DNSEP Design & culinaire 2023 : Estelle Sage
Lors d’une dégustation, la vue joue un rôle prédominant dans notre réception des saveurs et des textures. En effet, selon les couleurs et les formes de ce que nous nous apprêtons à manger, nous avons déjà une attente sur ce que nous allons percevoir. L’impact de cette anticipation sur le dégustateur est souvent annihilé, alors que le ressenti réel peut s’avérer totalement tronqué. Cependant, la vue n’est pas le seul biais d’interprétation. Le résultat de récentes études révèle l’influence de nos autres sens. Leur effet est souvent mis à l’honneur lors de dégustation « à l’aveugle ». Pourtant, il est constant et nous avons tendance à oublier la partition qu’ils jouent le reste du temps. En effet, nous savons tous comme il est facile de croire qu’un yaourt rose sera forcément à la fraise ou au bubble-gum, néanmoins savez-vous que si vous mangez des chips avec les oreilles bouchées vous les trouverez bien meilleures que d’habitude ?
Tous nos sens communiquent entre eux, réalisant en parfaite simultanéité la transcription, la perception et l’illusion de ce que nous mangeons.Mais comment chaque sens, avec son propre langage, peut-il trouver écho dans un autre ? Et s’il existait une cohérence sensorielle ? C’est dans ce questionnement que se place mon projet de diplôme. Peut-on traduire objectivement un sens en un autre ? Un équivalent auditif à une couleur ? Un équivalent olfactif à une note ? Pourrions-nous établir une transposition synesthésique ? Et nos goûts resteraient-ils cohérents ? Aimerions-nous entendre ce que nous aimons habituellement voir ? Dans le cadre d’un festival musical intitulé 15 secondes pour 15 grammes, je vous propose de découvrir la version comestible d’une playlist imposée. Redécouvrez vos classiques ! La finalité : appliquer la méthode de transposition à d’autres genres musicaux et étendre les recherches à d’autres styles, cultures et horizons.