DNSEP Art 2021 : Marianne Veyron
Ce travail parle de fragilité, de détail, de geste, de mémoire collective, mais aussi de souvenir intime. C’est un ensemble de pièces qui jouent avec la perception et les sens, pour troubler le corps et le déplacer dans un autre lieu. On y trouve aussi un lien entre sculpture immobile et mobile, et notion de déplacement et de trajet.
Ici, la saleté de Feuille de papier marque les semelles des visiteurs, qui se retrouvent alors à déplacer et propager cette pièce qui de prime abord ne doit surtout plus bouger. C’est donc inconsciemment que le visiteur participe au développement de la sculpture, et que sans le savoir, alors qu’il cherchait à ne surtout pas l’approcher, se retrouve à l’étaler, petit à petit dans l’espace.
Feuille de papier est une sculpture en plâtre réalisée par coulée. Elle questionne la notion de fragilité, de matériau, d’attention et de geste. Sa fragilité est telle que lorsque l’on se trouve en face, on a peur de marcher trop fort et qu’elle se brise ; elle monopolise l’attention du corps.
Par dessus tout ça, un son, léger, que l’on oublie presque aussitôt. Cette chanson qui rentre en tête est le résumé de mon diplôme. Cette pièce sonore est composée des cinq premières secondes du Boléro de Ravel, le premier rythme de la caisse claire. Une fois passée l’attente, on assimile la cadence et malgré nous, on continue d’avancer sous la ritournelle entêtante, qui vient mettre en suspens tout le reste de l’espace.