végétal, Sara Lubtchansky, urbaniste et Nicolas Bonnenfant, architecte-paysagiste au sein du collectif COLOCO, les étudiants ont été invités à explorer cette question avec leur regard de designer, qui se place au niveau des interactions de l’Homme avec son environnement. Des projets aussi divers que des jardins nourriciers, des outils de promotion des productions locales, la mise en réseau des consommateurs entre eux et avec les producteurs… ont été imaginés. Avec une approche souvent pédagogique, plusieurs projets ont cherché à mettre en valeur une vision systémique et temporelle du cycle de production agricole. Cinq projets retenus ont été regroupés : ils ont en commun de dépasser l’approche purement maraîchère pour montrer, à travers des pratiques inspirées d’hier ou d’ailleurs, que l’agriculture est une activité qui contribue à développer les échanges et à repenser des cycles de production transformés par l’industrie. Conçus initialement comme des équipements autonomes, ils se révèlent complémentaires et interdépendants dans leurs processus de production/récupération.
Bio-gaz par Élodie Elsenberger, Marion Galisson
La méthanisation est aussi un produit du compost. Le compost mélangé à l’air produit de l’humus pour nourrir la terre et de la chaleur pour chauffer l’air. Mélangé à l’eau chaude, il fermente et produit du méthane. Cette bio-énergie alimente le réchaud qui fait cuire les légumes. Au Japon et au Cambodge, des cabanes sont ainsi chauffées au compost ; au Rwanda et au Bénin, le méthane produit sert à faire la cuisine tandis qu’en Suède, on produit du biogaz de façon industrielle pour chauffer l’habitat et faire rouler les voitures.
Alambic par Salassa Mitsui
Si les arbres fruitiers poussaient en ville… la ville serait un village ! Pour ne pas jeter les fruits pourris de nos vergers urbains et de nos grandes surfaces, on peut les distiller pour en faire de l’eau de vie, ou un peu d’alcool pour faire tourner un moteur. Le feu produit des cendres pour la briqueterie, permet de réchauffer ou faire griller son casse-croûte et crée de la convivialité, qui laisse le temps d’observer. Et si la ville accueillait cette tradition rurale ?
Jardin pédagogique par Line Lieng et léa Wlodarczyk
Ce projet montre aux enfants que chaque plante pousse à sa façon : la pomme de terre se butte, l’endive pousse dans le noir, la fraise marcotte et la tomate grimpe… Ces jardins pédagogiques dans des sacs en toile non-tissée sont à suspendre le long des murs de l’école pour suivre tout au long de l’année scolaire le cycle de pousse des principales plantes.
Brique de compost par Thomas Ballouhey
Mettre de l’humus en brique : une brique de déchets organiques secs et carbonnés est composée de sciure de bois, déchets de champignonnière, feuilles mortes, papier, carton, marc de café, cendres et coquilles d’oeufs. On mélange, on mouille, on compresse puis on fait sécher. Compacte et facile à transporter, la brique reprend vie avec du compost et de l’eau pour venir fertiliser les terres pauvres.
Champignonnière par Martin Laforêt
Mélange de techniques industrielles et de pratiques amateurs en 6 étapes. Étape 1 : développer du mycélium dans un bocal d’eau sucré Étape 2 : remplir des bocaux stériles de céréales (maïs, seigle, avoine, blé…) Étape 3 : fabriquer du substrat avec restes de fruits, des briques organiques, des marcs de fermentation… Étape 4 : déposer les céréales inoculées de mycélium sur du substrat Étape 5 : lancer le processus de production de la champignonnière en milieu humide et sombre Étape 6 : consommer les champignons (généralement des pleurotes)
Le jardin vertical 2013
Véritable signal de biodiversité en milieu urbain, ce jardin vertical fait appel au travail de conception des étudiants de l’école et aux dernières techniques de végétalisation.
Dans le contexte des réflexions sur la métropole de demain, l’ESAD a imaginé doter son bâtiment du centre-ville d’un biotope vertical, véritable signal de biodiversité en milieu urbain. Ce jardin vertical fait appel au travail de conception des étudiants de l’école et aux dernières techniques de végétalisation. Projet manifeste, cette œuvre d’art vivante est conçue comme un jardin vertical exemplaire, dont les végétaux peu gourmands en eau cohabitent avec des oiseaux et des insectes et nécessitent peu d’entretien. Les ruches installées depuis 2009 sur le toit de l’école sont intégrées à cet écosystème qui pourra recevoir le label de refuge LPO.
Dans une réciprocité qu’on observe dans la nature, les insectes permettent aux plantes de se reproduire, tandis que la flore sert de réservoir alimentaire et de refuge à toute une petite faune. C’est cet équilibre du vivant et son intégration dans la ville qui sont ainsi portés au regard, tout en montrant les divers savoir-faire de l’ESAD.
Les étudiants ont été sollicités pour développer le projet et imaginer les nichoirs, hôtels à insectes et pots pour les plantes. Le projet retenu et développé depuis mai 2012 consiste en un mix entre des jardinières fixées au mur et différents objets conçus par les étudiants qui sont maintenus en suspension par un système de patères qui symbolisent des branches. Ces objets sont développés et prototypés en béton végétal avec l’expertise des Compagnons du devoir, de la LPO, (ligue de protection des oiseaux) et des experts des insectes en milieu urbain. C’est l’occasion d’expérimenter des techniques nouvelles en matériaux naturels.
Projet conçu et développé par les étudiants : Élodie Elsenberger, Bérénice Garnier, Salassa Mitsui et Lauriane Vauthier.
Avec le concours de Clément Bernard et de Thomas Kern.
De nombreux partenaires mettent en synergie une école de création avec des entreprises innovantes et valorisent le savoir-faire régional.
Partenaires institutionnels : Ville de Reims et Reims-Métropole (Direction des espaces verts – Reims 2020)
Partenaires financiers : Effort rémois
Partenaires techniques : Edivert (Ormes), Arden végétal, Le Bâtiment Associé (Muizon), La Maison de Reims des Compagnons du devoir, la Ligue de Protection des Oiseaux LPO Champagne-Ardenne, Maison de la Nature à Paris, CELC-Master of linen, Sineugraff.
Direction artistique du projet : Patrick Nadeau, avec la collaboration de Raoul Sbaïz et Sara Lubtchansky
Coordination : Claire Peillod, directrice de l’ESAD
Fonderie Rollinger 2012
La fonderie Rollinger a sollicité un groupe d’élèves designers de l’ESAD, pilotés par Véronique Maire, designer, pour apporter un nouveau regard sur l’univers de la quincaillerie et notamment de la crémone.
Une immersion dans l’entreprise a permis aux étudiants de comprendre le processus semi-artisanal et de répondre au mieux aux enjeux actuels de l’entreprise comme de la société. Les objets en cours d’édition renouvellent le catalogue traditionnel de la fonderie, et constituent la première étape d’une collaboration au long cours de l’ESAD avec des PME et artisans des Ardennes, aux savoir-faire traditionnels.
Le végétal, un modèle pour le design ? 2012
À la frontière du biomimétisme, de l’écologie urbaine et des arts décoratifs, le design végétal, enseigné depuis plus de 5 ans à l’ESAD de Reims, participe à la conception de nouveaux environnements domestiques.
Observer et interroger les plantes, leur forme, leur structure, leur géométrie, leur couleur, leur relation avec leur milieu… permet aux designers de proposer des démarches singulières et sensibles et des solutions innovantes aux problèmes économiques, écologiques et sociétaux actuels. Ce travail à l’échelle de l’homme et de la plante intervient en complément de l’architecte et du paysagiste qui travaillent à l’échelle de la ville et du paysage. Ce projet de recherche piloté par Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky et Patricia Ribault a mobilisé en 2011/2012 les étudiants de Master 1, dont les premiers résultats ont été présentés aux Jardins des Tuileries pour « Jardins, Jardin » du 31 mai au 3 juin 2012. Ces projets font également l’objet d’une exposition de culture scientifique, en collaboration avec l’INRA et Accustica, en novembre 2012, lors des 3èmes Rencontres Internationales de l’Art et du Design sur le thème du Végétal, organisées par l’ESAD à la Comédie de Reims.
Intervenants : Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky, Patricia Ribault
Visionair 2012
Sketching the imaginar. Esquisser l’imaginaire ou petite archéologie de vestiges immatériels.
Intervenants : Laurence Mauderli et Laurent Greslin
Projet de recherche fondamentale : Visionair / Fraunhofer IPK / ESAD
Si le virtuel n’est en somme qu’un objet en puissance, un potentiel ou un possible, son modus operandi, quant à lui, est pourtant bien concret. Outre son caractère divertissant et ludique, l’action de dessiner des objets ou fragments d’objets en 3D dans un espace immersif appelé cave (prononcé [keiv] dans le jargon informatique émaillé de termes anglais), ce qui en français équivaut à grotte, n’a rien à voir avec l’art pariétal paléolithique. La topographie de la grotte en question n’a pas le relief tourmenté des grottes de Lascaux ou de Chauvet, ni d’ailleurs leurs dimensions, et ses usagers ne sont plus des Homo sapiens.
Cette cavité de 2,5 x 2,5 x 2,5 mètres est constituée de parois lisses munies de capteurs et est reliée à un ordinateur. En soi un dispositif de haute technologie, un médium en réseau, opérationnel s’il a en son sein un usager muni de sa paire de lunettes 3D et d’un « stylo » ou « crayon » équipé de capteurs intégrés. Un dispositif complexe qui demande à l’usager un temps d’adaptation (quoique relativement bref) mais qui, une fois celui-ci adapté, lui permettra de dessiner dans l’espace à peu près tout ce qui lui traversera l’esprit. Vous l’aurez compris, afin d’éviter l’état d’hypnose ou l’assujettissement à la machine, il s’agit d’avoir un projet de recherche bien réel qui nous rassure bien que l’Homme (et la femme) ne s’égareront point dans les méandres du simulacre et de l’immatériel !
En 2012, le projet de recherche fondamentale, intitulé « Sketching the imaginary » initié et mené par Laurence Mauderli, historienne et théoricienne du design, Laurent Greslin, designer tous deux enseignants à L’ESAD de Reims et Johann Habakuk Israel, docteur en ingénierie informatique et chercheur dans le département « Virtual Reality Solution Center » (centre de solutions en réalité virtuelle) du Fraunhofer IPK, « Institut für Produktionsanlagen und Konstruktionstechnik » (Institut pour les systèmes de productions et technique de construction) à Berlin, a été sélectionné par Visionair, un réseau européen d’infrastructures dédié aux installations de visualisation haut-de-gamme, ouvert aux chercheurs en Europe et dans le Monde.
Un des objectifs de ce projet a été d’explorer, de découvrir et de nous approprier la technologie immersive visuelle et haptique de la réalité virtuelle – telle qu’elle est développée au « Virtual Reality Solution Center » du Fraunhofer IPK, de Berlin – de travailler sur l’interrelation corps/espace/objet et d’établir un dialogue stimulant voire intriguant entre approche empirique et débats théoriques, entre design et réalité virtuelle, entre 3D et 2D et vice-versa. De manière plus spécifique, la possibilité de travailler directement à échelle 1 :1 dans la grotte, d’aborder graduellement des questions soulevées par l’artisanat numérique comme champ du design, d’expérimenter la pollinisation croisée entre le travail d’atelier et la production dans la grotte, des croisements entre design et ingénierie fut un de nos leitmotivs pendant ces deux semaines.
« Sketching the imaginary » a été l’occasion d’allier design et réalité virtuelle de manière tout à fait inédite pour une école d’art et de design française. Notamment, de travailler directement à échelle 1 :1 avec des outils de réalité virtuelle haut-de-gamme en abordant de manière approfondie des questions soulevées par l’artisanat numérique comme nouveau champ du design. Dessiner en 3D dans l’espace permet en effet d’accroître ou de développer une autre sensibilité visuelle, manuelle, haptique qui a de plus un impact sur notre manière de voir et de percevoir, tant l’objet dessiné que l’espace qui le contient. En outre, l’expérience unique du résultat de l’échelle 1 :1 en temps réel, qui est à la fois dessin et matière est une des caractéristiques qui a le plus séduit les participant(e)s.