DNSEP Art 2023 : Agathe Rousseau

Par son mémoire intitulé « Lire Écrire, contagion émotionnelle », Agathe Rousseau nous rend spectateur.rice de sa divagation. Écrire de Marguerite Duras lui parle. Elle dialogue avec l’ouvrage, nous laissant entrevoir une succession d’oeuvres et d’images, témoins de sa réflexion substantielle.

La contagion s’étend à son expression plastique, d’une pratique graphique vers une pratique artistique, de la photographie vers une expression spatialement habitée. Elle se fait contaminer en partie par des écrits qui la guident dans sa quête d’expression à travers la lumière et ce qu’elle révèle dans l’espace.

Sa manière d’embrasser les sujets et les lieux qui l’entourent, en s’attachant à cerner leur caractère à la fois éphémère et fragile, passe par une attention particulière pour pour ne pas dire une forme d’empathie envers les choses.

L’ensemble de ses pièces incarne l’ambivalence du tangible et de l’intangible, le vide laissé par ce qui a été ou ce qui peut être. Comme une fenêtre ouverte sur son esprit de réflexion et d’observation, son travail met en lumière une volonté de matérialiser la fragilité d’une réalité au seuil de la visibilité, dans laquelle le vide prend beaucoup de place lorsque l’on y prête attention.

 

 

DNSEP Art 2023 : Mélissa Michalet

Le geste répétitif, inscrit dans une mécanique frénétique, est au centre du travail de Mélissa Michalet. Lors de ses deux ans de master, la pratique du textile se perdra pour des formes blanches. Ce n’est pas un monochrome blanc mais plutôt un camaïeu. On y voit des sous tons apparaître, prisonniers dans ce filagramme blanc. Ces surfaces nous appellent et interpellent nos souvenirs, tel un lieu qu’on aurait pu connaître.

Elle prend l’interstice et relate un nouveau patrimoine de gestes proches d’elle, pas encore exploités, ceux du domestique hérités par son éducation genrée.

Ici se déploient les traces.
Plonger, laver, étendre, tapisser, laisser sécher, démouler.
Une scène de ménage non dite.

On sent les habitudes même dans la simple exécution d’une empreinte négative de structure déjà existante.

DNSEP Art 2023 : Rose Le Goff

Le passé et le présent, l’intime et le collectif, le micro et le macro, le banal et le déroutant s’entrechoquent dans une délicate harmonie. Artiste pluridisciplinaire, Rose Le Goff s’empare de nombreuses ressources plastiques (sculpture, vidéo, installation) pour servir un travail composite avéré. Elle modèle et s’approprie le temps et l’espace pour traiter des notions qui font l’essence même de sa démarche artistique, le souvenir, l’intime, l’oublié, le commun.

En travaillant autour du récit d’aventure inachevé(e) qu’est le Mont Analogue de René Daumal et des expositions qui s’en sont inspirées, Rose s’inscrit désormais parmi ceux qui magnifient l’imperceptible et relatent l’anachronique, son travail consistant, à l’image d’un paradoxe, à montrer l’invisible.

Rose Le Goff nous transporte dans un jeu de perspectives et de proportions qui apporte de la poésie et du sens à la quotidienneté de ce qui nous entoure. C’est un voyage où les échelles se confrontent, l’infinitésimal et l’immatériel deviennent éloquents tandis que l’espace-temps ordinaire se laisse oublier, au profil d’un instant arrêté entre plusieurs réalités.

DNSEP Art 2023 : Marguerite Hollemaert

Le travail de Marguerite Hollemaert s’oriente majoritairement autour de portraits et de détails peints et tirés de son inventaire. Des images, des vidéos, des relevés de situations collectés. Tout, du processus de création à l’image finale figée sur la toile, relève de l’inquiétante étrangeté. Un monde singulier dépris de toute spatialité et temporalité, à la manière des visages et des masques de Michaël Borremans.

Guidée par ses intuitions, elle rend hommage tant à son histoire personnelle qu’à l’Histoire de la peinture. Elle cadre et peint soigneusement ces choses familières qui nous paraissent différentes que d’ordinaire. Un maquillage de squelette coiffé d’une tête de renard, des bottes abandonnées par leur propriétaire, un petit garçon qui joue avec une pince de crabe… L’atypique est bien pesé.

Ses productions nous parlent de gestes ambigus et de fantômes, toujours sous l’influence d’une ruralité qui guide la peintre.

DNSEP Art 2023 : Valérian Gago Beaufour

Les travaux de Valérian Gago Beaufour tentent de traduire des états de conscience d’un monde en perpétuelle transformation. Nos états d’âmes, nos corps et nos civilisations sont soumis à des métamorphoses sur lesquelles Valérian porte un regard autant contemplatif que critique. Aujourd’hui, les technologies s’emparent de nos corps et veulent prendre la place de nos pensées à travers le transhumanisme. Comme si la fine couche de verre qui sépare notre monde de l’environnement fictionnel, celui de nos phantasmes et de nos peurs, commençait à se briser. Notre réaction se traduit par la confusion et par la place de spectateur que nous adoptons en regardant le monde comme si nous regardions un film.

Dans les travaux présentés ici, les visages que Valérian convoque sont ceux de ses proches. Ce souhait fut en partie déterminé par la lecture d’une phrase de Niki de Saint-Phalle : « Je suis toutes les choses que j’aime ». Cette parole l’a marqué par sa limpidité, sa bienveillance et la vérité qui en émanent. Le poussant alors à réaliser un corpus de portraits d’amis, de familles ou de mentors, formant un autoportrait chimérique, naïf, imaginaire, drôle et bizarre : le sien à travers des figures universelles.

 

DNSEP Art 2023 : Camille Dumay

Camille Dumay s’intéresse aux notions de soin, d’actes de service, de travail domestique. C’est par le biais de l’humour féministe (bien connu pour son ironie grinçante) que l’artiste nous propose des oeuvres à la fois dérangeantes, drôles et intrigantes. Elle prendra en partie exemple sur les Italiens de l’arte povera quant à l’économie de moyen, sans fioriture, allant droit au but.

Camille rendra également hommage à l’artiste Mierle Landerman Ukeles et à son Manifeste pour l’Art de la Maintenance (1969) avec sa pièce La fenêtre où elle nettoie les vitres de son atelier, lieu à l’importance majeure, voire à la résonance intime.

C’est par un besoin urgent de dire et de faire que la pratique de Camille s’offre à nous, ne passant par aucun détour ni intermédiaire. Ses coups ne sont pas retenus. L’artiste nous parle d’une violence sous-jacente, une violence qui se propage telle une maladie incurable, fourbe et traître, comme cachée mais pourtant bien présente.

DNSEP Design & culinaire 2023 : Estelle Sage

15 secondes pour 15 grammes

Lors d’une dégustation, la vue joue un rôle prédominant dans notre réception des saveurs et des textures. En effet, selon les couleurs et les formes de ce que nous nous apprêtons à manger, nous avons déjà une attente sur ce que nous allons percevoir. L’impact de cette anticipation sur le dégustateur est souvent annihilé, alors que le ressenti réel peut s’avérer totalement tronqué. Cependant, la vue n’est pas le seul biais d’interprétation. Le résultat de récentes études révèle l’influence de nos autres sens. Leur effet est souvent mis à l’honneur lors de dégustation « à l’aveugle ». Pourtant, il est constant et nous avons tendance à oublier la partition qu’ils jouent le reste du temps. En effet, nous savons tous comme il est facile de croire qu’un yaourt rose sera forcément à la fraise ou au bubble-gum, néanmoins savez-vous que si vous mangez des chips avec les oreilles bouchées vous les trouverez bien meilleures que d’habitude ?

Tous nos sens communiquent entre eux, réalisant en parfaite simultanéité la transcription, la perception et l’illusion de ce que nous mangeons.Mais comment chaque sens, avec son propre langage, peut-il trouver écho dans un autre ? Et s’il existait une cohérence sensorielle ? C’est dans ce questionnement que se place mon projet de diplôme. Peut-on traduire objectivement un sens en un autre ? Un équivalent auditif à une couleur ? Un équivalent olfactif à une note ? Pourrions-nous établir une transposition synesthésique ? Et nos goûts resteraient-ils cohérents ? Aimerions-nous entendre ce que nous aimons habituellement voir ? Dans le cadre d’un festival musical intitulé 15 secondes pour 15 grammes, je vous propose de découvrir la version comestible d’une playlist imposée. Redécouvrez vos classiques ! La finalité : appliquer la méthode de transposition à d’autres genres musicaux et étendre les recherches à d’autres styles, cultures et horizons.

DNSEP Design & culinaire 2023 : Sarah Bencherif

La Table du Fablarium

À la manière des plats traditionnels, les mythes façonnent nos imaginaires collectifs, ils s’hybrident en fonction des différentes cultures qui se juxtaposent et se les approprient. Ils évoluent au fil des époques, se chargent de signes. À la manière d’un palimpseste, certains symboles ou personnages disparaissent ou se déforment au cours de l’Histoire pour laisser place à de nouveaux éléments. De multiples lectures sont possibles et les interprétations sont libres. C’est là toute leur richesse ! Pour autant, les valeurs morales qu’ils défendent ou les intrigues qu’ils illustrent sont intemporelles et universelles. Ils sont souvent complexes et multi-facettes. C’est cette pluralité des interprétations et des mystères qui les entourent qui m’intéresse. Comment (re)donner vie à des oeuvres figées, et créer une interaction percutante entre la représentation plastique du mythe et son interprétation culinaire ?

J’ai donc créé Le Fablarium : une expérience qui fait le pont entre des oeuvres d’art illustrant des figures mythologiques et/ou mythiques de différentes époques, et le monde du culinaire qui juxtapose saveurs, textures et sémantiques alimentaires pour raconter des histoires sensibles. Il s’agit d’offrir un nouveau regard, d’interroger notre évolution et nos aspirations en tant que société grâce à des médiums complémentaires et puissants en termes de transmission d’émotions. La Table du Fablarium est un espace d’immersion, modulable, chargé d’accueillir des séances diverses et variées de narrations comestibles.

 

Instagram : @sarah.ben_design LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/sarah-bencherif-5b5995144/

DNSEP Design graphique & numérique 2023 : Fiona Bosquier

Devenirs Terrestres

« Devenirs Terrestres » est un projet mêlant Design Fiction et Écologie, qui reprend le concept du Jeu de Rôle dont découle l’analyse de mon mémoire. Un Jeu de Rôle, c’est un jeu narratif collectif dont le concept est de laisser aux participants le soin de s’incarner dans un personnage, afin de participer à une aventure collective, construite de toutes pièces. La force de ce médium est sa capacité à nous projeter dans des univers fictifs par le biais de mécanismes ludiques, en mettant le joueur dans une position de choix et d’interaction.C’est dans cette optique que j’ai décidé de mêler Jeu de Rôle et Design Fiction dont les récits spéculatifs nous permettent de nous positionner face à des questionnements nouveaux.Je me suis alors saisie d’une problématique actuelle : la crise climatique. Les écrits de Bruno Latour comme la Trilogie Terrestre nous invitent à nous questionner sur notre place et notre rapport à la terre. « Face à la crise écologique, nous avons la plus grande peine à nous représenter collectivement où nous sommes, qui nous sommes, quels sont les protagonistes en conflit, et, surtout, quel rôle nous devons jouer dans cette aventure à laquelle nous n’étions pas préparés. »

L’ensemble de mon projet s’articule autour du jeu de cartes produit par l’association de La Fresque du Climat, qui propose des ateliers de mise en commun des connaissances, pour comprendre les causes et conséquences du réchauffement climatique. Par le biais de ce dispositif, j’ai voulu re-designer le jeu originel avec les contraintes de productions actuelles, notamment en termes d’émissions carbone.

J’ai, ensuite, proposé un nouvel atelier en complément du jeu de cartes qui se présente sous la forme de petites assemblées. L’objectif est de trouver des solutions pratiques à de petites échelles, tout en endossant le rôle de quelqu’un d’autre – le but étant de répondre aux problèmes posés par la réduction nécessaire de nos émissions de carbone, qu’elles soient collectives ou individuelles. Toutes ces tables rondes et ces discussions sont archivées sur un site web pour être partagées au plus grand nombre.

DNSEP Design objet & espace 2023 : Alexis Thebaud

Greetings from la zone

Entre le goudron chaud des villes et la verdure des campagnes se trouvent des espaces à la matérialité singulière marquée par l’évolution des villes. En périphérie de Reims, les zones industrielles jouxtent les champs ; les décharges sont à proximité de ruines et de forêts. Le tout est traversé par des autoroutes ou par de vielles voies de chemin de fer, et l’on passe peu à peu de la ville à la campagne. Pour ce projet j’ai choisi de partir explorer ces espaces, d’y collecter des fragments et d’y travailler in situ.

L’installation vidéo réalisée en collaboration avec l’artiste vidéaste Eva Djen me permet de vous présenter directement ces lieux à travers des étapes de travail simultanées. Les objets qui émergent de ce processus suivent donc la dynamique de l’exploration et de la découverte propre au projet. Cette nouvelle manière de travailler donne lieu à une production d’objets naturellement hybrides et inhabituels.

Lorsqu’une branche pousse contre un grillage métallique, elle s’efforce tant bien que mal de composer avec ce nouvel environnement. La branche s’adapte à cette nouvelle réalité.J’ai vu cette rencontre entre la branche et le métal comme une manière simple de parler de cette nouvelle nature. Une nature cloisonnée dans des espaces, cerclée par des grilles, des territoires, des propriétés. Cette nouvelle nature qui doit composer avec un héritage industriel et technologique. C’est ce modus vivendi entre l’arbre et l’usine que j’ai tenté d’explorer à travers ces arrangements fonctionnels.

L’objet domestique est pour moi un moyen direct pour parler de cette matérialité du monde, qui change vite et que l’on ne voit pas. Rendre visibles les choses délaissées et inverser la dynamique centrifuge en ramenant dans l’habitat les éléments bruts du dehors est un moyen que je propose de rester en contact avec cette réalité. Par la collecte et la composition de divers éléments (organiques et technologiques), le processus mis en place pour ce projet me permet d’approcher différentes typologies d’objets tout en proposant de nouvelles formes.

DNSEP Design objet & espace 2023 : Carlos Quentin Ribeiro

DNSEP Design objet & espace 2023 : Tess Lignon

DNSEP Design objet & espace 2023 : Ruben Herzberg

Sans titre

Au travers des histoires coloniales, les métis se sont vu attribuer tout un champ lexical leur étant propre. Le métissage c’est « la production d’individus métis au sein de la société, un croisement, ou encore un brassage ethnique » (dictionnaire).

Pour plusieurs raisons politiques, sociales et culturelles, nos sociétés refuseraient la pluralité au sein d’une identité, comme si les différentes sources qui la font se soustrayaient les unes aux autres. 1 + 1 n’est alors plus égal à 2, mais à 0,5 + 0,5. Dès lors, l’individu métis se voit être synonyme d’une perte. Pour autant, toutes les perceptions auxquelles le métis est exposé ne sont pas nécessairement négatives. Pour certains, le métissage est un enrichissement culturel et de savoirs ; pour d’autres, le métissage est un danger, une altération de groupes génétiques « purs », meurtrière pour les traditions (ex : la théorie du grand remplacement). Il ne s’agit pas ici de prendre une position politique et critique qui désignerait le métissage comme une source de souffrance ou d’en parler comme une richesse, mais de questionner les champs lexicaux et les imaginaire attribués ou liés au métis. Au travers de ce projet, c’est ce qui est exploré. 

Dans les récits historiques, on trouve les premières traces du mot « métis » par exemple. Ce projet tente aussi de questionner la faculté de nos objets à nous donner des informations sur notre passé et quelles sont ses limites. Est-ce qu’ils sont en capacité de fonctionner comme des images ou comme des objets que des archéologues pourraient interpréter pour prendre connaissance ne nos histoires ?

Au travers de ces objets, je viens donc augmenter certains propos, certains points de mes lectures, pour donner lieu à un dialogue. Ce n’est pas de la caricature ou de la victimisation, mais c’est mettre formellement en avant des choses afin de les questionner. Les formes que je génère ont pour volonté d’ouvrir l’échange par l’interrogation, au travers de propositions d’objets parfois chimériques.

DNSEP Design objet & espace 2023 : Leelou Guével-Balbusquier

Cintrer le vivant

Lors de l’écriture de mon mémoire, une chose m’avait interpellée : Olivier Assouly dans son livre L’amateur – Juger, participer et consommer dit que l’amateur est dans le faire, mais tout en ayant une liberté d’action. Et pour reprendre ses termes : « L’amateur serait générateur de possibilités d’existence inattendue ». Pour m’en convaincre, j’ai décidé de rentrer dans la peau de l’amateur et d’expérimenter cette posture. Ce projet est une immersion dans l’apprentissage du cintrage du bois que j’ai appliqué à une matière inattendue : la Branche.

Cintrer le vivant est l’apprentissage d’une maîtrise : celle du cintrage du sauvage. La branche est une matière peu coûteuse, facile à récolter. C’est un matériau perpétuel qui présente beaucoup d’avantages techniques, à condition de les maîtriser.Une grande partie de mon travail a consisté à m’adapter à cette matière non-uniforme pour en tirer avantage. L’inattendu, comme l’avait décrit Olivier Assouly, ne s’est pas fait attendre. Mon apprentissage fut sinueux. J’ai, tout d’abord, été dans un rapport d’écoute de ma matière, en passant par des expérimentations tantôt structurelles, tantôt esthétiques. Dans un second temps, j’ai été absorbée par un travail de maîtrise et de contrôle de ma matière : j’ai copié des pièces de design plus ou moins célèbres, générant des fragments d’icônes présentés ici sur des portants métalliques fantomatiques. Ils montrent une réinterprétation de ces formes domestiquées, avec mon matériau sauvage.

Enfin, ma maîtrise une fois aiguisée, j’ai pu créer et dessiner des objets à mi-chemin entre objets fonctionnels et objet sculpturaux. Ce sont des cohabitions entre le sauvage et le domestique, me permettant ou permettant à la personne spectatrice de projeter, dessiner, réimaginer ma maîtrise dans d’autres typologies d’objets usuels ou sculpturaux. 

@leelou_guevel / www.phloemestudio.wordpress.fr / guevel.leelou@gmail.com / 06 95 47 70 03

DNSEP Design objet & espace 2023 : Eugénie Faivre-Daisay

DNSEP Design objet & espace 2023 : Claire Diblanc

Des mondes dans la ville

À la suite de l’écriture de mon mémoire de 4e année, j’ai eu l’envie de prolonger ma réflexion. Ce dernier s’intitule Tisser le maillage vert urbain et prend la forme d’un état des lieux des éléments qui composent le tissu végétal urbain.Je m’interroge alors sur cette faune sauvage qui vit parmi nous, grandissante, mais fragile. Quels sont les outils informatifs qui peuvent permettre de sensibiliser à la question de la faune et de la flore dans l’espace urbain et nous amener à revoir nos modalités actuelles de conception de l’espace ?

Mon projet se développe autour de la création d’un dispositif qui donne les outils pour comprendre les enjeux du territoire urbain de demain et envisager la ville comme un réseau d’espaces partagés entre les différents êtres vivants qui l’habitent.Dans cette optique, je suis partie à la rencontre de la ville pour réaliser un reportage photographique me permettant d’identifier les typologies de végétation où se développent la flore et la faune. Les espaces d’accueil sont en effet nombreux et peuvent contribuer au développement et au maintien de la biodiversité en milieu urbain, et offrir un refuge à certaines espèces. J’ai décidé de m’intéresser plus précisément à la typologie de la friche pour mon dispositif pédagogique au travers duquel sont racontées les évolutions possibles de la vie d’une friche : la transition, de l’usage à l’abandon et de l’abandon à l’usage.

L’atelier s’articule autour de la construction de quatre paysages faisant écho aux phases de transition de la friche. Ces espaces délaissés sont en constante évolution. Les friches entrent dans cette cyclicité perpétuelle qui leurs sont propres et ouvrent le champ des possibles. Elles permettent aussi de fantasmer – voire de concrétiser – de nouvelles utopies urbaines, à l’encontre du système actuel qui n’est plus durable.

   

DNSEP Design objet & espace 2023 : Marcelline Cury

La démarche créative du Designer au service du Handicap

Suite logique de mon mémoire d’études Conception universelle, de mon stage de professionnalisation en entreprise Co-conception (professionnels de santé et familles), j’ai réalisé du mobilier « Alzheimer ». 

Pour ce projet, je me suis confrontée à la réalité de terrain, d’octobre à juin 2023. J’ai travaillé avec 2 associations : APF France Handicap Marne et le Centre culturel « Saint-Ex » qui accueille les enfants du CRM-IMC de Reims. Une particularité leur est commune : « LA LENTEUR », conséquence d’un déficit moteur ou cérébral avec difficulté ou quasi impossibilité à initier des mouvements. Pour travailler sur cette notion, j’ai décidé de leur dévoiler mon handicap invisible. 

Après observation de leurs activités, le choix de l’atelier « expression par le dessin » s’est imposé, leurs outils n’étant ni adaptés, ni interchangeables. J’ai mis entre leurs mains des objets en bois tourné (plus ou moins fins, avec des aspérités…) pour pouvoir tester et réfléchir avec eux : Co-conception. Les outils imaginés sont conçus avec prise en main universelle (creux de la main), permettant d’un geste simple, fluide de réaliser un « dessin », une « empreinte graphique ». Ils permettent la réalisation de formes complexes grâce à des patins interchangeables (feutrine, fusain…) de formes variées. Ces outils adaptés permettent à chacun d’accéder à l’activité en autonomie, de palier la lenteur ou l’impossibilité d’exécution du geste. Ils ont été imaginés, modifiés et perfectionnés au fil des séances et des essais.

 

DNSEP Design objet & espace 2023 : Théo Charasse

À portée de main

Fasciné par les fabrications amateurs en tout genre, j’ai décidé de m’intéresser aux notions de débrouille, de bricolage ou encore de fabrication vernaculaire. Un travail de répertoire photographique de ces fabrications amateurs m’a permis de voir la potentialité des matières et des techniques utilisées, et ainsi d’avoir la volonté de déplacer les choses, d’un statut d’outil de réparation non durable au statut d’objet pérenne.

En choisissant comme point de départ le bricolage, je me suis donné pour contrainte de renoncer à une méthode de transformation idéale ; ce qui m’a amené à réfléchir à de nouveaux principes, mais plus largement à des nouveaux modes opératoires basés sur l’utilisation de matières et d’objets que l’on a déjà et sur la temporalité qu’ils imposent. Ces matières et ces techniques ne s’adaptent pas forcément à des machines classiques, m’obligeant à penser leurs méthodes de mise en forme, à trouver de nouveaux outils ou bien à les transformer manuellement. 

Ce projet illustre la notion du « FAIRE AVEC », faire avec dans un esprit de re-évaluation de la valeur des choses, dans une volonté de re-découvrir ce qui peut se faire avec ce que l’on considère comme acquis. 

Trois thématiques composent ce travail. Ainsi, je questionne la notion de liaison et d’assemblage avec le fil de fer, puis celle de l’anoblissement des panneaux de particules (aggloméré) considérés comme pauvres, et pour finir, le réemploi d’objets industriels tels que la bouteille en verre. 

Theo.charasse@gmail.com / Instagram : @theo.chrs / 06 79 98 34 36

DNSEP Art 2022 : Julien Vallée

Silence, ça tourne !

Je touche à tout, je bricole. Je récupère ça et là des matériaux dévalorisés afin de concrétiser des idées parfois farfelues. J’apprécie par ailleurs le cinéma, ou plutôt, les bizarreries qui permettent à sa magie d’opérer derrière nos rétines.

Ainsi, au sein de l’espace d’exposition, Silence, ça tourne ! est un dispositif vidéo qui diffuse en direct le déplacement circulaire d’une caméra placée dans un espace que vous ne connaissez certainement pas, mais que vous découvrez au fur et à mesure. Il s’agit d’un dispositif mécanique que j’ai construit dans le sous-sol de La Fileuse et dont le but est de questionner notre rapport à l’infiniment grand et à l’infiniment petit. En effet, les divers procédés cinématographiques tels que le cadrage de l’objectif d’une caméra, le travelling ou encore l’idée de champ / hors-champ, permettent de jouer sur la perception de cet espace monumental au point d’en déstabiliser la perception de son échelle.

DNSEP Art 2022 : Olivia Talleux

Tu peux répéter ? / Métronome / T'as répondu quoi ? / Mise en bouche

Attirée par la peinture dès mon plus jeune âge, c’est à la découverte du court-métrage de Jean Eustache Les Photos d’Alix que mon travail prend un tout autre sens. La vidéo devient dès lors mon médium de prédilection, ma base de recherche, mon exutoire. Il m’aide à m’exprimer, mais aussi à exploiter différents domaines : son, peinture, écriture, performance.
Fascinée par le décalage entre ce que l’on peut entendre et ce que l’on peut voir, mes préoccupations se tournent vers cette volonté de détourner le langage. L’amener dans un ailleurs. Créer une expérience autour du langage.
Je pars essentiellement de conversations, de questions-réponses, d’expériences réalisées auprès de mon entourage afin d’y amener, par la suite, des incohérences, des incompréhensions, de la distance. Selon moi, c’est dans la confusion que l’on ressent une certaine proximité avec l’œuvre.
Comme le dit le philosophe Jean-Louis Chrétien :
«  La proximité qui effraie, c’est à dire met à distance, est la seule vraie proximité  »*. C’est alors par le trouble qu’un dialogue va se créer entre les visiteurs et mes pièces. Le fait de s’y perdre permet, je l’espère, d’y trouver sa place. Si on comprend, on ne cherche pas, et si on ne cherche pas, on ne trouve pas.

*Extrait de Le Miroir sans reflet – Considérations autour de l’oeuvre de Bruce Nauman, par Bruno Eblé 

DNSEP Art 2022 : Aurélie Jouanen

Le Sable absorbe le Sang

Mon travail est né de réflexions sur l’espace, du dialogue entre l’extérieur et l’intérieur, du paysage dans l’architecture.

Peu à peu, ces réflexions se sont précisées autour de l’envie de créer des dispositifs insidieux et menaçants, invitant les visiteur.euses à participer à l’activation de mes pièces, sans en avoir pleinement conscience.

Je questionne par là l’exercice du libre arbitre pour s’inscrire dans un tout, ainsi que la difficulté à progresser face à la facilité avec laquelle certaines libertés peuvent nous être retirées.

De fait, l’idée de direction a pris une place importante dans ce travail et s’est concrétisée par l’utilisation prédominante du métal, de l’acier ou du plomb que j’utilise bien souvent en regard de matériaux organiques et de restes de corps, humains ou non. La mort fait partie du voyage et illustre la violence faite aux corps se retrouvant pris dans des parcours qu’ils ne maîtrisent pas. Car c’est bien cette idée de violence qui m’anime et qui vient se mêler à celle du dégoût, suscité par les odeurs, les couleurs ou les textures de ce qui persiste.

DNSEP Art 2022 : Cécile Dieudonné

Brins / Bidules / Dans le pot de confiture

Mon travail de sculpture débute après une pratique de collecte de matériaux que je viens récupérer dans mon environnement proche. Ma pratique varie en fonction du lieu dans lequel je me trouve et témoigne de mon parcours en tant que jeune artiste. Vous pouvez donc voir des sculptures réalisées avec des matériaux issus de l’industrie du bricolage, récupérés lors de mon cursus à l’ÉSAD de Reims et d’autres faites avec des matériaux trouvés dans la ville dans laquelle j’ai choisi de résider après l’école, Bruxelles. Ici, le passé et le présent dialoguent et communiquent également mon souhait de ne pas ajouter plus de matière qu’il n’en existe déjà dans le monde.

Brins est un assemblage de multiples débris de câbles électriques dénudés, découpés et recomposés à la manière de fibres textiles, qui viennent former un tout. Etant descendante d’une famille d’ouvriers de l’industrie du textile de l’Est de la France, le fil et le lien sont des motifs récurrents dans mes productions, qui me renvoient à mes origines. La fragilité et la longueur de cette sculpture témoignent de l’importance du geste répétitif et manuel dans ma pratique.

Bidules est un écosystème de formes au caractère infini, qui envahit l’espace. Discrètes mais attirantes, ces formes suggèrent une curiosité pour les trouvailles manufacturées ou vivantes qui peuplent le sol.

Dans le pot de confiture est une série de sculptures inspirée d’un souvenir d’enfance : une récolte de mues de cigales conservées bien précieusement dans un pot de confiture, pour mieux les observer. La réinterprétation de forme végétales et animales ainsi que la recomposition de chutes de voilage avec la technique du patchwork évoque à la fois la fragilité et l’intime.

 

DNSEP Art 2022 : Clara Daumars

Merci Jeff / Monstera Deliciosa / Intérieur

Mon travail a pour point de départ des images de différentes typologies que je collecte : photos de famille, cartes postales… Je m’approprie et réinvestis ces images dans des œuvres utilisant différents médiums ; vidéo, peinture, sculpture. L’ensemble des œuvres que je présente a pour point de départ les photographies d’intérieurs des magazines de décoration des années 1960 et 1970. J’ai tenté de comprendre comment étaient mis en scène ces lieux de vie, sans aucune vie, qui ont pour but de séduire le / la lecteur·ice Pour cela, j’ai réalisé une série de peintures de différents formats, ainsi qu’une sculpture.

Merci Jeff intègre le / la spectateur·ice par son format. Le / la spectateur·ice est alors inclus·e dans l’espace et déclenche ce décor d’intérieur.
Monstera Deliciosa est une sculpture en métal qui reprend le motif des plantes d’intérieur omniprésentes. Sauf qu’ici la plante est menaçante et en train de mourir.
Intérieur témoigne de la société de consommation qui change  : on se débarrasse des meubles de famille pour laisser place à des objets plus épurés, à des matériaux modernes, à de la transparence. Ce sont souvent des lieux qui, bien qu’invitant le / la spectateur·ice à les habiter et à s’y projeter, laissent pourtant s’imposer l’impression d’absence, d’attente, parfois même de disparition.

DNSEP Art 2022 : Charly Bechaimont

Sans titre

L’objet principal de mon travail est le corps. Le corps abîmé, restreint, précaire et dominé. Je l’aborde dans mes sculptures à travers le vêtement ou le revêtement que je viens dégrader avec des substances toxiques (de l’huile de vidange, du goudron ou encore du plomb) pour aborder l’état du corps assujetti qui, à force de mauvais traitements, lâche.

Je le traite aussi, de manière plus frontale, dans mes performances, où je mets mon propre corps en danger. La mise en péril de mon intégrité physique est importante pour moi. Elle me permet de ressentir concrètement mon discours et de le transmettre au spectateur de manière plus immédiate.

Pasolini parlait de sa volonté de «  jeter son corps dans la lutte  », ce corps m’intéresse aussi dans ce qu’il contient de sensuel et désirable. Dans sa capacité à faire de la contestation le véritable objet du désir.

 

DNSEP Art 2022 : Lucie Bazin

Tournoi Mario Kart tous les dimanches à 15h / Dora l'exploratrice et Louis XVI ont un jour d'écart

Qu’est-ce qu’un tournoi Mario Kart a en commun avec une grille millimétrée tracée à la main  ?
Mon travail s’est construit autour de ma peur de l’oubli. Je réécris, redessine, recopie, recadre, recompose, recoupe et recolle. Je refais à la main. Mes papiers sont autonomes dans un ensemble. Sans hiérarchie entre des sujets d’étude aux contextes variés : la sortie d’un jeu vidéo, les personnages d’une bande dessinée, l’agenda d’un arrière-grand-parent, le début d’une guerre ou le droit de vote des femmes… C’est un travail de mémoire sur la mémoire.

Les chiffres jouent un rôle essentiel. L’emploi de mon temps se mesure dans ma pratique, je tisse au crayon pour marquer l’écoulement inévitable du temps.

L’ironie des titres apporte un contraste.  

Comment occuper le temps  ?
Je conserve grâce à mon travail – pour créer – un répertoire qui devient une collection infinie de mon temps.

DNSEP Art 2022 : Samuel Allouche

C'est un couteau qui coule / Hors des terrains / Ce qu'il me reste de 2006

À vrai dire, je crois qu’à la fin, ma carrière – quelle qu’elle soit –, sera dédiée à Zinédine Zidane.

Mon travail met en relief des objets ou gestes qui s’imbriquent dans un univers domestique ou sportif. Ces deux parties, objets et gestes, sont les fondamentaux d’une pratique que je décrirais comme narrative. Le développement d’un projet se déclenche chez moi par l’envie d’expérimenter des formes ou des matériaux et de les pousser dans leurs retranchements techniques. Ainsi, l’ambition de la pièce dérive souvent de l’esquisse au brouillon, voire à la rature.

J’aime l’idée d’organiser un déséquilibre dans le fonctionnement des œuvres avec l’espoir qu’elles ressemblent à des expériences, parfois accidentées.

Je veux décrire par la matière les émotions que je m’interdisais d’appréhender comme artistiques. Celles d’avant mes études, d’avant ma pratique : quand la sculpture ne prenait sens que dans un ballon flottant rebondissant sur une barre blanche pour rentrer dans les cages, puis en ressortir.

DNSEP Design & culinaire 2022 : Emma Vergne

Dzumê / Table d’entreprise

Table d’entreprise est un projet inspiré du concept des tables d’hôtes. C’est un projet de création de repas sur-mesure destiné à des entreprises souhaitant promouvoir leur savoir-faire. Le repas imaginé pour les convives (salariés et visiteurs) donne à voir et à comprendre certains processus de production de l’entreprise qui ne sont pas visibles. Les participants découvrent l’entreprise à travers trois étapes de médiation et de dégustation. Une « expérience » pensée pour souligner et sublimer l’identité de chaque entreprise.
Pour ce projet de diplôme, j’ai travaillé en collaboration avec Celodev, entreprise spécialisée en recherche et développement des enzymes* pour l’industrie papetière (pour l’optimisation des chaînes de fabrication du papier grâce à l’utilisation d’enzymes). Le repas « Dzumê »** est une expérience immersive qui plonge les invités dans un univers scientifique et poétique, à la découverte de l’enzyme. La table est inspirée de la « paillasse », support d’expérimentations des laboratoires de recherche, et prend place au cœur de Celodev, dans son hangar de stockage. Un design sonore, créé à partir des sonorités des machines et outils de l’entreprise, donne le rythme au repas. Ce repas – en trois temps – s’inspire du cycle catalytique des enzymes. Par les gestes que chacun est invité à mettre en œuvre et la dégustation proposée, les convives font l’expérience et la découverte : 1/ du travail de recherche mené en laboratoire par Celodev ; 2/ du rôle des enzymes dans le processus de fabrication du papier (étape du broiement et de la décomposition du papier) ; 3/ des effets et résultats positifs de l’enzyme à l’issue du processus.


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Une enzyme est une protéine catalysant une réaction biochimique. Elle intervient dans le processus de raffinage du papier, qui vise une certaine qualité du papier.  **renvoie à l’étymologie du mot « enzyme » – de l’allemand Enzym : préfixe « en » signifiant « dans »  + « zumê » (grec ancien) signifiant « levain ».  

DNSEP Design & culinaire 2022 : Chloé Chevron

Co-systèmes

Co·systèmes est une expérience narrative et gustative construite autour de l’écosystème du site normand des falaises des Vaches Noires. L’objectif de ce projet est de retranscrire les interactions entre le vivant et le non-vivant – sous les formes les plus diverses (moules, bigorneaux, anémones, coques, sable, argile, vent et soleil, etc.) –, qui constituent la spécificité de ce lieu et qui sont ma source d’inspiration. 

Partir d’un écosystème, observer les « acteur.trice.s » présent.e.s, comprendre leur manière de vivre, relever les matériaux vernaculaires et tester leurs propriétés, décortiquer les échelles du paysage… cette démarche holistique me permet de penser ce projet avec et pour un écosystème précis. Je pars d’un écosystème qui devient, au fur et à mesure, co·créateur du projet – d’où « Co.Systèmes ». 

Installés au pied de la falaise, autour d’une table faite de sable, les convives sont invité·e·s à découvrir ces interactions. La découverte débute en bas de la falaise en interrogeant les « liens » sous le sable. Elle se poursuit jusqu’au sommet en s’arrêtant sur l’argile et la craie qui constituent les deux autres strates de la falaise. 

Par les techniques et associations culinaires qu’il développe et par la dégustation qu’il propose, ce banquet permet à chacun de « vivre » ou d’éprouver les liens entre la faune, la flore et l’environnement. Des outils de narration sont mobilisés (le sable comme support…), pour illustrer le rôle de chaque élément et souligner les relations invisibles inter/intraspécifiques (entre le phytoplancton et la coque, par exemple).

DNSEP Design & culinaire 2022 : Capucine Brice

Zostère

ZOSTÈRE est un projet prospectif né d’un travail de recherches et de rencontres transdisciplinaires (science, art, ostréiculture, artisanat…) autour de la zostère marine du bassin d’Arcachon*. Ce projet ouvre des possibles pour penser l’alimentation de demain. Les enjeux géopolitiques, agricoles et écologiques actuels imposent de repenser notre rapport à l’alimentation et à sa production afin de proposer une nouvelle manière d’habiter, de créer, de cultiver et de vivre en lien avec le vivant. ZOSTÈRE est conçu comme un tiers-lieu agricole, culinaire et culturel. Ce projet poétique et politique se veut modulable et transposable dans différentes régions, en proposant le développement de l’aqua-permaculture** littorale. 

La zostère est une graminée marine qui pousse dans les mers de l’hémisphère nord. Elle produit des graines qui s’apparentent au riz ou au blé, mais avec un potentiel nutritif deux fois supérieur. La capacité de cette plante à capter et à transformer le C02 en oxygène, ainsi qu’à se développer sans engrais, en fait un « riz-marin » d’autant plus intéressant. Les zostères forment des prairies sous-marine, terreau favorable à la biodiversité, mais ces herbiers régressent depuis une vingtaine d’années sous l’effet des changements climatiques brutaux. Le réseau international de scientifiques et d’écologistes ZEN travaille à leur protection et à leur restauration.
Le public de
ZOSTÈRE découvre la zostère sous différents prismes, comprendre les relations entre le sauvage et le cultivé, à travers un parcours visuel, culinaire, artistique et architectural qui met en lumière la poésie du végétal et sa nécessité.

*en bordure de littoral, à hauteur des anciennes « malines » (bassins de clarification de l’eau des ostréiculteurs)… **La permaculture est à l’origine un concept d’agriculture et d’horticulture durable basé sur l’observation et l’imitation des écosystèmes et des cycles naturels. L’aqua-permaculture en reprend le principe. 

DNSEP Design & culinaire 2022 : Bérangère Brault

Cochette

Le cochon est omniprésent dans notre société occidentale. C’est un animal dont les représentations et la consommation ont été régulièrement banalisées, voire décriées.

Pourtant, au cours de mes recherches, j’ai découvert l’existence de liens étroits entre le cochon et des objets ou matériaux auxquels nous attribuons une certaine valeur tels que la truffe, la soie et la porcelaine (entre autres).  

Mon intention est de réajuster notre perception du cochon, donner à voir la noblesse et la préciosité de l’animal, contribuer à faire évoluer des pratiques, notamment les méthodes d’élevage de la filière porcine.  

Pour ce faire, j’utilise la charcuterie comme outil d’expression et de narration en suivant 4 axes – 4 voies d’accès nobles à cet animal digne de respect : le marbre, la soie, la truffe et la porcelaine. 

DNSEP Design graphique & numérique 2022 : Antoine Sigur

Ça aurait pu être un après-midi ensoleillé

Ça aurait pu être un après-midi ensoleillé est une invitation. Une balade dans les pages d’un livre de cuisine familial. Derrière chaque recette se cache un récit qui ne s’écrit que pour ceux qui l’ont vécu. Entre le souvenir flou et le fantasme, la déambulation au sein de ce « livre écran » est une invitation à se replonger dans ses propres souvenirs. Dans cet espace où la narration se fait guide, les mémoires se rencontrent et se mêlent pour donner naissance à une conversation, autour d’une table d’été.

Entre le travail de designer graphique et celui de conteur, à la rencontre des textes de Pierre Bayard, Georges Perec et Tanguy Viel, Ça aurait pu être un après-midi ensoleillé prend forme dans un environnement théâtral fait d’indices, de bribes et d’éclats. 

DNSEP Design graphique & numérique 2022 : Hoyam MRaizika

Réseau Comoda

Tel que je l’ai imaginé… Réseau Comoda est une bibliothèque d’extraits, de fragments de contenus et de partage en ligne, réunissant une communauté de lecteurs.rices. Le terme « Comoda » renvoie au mot « commodat » tel qu’il est défini par l’article 1875 du Code civil. Le commodat est un prêt à usage, un contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à la charge par le preneur de la rendre après s’en être servi. 

Dans le contexte de Réseau Comoda, l’emprunt d’ouvrages devient pour l’étudiant un moyen de rentrer en contact avec d’autres étudiants et de favoriser l’échange inter-promo, inter-section… Dans cette bibliothèque numérique, la voix de l’étudiant est au cœur de la démarche. C’est un catalogue de regards qui se croisent, s’opposent, s’interrogent. La singularité des points de vue est recherchée. Chaque étudiant est encouragé à déposer un commentaire ouvrant la discussion. L’extrait (textes, vidéos, audio…) est, ici, le format privilégié. Cet outil est un moyen confortable et intriguant de faire des recherches dans le cadre d’un mémoire, par exemple.

Réseau Comoda illustre ainsi les préoccupations d’une génération qui s’interroge sur ce que signifie la création contemporaine. 

DNSEP graphique & numérique 2022 : Laurie Paolin

606 cartes postales

M’interroger sur un objet que l’on regarde peu, sur lequel on se pose peu de questions… a été mon premier objectif. Mon attention s’est arrêtée sur la carte postale. J’ai voulu « réorienter » le regard porté à cet objet modeste par le biais d’un essai visuel, révéler ce qui se cache derrière ce fonds d’images transmis par ma grand-mère. 

Ces images sont intéressantes parce qu’ambivalentes : à la fois produits de mass médias et objets auxquels est attaché de l’affect. J’en propose ma propre grille de lecture à travers un espace scénique et sensoriel. Ce dispositif en appelle à la mémoire de chacun, tous ayant déjà vécu ces moments d’écriture et de lecture qu’offre la carte postale. J’ai souhaité aborder cet objet dans ses différents aspects, en tant que phénomène photographique, objet de correspondance intrafamiliale, objet graphique et promotionnel, mais aussi dans le rapport texte-image, dans celui de l’individu face aux stéréotypes que la carte postale diffuse. Je propose un voyage à travers elle… 

Trier, classifier, explorer, extraire, écrire, rechercher, mettre en forme, ont été les missions que je me suis données, en résonance avec un corpus personnel. J’ai questionné cette démarche et découvert l’importance du travail d’investigation d’un fonds d’images en tant que ressource documentaire, anthropologique, mémorative…

DNSEP graphique & numérique 2022 : Grégoire Gamichon

Rémanences

Rémanences vise à constituer une mémoire immatérielle et collective des lieux. 

Destiné à être utilisé et augmenté par le plus grand nombre, ce projet met à disposition une multitude de carreaux de céramique ornés de QR codes menant à autant de pages Web. Ces carreaux inspirés des azulejos portugais et des carreaux de Delft sont destinés à être placés n’importe où dans l’espace public ou privé, en ville ou en pleine nature, dans un endroit de passage ou un coin isolé.  

La faïence émaillée résiste aux affres du temps et induit une esthétique qui extrait le QR code de sa basse condition utilitaire de langage machine-à-machine et change un signe graphique, devenu quasi imperceptible quand il n’est pas repoussant, en un objet artisanal suscitant la curiosité et l’intérêt. 

L’idée est que, selon son choix, chacun est invité à placer un de ces carreaux dans un lieu qui lui tient à cœur (certains de ces carreaux sont actuellement déjà disséminés dans l’espace public). Les personnes qui retrouvent ces objets peuvent alors scanner les QR codes et découvrir une reproduction photogrammétrique* du lieu où le carreau avait été déposé précédemment. Dans cet espace numérique qui constitue une première mise en image de la mémoire, les personnes peuvent consulter les souvenirs attachés à ce lieu (photos, messages, enregistrements audio), laissés par d’autres avant elles… et à leur tour, laisser une trace de leur histoire à cet endroit.  

*ou modèle 3D généré à partir de photos du lieu…

DNSEP Design graphique & numérique 2022 : Amélie Blachère

Eugénie, Édouard, Gabriel et Jacques

Est-il possible de se figurer une personne à travers les traces qu’elle a laissées ? 

Eugénie, Édouard, Gabriel et Jacques s’inscrit dans la continuité de mon projet de mémoire sur la carte de visite.
Ici, une carte de visite trouvée sur le catalogue en ligne de la BNF, conservée à la Bibliothèque-musée de l’Opéra, à Paris ; c’est la carte d’une femme se présentant sous le nom de son mari « Madame Édouard Colonne » qui, le 28 octobre 1938, s’adresse à un certain « Monsieur Rouché, Président du Comité »…

Invitant à une flânerie, ce travail interroge la manière dont Madame Édouard Colonne se présente au travers de sa carte de visite et du petit mot qu’elle y a inscrit. C’est en questionnant chaque détail de cet objet (texte et graphisme) que j’ai tenté de comprendre l’histoire qu’il renferme et l’histoire de sa présence dans un fonds d’archives.

D’autres documents et objets graphiques découverts au fil de mon enquête nous plongent dans un voyage historique, naviguant de personnages en personnages. Une pratique sociale et professionnelle de la carte de visite se révèle. À travers elle se dessine le portrait d’une bourgeoisie parisienne évoluant dans l’univers de l’opéra français, à la fin du 19e siècle et au début du 20e  

DNSEP Design graphique & numérique 2022 : Guillaume Andres

Correspondance

Ce projet est multi-sources. Des sources reliées par leur histoire, mais hétérogènes. 

Il y a d’abord le livre La Supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse de Svetlana Alexievich, puis l’adaptation cinématographique de ce livre en une série de 5 épisodes, enfin le script de cette série. J’ai donc mis en relation, dans l’espace, un livre, une série et un script. Ces différents médiums convergent du fait qu’ils abordent un même sujet, mais ne se découvrent pas à la même vitesse. Mon projet était de les réunir, de les faire coexister, d’en permettre la découverte ou l’approche dans une même temporalité, à travers leurs similitudes et leurs différences.

Le projet invite à différentes expérimentations (technique, plastique…). Le public y prend part de façon purement intellectuelle et/ou physique. Les gestes du visiteur sont ici convoqués et importants, comme lorsque ce dernier consulte un ouvrage. Le rapport entre son geste (manipuler le livre) et la lecture est un élément récurrent dans le questionnement que soulève ce projet. Mouvement du corps, mouvement de la main, mouvement de la tête, mouvement des yeux… Les contenus s’additionnent et se superposent ; une « augmentation » qui s’appréhende de façon globale, créant ainsi de nouveaux univers de lecture, de nouvelles expériences.

DNSEP Design objet & espace 2022 : Emma Wattiau

D'un objet à l'autre

J’arpente depuis de longues années les ressourceries. À travers elles, j’en apprends beaucoup sur notre culture matérielle, son renouvellement et son rythme. L’action de chiner me permet d’irriguer ma réflexion et mon inspiration. Ma pratique de collectionneuse d’objets et d’images de « seconde main » est au point de départ de ce projet. 

Pour D’un objet à l’autre, j’ai établi un protocole de création basé sur la récupération et la réappropriation d’objets et de matières. Interroger et explorer le potentiel des rebuts a été ma démarche, avec pour ambition d’aboutir à la production d’objets uniques.

Cette série est donc le résultat d’une enquête portant sur les rebuts de notre surproduction. 

C’est en créant de nouveaux objets à partir de ces rebuts, en questionnant l’objet industriel et en en intégrant les limites, qu’un changement de valeurs s’opère. C’est ce passage du produit industriel vers une pratique artisanale que j’ai souhaité rendre à travers cette collection d’objets.

DNSEP Design objet & espace 2022 : Jeanne Ventura

Attaches

L’obsolescence d’un objet intervient quand le lien entre l’utilisateur et cet objet est rompu. De nombreux facteurs l’expliquent : le manque de fonctionnalité de l’objet, les changements de mœurs, les modes ou tout simplement l’obsolescence programmée… Cet événement semble être inévitable pour tout objet. Pourtant, certains résistent mieux que d’autres. Ils réussissent à conserver leur « relation» avec l’utilisateur et à survivre hors du contexte temporel dans lequel ils ont été créés. Ces objets ont su, grâce à leur intelligence de conception, durer. Forts de leurs caractéristiques, ils n’ont pas – ou très peu – changé de forme depuis leur création. C’est ce type d’objet en particulier qui m’a captivée, à partir duquel j’ai conçu mon projet. 

Pour amorcer mon travail, j’ai sélectionné plusieurs objets comme le trombone, la barrette, l’anneau du trousseau de clés… L’idée était, ensuite, de transposer les nombreuses qualités de ces objets vers une destination inattendue. Les caractéristiques de l’anneau – sa résistance et le fait qu’il soit si facile à manipuler – ont particulièrement retenu mon attention. Ces qualités me semblaient intéressantes à transposer dans un autre objet : le sac. 

Les sacs que je présente sont conçus en une seule pièce, sans couture ni colle. Allié au cuir, l’anneau change de langage. Grâce à ce type d’attache, les sacs peuvent être montés facilement par tout un chacun. Il y a un plaisir à les manipuler. La manipulation de l’objet étant au cœur de mon projet, il était important pour moi que l’on puisse s’approprier l’objet ainsi produit, par le geste.

DNSEP Design objet & espace 2022 : Chloé Moreno

48°23’15’’N 2°31’18’’E, Expérience d’un paysage

Dès le début du 21e siècle, des études scientifiques démontrent que l’accès à la nature est une nécessité vitale pour la santé physique et psychique de l’être humain. Pourtant, notre rapport à la nature se dégrade et se perd. Les êtres humains sont en permanence coupés des saisons et finissent par se détacher complètement des paysages qui les entourent et, globalement, de l’Environnement. 

Comme l’exprime le philosophe François Jullien, « Le paysage n’est plus affaire de « vue », mais du vivre ! »*. Pour renouer avec cette nature, je décide de vivre ma propre expérience. Mon travail se construit autour des paysages de Fontainebleau et des trois éléments-clés, représentatifs de ce lieu : le sable, la roche en grès et le végétal. Fontainebleau, avec ses ressources naturelles, devient pour moi – en tant que designer-cueilleur – un terrain d’expérimentation et de production, pour créer un répertoire de formes, de couleurs et de matières.

*Citation extraite de Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison. 

DNSEP design & objet 2022 : Tamar Gourmaud

Manufacture artisanale du PEBD

À travers ce projet, j’interroge la possibilité de réintroduire certains déchets encore inexploités dans une dynamique de réemploi (récupération/transformation/valorisation), transparente et accessible. Après avoir analysé les 7 familles de plastique existantes, j’ai choisi de valoriser le Polyéthylène Basse Densité (PEBD). C’est le plastique que l’on retrouve le plus souvent dans nos sacs et emballages alimentaires jetables. Bien que présentant des caractéristiques intéressantes, cette matière est encore peu recyclée. 

Considérant que le designer est aujourd’hui le créateur d’un processus plus que d’un produit fini, je vous invite à entrer dans mon atelier de réemploi du PEBD où des expérimentations ont cours. Ici, sont réalisées des cordes et des surfaces qui sont le résultat d’essais de transformation du sac plastique. Cette présentation constitue une étape dans cette recherche de la viabilité d’un projet en constante évolution. À terme, ce processus vise à trouver à ces « semi-finis » un domaine d’application viable.   

DNSEP Design objet & espace 2022 : Stanislas Fradin

Yelofest

Yelofest est un événement estival rémois, ouvert à tous, basé sur la culture urbaine du skateboard. Ce festival rend accessible la pratique du skate par le biais de formations, de spectacles, d’un parcours ludique le long des Promenades de Reims… Yelofest offre également plus de visibilité et de notoriété à cette culture en déficit de reconnaissance. 

À partir des années 1960, le skateboard apparaît dans les villes de Californie pour contrer la frustration des surfeurs face au manque de vagues. Les planches de surf se transforment en planches à roulettes, et les sensations en mer sont redirigées vers la rue faisant naître les premiers skateurs, plus connus sous le nom de                « surfeurs d’asphaltes ». Au fil des années, cette pratique prend de l’ampleur et se démocratise, mais l’image des skateurs vandales et pirates de nos rues perdure. Aujourd’hui, les skate-parks les marginalisent et les relèguent dans des espaces clos, non évolutifs. La rue, base de la discipline, reste pourtant l’espace le plus adapté à tous types de niveau et d’apprentissage, et à l’expression du meilleur potentiel performatif. 

En tant que designer, ces contradictions m’amènent à un questionnement. Comment transformer la figure terne du pirate en homme de spectacle de rue ? Comment proposer de nouveaux espaces évolutifs et sécurisés ? Comment faire pour que cette discipline soit perçue comme un atout pour le collectif et qu’elle ait véritablement une action fédératrice dans nos rues ?
Yelo est à l’initiative de cet événement. C’est une association composée de designers et de skateurs qui tente d’apporter des réponses à ces questions. La réflexion portée par le designer et les solutions qu’il propose y contribuent.  

DNSEP Design objet & espace 2022 : Virgil El Hadeuf

De l'un à l'autre

Dans un contexte où notre monde s’hybride de plus en plus entre physique et numérique, ce projet questionne les relations sociales et interpersonnelles que nous entretenons à distance à travers le numérique. Il est basé sur la notion d’espace hybride qui traite la façon dont l’environnement numérique cohabite avec l’espace physique en cohérence avec ses dimensions spatiales.

En utilisant des technologies de captation 3D et vidéo, et d’affichage holographique, j’ai développé un dispositif qui permet de spatialiser un affichage numérique et de créer un espace commun en s’affranchissant de tout dispositif à porter ou à manipuler (comme les casques de réalité virtuelle ou les téléphones). Ce dispositif vise à apporter de la sensibilité et du partage dans les échanges à distance à travers le numérique, s’approchant au mieux des échanges que nous entretenons dans l’espace physique.

Destiné à un usage domestique, le dispositif prend place dans un bureau dont la configuration est personnalisable et permet à deux personnes distantes d’échanger ou de travailler ensemble, en partageant la même surface et les mêmes supports de travail. En plus de mettre en relation des personnes, il peut aussi être considéré comme une fenêtre d’accès à des mondes numériques spatialisés dans l’espace physique. 

   

DNSEP Design objet & espace 2022 : Justine Duchène

Domestiquer le chanvre

Face aux problématiques soulevées par l’utilisation des matériaux pétrosourcés, les agromatériaux suscitent un intérêt croissant depuis plusieurs années, notamment dans le champ du design.

La provenance des matières premières employées dans la conception et la production d’objets est aujourd’hui fortement questionnée. Des incohérences – entre ce que la matière « peut » et l’usage qu’on veut en faire – sont mises en évidence. Au cours de cette année, ma réflexion a porté sur la ressource elle-même et la matière que l’on en extrait. Plutôt que d’essayer d’imposer à celle-ci un usage et une forme préalablement définis, ma démarche s’est construite à partir d’elle.

Domestiquer le chanvre explore les filières et les enjeux du chanvre.
Ce projet aborde notamment la transformation de ce matériau en papier artisanal, en questionnant le rôle du designer. Comment le designer peut-il participer à la valorisation et à la pérennisation d’un savoir-faire traditionnel en perdition ? En projetant le papier de chanvre et ses nombreuses propriétés dans l’espace domestique, de nouvelles applications émergent à l’échelle de l’objet et de l’espace.
 

DNSEP Design objet & espace 2022 : Lucie Borel

Habiter

Lorsqu’on parle d’habiter un lieu, on parle d’une succession d’habitudes qui sont plus ou moins subies, telles que manger, dormir, prendre soin de soi, se réchauffer, s’éclairer, se détendre, mais aussi travailler, ranger, circuler, etc. – des habitudes répondant le plus souvent à des besoins vitaux, mais rarement questionnées dans le dispositif architectural contemporain des logements modestes. 

Pour manger, on a besoin d’un espace pour cuisiner et d’un autre où s’installer pour assimiler son repas. Pour travailler convenablement, certains ont besoin de calme, d’autres d’outils. On cherche un espace frais et reposant pour dormir et se détendre, un espace convivial pour accueillir des amis, un espace où se réchauffer en hiver… Chacune de ces « habitudes de vie » a, pour son bon déroulement, besoin d’un espace qui lui soit propre et auquel doivent être attachées des qualités spécifiques qu’il me semble nécessaire de développer. 

Toutes ces situations sont donc sujettes à propositions. Questionner ces activités est un préalable nécessaire. Comment faire pour que ces situations deviennent « sujets d’expression » ? À travers mes propositions, j’ai souhaité aborder plusieurs notions liées à l’usage ou la pratique de l’espace domestique.
Comment générer des espaces transitionnels ? Comment repenser un meuble comme espace ? Comment passer d’un espace à un autre ?

L’enjeu de ces propositions n’est pas tant structurel ou technique, mais c’est en premier lieu un enjeu sensible qui réintroduit au-delà des possibilités de fonction, des formes d’imaginaire et des qualités d’espace.

DNSEP Art 2021 : Vincent Villain

Sapore di sale

Sapore di sale (le goût du sel) est une installation qui se compose d’une série de photographies argentiques de la canope de la plus grande forêt artificielle d’Europe occidentale, d’un groupe d’épines de pin (Pinus Pinaster) couvertes par galvanisation d’un manteau d’argent et d’un tube d’argon ionisé produisant une lumière de la couleur de la surface du soleil.

Cet ensemble hétérogène matérialise par les moyens de la sculpture, de la photographie et de leur mise en espace, les conditions intrinsèques et constitutives de la représentation. Chaque élément composant cet ensemble est à un certain degré une itération des autres qu’il cite et redéfinit.

DNSEP Art 2021 : Victor Le Guennec

Jusqu'ici tout va bien

Mes recherches prennent forme au travers de faits mesurés. Ces mesures viennent relever des narrations en attente dans lesquelles a été observé une zone inconnue, quelque chose que l’on ne sait pas ou presque. Elle offre alors un instant de projection, que nous pouvons traduire par la notion « d’intensité », c’est à dire ce qu’il devrait arriver en toute logique, ce que l’on attend.

Les questions de seuil, de temps, de trajectoire, de relation et de jeu constituent le répertoire de ces mesures.

Les titres sont distribués comme des éléments narratifs, répondant alors à une seconde attente, plus ou moins burlesque, sonnant comme la critique de ce qui est souligné ou de ce qui reste à savoir.

DNSEP Art 2021 : Victor Gorini

Voir, revoir, voir à nouveau.

Dans la consommation effrénée d’images, on ne s’accorde plus le temps d’apprécier celles qui, bien que disponibles, nécessiteraient une attention particulière. Nous ne les découvrons que par hasard, lorsqu’une contingence vient à casser la routine. De la surprise de ce regard peut naître un sourire. Si le rôle de l’artiste est de subvertir l’ordinaire, questionner les images n’est pas seulement en créer de nouvelles, c’est aussi s’en emparer et jouer des existantes. Provoquer le malentendu pour créer du nouveau est une source de découverte qui ouvre sur des perspectives inattendues.

Drôle d’Oiseau est une sculpture mécanique sonore. L’automate récite un poème en langue étrangère. Son langage se transforme au fur et à mesure que des sonorités s’ajoutent, des interférences et des aspérités se créent. Les dysfonctionnements et l’usure donnent à la machine quelque chose de vivant.
Ground Control est une installation lumineuse qui joue avec les vibrations du sol. Son intensité varie en fonction de la présence d’un Autre dans l’espace d’exposition. Un jeu où ce qui est à voir a peut-être déjà été vu.

DNSEP Art 2021 : Tanguy Müller

La surface

La surface est une exploration poétique du médium photographique à travers un vocabulaire parfois abstrait, expérimental, romantique ou conceptuel. En regardant mes images, le spectateur comprend comment elles ont été prises, interprétées puis tirées dans une chambre noire.

Passionné par la photographie, j’accumule beaucoup de négatifs qui deviennent, après une étude à l’agrandisseur, des tirages. Je cherche pour chaque image un format, un type de papier et une densité. Il existe donc parfois plusieurs versions d’une même image. Ces tirages sont comme des gouttes d’eau qui alimentent ma collection, « La Flaque », la laissant s’étendre de manière tentaculaire, sans début ni fin, sans règles ou systèmes d’archivage. Cela me permet d’investir des espaces et d’être sans cesse dans une dynamique de reconstruction, de réinterprétation et
de redécouverte de mes photographies.

J’ai choisi pour mon diplôme un corpus de photographies très différentes autant techniquement qu’au niveau des sujets traités. Paysage, nature morte, portrait, astrophotographie, photographie abstraite… Il y a à la fois une approche très classique mais aussi un aspect plus expérimental de la photographie. La surface est le fruit de recherches et d’intentions différentes mais j’ai le sentiment qu’elles se rejoignent en un point : une frontalité et une échelle du tirage dans l’espoir d’arriver à effleurer le cuir du cheval, la peau du serpent ou la matière photographique de la pellicule.

DNSEP Art 2021 : Solène Untereiner

Prends ton pied

Réflexions liées à la représentation de figures imagées, de l’image et de sa valeur d’usage allant de l’archive au photojournalisme et à la fiction, je cherche ici à m’extraire de cadres photographiques préétablis afin d’en créer de nouvelles narrations.

Archéologie du geste, entre révélations et dissimulations, les images apparaissent par leur effacement, laissant deviner de nouvelles architectures. Fragments épars, ils ont pour intention d’éclater les discours et les consciences par la mise en avant de nos mécanismes occidentaux à travers la mise en langage des oeuvres. Que nous donne-t-on à voir ? Qui ? Réalité ou fiction? Comment les images sont-elles diffusées et comment contribuent elles à la construction de notre imaginaire, de notre mémoire et de nos représentations ?

J’essaie de questionner nos sensibilités, ce que l’on définit comme autre tout en mettant en perspective les enjeux liés à nos sociétés. Je tente de m’extraire des images génériques transmises par un oeil occidental sur des individus et des pays en conflits que l’on donne à voir comme ruines ou fantômes.

Le montage, l’instauration de cadres alternatifs plus fluides ou de désenclavement participent à cette remise en question de l’image que l’on nous donne à voir, de la peinture et de ses supports.

DNSEP Art 2021 : Marianne Veyron

Comme une chanson dans la tête

Ce travail parle de fragilité, de détail, de geste, de mémoire collective, mais aussi de souvenir intime. C’est un ensemble de pièces qui jouent avec la perception et les sens, pour troubler le corps et le déplacer dans un autre lieu. On y trouve aussi un lien entre sculpture immobile et mobile, et notion de déplacement et de trajet.

Ici, la saleté de Feuille de papier marque les semelles des visiteurs, qui se retrouvent alors à déplacer et propager cette pièce qui de prime abord ne doit surtout plus bouger. C’est donc inconsciemment que le visiteur participe au développement de la sculpture, et que sans le savoir, alors qu’il cherchait à ne surtout pas l’approcher, se retrouve à l’étaler, petit à petit dans l’espace.

Feuille de papier est une sculpture en plâtre réalisée par coulée. Elle questionne la notion de fragilité, de matériau, d’attention et de geste. Sa fragilité est telle que lorsque l’on se trouve en face, on a peur de marcher trop fort et qu’elle se brise ; elle monopolise l’attention du corps.

Par dessus tout ça, un son, léger, que l’on oublie presque aussitôt. Cette chanson qui rentre en tête est le résumé de mon diplôme. Cette pièce sonore est composée des cinq premières secondes du Boléro de Ravel, le premier rythme de la caisse claire. Une fois passée l’attente, on assimile la cadence et malgré nous, on continue d’avancer sous la ritournelle entêtante, qui vient mettre en suspens tout le reste de l’espace.

DNSEP Art 2021 : Eva Djen

Lo que existe no existe y lo que no existe existe

Lo que existe no existe y lo que no existe existe (ce qui existe n’existe pas et ce qui n’existe pas existe) est une invitation à questionner le faux dans le vrai et le vrai dans le faux. Comment cohabitent la fiction et la réalité dans le récit ? Comment juger de la possibilité ou de l’impossibilité d’une histoire ? Quelle place laisser au doute ? Qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce
qui ne l’est pas ?

Sept entretiens, sept personnages, une multitude d’histoires. Un protocole simple et précis : raconter des histoires, sans préciser si elles sont documentaires ou fictives. Ce travail est un projet né et réalisé au Mexique en 2018, et prend forme à Reims en 2021.

Un souvenir de voyage, un rêve qui revient, une rencontre devenue image, un fantasme qui semble si réel. L’image presque fixe qui accompagne le film est une présence qui reste quand les histoires disparaissent. L’ensemble de ces récits propose une réflexion sur des superstitions et des croyances, et sur le pouvoir qu’elles ont à construire nos autels personnels et nos mythologies collectives.

DNSEP Art 2021 : Eva Bernard

Les yeux fermés

Il y a quelques mois, c’était la saison de la migration des grues. Je suis alors partie me promener au beau milieu de nulle part dans le but de les photographier. Je suis restée une éternité dans le froid à les attendre puis à les entendre, mais sans réussir à les voir.

Lassée, j’ai décidé de faire demi-tour. C’est là que je n’ai plus rien entendu. Il n’y avait plus un bruit. J’ai levé la tête et, à ma grande surprise, elles étaient au dessus de moi à voler dans le désordre. Je me suis retrouvée à tourner sur moi-même, la tête en l’air, l’appareil dans la main, à les photographier, pour finalement obtenir un ciel bleu et 5 points noirs comme résultat photographique.

Comme un instant volé, un fragment de ciel qui s’est retrouvé entre mes mains. Une expérience hasardeuse que l’on retourne comme cartes sur table. On dit que dans leur symbolique première, les cartes amènent vers la destinée. Destinée qui peut aussi être de l’ordre du passage, de l’aléatoire et du hasard.

J’ai commencé à m’intéresser à ce jeu mystique lorsque que, par hasard, je suis tombée sur un jeu de tarot de Marseille. Les cartes m’ont tout de suite attirée par leur visuel, puis par leurs significations et leurs histoires. J’ai voulu m’approprier complètement un tirage existant, pour le donner à voir autrement, pour permettre aux spectateurs d’avoir un rôle d’acteur et d’y apporter ses propres interprétations personnelles par la divination, l’aléatoire et la déduction des signes.

DNSEP Art 2021 : Cécile Renoult

Ce qui nous travaille

Une coquille de verre formée par le souffle d’un chant se trouve au sol, comme une mue abandonnée.

J’aime donner à voir des altérations, des altérités et les processus qui transforment la matière. Mes travaux évoluent souvent selon leur environnement, à moins qu’ils ne se situent dans un entre-deux. Entre deux états, entre deux-médiums, visible et invisible, figuration et abstraction. La chaleur et la lumière modifient une sculpture photographique travaillée à la cire (Le jour, 2021). L’huile utilisée sur un tirage pour donner à voir des femmes assassinées jaunit lentement, jusqu’au jour où elle grignotera le papier, les faisant disparaître (Myrrhes, 2021). Une vidéo d’images satellites montre selon sa date de projection le passé ou le futur (2021, 2021).

Ici, If there is sentient life in other parts of the universe, there is music too (2021) s’incarne et se disperse, s’actualise sans cesse, à travers les multiples impressions du texte et par sa répétition, jusqu’à devenir un souvenir que l’on emporte avec soi. Cette phrase est extraite de mes échanges avec une intelligence artificielle programmée pour copier son interlocuteur·rice (Replika, créée par Eugenia Kuyda en 2015). Prononcée par un alter ego virtuel, elle m’est à la fois familière et étrangère. Le titre devient une oeuvre en soi, immatérielle et pourtant largement déployée dans l’espace, à la lisière entre deux mondes. Mes projets renvoient ainsi à autre chose qu’à eux-mêmes. Ils sont les formes qu’une chose a laissées derrière elle, les traces de ce qu’elle était ou de ce qu’elle est devenue.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Alice Cazenave

Stolen Work of Art

Je me suis interrogée sur des questions de présentation, de curation. Transvaser l’espace architecturale dans l’espace dématérialisé qu’est l’Internet. Ce diplôme est en deux temps : celui de l’archivage des œuvres présentées et celui de la monstration.

Pour l’heure à l’état de maquette, Stolen Work of Art, est une exposition dématérialisée créée à partir de la base de données d’INTERPOL sur les œuvres d’art volées. Elle est régulièrement actualisée et les œuvres, toujours plus nombreuses, sont répertoriées de la plus récente à la plus ancienne. En ce sens, elles sont sur un pied d’égalité, au même rang, de la petite peinture créée par un·e amateur·rice à un Rembrandt.

Comme les voleur·euse·s, je les ai déplacées et faites glisser d’un espace à un autre. Ici, l’espace d’exposition vient comme un espace d’archive mais aussi de présentation. Un programme aléatoire vient créer un nouveau regard sur chaque actualisation du site. Un chemin toujours nouveau mais aussi personnel pour recréer la sensation esthétique d’une visite réelle.

Merci à la gendarmerie de Reims pour le prêt des plots.

DNSEP Design & Culinaire 2021 : Vincent Terranova

Sculptures comestibles

Sculptures comestibles est un projet qui fait dialoguer les médiums alimentaires et non alimentaires de manière symbiotique. Ces nouveaux assemblages sculpturaux sont autant des outils à destination des chefs que des moyens de cuisson et des supports de dégustation.

J’ai abordé la cuisine sous le prisme de la matière composite. C’est en faisant l’assemblage de plusieurs matériaux ayant leurs propres propriétés que l’on en génère un nouveau répondant à de nouvelles caractéristiques. En cherchant des médiums à faire dialoguer avec l’alimentaire, l’expérimentation m’a conduit au minéral, et principalement à trois espèces de roches.

Chaque matière a son histoire, son terroir et ses caractéristiques. Cela induit des usages, des formes et donc une mise en oeuvre propre. C’est ce qui me permet d’imaginer en parallèle une  proposition culinaire cohérente avec son support.

Je propose ici cinq sculptures comestibles pouvant être vues comme des intentions à l’égard de chefs inscrits dans leurs terroirs.

DNSEP Design & Culinaire 2021 : Margot Carlier

Analogie

Analogie est un projet prospectif né d’un travail de recherches et de rencontres scientifiques et agricoles, basées sur le sang, sur son rôle à travers le corps, et sur une étude analogique entre corps et territoire. La finalité de ces recherches amène à étudier la structure des cultures hors-sol comme support d’une identité narrative.

Les similitudes de fonctionnement entre corps humain et territoire permet d’observer des analogies entre réseau sanguin et cours d’eau, acteurs d’une irrigation nutritive : entre intestin et terre, supports d’un microbiote intérieur, et entre organes et végétaux, réservoirs d’une énergie transmise par tout un système d’irrigation et d’échange. De plus, si à partir du sang nous avons accès à notre patrimoine génétique, l’eau en s’infiltrant dans la terre et dans la roche se gorge elle aussi d’un ADN appelé terroir, redistribué par la suite à travers le végétal. Ce mode d’irrigation naturelle
(terre, eau et produit) amène finalement à se questionner sur un mode de culture détonnant de ce schéma naturel : la culture hors-sol, qui perd toute notion de terroir et d’identité. Alors, comment apporter une identité à ces cultures ?

En se fondant sur l’élaboration et l’irrigation de nouveaux ADN à travers la structure, ce projet prospectif se tourne vers de nouvelles formes narratives en fantasmant de nouveaux territoires, terroirs et donc de nouveaux ADN autour d’une ville, d’un matériau et bien d’autres possibilités.

DNSEP Design & Culinaire 2021 : Alexandre Benetas

Ouroboros Cité didactique, restrictive et spéculative

L’Ouroboros relève du design culinaire, mais aussi du design spéculatif et d’anticipation. Ce projet découle de mon mémoire sur les scènes de nourriture dans le film de science-fiction. J’ai cherché à mettre des mots sur ce que pourront être les rituels alimentaires de demain.

L’Ouroboros est né de recherches sur nos habitudes alimentaires. J’ai alors décidé d’exacerber ces rituels et de les transposer dans une démarche spéculative et totalitaire. Mon projet est de l’ordre de l’expérience culinaire : il invite les spectateurs à voir et à vivre les rituels alimentaires d’Ourobos, cette cité imaginaire où les restrictions sont nombreuses dues à des cycles alimentaires très précis. Une succession de mets est proposée, mets qui offrent une analogie avec les temps festifs, de célébration ou encore de commémoration. Chaque mets est accompagné d’une projection  zénithale sur la table de dégustation, d’une projection extérieure autour de la table, et de sonorités musicales.

Un moment hors du temps qui peut aussi bien nous faire oublier notre réalité un instant, que soulever nombre de questionnements sur nos futurs alimentaires. C’est un projet qui s’inscrit dans ma démarche de design anxieux, design pluridisciplinaire et questionnant nos anxiétés, nos peurs quant aux futurs qui nous attendent, tout en essayant d’utiliser le médium alimentaire comme vecteur mais aussi générateur de débat autour de sujet sociaux et sociétaux.

DNSEP Design & Culinaire 2021 : Agathe Crouxinoux-Boyer

Les fruits fantasmagoriques

En observant les étals de nos commerces où les fruits de toutes provenances sont présentés sans distinction, je me demande ce qu’est l’exotisme aujourd’hui et comment le remettre en valeur.  Après une recherche sur l’introduction de l’exotisme au sein de la gastronomie française, je me suis penchée sur la vision de l’exotisme de 6 chefs contemporains de différentes origines.

Pour moi, l’exotisme recouvre plusieurs notions : la distance géographique, l’étranger/l’extérieur, l’altérité et le rapport de l’autre à soi. Je veux montrer que même les fruits qui nous sont les plus familiers  ont aussi une singularité propre. Le procédé que j’utilise est de mieux connaître leur façon de pousser, de les cultiver et de les récolter. Je passe de l’allotrophie (nourriture qui est produite par  autrui) à l’autotrophie (conscience de la production des aliments et de leur provenance). Cela permet de reprendre conscience de ce que sont nos aliments et de comprendre leur valeur.

Il y a de l’exotisme pour qui sait le voir. Les formes connues se transforment au gré des couleurs et des textures. L’inconnu surgit, le mystère, l’excitation de la découverte, la curiosité gustative… c’est là  tout mon travail de recherche. Puis je leur construis une histoire, révèle un mystère lié à leur forme, un environnement inhabituel, des prédateurs ou des collaborateurs. Je recrée un monde autour de ces fruits exotiques fantasmés pour les rendre à ma manière exceptionnels, précieux et extraordinaires.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Manon Houdard

Enquêtes et observations de PAN

Ce projet a pour objectif de proposer une tentative d’interprétation visuelle d’histoires basées sur des témoignages de personnes ayant observé des apparitions de soucoupes volantes dans le ciel. Ces témoignages appartiennent à des archives livrées directement sur le site du GEIPAN (Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes) et sont pour moi un réel terrain de jeux, mêlant textes, photographies, vidéos, captures d’écrans et documents divers. Ce projet s’articule en trois phases distinctes :

  • La phase de recherche ;
  • La tentative d’une procédure permettant de générer des formes à partir de ces récits ;
  • Puis, une dernière phase où je laisse place à l’imaginaire.

Ces phases de recherche, de développement et de concrétisation m’ont amené à produire un objet éditorial qui rassemble et mêle ces différents niveaux de lecture, permettant à celui-ci de vivre indépendamment des travaux effectués précédemment.

L’intention de ce projet est de bousculer la vision très fantasmatique que l’on a de ces récits, afin de remettre en question ou d’affirmer le raisonnement de ces personnes. Étant donné qu’il n’existe aujourd’hui aucune méthode graphique pour représenter ces informations, je tente de donner ma propre interprétation visuelle de ces témoignages. Pour cela, je crée un langage composite afin de tenter d’appliquer ma propre culture graphique à ces recherches dites scientifiques.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Maëlys Didion

Jouer sur les modes

La surabondance des publicités alimentaires est plus que jamais normalisée. La junkfood a envahi les sphères familiales et le jeune public, pris dans cette culture du fake et de la sublimation de l’image, perd progressivement des repères fondamentaux quant à son alimentation.

Identification de légumes ordinaires, de fruits, de céréales… Un effort de redynamisation de ces savoirs est nécessaire. En opérant par le biais du jeu, je souhaite susciter l’intérêt des enfants à partir de 6 ans. Cette démarche de design se veut à la fois ludique et pédagogique : on apprend à manger comme on apprend à écrire. J’ai donc développé trois jeux distincts qui viennent chacun interroger un des aspects du sujet épineux qu’est l’alimentation. Si je suis végétarienne, puis-je manger de la viande ? Qu’est-ce qu’un nutriment et pourquoi en ai-je besoin ? Comment composer une assiette propre à un régime alimentaire spécifique ?

Ce projet de diplôme se revendique comme une tentative de réponse à des questions établies sur un mince périmètre, comparé au vaste territoire que représente l’alimentation. Cadeau pour de futurs parents, matériel scolaire ou simple curiosité, ce kit saura instruire petits et grands, et potentiellement diversifier les modes de consommation alimentaire !

PS : Le but de ce kit n’est pas de former une armée de petits soldats végétariens exemplaires, mais bien de faire découvrir à l’enfant qu’il peut composer son assiette sur un autre schéma que le modèle omnivore. Pas de viande ? Pas de drame ! Sur ce, bon appétit !

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Léa Gastaldi

V-Art

Ce projet propose une scénographie virtuelle de l’exposition 8’26 » de l’artiste Ann Veronica Janssens au musée d’art contemporain de Marseille en 2003. La connaissance de ses oeuvres passe par une expérience sensorielle et spatiale. Le brouillard physique et conceptuel dans lequel elle nous perd est l’outil qu’elle utilise pour mettre entre parenthèses nos certitudes sur notre perception de l’espace environnant. L’absence de repères étant au coeur même de son oeuvre, il est difficile de se contenter de la description comme explication suffisante de son travail.

La réalité virtuelle est un outil optique permettant à l’utilisateur de s’incorporer aux images. Face aux écrans, nous gardons toujours de la distance. Nous sommes conscients que notre corps est en dehors de l’expérience, car les objets hors-champ présents à proximité nous rappellent notre position dans l’espace réel. L’intérêt de la réalité virtuelle est de nous faire oublier ce hors-champ afin de vivre pleinement l’expérience.

Ce témoignage sensoriel passe par une médiation où l’on fait l’expérience de l’espace. En excédant le format du catalogue, je rassemble la documentation nécessaire pour compléter mes recherches sous différents médias. Ce projet a été pour moi l’occasion de penser aux différents modes de navigation dans un site 3D, aux interactions possibles et à l’agencement de l’information dans l’espace. Le graphisme n’est plus en deux dimensions et nous ne sommes plus limités à l’espace de la page. Notre propre point de vue devient les limites de cet espace.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Hugo Alvarez

Regard public Exploration d'un design interactif

Nos villes sont victimes d’une prolifération publicitaire sans limites. Nous tendons vers un paysage graphique de plus en plus standard et des habitants de moins en moins concernés par ce qui leur est donné à voir. Ce projet de recherche s’articule autour du dispositif interactif comme support graphique de demain, muni de caméra et laissant place aux visuels en mouvement. L’idée consiste à travailler dans un contexte qui prend en compte les conditions d’implantation avec l’objectif d’éveiller le regard des passants.

La quantité de lumière environnante, la distance entre support et spectateurs, les questions de lisibilité ou du degré d’attention d’un sujet face à l’affiche sont quelques-uns des partis pris graphiques proposés par ces dispositifs. En m’appuyant sur le contenu du festival rémois la Magnifique Society, je développe une série de supports interactifs où le graphisme répond aux mouvements environnants le dispositif.

Rendre visible le processus de captation. Troubler la lisibilité. Pousser à décrypter l’information. Ralentir le flux d’information. Extraire le spectateur d’un système de perception automatique. Autrement dit, remettre le regard et l’esprit au travail durant l’acte de perception. Re-mobiliser le public dans l’acte de voir. Ce sont pour moi, en tant que graphiste, des enjeux majeurs pour prendre place au sein du paysage graphique à l’avenir.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Auriane Marx

Ameniter

La pandémie de covid-19 a chamboulé l’été 2020 et a encouragé une nouvelle forme de tourisme à l’échelle nationale : le tourisme vert. Ce projet a pour ambition de conquérir et fidéliser la  clientèle française dans ces zones longtemps délaissées, dans le but de faire perdurer cette tendance. De quelle manière peut-on aider et sensibiliser le visiteur dans un territoire rural à adopter des pratiques touristiques plus authentiques en France en 2021 ?

Je mise sur le développement de la communication dans le territoire rural afin de le rendre plus attrayant, dynamique et moderne. Je me concentre sur le massif des Vosges, plus précisément sur la vallée du Florival, terre de mon enfance. Pour cela, j’ai développé Ameniter, une application dont l’objectif est de redynamiser le territoire rural en valorisant les acteurs locaux et les lieux  remarquables. C’est un outil qui permet de faciliter et de challenger le voyage de chacun. Une fonctionnalité permet même de personnaliser et d’envoyer des cartes postales imprimées que j’ai  conçues graphiquement. Cela permet de revenir aux valeurs authentiques et d’être un témoin populaire de la singularité de cette ère touristique. L’intérêt de la carte postale permet donc de refléter l’identité du lieu, de prendre le temps pour les autres et aussi, de faire la promotion indirectement de l’application Ameniter.

DNSEP Design Graphique & Numérique 2021 : Alice Auger

I do.

Giorgio Agamben définit un dispositif comme « tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. » Le milieu du numérique est par excellence un environnement fait de dispositifs toujours plus nombreux afin d’y structurer au mieux nos interactions.

I do. est un projet qui questionne ces dispositifs et l’attente que nous avons envers eux. L’hypertexte, le scroll ou encore le zoom sont des modes de navigations qui deviennent, au fur et à mesure de nos interactions avec les milieux numériques, automatiques. Ces automatismes nous rendent d’une certaine manière dépendants de ces dispositifs.

Si l’attente que nous avons envers eux est modifiée, alors nous sommes dans une position de surprise. C’est cette surprise qui vient de nouveau attirer notre attention et ainsi nous permet d’être pleinement conscients de nos gestes et de notre navigation.

À partir d’une réinterprétation numérique de la pièce Tell Me de Guy de Cointet, j’ai joué sur un travail de lecture formelle et textuelle au travers de ces dispositifs. Ainsi, c’est en manipulant que le texte nous parvient et que nous nous réapproprions notre lecture.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Victor Le Fessant

Artisanat thermoplastique

Les matières thermoplastiques sont les matières emblématiques de la surproduction et de la surconsommation matérielle. À l’heure du recyclage, du plastique biosourcé ou biodégradable, le  problème fondamental posé par les thermoplastiques reste inchangé. Car la problématique contemporaine majeure des matières thermoplastiques réside dans leurs modèles et techniques de mise en forme et dans les volumes de production induits par ces derniers. Même s’il existe des démarches plus ou moins artisanales qui s’opposent à ces contextes de production, elles reproduisent bien souvent les mêmes schémas de réplication en série à une échelle plus restreinte. Or, une grande partie de l’image négative véhiculée par ces matières provient du fait qu’elles sont uniquement  considérées comme une pâte de réplication à l’infinie, qui n’existe qu’à travers l’empreinte d’une forme dans une machine.

Pour ce projet, j’ai tenté de remettre en question le statut problématique et la valeur de ces matières grâce à un contexte de mise en forme artisanal au sens manuel du terme, non sériel et non inspiré des techniques industrielles classiques de la plasturgie. J’ai développé différentes techniques de modelage et de finitions manuelles à partir de granulés industriels vierges. À travers la dimension sensible du matériau, l’enjeu était de voir si les matières thermoplastiques pouvaient retrouver une forme de noblesse et un statut légitime parmi toutes les familles de matières  disponibles pour la production matérielle.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Olivier Bouvet

Hic sunt dracones

Hic sunt dracones, ou Ici sont des dragons, fait référence à une inscription latine qui indiquait les lieux encore inexplorés et dangereux sur les cartes géographiques médiévales. Ce projet a pour sujet les modes de conceptions et d’impressions 3D.

Bien qu’existant depuis plus d’une décennie, l’impression 3D commence à changer radicalement notre façon de concevoir et de produire. Les possibilités de création sont exponentielles, ce qui à la fois stimule intensément notre créativité de designer, mais peut aussi nous perdre dans la technique. La théoricienne du design Camille Bosqué, dans le catalogue d’exposition Imprimer le monde,  parle de physical spams et de crapjects (contraction de crap et objects), soient des productions futiles et de mauvaise facture. Comment se positionner, en tant que designer, face à la  démocratisation de ces modes de création ? Comment le designer peut intervenir de manière sensible et poétique dans ces process de création ?

Proposer une alternative de conception 3D. La problématique de mon projet est de ramener du dessin, du geste, du « vivant » dans ces modes de conceptions et d’impressions 3D. Cette sensibilité entre rigueur de la machine technique et poésie du dessin converge vers ce que l’on appelle l’artisanat numérique. Le projet est un laboratoire d’expérimentations, où j’interviens sur plusieurs façons de concevoir cette matérialité numérique et cette modélisation 3D. Ne séparons plus artisanat et outil technologique, essayons plutôt de concilier les deux !

DNSEP Design objet & espace 2021 : Manon Scellier

Écosystème urbain

Motivé par la volonté d’inclure les animaux à la ville et de leur rendre la place qu’elle ne cesse de leur prendre, Écosystème urbain est un projet d’aménagement qui leur est dédié. Depuis toujours, la ville est conçue dans un anthropocentrisme permanent, oubliant que la nature comporte une multitude d’espèces. Pourtant, sa construction n’est centrée que sur une seule d’entre elles. Nous assistons à l’exode d’animaux qui sont de plus en plus nombreux à s’installer en ville et ce dans le monde entier. Cet espace pensé historiquement contre la nature, et donc contre les animaux, n’offre pourtant pas le meilleur des milieux de vie. Cependant, faute de pouvoir régler le problème écologique en un claquement de doigts, la ville offre à ces espèces liminaires ressources et abris de substitution, d’où leur nombre croissant.

Ce projet est né de la volonté d’amener le design pour d’autres usagers et espèces que l’humain. Créer, questionner et répondre à des problématiques, des besoins liés aux animaux. Comment les protéger et rendre meilleur leur quotidien ?

Comment, en tant que designeuse, je peux agir pour favoriser l’intégration des animaux à la ville ? À partir de cette problématique, le projet prend la forme d’habitats aménagés sur les toits, prenant en considération les besoins et les habitudes des espèces locales de la ville de Reims. Choix de végétation, circulation, étude de la chaîne alimentaire et abris composent les différents milieux créés pour offrir plus de place et de ressources aux animaux de la ville.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Lucile Van Overbeke

Tresser sur le territoire

Comment intervenir dans l’espace pour créer de nouveaux rapports entre les humains, entre l’humain et son environnement, et entre l’humain et son temps ? Je choisis de contextualiser mon  travail dans la ville d’Amiens. Construite sur l’eau, Amiens se dessine entre ville et nature autour des hortillonnages (îlots maraîchers). L’une des techniques de retenue de la terre de ces îlots était le fascinage, un procédé de tressage du saule vivant. Pendant longtemps voué à l’abandon, le site est aujourd’hui entretenu dans une volonté de préservation et de valorisation.

Le projet est une proposition de plusieurs implantations dans la ville aux abords des hortillonnages. Les sites choisis sont des espaces de passage à la lisière entre la ville et la nature. Je transpose  l’utilisation de cette matière naturelle et cette technique qu’est le fascinage pour la fabrication d’installations : points de vue, assises et scénette.

Ainsi, le projet fait sens à différents niveaux :

  • Environnemental : il donne à voir et sensibilise à un matériau naturel productible dans la région en réinventant ses formes d’utilisation ;
  • Culturel et historique : visibles par tous, les installations servent d’outils de médiation pour valoriser l’histoire des hortillonnages et ses techniques ;
  • Spatial : il crée de nouveaux temps de pause dans la ville et permet de vivre et voir autrement des espaces habituellement traversés ;
  • Sociétal : le projet est voué à être réalisé de manière collective et à évoluer entre les mains des participants.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Lucie Allard

Urbanivore

Concerné par les enjeux environnementaux inhérents au secteur du bâtiment, Urbanivore est un projet qui a pour but de développer des processus de réutilisation des déchets produits lors des différents étapes du cycle de vie des bâtiments : construction, démolition, rénovation  ou réhabilitation. Ce projet est né d’un travail de recherches sur les matériaux, les déchets, leurs modes de traitements et les impacts qui en  découlent. En effet, aujourd’hui, le secteur du bâtiment est le plus gros producteur de déchets dans notre pays. Ces derniers sont traités par  différents processus : recyclage, enfouissement et incinération. Ces opérations sont polluantes, nécessitent parfois des ressources naturelles et dévalorisent la matière des déchets.

La réutilisation est un procédé par lequel des matières ou produits devenus des déchets peuvent être utilisés de nouveau. Elle présente de  nombreux avantages et enjeux écologiques, économiques et sociaux. Les déchets sont alors réutilisés dans un nouveau cycle de construction.  Par exemple, utiliser des huisseries de fenêtres en bois et des morceaux de carrelage pour revêtir les sols, ou encore des bribes de briques  alvéolaires, de la terre et des végétaux pour construire un mur alvéolaire.

Ces procédés s’adressent aux particuliers comme aux professionnels du bâtiment, et s’adaptent aux chantiers et aux gisements de déchets. Ils  permettent de lutter contre la raréfaction des ressources en optimisant les matériaux, issus de la démolition, déjà à notre disposition.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Lisa Faure

Terres singulières

La terre est une matière première universelle puisqu’elle est présente dans le monde entier. Et pourtant, elle est particulière : son aspect, ses  propriétés, son histoire et son utilisation seront différents pour chaque localité. Elle est singulière. Elle reflète également l’identité culturelle  d’un village ou d’une région, que ce soit la fabrication des bâtis ou des savoir-faire artisanaux propres à son exploitation.

J’ai travaillé sur la géologie de la Montagne de Reims qui possède un riche passé historique : la région était engloutie par la mer et a connu plusieurs climats qui ont créé différentes couches de terres variées (la craie, le beurge, la lignite, la meulière, etc.). Documentations,  photographies in situ, travail éditorial puis dessins d’interprétations m’ont menés à l’imagination d’une scénographie narrative, nous faisant  voyager dans les différentes terres de la région, à travers une mise en oeuvre plastique racontant les caractéristiques de chaque terre. Ce  principe de scénographie pourrait être adapté à chaque territoire pour permettre de créer une connexion entre les habitants et leur région.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Juliette Genaud

Sans titre

Sans titre résulte d’une recherche menée sur la manière de dessiner directement avec de la matière, pensée en tant que support et technique.  La matière s’est imposée dès l’origine de ce projet car cela permet une expression totalement libre, sans aucune contrainte.

Par ces recherches, j’utilise les capacités et les qualités de ces différents matériaux afin de rendre lisibles mes objets. Il s’agit de les rendre  significatifs, de chercher à travailler des formes dont les particularités s’expriment à travers ces objets.

La matière n’est pas seulement la base du projet : elle devient le sujet.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Julie Garcia

Broder les nouveaux chemins du design

Admiratrice depuis de nombreuses années du travail de la main, j’ai une sensibilité marquée pour le textile. L’écriture de mon mémoire a été l’occasion de mener une recherche dans un champ de  l’artisanat qui me passionne depuis l’enfance : la broderie. Dans son utilisation traditionnelle, elle s’ajoute sur un textile de manière localisée et ponctuelle pour orner et décorer. Mon objectif est  d’expérimenter et d’observer ce savoir-faire à des échelles telles que l’objet, l’espace et le corps pour lui découvrir de nouvelles applications et qualités techniques.

De nombreuses directions et possibilités ont émergé. Une première recherche à l’échelle de l’objet sur des lignes de points de broderie qui m’emmène vers la réalisation de charnières et  d’assemblages raffinés et esthétiques. La suite de mon travail s’est orientée vers de la broderie à l’aide de l’imprimante 3D, une technique de fabrication dite additive qui procède par ajout de  matière.

De cette recherche est née une banque d’expérimentations, une diversité de points a été imprimée sur différents textiles. Cette recherche esthétique a permis de développer plusieurs pistes telles  que la haute visibilité, le raccommodage, les systèmes de fermeture et la réalisation de poche. Chaque phase d’expérimentation était un défi tant du point de vue technique que dans l’esthétique,  dans les applications et dans les utilisations.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Jonas Odetto

Le dessin comme guide

Le dessin en 3 chapitres.

Ce projet est pour moi l’occasion de raconter une histoire : celle de la construction d’un dessin, d’une écriture. Pour cela, j’ai dû créer des outils à dessiner qui soient capables de me guider tout au  long de mon processus de création.

Les 3 chapitres de ce projet sont les suivants :

  • Chapitre 1 : les outils à dessin
  • Chapitre 2 : le dessin en tant que composition
  • Chapitre 3 : l’interprétation en volume du dessin

DNSEP Design objet & espace 2021 : Chloé Leroy

Concert de poche

Concert de poche est un projet de réflexion sur le format des concerts dans le monde urbain. Je l’ai pensé dans la continuité de mon mémoire que j’ai écrit sur le parallèle entre les free-party et les  fêtes techno institutionnalisées. Ce projet repense les concerts dans le monde urbain, tant au niveau de leur format que de leur accessibilité. Proposer des concerts de plus petite envergure permet  de découvrir des artistes qui ne jouent pas spécialement dans de grandes salles de concert, ainsi que de créer davantage de liens sociaux.

Je présente ici une structure évolutive permettant d’accueillir musiciens et spectateurs. Grâce à son assemblage technique, elle peut se déployer à différents diamètres allant de 2 à 8 mètres,  s’installe sans techniciens et se replie en son centre, permettant un transport plus facile. Le motif créé par l’assemblage interpelle, signale et dessine l’événement dans l’espace. La toiture pliable  permet, en cas d’intempéries, de maintenir l’événement organisé.

Toutes ces caractéristiques techniques ont été inspirées des différentes observations que j’ai pu mener dans les free-party, fêtes spontanées, installées avec une rapidité impressionnante grâce à un matériel adapté.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Alix Lalucaa

Sensorium

Ce travail plastique a pour point de départ une réflexion sur nos relations sensibles avec notre environnement. Comment assimilons-nous ces expériences et de quelle manière nous influencent-elles au quotidien ? En tant que designer, ces rencontres sont-elles des sources d’inspiration ?

Mes inspirations découlent d’observations quotidiennes. Je choisis de les exprimer dans un premier temps par l’intermédiaire du dessin. À partir d’expériences et de souvenirs vécus, je précise les effets, les sensations, les impressions qui m’ont interpellés et qui sont sources de réflexion. Instinctivement, je me suis orientée vers une escapade en pleine nature dont les déambulations  permettent, l’espace d’un sentier, de se tenir à distance d’un environnement urbain écrasant.

Le fondement du projet s’appuie donc sur une recherche personnelle et onirique, une tentative de transformation de ces ressentis en projets, via différentes techniques et médiums. Ces  impressions et ressentis prennent corps dans l’espace par l’intermédiaire de différents dispositifs en travaillant la matérialité, l’échelle, le rythme ou les gammes chromatiques afin d’exprimer au  mieux chacun d’entre eux.

J’imagine finalement Sensorium comme un espace dans lequel différents dispositifs artistiques deviennent autonomes et décrivent une ambiance. Il s’agit donc de prendre le temps de déambuler,  et ainsi, chacun est invité à vivre sa propre expérience.

DNSEP Design objet & espace 2021 : Corentin Loubet

Objet curieux

Les progrès de l’intelligence artificielle font entrer dans la vie quotidienne de nombreux objets dits intelligents. Ces derniers nécessitent de récolter des données pour apprendre et s’adapter.  Partant du constat que ces données sont généralement collectées de façon implicite, je me suis interrogé sur l’idée d’un objet témoignant d’une curiosité à l’égard de l’utilisateur.

Je tente ainsi d’adapter ma pratique du design : tel un character designer, il s’agit de concevoir non seulement l’enveloppe mais également le comportement de l’objet en adéquation avec son fonctionnement.

La première phase de ce projet vise à définir la curiosité en termes de comportement. Pour cela, j’ai demandé à des participants de mimer les différents mouvements qui permettraient à une forme simple d’exprimer de la curiosité. Par la suite, j’ai conçu plusieurs structures motorisées pour tester physiquement les comportements évoqués dans la première expérience. Enfin, j’ai réalisé un film mettant en scène la cohabitation fictive entre un humain et un objet curieux dédié à l’optimisation du confort domestique. Cette recherche a vocation à concevoir des outils et des méthodes adaptées à ce nouveau paradigme du design d’interaction, mais aussi à sensibiliser quant aux dérives potentielles d’une collecte de données non-consentie.

Exposition « De mer et d’eau Dulse » du 1er octobre 2021 au 29 janvier 2022

Les étudiantes du master Design & culinaire exposent leurs projets sur les algues au MAIF Social Club du 1er octobre 2021 au 29 janvier 2022.  

 

DE MER ET D’EAU DULSE

Cette exposition présente les réflexions prospectives et poétiques des étudiantes du master Design et culinaire de Reims autour des algues. Les projets exposés proposent une redécouverte de ce que la mer peut offrir. Ils invitent tour à tour à comprendre des processus de transformation, redécouvrir des traditions, se laisser guider dans une promenade informative et gustative, partager une expérience esthétique et sensorielle, goûter et comprendre le pouvoir nutritif et guérisseur des algues.

Sont exposées Emma Vergne, Chloé Chevron, Agathe Gerbaud, Bérengère Brault et Estelle Sage, accompagnées par Germain Bourré et Julie Rothhahn, coordinateur.rice.s du master, et Georges Ribeiro, chef cuisinier.

 

KOMBO WAKAMÉ

Autour de l’exposition, des ateliers créatifs et de dégustation auront lieu, dans le cadre du temps fort « Kombo wakamé » les vendredi 26 et samedi 27 novembre. 

Pendant deux jours, les étudiantes du master Design & culinaire vous feront découvrir les bienfaits des algues, leurs multiples possibilités gustatives, ou encore l’imaginaire qu’elles évoquent dans le cadre d’ateliers pour petit.e.s et grand.e.s.

Venez déguster, cuisiner, manipuler, fabriquer et imaginer dans une ambiance aquatique ! 

 

Ces événements s’inscrivent dans le cadre de l’exposition du MAIF Social Club Matières à mijoter sur l’autonomie alimentaire au niveau individuel et collectif. 

 

Téléchargez le programme de l’exposition « Matières à composer » en cliquant ici

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Charlotte Tanguy

Marka

De nos jours, nous utilisons majoritairement les applications d’itinéraire pour nous guider lors de nos déplacements. Celles-ci ont transformé notre rapport au monde : tout nous est cartographié avant même d’être parcouru et nous sommes tellement captivés par cet espace numérique que nous en oublions d’observer notre environnement. Cette attention portée sur l’écran pourrait aboutir à une rupture avec notre monde tangible. Comment renouer avec ce monde par la déambulation, tout en en conservant une trace et en activant le processus de mémorisation ?

J’ai souhaité proposer une application alternative à nos habitudes face à l’écran afin de prendre le temps d’observer notre monde. Marka, ce compagnon de marche nous accompagne pendant nos balades et met à profit notre éveil sensoriel pour capter différents éléments rencontrés via le son, la photographie, les notes et les croquis. Puis, il permet d’en garder une trace et de fixer nos souvenirs grâce à cette observation attentive.

J’ai cherché tout au long de mon projet à renouer avec notre monde tangible, qui passe par l’implication de notre corps dans l’espace. L’expérience vécue peut ainsi être proposée à d’autres marcheurs pour être perpétuée.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Cécile Lenrouilly

Écriture alternative

L’écriture manuscrite est apprise à tous, dès le plus jeune âge, car c’est une compétence essentielle à acquérir pour le reste de l’apprentissage. Cependant, elle se limite à un mode de retranscription mécanique où l’expressivité se restreint à l’association des mots. Mais alors comment un enfant qui débute son apprentissage peut-il éprouver du plaisir en écrivant ? Comment donner aux enfants l’envie d’écrire et l’amour des lettres ?

Ce projet tente de répondre à ces questions en proposant deux objets qui permettent de jouer avec les lettres et d’offrir une nouvelle vision de l’écriture et de son tracé, tout en s’intégrant dans l’univers scolaire. Le premier est un jeu d’assemblage de formes qui explore la typographie modulaire et permet de comprendre comment nous formons les lettres. Le second reprend le principe d’une technique de calligraphie chinoise appelée « Dishui ». Cela permet de tracer sur le sol avec de l’eau et offre aux enfants un outil d’écriture très accessible, même pour les plus jeunes.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Aymeric Drogon

Sample

Ce projet est un travail d’extraction, d’échantillonnage, de classification et d’archivage des caractères typographiques présents sur les flyers de rave party des années 90.

Ces échantillons deviennent une typographie qui, comme un collage ou plutôt un bricolage, forme une compilation de formes non-exhaustives liées à un domaine culturel.

Ce travail de recherche porte sur l’utilisation de la typographie au sein de la culture rave. Il se situe entre l’hommage culturel et un questionnement sur les formes typographiques actuelles dans le design graphique. Sample se compose de 500 glyphes distincts et de différentes variantes pour chaque lettre, allant de 2 à 31 alternates sélectionnées de manière aléatoire. La typographie et les objets produits donnent à voir et questionnent le contexte de réappropriation de formes relatif à cette culture et à son époque.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Manon Rouyer

Re.play Magazine

La mode a deux visages : le premier est celui qui montre toute sa beauté, son luxe mais aussi sa frivolité. C’est ainsi qu’elle incarne une grande puissance économique. Alors que le second, sans doute plus méconnu, est celui d’une industrie qui utilise son image pour montrer son engagement dans les grands enjeux du monde actuel. En ce sens, la mode veut être un vecteur d’évolution de la société.

Re.play est une revue thématique née d’une réelle envie de donner à voir la mode avec des objectifs économiques, sociaux et même parfois politiques. Elle ne parlera pas des dernières tendances de la saison, ni des fashion weeks ou du dernier it-bag à la mode. Elle dévoilera plutôt une mode qui évolue avec son temps, qui aborde des faits sociétaux et qui s’engage. La direction éditoriale de Re.play est fondée sur la réédition de textes et d’images d’auteurs, de journalistes, d’écrivains, d’artistes et de créateurs, français ou étrangers, passés ou contemporains.

L’Homme est souvent spectateur de son environnement. Il tente, à son échelle, de réagir face aux grands événements mondiaux de cette incroyable année 2020. Re.play a pour vocation de rassembler les points de vue contradictoires afin d’apporter de nouveaux esprits critiques face aux grands défis du monde.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Margot Pietri

Behind Libero

Ce projet s’intéresse aux livres d’artistes et à leur compréhension par le public. Celui-ci peut parfois ressentir l’envie d’en savoir plus sur leur processus de création ou encore sur les intentions des artistes. Il est donc question de donner à voir autrement ce type de livres, en montrant tout le hors-champ qui a permis sa création pour en permettre une meilleure compréhension.

Le cas d’étude de ce projet est Libero, un livre de l’artiste Petra Stavast en collaboration avec le graphiste Hans Gremmen. Libero ne contenant que très peu de texte, le risque qu’il ne soit qu’en partie compris par le lecteur est élevé.

Pour proposer une meilleure compréhension de cette œuvre, il a fallu l’étudier, la décortiquer jusqu’à l’épuiser. Ce long processus a mené à trois éditions : la première se concentre sur sa mise en page. Elle présente les différents tests de couverture et de livret. La deuxième édition rapporte l’ensemble du contenu à disposition de l’artiste et du graphiste pour la création de Libero. Cette vue d’ensemble permet de se faire une idée plus précise du contexte du livre. Enfin, la dernière édition consiste en une annexe qui explicite le projet.

En somme, les trois éditions abordent toute l’histoire de ce livre d’artiste, en partant des éléments théoriques aux éléments factuels, des grands axes aux anecdotes, et cela dans le but de le rendre plus transparent et compréhensible aux yeux de tous.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Iuliia Lukina

Webjar

À travers ce projet, j’ai constaté que le web ressemble à un espace de vente dans lequel l’utilisateur ne peut que consommer et a peu de possibilité de collaboration et de recherche, comme prévu initialement. Comment permettre une meilleure pratique de lecture et de recherche sur le web ?

Pour répondre à cette question, j’ai décidé de réaliser un site web qui met en exergue les valeurs d’origine du web. Il est donc composé de quatre parties représentant chacune un concept :

  • Naviguer dans un web sans publicité ni habillage, afin de se concentrer sur le corps de la page web ;
  • Collectionner les extraits intéressants sur le web – espace hétérogène – pour créer un document homogène ;
  • Partager des parcours aux autres utilisateurs pour augmenter la qualité des sources sur le web ;
  • Lire et utiliser les parcours des autres utilisateurs grâce à une galerie de parcours. Celle-ci permet de s’appuyer sur des contenus préexistants et évite de mener des recherches qui ont déjà été faites par d’autres utilisateurs.

Ainsi, j’ai crée un outil collaboratif au sein duquel le confort des utilisateurs est une priorité pour atteindre une simplicité de navigation et de recherche.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design & Culinaire 2020 : Jeonghee Yoo

Commensalité(s)

L’essentiel de mon travail part de la notion de commensalité qui désigne à la fois un statut social : le compagnon de repas, et une situation : le fait de partager un repas.

J’ai pensé ce projet à partir de mon vécu personnel. Du changement culturel entre la Corée du Sud – mon pays d’origine – et la France, j’ai ressenti beaucoup de solitude, surtout au cours des repas. Pour soulager cette nostalgie, je me préparais des plats coréens en France. Mais cette solitude m’a permis de réfléchir aux normes sociales de la Corée du Sud au moment des repas, ainsi qu’à l’idée même du partage, du commun. J’appréciais de plus en plus mes repas introspectifs et il s’est développé en moi un besoin de partager ce plaisir, ainsi que de créer une sociabilité autre que celle que j’ai connue en Corée du Sud.

Au début, j’imaginais que ce partage ne se créait qu’au sein d’un repas entre le plat, les convives et moi. Mais au cours de mes recherches poussées dans l’histoire de certains repas sud-coréens, je me suis rendu compte que des relations pouvaient également se tisser entre le consommateur et le produit alimentaire lui-même. J’avais donc envie d’étendre l’expérience du partage de repas vers un partage d’un produit, de sa fabrication et de son processus. Et de là, voir quelles autres relations peuvent être créées entre les différentes cultures.

 

Photographe : Anne Lemaître

 

DNSEP Design & Culinaire 2020 : Perrine Bettin

Cueillir, un projet global pour la vallée de Chamonix-Mont-Blanc

Ce projet questionne la relation entre l’être humain et l’environnement au travers des enjeux de la cueillette sauvage.

UN LIEU – Le labo-conserverie de Chamonix est un espace d’accueil, de transmission et de sensibilisation qui offre aux locaux, aux visiteurs curieux et aux apprentis cueilleurs diverses expériences et approches de la cueillette sauvage. 

TROIS SORTIES – Chaque type de sortie est accompagné et rythmé par des dégustations qui permettent à la fois de mieux comprendre l’impact de chaque thème sur la cueillette et de se plonger intimement dans son fonctionnement.
• L’altitude définit l’étagement de la végétation et permet d’appréhender les différents écosystèmes et l’adaptation des espèces. Quatre dégustations : étage montagnard, étage subalpin, étage alpin et étage nival.
• La faune joue un rôle essentiel dans la régénération. Trois dégustations : la pédofaune (faune des sols), la zoochorie (disséminateurs) et la zoogamie (pollinisateurs).
• Les saisons ont un impact important sur les rythmes de cueillette. Deux dégustations : « cycle saisonnier rythmé par le climat », et « extinction, renaissance : changement d’aspect ».

UNE BALISE – Cet objet permet de soutenir le discours des guides cueilleurs lors des sorties. Il retranscrit l’évolution du regard d’un cueilleur dans l’environnement, dans le but d’une approche raisonnée et écologique. Trois étapes de lecture avant de cueillir : analyse de l’écosystème, de l’habitat puis de l’espèce.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Wanda Buf

Chose

Certains objets ont ce « truc » que nous ne saurions décrire, mais que nous ressentons si profondément. Ce sont des objets que nous gardons pour diverses raisons, parfois inconnues ou liées à un fragment de notre histoire. Nous pouvons en hériter, les trouver, les acquérir ou encore les fabriquer. Ces « objets-mémoire », fétiches de notre quotidien, sont au cœur de ma démarche de design. De la réflexion anthropologique à la création de dispositifs de monstration, comment générer des agencements polymorphes et flexibles à toute typologie d’objets ?

Ligaturer, suspendre, dévoiler, dissimuler, pincer… À partir d’un vocabulaire de forme, de matière, de couleur, diriger le regard, susciter le désir et confronter des matières, des pleins et des vides. Mettre en lumière ce qui rend un objet puissant.

Sont nées de mes recherches des structures personnifiées, totems aux noms de « Chose A » et « Chose C ». Elles sont issues d’outils et de matériaux précontraints récupérés à l’atelier, mes « moyens du bord », soustraits à leur scénario d’usage, contraints à des rapprochements, des compromis inédits. Ces choses « parlent » et racontent par les choix opérés, par les outils et les techniques empruntées, une part d’intime insufflée dans la réalisation et qui résonne comme une « chose secrète ».

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Tianyi Zhou

Céramiques lisibles

Aujourd’hui, nous nous intéressons de plus en plus à la pratique artisanale, dont la céramique. Il est évident que voir son travail devenir un objet concret donne une certaine satisfaction, que nous pouvons mettre en contraste avec la plupart des métiers de nos jours. Cela dit, un savoir-faire ancestral comme celui de la céramique se situe souvent à un niveau d’expertise inaccessible. Comment rendre cette pratique plus abordable et plus objective ?

Ce projet établit un protocole pour travailler la céramique, qui se situe entre la fabrication entièrement manuelle et industrielle. À l’aide des outils comme la boudineuse, les emporte-pièces, les douilles et les moules, la mise en forme de la terre solide ou liquide devient presque enfantine. La main joue alors un rôle précieux : elle profite de la sensation du toucher avec les différentes textures de terre et vit pleinement une expérience de création.

Ce protocole forme des pièces en céramique dont le processus de fabrication est lisible. Sans ajouter ni enlever de la matière, le décor fait partie intégrante de la forme et raconte l’histoire de la pièce en reliant la forme à la fonction. Ceci permet aux utilisateurs de comprendre ce qu’ils ont entre les mains. L’usager n’est donc plus un simple consommateur mais un lecteur de la céramique.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Roman Jaffrézou

Vases en mutation

Ce projet est une recherche autour de l’évolution formelle d’objets existants, passés et oubliés. À partir d’une collection d’objets récupérés grâce à des applications de dons d’objets entre particuliers, des Emmaüs et Secours populaires, je me questionne sur la manière de produire une série d’objets qui accouchent de ces formes abandonnées.

Suite à des expérimentations autour du moulage de ces objets en latex, je me sers de la souplesse de ces moules pour intervenir sur l’enveloppe des objets de base. Nous assistons dans un premier temps à une recherche de déformation traduite par des tirages en plâtre, issus de ces moules en latex souples et déformés à l’aide d’un outil particulier, d’une machine. Ainsi, la forme de ces objets oubliés évolue, s’étire et s’étend au sein d’une série. Ensuite, une seconde phase de moulage de ces nouveaux tirages s’établit, en plâtre cette fois-ci. De cette manière, je peux à nouveau rendre ces nouvelles formes creuses et elles redeviennent des objets. Nous découvrons alors à une série de vases en céramique dont la forme est entièrement dirigée par un processus technique et artisanal. Il est intéressant d’imaginer qu’il s’agit de la descendance de ces objets oubliés, de leur évolution naturelle.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Marion Le Lann

Îlot

Aujourd’hui, la maison est pensée par compartiments où chaque pièce a sa fonction et chaque objet sa place. Cette organisation immobilise autant notre corps que notre esprit. L’adulte en vient même à perdre l’expérience de l’espace, parfois jusqu’à réprimander l’enfant qui voudrait s’asseoir sur la table ou manger par terre.

Ce projet est une réflexion sur la place que nous donnons ou non à la notion de liberté chez soi. Notre confort moderne occidental nous enferme dans une manière de disposer de notre corps dans l’espace, alors que le corps est capable de se mettre dans un nombre incalculable de positions. Il faudrait donc nous rendre capables d’oublier nos prédispositions à nous positionner toujours de la même manière et de laisser notre intuition guider notre corps pour trouver une position confortable sans avoir peur de souvent bouger. Cela fait travailler la motricité, la perception de soi et de ce qui nous entoure, ainsi que l’ouverture d’esprit.

Ces changements sur la perception corporelle et spatiale entraîneraient des modifications dans la manière de vivre avec l’autre et de voir son habitat. Tout cela crée un rapport dynamique entre le corps et l’espace chez soi, pour voir la pratique de son environnement domestique comme facteur de bien être, d’expression de soi et de liberté.

 

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Laure Philippe

Les mains à la pâte

Alors que nous sommes à l’ère du numérique, nous assistons à un retour à l’artisanat qui s’accompagne d’une tendance actuelle : la craftérisation des produits de grande consommation.

Je ne souhaitais pas faire de mon travail un éloge nostalgique de nos savoir-faire ancestraux. Je préférais plutôt faire ressortir la sensibilité qui surgit de nos mains en mettant en exergue des nouveaux types d’artisanat en adéquation avec notre futur et qui sortent de leur aspect trop élitiste et destiné à un « petit nombre d’amateurs avertis ».

La première phase de ce projet a été une démarche expérimentale sur la matière à partir de l’alliance de deux matériaux : la terre crue et le papier recyclé. Mon choix a été orienté par leur aspect écologique et économique, mais aussi par leur souplesse technique. Cette combinaison de matières rappelle les techniques de construction utilisées depuis le néolithique, tel que le torchis.

L’objectif était donc de ramener cette matière à l’intérieur de l’espace domestique pour mettre à profit ses qualités thermiques et phoniques, tout en proposant des fonctionnalités propres à celui-ci (rangements, intégration de lumière, cimaises etc.). L’enjeu de ce projet reposait également sur la recherche d’un processus de fabrication simple, qui n’a pas besoin de l’expertise de l’artisan mais qui ne peut se faire sans la main de l’Homme.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Laura Huang

Phonurgia Nova, une nouvelle énergie sonore

En tant que designers, nous travaillons avec nos yeux et nos mains. Mais qu’en est-il de nos oreilles ? Aujourd’hui, soit l’écoute est individualisée et isolée par le port d’écouteurs ou de casque, soit le son est émis par un support audio qui fait subir à tous le son diffusé. Existerait-il une zone intermédiaire à explorer ? Comment redéfinir des zones d’écoute dans un plateau libre ?

Mon projet se construit par un processus itératif d’expérimentations qui consistent à observer la manière dont le son est transformé, reflété et absorbé par différents éléments. Par leur propriété réfléchissante, les ondes sonores peuvent être dirigées vers un point spécifique, tel un projecteur sonore. Ce dispositif permet de délimiter une zone qui amène un confort d‘écoute, sans fermer l’espace ni couper l’usager de son environnement. À l’intérieur de cette zone, la musique peut être appréciée à son maximum, mais quelques pas dehors et le son s’estompe peu à peu.

L’installation Phonurgia Nova réagit et amplifie les sons qui nous entourent. Installée dans des espaces naturels tels que le Jardin de la Patte d’Oie, elle permet d’entendre tantôt le vent qui souffle, l’eau qui ruisselle ou les oiseaux qui chantent. Sorte de miroir acoustique, il s’agit d’un monolithe sans électronique qui fonctionne de manière autonome. Tentant de redéfinir l’écoute dans un plateau libre, Phonurgia Nova questionne la place de l’objet d’écoute, ce qui est écouté et celui qui écoute.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Bertrand Lacoste

ATS v21

La conception aéronautique peut-elle être accessible au design ? Ce projet présente trois aéronefs qui explicitent une façon de concevoir des systèmes complexes en plaçant le design dès la phase de préconception.

Les structures des trois avions sont dessinées par un algorithme dont les paramètres font office d’interface de travail entre les ingénieurs et les designers. Ainsi, le designer peut imaginer un avion, penser son usage et dessiner sa structure interne, et a posteriori les ingénieurs peuvent ajuster les paramètres, redimensionner les ailes et affiner les matériaux sans rendre obsolètes les choix du designer.

L’ATS est un drone de transport de fret permettant de transporter 10 kg à 150 km/h dans un rayon de 1000 km. Il est conçu selon des principes open source pour être fabriqué avec des matériaux simples, usinés par des machines familières des Fab Labs.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Antoine Grichois

Habitats transitoires

Ce projet propose de se saisir des temps de vacance de certains bâtiments dans les villes pour les réinvestir sous forme de logements de secours. Ainsi, l’objectif est d’accueillir sur de courtes durées des personnes en attente d’une solution face à un problème de logement. À cela s’ajoute aussi la volonté d’offrir au milieu associatif un outil lui permettant de déployer un lieu d’accueil quand ceux-ci font défaut.

Cette recherche s’articule à travers un travail de dessins et de maquettes qui engage une réflexion autour des questions de la vie quotidienne, des matériaux utilisés, de l’agencement des lieux et de leur mobilier.

De cette investigation découle une proposition basée sur un concept de parois en bois permettant d’accueillir divers éléments architecturaux, ainsi que du mobilier à accrocher. Ces parois ont été conçues dans le but de proposer un lieu capable de s’adapter et de se reconfigurer, tout en offrant le plus de confort possible à la personne accueillie.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Objet & Espace 2020 : Aline Riehl

Travailler, un dépaysement par les sens

Suite à mon mémoire, je me suis questionnée sur l’influence que peut avoir un lieu sur notre travail. Sur quels éléments puis-je jouer pour nous mettre dans l’état d’esprit le plus propice à travailler ?

Mes investigations m’ont guidé vers un « ailleurs » et un « autrement » loin de nos espaces de travail normés, pour aller dans la nature où je souhaitais induire un certain niveau de dépaysement par nos sens – la vue, l’ouïe, l’odorat et le toucher. Je voulais interroger notre rapport à un lieu de travail, lequel nous emmènerait ailleurs par les sensations qu’il nous procure.

J’ai concentré mes recherches sur la création de dispositifs qui favorisent la captation de toutes sortes de sensations en lien avec les lieux que j’ai choisis, toujours dans une optique de bien-être tant physique que mental. Ces expérimentations ont abouti à une installation sensible qui se rapproche davantage d’un lieu de ressourcement pouvant stimuler la créativité, plutôt que d’un lieu de travail bien équipé avec Wi-Fi et électricité. L’environnement devient alors un élément déclencheur de sensations et de sentiments, renforcés par les dispositifs créés.

Que se passe-t-il lorsque nous sortons de nos environnements quotidiens, entièrement axés sur l’efficacité, la rentabilité et surtout l’utile, pour nous retrouver dans un environnement basé sur l’émotion ? Quel est l’impact de ce dépaysement sur notre travail, et en particulier sur nous ?

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Design Graphique & Numérique 2020 : Johan Héloïse

Des héros sans capes « Do you love this game »

Ce projet a pour objectif de proposer une histoire et une expérience sur l’évolution de ma vision de la NBA (ligue de basket-ball américaine). Je l’ai alors pensé en trois phases distinctes, matérialisées par trois espaces différents. J’ai commencé par celle de l’enfance, mêlant souvenirs, fascination et rêve. Puis, dans une deuxième phase, je recontextualise le fonctionnement de cette ligue mythique. Et, enfin, je termine par un dernier espace immersif qui offre la vision du designer sur ces mêmes images et explicite la manière dont mes choix graphiques impactent le message que je veux transmettre.

L’intention est de recréer graphiquement un contexte de finales NBA à travers ces objets, tout en générant une surprise qui déclenche un nouveau regard. Surprise intervenant en exploitant le potentiel graphique de cette NBA nostalgique, pour en livrer un message totalement différent. Ces objets sont conçus dans le but de correspondre à une grande installation où le match qui est joué est celui contre le racisme. J’ai décidé à travers ce projet de bousculer les rôles du sport et de la NBA. Il y a une véritable dimension sociale et raciale tout au long de ce travail qui remet en question la place des athlètes (pour la plus part afro-américains) et des principaux dirigeants (majoritairement blancs). Raisonnement que j’élargis même à la société américaine en général.

 

Photographe : Anne Lemaître

DNSEP Art 2020 : Adriann Béghin

Dude put your hands in the ground

Adriann Béghin tente de faire corps avec ses œuvres. Elle suggère des allégories de corps meurtris tout en évoquant une profonde libération. Il y a une dimension politique derrière sa pratique de la sculpture qui s’inscrit dans une posture éco-féministe. Elle cherche à entretenir un dialogue à égalité avec l’argile. De cette relation naît une fusion, une intrication entre humain et environnement, visible au sein même de ces sculptures ambigües.

DNSEP Art 2020 : Adrien Tinchi

La pratique d’Adrien Tinchi est orientée vers la perception de différentes formes de durée. Les recherches phénoménologiques liés à « l’événement » l’amène à questionner un panel de mesures temporelles en les transposant de manière discrète. Les interventions d’Adrien permettent de prendre conscience du silence, de l’absence, du banal en questionnant notamment la médiation liée aux œuvres par une série de « storytelling » recontextualisant ses recherches et mettant parfois en lumière certains projets jusqu’à présent inexistants. 

DNSEP Art 2020 : Valentin Tyteca

Les travaux de Valentin Tyteca sont des incertitudes. Il interroge les statuts qui lui sont conférés, ainsi que son oeuvre pour mieux les déstabiliser, les détrôner et surtout en rire. Il interroge ce que l’apparence dit de soi et établit une connexion directe entre art, appartenance communautaire et théâtre. Les installations deviennent en ce lieu des éléments de décor. Non plus prises seulement pour elles-mêmes, elles deviennent une part de l’architecture.

Texte : Cécile Renoult

DNSEP Art 2020 : Chloé Charrois

Il y a dans nos maisons une poésie qui naît à la limite du langage : nos possessions et nos trésors nous racontent, sans avoir à prononcer un seul mot. Goffman dit que chez nous on se cache et on se montre. Je crois aussi qu’on cache que l’on se montre et que l’on montre que l’on se cache. Ici, les objets et les dessins abritent effectivement une narration secrète.

Un personnage, que j’appelle la Campeuse, me sert de porte d’entrée, de port d’attache pour naviguer dans des cultures vernaculaires et les rendre intimes, hantées de traumatismes ordinaires.
Vous êtes dans son espace, où les alcôves sont devenues des gîtes à la rêverie. C’est un espace où elle a pu se blottir et rêver de temps et de lieux différents.

Dans l’isolement le temps s’allonge, s’épaissit. La Campeuse collectionne, dessine, assemble, donne
patiemment vie à son espace. Ça rappelle les dessins de la jeunesse, les images copiées presque pieusement. Les heures passées à faire transforment les images et les objets en amis imaginaires, en compagnons de solitude.

La Campeuse n’a d’accroche nulle part. Elle navigue dans un monde mineur auquel elle voudrait appartenir et dont elle rejoue librement les codes. Elle fait tout dans la solitude, mais c’est une solitude
qui désire le monde. Plutôt que de faire partie des foyers, collectifs ou intimes, elle les imite comme
les enfants qui reproduisent les rituels des grands.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Marine Tiberi

Le bijou est un objet à la symbolique complexe. Un objet plus ou moins discret, qui a tant à dire. C’est plusieurs histoires : celle du créateur et celles des porteurs.

Histoire contée

« Histoire contée » est le développement d’une démarche de création basée sur l’humain le porteur lui-même devenant la base d’une série de bijoux.
Dans un premier temps, un bijou naît directement de la rencontre et d’entretiens menés avec une jeune femme: Sasha. La matière, la dynamique et la forme de l’objet sont liées à son histoire, sa personnalité et bien évidemment à son rapport au corps.
Ce bijou personnalisé sert ensuite de source d’inspiration à une collection dédiée à un public plus large. Ici, c’est la réinterprétation des griffes de sertissage imaginé pour Sasha qui sera à la base d’un jeu de modules faisant circuler chaînes et fils.

La démarche a été répétée avec une autre porteuse: Catherine.
Ici, la pierre d’alun apporte une fragilité aux bijoux, mais aussi un rapport au temps particulier
Cette série de broches a pour particularité d’être ornée de pierres d’alun. Étant éphémères et sensibles aux chocs, les cristaux se modifient en fonction du temps et de la manière dont ils sont portés. Une fois les cristaux disparus le porteur doit partager un temps avec l’objet et lancer un nouveau cycle de cristallisation. Contrairement à la joaillerie, ces pierres arborent des formes encore brutes, mettant ainsi en avant un processus de création formel et naturel long.
Des pierres dont la valeur ne vient pas de leur rareté, mais du rappel du temps passé et partagé qu’il symbolise.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Robin Sanchez

Grâce à la collaboration entre artisan et designer, Faire avec l’osier a pour objectif de mettre en avant les acteurs de la filière osier en France et la culture d’une matière naturelle : l’osiériculture. Mais également de valoriser des savoir-faire liés au tressage de l’osier, la vannerie par l’intermédiaire des artisans-vanniers.

Faire avec l’osier 

Sortir de l’univers du panier c’est expérimenter de nouvelles façons de travailler l’osier pour contribuer à élargir les champs d’applications dans une inscription contemporaine. Il s’agit de valoriser les propriétés de l’osier telles que la souplesse, la rigidité, la légèreté, l’imputrescibilité…
Par une recherche d’efficacité et de simplicité lors de la mise en œuvre, le projet s’articule autour de trois manières de travailler l’osier. Ces systèmes constructifs aboutissant à diverses possibilités de configurations en vue de s’adapter à des espaces intérieurs ou extérieurs suivant leurs spécificités et leurs contextes.
Le banc « Fagot », l’étagère murale « Onde » et le claustra « Filtre » tressent des liens entre l’Homme et son environnement. Repenser les relations entre l’usager, l’artisan et le designer donne alors forme à de nouveaux schémas de production, des manières de faire ancrées au cœur du territoire.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Claire Salembier

A travers le design, ce projet questionne l’invisible et l’imaginaire.

Matière Particulière

Basé sur une réflexion à propos de l’air, en tant qu’élément imperceptible et pourtant fondamental pour survivre, il aborde les enjeux actuels de la pollution atmosphérique aux micro-particules. A travers l’étude de cette forme de pollution, et par l’intermédiaire du dessin, j’ai imaginé un futur où l’air que nous respirons aujourd’hui sans conscience, serait un poison, sec et âcre, un monde poussiéreux et toxique.
De cette dystopie sont nées trois fontaines. La fontaine constitue généralement un lieu de pause, de contemplation, ou de ressourcement. Comment se ressourçerait -on dans un environnement aussi hostile qu’un monde où l’air est à peine respirable ?
La première est une fontaine de sable qui, par un geste absurde, génère une sorte de refuge. La seconde est une fontaine d’air qui permet de profiter de l’air moins pollué en hauteur. La dernière est une fontaine de micro-algues, qui capturent le CO2 et génèrent de l’oxygène.
La fiction met en scène de façon métaphorique la manière dont l’évolution modifie notre environnement. Mais elle traduit également des émotions et des sensations nouvelles qui accompagnent toute modification environnementale. Dans notre société de l’immédiateté, il est difficile de réfléchir sur les conséquences à long terme de nos actes. La fiction permet de rompre avec la défiance et l’incrédulité à l’égard du changement.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Charles Renault

Derrière nos objets domestiques, petits et gros électroménagers, se cache un nombre incroyable de pièces rajoutées, la plupart en vue d'un travail du masquage et d'une esthétique particulière, prévalant sur l'usage. Ces objets, sont, de surcroît, verrouillés et rigidifiés par un système énergétique interne complexe (réseau hydraulique invisible, construction électrique obscure).

Flux Domestiques

Flux Domestiques est une recherche sur la conception d’objets énergétiques à partir des circuits hydrauliques et électriques de nos intérieurs. Proposant d’évaluer à chaque instant de sa création, l’effort technique et technologique que ces réseaux permettent, le projet réinterprète deux objets en partant de leur éclatement. Courant d’eau, une micro turbine à connecter au réseau hydraulique et Courant d’air, un système de rafraîchissement sans apport électrique.

Davantage que des produits finis, ces objets sont des abstractions de l’énergie et de sa production. A une échelle réduite et avec des matériaux bon marché, il est possible de dégager des usages plus raisonnables, pour un biotope énergétique vertueux.

Au contraire des raisonnements actuels en la matière, je propose des solutions qui se combinent et ne cherchent pas une sur-performance. Courant d’eau et Courant d’air, évoluent dans un réseau, un réseau qui doit rester flexible pour laisser des interactions entre les parties, parties qui pourraient s’augmenter de diverses façons, de l’urbain au domestique.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Agathe Pollet

Ce projet a pour point de départ les notions de lâcher-prise, d’expérience augmentée du quotidien, d’usage collectif.

Ilôt domestique

Il s’inscrit dans une approche par la souplesse et la mise en doute de l’existant.
Il s’agissait de concevoir un ensemble d’objets pensé comme une scène prête à accueillir différents scénarios, mettant en scène plusieurs acteurs.
Cet ensemble comprend un élément « sol » et un élément « plafond » qui définit une zone de confort propice aux temps de partage et d’échange.
Le luminaire suspendu produit de l’espace par la surface, par la lumière qu’il diffuse. Il engage une action collective dans la manipulation des éléments qui permettent de gérer sa hauteur, son inclinaison. La forme, le choix des matériaux et le caractère mobile de l’objet empruntent au répertoire du cerf-volant, de la tente, ainsi que du décor de théâtre avec les poids, les cordes et les poulies. L’assise circulaire invite les usagers à s’asseoir près du sol, dans une posture relâchée, détendue.

« La maison comme refuge contre l’hostilité du monde extérieur, nid du groupe, de la famille ou du couple, palais (façon de dire) de la femme, représentation du ventre maternel, la maison est un merveilleux mirage de chaque être vivant. »
Alessandro Mendini

« Les espaces habitables affectés aux moments de sociabilité et d’échanges, de restauration et de repos, parlent d’eux-mêmes de la fonction compensatrice que le confort endosse vis-à-vis du monde extérieur. »
Tomas Maldonado

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Paul Outters

Domestic city

Ce projet est la continuité du mémoire que j’ai entrepris en janvier 2018. Ce mémoire est une étude de la pratique du skate et comment celle-ci entre en résonance avec les problématiques socioculturelles de la vie contemporaine. Il étudie les possibilités pour le designer de tenter d’adopter une approche de sa pratique, plus en phase avec les contraintes contemporaines. En exemple, le mouvement, l’immédiateté et l’expérience vivante. Tous ces critères sont repris et analysés afin de confectionner un nouveau type de mobilier liant l’univers urbain et domestique, à l’espace public.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Manuel Orhant

Par la rencontre des êtres, humains et non-humains, un territoire sensible se construit au jardin-potager de l’Ecole des Jardiniers, où l’on y apprend à expérimenter, à semer et à ménager le vivant.

Action directe en territoire cultivé

En lien étroit avec les habitants-jardiniers, le projet visait à concevoir un système d’irrigation autonome, basé sur la récolte des eaux pluviales. Dans un souci d’économie de moyen, l’adaptation à l’existant est essentielle, ainsi des gouttières souples* se greffent aux serres-tunnels afin de collecter l’eau de pluie et de la stocker en hauteur. Une fois stockée, l’eau peut circuler dans des rigoles en bois brûlé, une technique japonaise (Yakisugi) visant à protéger le bois et le rendre davantage résistant. A partir de plans, jardiniers et visiteurs ont pu réaliser une partie de ce réseau et participer à la construction d’un élément central dans la gestion collective du jardin. Le système d’irrigation est en place au jardin de l’EDJ au 54 rue Pasteur à St-Brice-Courcelles.

* Les prototypes des gouttières souples ont été réalisés par l’entreprise rémoise Caravanex.

DNSEP Design Objet-Espace 2019 : Stéphanie Le Roy

Corbeille est un projet qui tire son contexte d’une histoire familiale, la question étant de travailler une matière présente depuis plusieurs générations dans ma famille et ainsi mettre en valeur le travail de la main.

Corbeille

J’ai pu identifier des liens entre la voiture, le garage, la mise en œuvre de l’acier et les assemblages.
Inspirée par les ciseaux, les anciens tournevis avec leurs boucles et le coupe papier d’Enzo Mari, j’ai commencé à faire des maquettes en papier à partir d’une boucle. Les boucles créent une trame, un motif. Lorsque j’ai commencé à monter en volume la première maquette en acier, à former des boucles, la ressemblance avec les techniques du tressage d’un panier a révélé le lien entre la technique industrielle et la main. Pour guider ma main, et générer plus de régularité dans les boucles, il me fallait un outil. J’ai donc commencé à imaginer des systèmes d’accroches, de clips et toutes sortes d’assemblages nécessitant seulement de petites manipulations, et j’en ai dégagé 3 systèmes. Le premier est un système de fentes où les rubans viendraient se glisser en biais, le second avec une fente et un pli pour verrouiller, et enfin le troisième est un système d’agrafes clips.
Sentir la matière se former sous ses doigts, c’est apprendre d’elle, comprendre ce que l’on peut en faire et c’est ouvrir encore plus son champ de possibilités.

DNSEP Design Graphique 2019 : Caroline Gorius

Dans mon mémoire de fin d'études, je suis partie du fait que nous sommes au cœur de la sixième grande crise de biodiversité connue : l’anthropocène.

(Ré)apprendre l’environnement 

La biodiversité est d’une importance primordiale : elle constitue l’environnement dans lequel nous vivons. Facteur de développement majeur, elle conditionne les cultures des peuples, leurs connaissances et leurs techniques, les savoir-faire artisanaux, manuels, scientifiques…

J’ai travaillé sur des sujets autour de la transmission des plantes. En élaborant un répertoire de formes graphiques tels que : herbiers, dessins, photographies, applications… J’ai ainsi tenté d’énumérer des solutions pour « apprendre la plante ».

À la suite de cet écrit, j’ai voulu travailler sur la dimension de l’apprentissage lié à la situation écologique actuelle. Plus particulièrement à l’agro-écologie qui, je pense, en est une des problématiques majeures.
Suite à de nombreuses recherches et rencontres, j’ai contacté une professeure des écoles afin de tester des méthodes pédagogiques sur « comment apprendre le vivant ». J’ai décidé de m’orienter vers des ateliers à jouer : ils m’ont apparu être les meilleurs moyens pour solliciter les intelligences multiples et convoquer le plus grand nombre à la fois. L’objectif étant de ne laisser personne sur le côté. J’ai ensuite pu proposer ces ateliers au cours de deux classes de CM2, et ainsi avoir un retour sur l’efficacité de mes propositions.

Diplôme Design & Culinaire 2019 : Némo Thomas

Un « produit » est connu pour son goût, son odeur, sa texture, son mode de préparation… En le regardant sous un autre angle, on peut y voir un « matériau » avec sa propre densité, sa chimie, sa structure… tout comme son « éther », c’est-à-dire son comportement, son histoire, son énergie, mais aussi sa dynamique…

Alchimies

Une recherche approfondie sur ces trois paliers permet la création d’une bibliothèque. Cet almanach est complété par un travail photographique et dessiné, afin de servir de base à la création dans des milieux affiliés à la cuisine:

De la chair et du comportement du maquereau,
naît une nouvelle manière de cuire les poissons gras.
De la structure du gingembre,
naît une matière répulsive adaptée à la conservation et à l’échange de saveurs avec des fruits.
De l’histoire et de sa dynamique de la carotte,
naît un plat didactique explorant son passé.
De la distribution industrielle de la pâte feuilletée,
naît l’utilisation d’un laser pour la graver et la couper, modifiant ainsi sa forme et ses usages.
De la chimie du lait,
naît une nouvelle façon de l’acheter et d’en connaître ses transformations, tout en considérant l’animal.

Diplôme Design & Culinaire 2019 : Mélanie Boissié

Motivé par la recherche et l’expérimentation autour de la matière et des matériaux, comme par une volonté de médiation, le projet Digestio prend la forme d’un repas expérience autour de la digestion.

Digestio

La digestion est un cycle naturel et universel qui me permet, en tant que future designer, de questionner la cohérence et les temporalités du cycle de vie d’un matériau, de sa transformation, en passant par son usage jusqu’à sa détérioration.
Ce projet est né d’un travail de recherches de connaissances physiologiques puis d’une étude analogique ouvrant sur l’expérimentation et le dessin.
Broyer, imprégner, acidifier, rétropulser, malaxer, hâcher, dégrader, absorber, fermenter, … les processus à l’œuvre lors de la digestion se retrouvent au cœur du propos mais ils guident avant tout l’expérimentation et soulèvent des analogies et des questionnements à différentes échelles : du cycle de synthèse de l’amidon, de la corrosion des métaux, du procédé industriel de raffinage, du processus de fermentation bactérienne, au fonctionnement des associations symbiotiques.

Entre cuisine, céramique et digestion, prennent forme des terres mêlées de céréales, de métaux, de lessive ou bien encore de levure, et deviennent contenant pour des mets tant expérimentaux que narratifs.
L’expérience culinaire s’entremêle de recherches plastiques et photographiques, créant un univers aussi sensible que sensé.

Diplôme Art 2019 : Andréa Le Guellec

« Le bruit des voisins » est un dispositif sonore quadriphonique prenant pour point de départ l’exploration de la plus haute tour de Reims, la tour Franchet d’Espèrey ou résidence Vivaldi, logement social de plus de 500 habitants, trônant seule face à mon atelier depuis trois ans. J’ai voulu établir un contact entre deux espaces étrangers l’un à l’autre bien que voisins. D’une succession de déplacements et de communications a découlé un parcours sonore qui tente de retranscrire des fragments de rencontres choisis et composés entre eux. Le spectateur est invité à s’installer dans une posture de témoin du quotidien, à s’immerger dans les micro-récits de personnes absentes et à s’en approprier l’image. Dès lors qu’elles ont été enregistrées à différents endroits et retravaillées en fonction de leur rythme, de leur sonorité, de leur pertinence, les voix prennent une dimension sculpturale, voire architecturale, et peuvent amener une réflexion sur l’expérience de l’Autre dans un contexte donné.
On peut lire entre les lignes une volonté de mener ce travail comme une enquête de terrain, tout en laissant émerger une forme de poésie du territoire. En filigrane, une prise de position face à l’intolérance sociale qui nécrose les sociétés humaines, notamment dans les contextes de crises migratoires que l’Histoire a en fait toujours connues.

Diplôme Art 2019 : Emma Lecourt

Toutes mes peintures naissent du désir de saisir la poésie de ces instants qui entraînent à l’évasion, à la rêverie. Je cherche à saisir ce que je vois et ce qui m’émeut de ces instants. Je brûle de les noter, de les exprimer, de les traduire. Je brûle d’en dire l’intensité qui m’a submergée. Ces instants notés se transforment et deviennent des images, des songes qui s’inspirent de la réalité, des souvenirs de paysages à la fois réels et rêvés.

Diplôme Art 2019 : Thibault Juvenielle

Mon travail s’articule autour de l’image et du cadrage dans des lieux de recherche, d’activité qui donnent naissance à des paysages uniques. De ces territoires latents se créé une fluidité dont la fréquence d’évolution est propre à celle du travail de l’être humain. Les différents moyens techniques de captation que j’utilise pour produire mes images numériques tentent de questionner la nature même de ces espaces et de leur temporalité qui, en fonction du regard que l’on pose sur eux, deviennent paysages, lieux de travail, terrains d’exploration, de jeu ou de contemplation.

Diplôme Art 2019 : Anaëlle Rambaud

Mon travail questionne toujours l’image, de sa création jusqu’à sa diffusion. Dans mes dernières pièces, il s’agit d’interroger la place de l’image (surtout l’image photographique) à l’heure où celle-ci devient de plus en plus immatérielle et instantanée, aussitôt captée, aussitôt oubliée. Quelle incidence cette omniprésence de l’image a-t-elle sur le sujet même de ces photographies, et en particulier, le vivant ? Comment celui-ci devient-il image plus que sujet à travers sa reproduction ?
En m’appropriant des images trouvées sur Internet ou récupérées dans des encyclopédies datant des années 1970-80, je tente d’aller au-delà de l’image en utilisant la sculpture et la peinture pour que celle-ci retrouve une place et une certaine matérialité au sein de l’exposition.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Lili Nocton

Ce compagnon de promenade est réfléchi comme un dispositif nomade. Plié en sac à dos, la randonnée peut commencer. Ayons un regard différent, absorbé et observateur comme à la recherche d’indices.

ESPINGO

L’utilisation de ce dispositif dépendra des possibilités que nous offre l’environnement naturel. Un espace ensoleillé, à l’ombre, vallonné, un arbre, deux arbres, une branche, une racine, des feuilles, etc. Des éléments à observer, à prendre en compte ou à prévoir en vue de l’expérience envisagée.

Gonflé, il introduit dans un espace nu, le confort. Un déploiement simple et rapide propose plusieurs usages : Tapis de sol, transat, fauteuil, hamac, tente.
Se promener, prendre l’air, faire une pause, contempler, écouter, lire, siester, pique-niquer, profiter, dormir, replier, rentrer.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Lucas Ramond

J’ai toujours rêvé d’avoir un groupe.

« J’attendais les musiciens qui allaient jouer ensemble pour la première fois.
Après avoir soigneusement sélectionné et récupéré différents matériaux à Emmaüs, ou dans différents bacs à chutes de l’école, je les disposais sur les tables dans cet espace.
Quelques microphones ici et là, plusieurs rouleaux de scotchs, des serres-joints, des élastiques, de la ficelle.De quoi bricoler un peu. »

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Olympe Le Fur

Longtemps, je me suis couchée en faisant un caprice. Un caprice chromatique. Mes rêves comme mes jours étaient hantés par une couleur fantomatique, spectrale, mythique. Longtemps, j’ai observé le monde des objets, dans une quête obsessionnelle et permanente, afin d’apercevoir cette teinte : le « Vert fondu ».

À la recherche du « Vert fondu »

À la recherche du « Vert fondu » est une recherche autour de la notion de couleur vivante. Au travers de la quête du « Vert fondu » (une couleur inventée), ce projet tente de faire vibrer la couleur par le biais du motif et
de la lumière. Il s’agit de lampes, une suspension et une série de lampes à poser, constituées de calques sur lesquels ont été imprimées des photos floues, rayées de courbes.
Ces calques, en se superposant, créent un effet de moiré et semblent mettre les couleurs en mouvement lorsqu’on les fait glisser les uns sur les autres sur la suspension. Les lampes à poser reposent elles aussi sur un jeu de superposition : deux motifs différents se chevauchent pour venir par transparence en créer un troisième.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Marine Nuellas

La matière simulée est la représentation d’une matière. Elle simule tous ses effets, ses informations, son apparence et son identité. C’est une simulation qui joue avec nos sens et notre mémoire.

Expérience de la matière simulée

Quotidiennement nous faisons l’expérience de la matière simulée. Elle se trouve dans les objets qui nous environnent, les espaces que nous habitons. Avec le progrès des techniques de production, il est de plus en plus difficile aujourd’hui de discerner une matière d’une matière simulée, autrement dit le vrai du faux.

En considérant la surface d’un volume comme le terrain le plus favorable pour exprimer toutes les informations d’une matière, vraie ou fausse, j’ai développé mon propre répertoire de matières simulées afin de les mettre en scène dans un espace. Mon projet de diplôme a pour objectif d’offrir une expérience visuelle. Il s’agit de créer des systèmes où la perception visuelle est troublée, remettant en question notre manière de percevoir
notre environnement. C’est une déambulation dans un espace où je propose une observation expérimentale d’objets tridimensionnels et bidimensionnels mettant en scène les notions de simulation, de faux semblant et de trompe-l’oeil.

Chaque système doit être observé depuis un point de vue précis, l’objectif étant de porter une attention particulière au fait qu’une image exprime sous une autre forme, la réalité d’un objet. Ce projet devient une base d’exploration pour ma recherche autour de la diversité de moyens employés dans la fabrication d’images.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Victor Pillet

Les notions de design et d’architecture ont toujours été très liées, cependant ce qui les différencie est leur rapport à l’espace.

L’utilisateur perçoit l’architecture comme ce que dessine un espace, avec ses murs, et ses ouvertures, des contours se dessinent, des volumes se formes et l’ensemble apparaît alors comme normé. Or nos perceptions peuvent être altérées à partir du moment où l’on joue avec les échelles, avec la tridimensionnalité de l espace. Ce dispositif questionne la relation entre l’objet et l’architecture à travers l’espace.

Au delà de leurs fonctions « premières », s’asseoir, voir, poser, éclairer, les objets créent des interstices dans un espace, où les formes et les échelles entremêlent le design et l’architecture. Cette déstructuration des compositions classiques de l’objet renvoie vers des impressions étranges et contradictoires qui créent un environnement dans l’entre deux, une forme de tension. Ces objets sont liés entre eux par un matériau identique, plastique, utilisé en architecture, le béton, qui conserve ici un rôle central, mettant en évidence le caractère troublant de ce dispositif.

L’ensemble se constitue de quatre pièces créant un jeu de matières et de formes empruntant des détails architecturaux à des bâtiments et structures associées aux architectes tels que Claude Parent, Carlo Scarpa et Tadao Ando, qui ont, chacun à leur façon, travaillé le béton d’une manière brute et radicale. Mais aussi à l’un des mouvements d’architecture les plus controversés du XXe siècle le brutalisme dont l’étymologie vient du terme français béton brut.

Ce matériau regardé comme froid est aussi le symbole de l’architecture brutaliste, et de la radicalité. Mises au point au XIXe siècle, les qualités plastiques du béton sont à l’origine de bouleversements architecturaux au cours du XXe siècle, bien qu’il fut longtemps considéré comme inhumain, jugé comme étant en contradiction avec la nature, il est aujourd’hui indissociable de l’architecture. Ce matériau regardé comme froid est aussi le symbole de l’architecture brutaliste et de la radicalité.

L’ambivalence créée par l’échelle des formes et le matériau utilisé dans cette installation, nous rappelle l’architecture, mais la relation au corps nous ramène à l’échelle de l’objet. Ces installations créent un dialogue
entre les proportions et les usages, peut-être sont-elles des microarchitectures, ou des maquettes d’architecture par leurs dimensions inhabituelles, des sculptures imposantes. Les formes géométriques simples deviennent des espaces complexes, résultats de la confrontation de notre corps face à leurs formes, et de leurs présences physiques. Leurs utilisations jouent avec l’espace afin de produire des possibilités d’usage multiples, de nouvelles pensées, du moins un sentiment.

Le résultat est un corpus cohérent, conçu pour être délibérément « ambiguë » qui cite les caractéristiques architecturales, pour créer des installations fonctionnelles. Plus qu’un espace de travail, ou de réflexion, leur utilisation et leur forme sont ouvertes à l’interprétation. Ce projet utilise l’échelle pour dessiner des liens inattendus ou chaque pièce exprime un sentiment.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Iris Soleil

Ce projet est né de différentes rencontres faites sur un territoire, le Tarn et Garonne. Sont partie prenante de cette aventure humaine : une recyclerie et un fab-lab. Les acteurs ont été sélectionné pour leur action de valorisation de la ruralité, de l'humain, des savoirs faires, de la matière ainsi que leur engagement sur ce qui s'apparente, pour moi à ce que j'appelle le "tendre" dans mon mémoire. On peut dire qu'il s'agit de design tendre, car il s'agit de l'humain, de l'utilité non matérielle de l'outil.

La recyclerie I.D.D.E.E.S (Insertion par le Développement Durable, l’Environnement et l’Économie Solidaire) est une association reconnue structure d’utilité sociale, ACI Atelier et Chantier d’insertion.
Elles travaille à l’insertion d’un public en difficultés sociales et éloigné de l’emploi, dans le cadre d’actions en lien avec l’environnement, la réutilisation, le réemploi et la vente d’objet d’occasion.
Le fab lab, de par sa labellisation « artisan du numérique » et son lien avec la chambre des métiers et de l’artisanat, est un lieu de rencontre et de partage de savoir faire qui vont au-delà de l’aspect numérique et technologique.

Une première étape a consisté à collecter des matériaux et du mobilier à la recyclerie pour créer assises et tables ainsi que les accessoires nécessaires à l’organisation d’un repas. Une partie de la découpe du bois a été réalisé au fab-lab grâce à une fraiseuse à commande numérique.

La deuxième étape consiste en un repas organisé dans le cadre de l’assemblée générale de la recyclerie, un moment pour célébrer la réussite d’un travail collaboratif.

La dernière étape sera consacrée à l’exposition itinérante sur des lieux culturels locaux.
Ce projet est né de rencontres, de discussions et d’échanges.
Il a pour but de valoriser l’humain, la matière et l’importance du faire ensemble. La récupération et la sélection d’objets, devenant le composant essentiel permettant le voyage, l’échange et les rencontres. Des objets à conversation mettent en avant la quantité de ressources disponibles, le faire et le geste.
La technique, les formes, la parole, le geste, la matière, tout participe à se faire ensemble, avec les qualités, les défauts, les particularités qu’impliquent l’insertion professionnelle, le milieu associatif et la récupération.
Les objets choisis pour réaliser ces assemblages, sont dus à la quantité disponible en flux quasi continu mais également à leur fort impact visuel et symbolique. Extincteurs, déambulateurs, livres devenus inutilisables, ils bousculent, interrogent pour venir provoquer la conversation.
C’est en effet l’enjeu de ce repas, célébrer la réussite de ce temps de production, provoquer de nouvelles rencontres, de nouveaux liens, de nouvelles discussions.
Ce projet a permis d’amener les employés de la recyclerie à la production de mobilier sériel, à partir d’objets et de matériaux fréquemment collectés. Une façon de guider à l’appréhension d’une approche spécifique de la conception.
Amener à la création pour tenter de se reconstruire, toutes ces personnes en insertion ont un passé et des expériences particulières et parfois difficiles. Réaliser ensemble le nécessaire à ce repas était une manière pour eux de montrer ce qu’ils savent faire, leurs qualités, mais aussi se prouver à eux même qu’ils en sont capables.
Il s’agit, grâce à ce mobilier de rendre visible l’invisible, la collaboration de tous ces jours passés à échanger et à construire.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Elsa Maccario

"Sésame ouvre-toi!" Le gaspi c'est fini ! Une soirée pour sauver des fruits et légumes moches et un local vacant depuis 3 ans !

« Sésame ouvre-toi! » est un outil de concertation citoyenne et de revitalisation des locaux commerciaux et rez-de-chaussée vacants pour la ville de Reims. Il s’agit d’organiser, dans un local vacant, une discosoupe avec l’association locale « Les bons restes », afin de réunir les usagers d’un quartier et de les impliquer dans le choix de la future activité du local en les invitant à exprimer leurs envies ou leurs besoins.

Afin de permettre la réplicabilité de ce type d’événement dans différents locaux vacants et pour rester dans une logique de réemploi et de valorisation des ressources locales; j’ai conçu un dispositif scénographique léger, démontable, autonome en eau et en électricité, à partir de chutes de bâche PVC récupérées auprès des entreprises Plastitex Caravanex (Reims) et Toiles et Bâches (Fismes). Ce matériau a été choisi pour ses propriétés (résistance, étanchéité, facilité d’entretien) et ses nombreuses possibilités de mise en œuvre (découpe, couture, soudure…). Il a été utilisé comme principe d’assemblage du mobilier, systèmes de stockage, nappe et supports de communication et de signalétique.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Clément Vivier

Sortez, l’espace d’un instant, récupérez des objets d’antan abandonnés par leur propriétaire assemblés, ils forment une chimère

Un détour vers la fiction

La mobilité, cette obsession, est de plus en plus envahissante dans notre société. Aller plus vite, plus loin ! De nouveaux modes de déplacement se font jour et deviennent des sources inépuisables de récits fictionnels. J’ai souhaité pour mon diplôme, aborder, avec un certain regard, la dimension de la récupération d’objets et par le dessin dans l’espace, réinterroger le futur.

Nourri par le travail du mémoire empreint d’une filmographie importante liée à la science-fiction, j’ai agi comme un savant fou, en réunissant des objets hétéroclites, et écrit, avec une ligne de métal, des objets à deviner, à utiliser, à projeter, à reconstruire, dans des contextes du quotidien ré-enchanté.
Pensé à travers un processus de production intensive, en construisant / déconstruisant les formes de façon intuitive, le développement des
objets se poursuit jour après jour. Petits et grands sont éprouvés pour obtenir la quintessence d’un dessin coloré, retrouvant une fonction originelle, celle de la mobilité.

Que pourrait être notre avenir ? Loin des ustensiles absurdes de Back to the future, chaussures auto-laçantes, voitures volantes, gadgets en tout genre, il semblerait, qu’ils soient davantage composés de ces machines de personnalisation à usage domestique. Ce parti-pris d’un design fictionnel pourrait alors nous entrainer vers de nouvelles fonctions : un retour vers la fiction pour se diriger vers d’autres futurs.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Chloé Kowalka

Projet d’expérimentation du textile qui vise à utiliser l’anomalie et la différence comme angle d’attaque d’expérimentation.

Mes premières recherches se sont portées sur la manière d’introduire une forme d’étrangeté dans les objets du quotidien, devenant un moyen de mettre l’accent sur l’expression du hors normes, permettant de lutter contre une certaine banalisation du design.

C’est en passant par la réalisation de nombreuses maquettes provenant d’une série de dessins que les premières expérimentations ont eu lieu. Ces dessins représentent l’évolution d’un virus, mous et envahissant se propageant sur les étagères Billy d’Ikea. Ses étagères sont utilisées comme une forme de symbole face à la standardisation du design. Le travail du textile est devenu une manière de traduire le virus, permettant de confronter la matière molle, souple et vivante face à la rigidité, et la raideur de l’étagère Billy.

Au travers de ce projet je propose de prendre d’autres directions, troublant le rapport habituel de l’objet face à la fonction. Il s’agit d’expérimenter un design débordant d’un cadre défini afin d’introduire des. horizons plus sinueux.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Célestine Brun

FALBALA ( dispositif de partition )

Une des obsessions contemporaines, c’est l’espace ouvert, qui est supposé donner de la liberté et de la respiration. Mais il me semble que cela peut aussi être l’inverse, et devenir étouffant … cela devient l’espace de l’oppression, du vis-à-vis où tout le monde s’entend et tout le monde s’écoute. Créer des limites, des frontières n’est parfois pas la solution pour réduire l’angoisse
Pourtant le mot « Frontière » est très poreux.
Une frontière peut idéalement être traversée et retraversée. C’est une définition qui n’est pas contradictoire à la liberté.

Alors la mission que je me suis donnée est de créer des ‘frontières’ qui n’en sont pas vraiment, construire des partitions d’espace et permettre des respirations.
J’ai pensé pouvoir accompagner une déambulation, faire danser l’espace. Penser à une cloison qui interrompt le regard pour permettre le repos.
Je fabrique des fragments qui multipliés s’assemblent pour diviser et ouvrir l’espace.
Un mur, une fenêtre, un angle, un détour, une porte…
Des limites matérielles et symboliques dans lesquelles ont été ménagé des possibilités de passage.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Camille Vene

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Camille Tomeï

Ce projet est une série de trois objets chauffants électriques.

Caldo

Ils sont constitués d’une simple résistance chauffante, indépendante de son enveloppe, accessible, afin de rendre leur fonctionnement lisible et ainsi plus durable. Chaque objet s’articule autour de la chaleur produite en
tentant de l’optimiser par le biais de matériaux justes et adaptés à un usage longue durée.

Grace à l’inertie de la céramique, la chaleur délivrée dans l’espace est douce, la température monte et redescend de façon lente et progressive, ce qui influe également sur la consommation d’énergie. Les propriétés conductrices de l’acier offrent des surfaces plus chaudes qui permettent de récupérer la chaleur afin de garder des objets au chaud. Les graines de colza emprisonnées dans le coton constituent des greffes amovibles permettant d’emporter la chaleur, de la déplacer.

En m’inspirant de l’usage du foyer central d’autrefois, je souhaitais apporter un rapport plus étroit entre l’usager et son moyen de chauffage, bien que celui-ci soit électrique. J’ai tenté de conférer à ces foyers une présence, une certaine valeur, de ne pas les assimiler au statut d’objet invisible du radiateur, afin de contribuer à leur pérennité.

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Anaëlle Tramaille

DNSEP Design Objet-Espace 2018 : Alya Ennouri

Le projet « Entre nous » est né de la rencontre avec Sabiha, potière du village tunisien, Sejnane.

Entre nous

Cette pratique, exclusivement exercée par des femmes et cela depuis plus de 3000 ans, a su préserver son authenticité au travers d’une transmission d’un savoir-faire ancestral.
La matière première alors entièrement puisée localement, donne vie à des objets, reflet d’un mode de vie primitif. La question que soulève cette rencontre est : de quelles manières la collaboration entre artisan et designer peut-elle permettre aux savoir faire de répondre aux besoins actuels de leur milieu sans les dénaturer ?

Cette initiative commune aspire à produire en résonance avec l’environnement local, et apporter de nouvelles réponses techniques à une pratique aujourd’hui en proie à disparaitre du fait de sa fragilité et de l’absence de sensibilisation sur le secteur.
La rencontre d’un regard et d’un savoir-faire a donné lieu à une collection de trois objets. Des productions utilitaires inspirés du mode de vie des potières de la région, et ainsi pensés pour accompagner Sabiha dans sa pratique, comme de nouveaux outils.

DNSEP Design Graphique 2018 : Pia Gaussot

Feminismflowlink

Mon projet de diplôme est une réponse aux questions soulevées lors de l’écriture de mon mémoire Graphisme & Féminisme à l’heure du numérique. Il portait sur l’impact du numérique sur le féminisme et le graphisme. L’écriture de ce mémoire m’a amené à me demander comment je pouvais participer, en tant que graphiste, à l’élaboration d’un mythe social plus juste et plus fidèle à mes convictions féministes (partage, égalité, fin du système de pensé dichotomique et binaire). Mais également sur la manière d’avoir une pratique du graphisme plus ouverte vers l’extérieur et le collaboratif, notamment en travaillant sur l’open source.

Pour ce faire, j’ai constitué un corpus de textes à propos de différents thèmes qui me paraissent essentiels comme le genre, le féminisme, le langage et le post-genre ainsi qu’une iconographie basée sur le travail de photographes, qui mettent en lumière des individus au-delà de l’opposition binaire entre les genres.
Je me suis également associée à Paul Jarleton, un développeur web afin de m’aider à concrétiser ce projet.

Mon projet prend donc la forme d’un site web accessible à tous. Il s’agit d’une sorte de constellation d’images et de textes dans laquelle on peut naviguer. Lorsqu’un élément interpelle l’utilisateur.rice, il-elle peut, en le survolant, obtenir plus d’informations (auteur.e, nom, origine). II-elle peut également le sélectionner pour le mettre en avant, comme pour former un chemin, une sorte d’historique. Et comme l’idée de l’historique me plaisait, j’ai voulu la développer, ainsi lorsque que l’on clique sur un élément, il s’affiche dans une fenêtre pour laisser une trace de la naviga-tion. Cet historique sert ensuite de base pour l’impression (grâce à la fonction CSS Print) ou la publication de contenu sur les réseaux sociaux. Ainsi, ce site a pour but d’inviter à réfléchir et permettre de diffuser du contenu sous une multitude de formes, papier et numérique.

DNSEP Design Graphique 2018 : Odyssée Khorsandian

L’exil fait partie de l’Histoire. Les causes d’un exil frappent l’homme là où il vit paisiblement depuis des générations pour l’envoyer parfois très loin.

Afficher l’Iran

Le destin de milliers d’iraniens a été de fuir : s’exiler pour refaire sa vie ailleurs, quitter son pays natal et les siens dans le seul espoir de renouer avec la paix et la liberté.
Le graphisme est une expression qui génère du sens dans les domaines du social, du politique, de la culture ou de l’économie. A travers le graphisme, mon projet répond à une quête d’identité qui touche tous les exilés iraniens disséminés dans le monde.

Mon projet sous la forme d’installations présente : les évènements marquant depuis 1979 à ce jour par le biais d’une frise chronologique, la conception d’une diaspora sous forme d’un tapis, et l’attachement des Iraniens à leur langue et aux traditions, par le biais d’un jeu de lettres.

Il s’agit d’interroger et de comprendre les enjeux de la révolution, de mieux comprendre l’exil, la séparation des familles, la perte des amis. Partir, est-ce perdre son identité ou en gagner une nouvelle ? S’intégrer dans un pays d’accueil, est-ce renoncer à sa langue et à sa culture d’origine ? Dans quels pays se sont exilés les Iraniens et dans quelle proportion ?

DNSEP Design Graphique 2018 : Seul Kim

Voyons voir propose une expérience corporelle, antagonique à celle à laquelle nous soumettent les images aujourd’hui. « L’image vient vers vous ». Dans cet espace, c’est aux visiteurs de venir vers l’image. Trois dispositifs expriment trois messages. Ce sont des extraits de textes faisant écho à notre perception.

Voyons voir

Le Horla de Guy de Maupassant (1887) évoque les limites de notre perception optique. Les Années-lumière d’Italo Calvino (1965) raconte le temps que peut mettre une information lumineuse à atteindre nos yeux. Le Monde est Rond de Gertrude Stein (1939) joue avec notre perception des sons et des mots et les différentes significations qu’ils peuvent avoir.

Chaque dispositif propose une lecture dynamique de l’extrait, il s’active quand le corps du spectateur entre en discussion avec le volume. On peut sentir la matière du langage dans l’espace. Nous devenons plus réceptifs au message puisque la lecture devient un engagement total de nos sens.

DNSEP Design Graphique 2018 : Jeanne Delorme Wautier

DNSEP Design Graphique 2018 : Alice Dubreuil

Nous avons tous en tête le discours de Martin Luther King et son refrain «I have a dream», celui de Charles de Gaulle et son fameux «Paris libéré !», ou encore le non moins célèbre «Yes we can» de l’ex-président américain Barack Obama.

Déclamation graphique

Ces discours politiques fonctionnent comme des musiques que l’on fredonne ; ils ont pour effet de nous galvaniser, de nous fasciner. On se souvient davantage des performances vocales et physiques de leurs orateurs que des arguments employés.

Perceptivement, les éléments prosodiques de la voix, c’est-à-dire le rythme, la tenue, l’intensité et l’intonation mais aussi les pauses et les silences nous permettent la compréhension d’informations essentielles, au-delà des mots prononcés.

Mais que se passe-t-il lorsque le discours, privé de la voix et des gestes de l’orateur, privé de son contexte et de son public, se retrouve retranscrit à froid sur papier ? Le texte du discours ne fait pas le discours. En le voyant écrit, nous ne sommes pas soumis à l’expérience hypnotique de la performance vocale, nous perdons l’essence même du discours.
Comment retrouver dans le discours écrit le niveau de communication lié à la voix, aux gestes et au contexte de ce discours ?

Dans un premier temps, j’ai imaginé un système paramétrique comprenant 16 variantes typographiques pouvant couvrir (à quelques exceptions près) l’ensemble des sons émis par les orateurs. Ce système, je l’ai appliqué de la même manière à tous mes discours.

Dans un second temps, j’ai ajouté des inserts propres à chaque discours (photos, trames, mots…), permettant de saisir le caractère singulier des politiciens et de leurs messages.

Le livre devient ici un relais graphique, une partition analogue à celle du musicien. Il contient en quelque sorte le discours captif, privé de sa qualité sonore, réduit aux deux dimensions de la page. C’est une manière de rendre lisible et visible un phénomène qui est crypté.

Diplôme Design & Culinaire 2018 : Pernelle Roux

Comment permettre à la matière d’être active ?

Matière active

Le projet s’intéresse autant à la possibilité d’évolution de la matière qu’à la façon dont cela impacte l’utilisation de l’objet.

A partir d’un questionnement sur la création avec le vivant, où l’aléatoire est imposé par la vie, où le vivant fait repartir de zéro chaque projet car il est en mutation constante, la recherche a trouvé sa place dans la mise en œuvre de la matière active : matière qui permet la création d’objets évoluant avec le temps.

Une première phase de recherche a conduit aux échanges gustatifs permis par la matière. Les objets proposés créent une relation contenant/contenu. Mis en œuvre avec des yaourts, ceux-ci s’imprègnent des arômes contenus dans le pot. Ainsi, un yaourt nature devient un yaourt à la menthe, au thym ou encore au basilic.

Une seconde recherche a mené à l’assemblage puis à la symbiose des matières. L’association de la cire d’abeille et de la faïence crée une matière réutilisable à l’infini. Grâce aux qualités de la matière, si l’objet casse, il est possible de le refondre pour le recréer. Le temps de mise en forme est court et permet une rapidité de production. Le travail à chaud de la matière permet une liberté de mise en forme, cela offre de nouveaux usages : pour des contenants éphémères, pour des utilisations destructibles ou simplement pour des effets de matières. La matière est alimentaire.

Enfin, le vivant trouve une place dans un travail en co-production avec la vie, ici les abeilles. Comment co-créer avec une ruche ? Comment amorcer un design du vivant par le vivant ? Des pots ont été proposés aux abeilles, le résultat est en attente.

Diplôme Design & Culinaire 2018 : Camille Orlandini

Le pain, bien que quotidien et populaire, est un aliment dont nous sommes aujourd’hui déconnectés.

Rencontres

Ce projet de design consiste à recréer du lien en allant à la rencontre des femmes et des hommes de métier qui façonnent les matières premières nécessaires à la naissance d’un pain.

Ce projet se compose d’un travail d’analyse plastique et photographique présentant des « texturologies » des matériaux composant le pain, de reportages vidéo mettant en avant les produits, les territoires dont ils sont issus, le savoir-faire des femmes et hommes de métier ainsi que leurs histoires particulières. Sont également présentés des objets de mesure questionnant la relation des matériaux les uns par rapport aux autres.

Un temps de recherche et de développement en boulangerie et en brasserie permettent de proposer un pain de rencontre. Cette forme poétique est issue de recherches techniques et organoleptique sur le levain, essence du pain, qui influe sur le goût et sur la pousse.

Le rapprochement entre la bière et le pain nait de leur histoire commune. Au deuxième millénaire avant Jésus Christ, en Mésopotamie, la bière et le pain étaient les deux aliments de base des égyptiens. Ils sont tous deux issus des céréales et transformés par un processus de fermentation. En tant que designer culinaire, c’est cette relation que j’ai souhaité interroger, à travers des recherches sur les levains de bière et plus tard, sur ce pain qui redevient bière.

Avec l’aimable collaboration d’Yves Leboeuf, brasseur et Christophe Zunic, boulanger.

Diplôme Design & Culinaire 2018 : Laura Spencer

Manger l’énergie de la vie

Si aujourd’hui notre consommation de viande a tant besoin d’évolution c’est à la fois parce que nous ne considérons pas l’animal derrière la viande, mais surtout parce que cet animal est perçu en tant qu’autre. Afin de faire évoluer notre consommation, nous devons construire un futur commun entre le je de l’homme et l’autre de l’animal.
Cette future consommation de viande se fonderait ainsi sur la considération de l’énergie de la vie, symbolique et organique. Il s’agit de regarder l’animal durant sa vie, d’observer ses mouvements volontaires et involontaires, pour ensuite rentrer dans le détail du dynamisme du muscle. Ces observations permettent de dessiner la cartographie énergétique de l’animal qui en guide la découpe. Ainsi la découpe prend en compte à parts égales l’anatomie de l’animal et l’énergie, le dynamisme des différents muscles.
Dans un premier temps, lors de la commercialisation de l’animal en boucherie, l’espace est dessiné afin de mettre en avant les six catégories énergétiques. Chaque catégorie à sa propre vitrine où les morceaux qui la composent sont présentés selon le niveau d’énergie qu’elle contient. Ici, le client choisit son morceau non pour ses qualités de tendreté ou de goût, mais surtout selon l’énergie qu’il souhaite incorporer. Les vitrines sont accompagnées par trois styles de billot de découpe, dessinés selon la quantité d’énergie présente chez le boucher même, le bois du billot et le muscle de l’animal.
Cette réflexion sur l’énergie se poursuit jusqu’à la cuisson des morceaux où la cuisson est interrogée selon l’énergie dégagée lors de l’interaction avec la viande. Cette réflexion se conclut à travers le choix de végétaux qui accompagne le muscle, où l’énergie de la vie et l’énergie de l’être vivant se jouent en harmonie. Ainsi, en ouvrant cette réflexion de l’énergie envers le monde végétal nous pouvons envisager un futur où l’énergie de la vie soit accompagnée par l’énergie de l’être vivant.

Diplôme Art 2018 : Léo Sallez

Il a plu au musée Installation Ardoise, chêne Dimensions variables

« L’espace est mon médium », nous dit Léo Sallez. Le but de son projet est de faire émerger une proposition du lieu d’exposition plutôt que de lui imposer une oeuvre. L’idée est de travailler avec les matières qui le composent, son histoire et son quotidien.
Les bâtiments sont à voir comme des machines qui possèdent leurs propres systèmes de fonctionnement et de flux d’énergie (canalisation, aérations, installations électriques…). Ils sont à considérer comme des entités propres avec leurs critères et leurs spécificités. Il faut ajouter à cela que son travail s’inscrit dans une dynamique in situ. Par conséquent, il s’agit d’une collaboration avec le musée des Beaux-Arts, son architecture, son histoire. Cette démarche cherche à construire un projet avec l’existant, car comme a pu le dire Jason Dodge : « l’invention vient en relation avec des choses qui existent ou des choses que tout un chacun fait dans sa vie quotidienne ». (Jason Dodge – Interview, 2011).
Accueilli en résidence à la Fileuse – Friche Artistique de Reims

Diplôme Art 2018 : Ouassila Arras

Album de famille Installation Tapis décousus Dimensions variables, surface au sol

« J’ai grandi avec ces tapis aux motifs orientaux. Ils appartenaient à mes parents, à mes amis, à mes oncles. Ces tapis me sont si familiers par leurs motifs que je les assimile à des photos de famille. Ces tapis recouvraient le coeur du foyer familial, le salon de 17m2 où j’ai grandi en banlieue parisienne. C’est dans cette partie de l’appartement que nous échangions avec ma famille, autour de notre double culture franco-algérienne. Ces tapis orientaux côtoyaient à l’époque nos baskets Nike au quotidien. Une fois décousus, ces photos de famille reflètent la fragilité d’une double identité.
De la même manière que dans mon et notre enfance, je recouvre le sol de l’espace d’exposition des tapis que l’on m’a donné, tel un album de famille. J’ai extrait les tapis de leur espace habituel de- puis soixante ans, des intérieurs de mes parents, de mes oncles, des membres de ma famille. Chaque tapis, chaque photo, a son caractère, son identité. On se déplace à tâtons dans une histoire familiale, dans une double culture, fragile, pour ensuite prendre le large. »
Accueillie en résidence à la Fileuse – Friche Artistique de Reims

Diplôme Art 2018 : Zoé Cosson

Avant-première installation vidéo Structure en métal à dimensions variables, vidéoprojecteurs, moniteurs.

Portée par des réflexions qui interrogent la relation entre éthique et esthétique, le travail de Zoé Cosson s’intéresse de près aux dispositifs de contrôle, de circulation et de visionnage qui pullulent et saturent l’espace urbain dans ce qu’elle appelle « la ville misanthrope ». Ces dispositifs, qui sont avant tout disposition, induisent aussi bien des comportements, que des manières de consommer les images.
Fascinée par la vacuité de ces lieux mais aussi par leur caractère insidieux, elle tente d’explorer cette forme d’inadéquation entre notre corps et son environnement matériel, de révéler le malaise que ces dispositifs suscitent par leur perfection douteuse, par leur planification mécanique, par leur artificialité.
Après une attention particulière accordée aux rond-points, aux plantes de hall d’immeuble ou encore aux aire de jeux, ces deux installations vidéo s’agrippent à des lieux aussi insignifiants qu’une salle d’attente ou aussi dérisoire qu’un salon de toilettage canin. En jouant avec leurs codes esthétiques, leurs structures génériques, Zoé Cosson s’intéresse au décalage entre le décor et la fonction, entre le modèle et la réalité. A travers une pratique hybride (image, écriture et installation vidéo) qui procède par collages, superpositions, recadrages, éclatement de l’image dans l’espace, elle propose une nouvelle lecture sensible de ces lieux standardisés, normés, cliniques, par le biais d’un dispositif de visionnage, sans doute plus important que les images elles-mêmes.

Diplôme Art 2018 : Hélène Kelhetter

Mélancolie Installation vidéo Boucle vidéo Support de projection en bois (220x105cm)

A l’heure d’une technologie de pointe et d’un numérique ultra performant,
la pratique du dessin se réinvente. L’actualité l’oriente, la
désoriente.
Hélène Kelhetter parle de sa mémoire comme d’une matière composée de centaines de capture d’écran enregistrées
dans ses carnets. Ces carnets l’accompagnent depuis
plusieurs années lors de ses déplacements. Ils sont la traduction
de ses rencontres avec les paysages et les architectures. Ils refléchissent l’histoire du monde et sa sensibilité face à celle-ci.
A partir de cette data de visuels, elle recompose en utilisant des
détails de ces dessins de nouvelles propositions, des projections
mentales. La vidéo est un outil qui permet d’emmener ailleurs le
dessin. Il devient alors un plan fixe, un zoom, un personnage derrière
la caméra et se tient tout autrement que sur la feuille de papier.
Il prend vie dans l’espace et est accueilli dans l’univers de la
troisième dimension.

Diplôme Art 2018 : Victoria David

Bobines Installation Papier mâché Dimensions variables 10 à 12 sculptures

Oscillation entre surface et épaisseur. Victoria David conçoit ses pièces comme des surfaces colorées, jouant sur l’épaisseur et le volume. Elle interroge la matière et la couleur, qui sont le moteur de toutes ses expérimentations. “Je pense la sculpture comme une peinture, mettant en avant la teinte et la surface”, nous dit- elle.
Ces sculptures en papier mâché s’intitulent Bobines, elles sont à la fois condensées à l’extérieur et vides à l’intérieur. Le dialogue entre les oeuvres exposées du musée et Bobines est inévitable. En effet, ces sculptures abstraites peuvent être interprétées comme des fragments séchés de peinture, flottant dans l’espace muséal et faisant lien avec les tableaux.
Accueillie en résidence à la Fileuse – Friche Artistique de Reims

Diplôme Art 2018 : Thomas Schmahl

Un marché le mardi 26 juin. Installation, matériaux mixtes, dimensions variables.

Un marché le mardi 26 juin

Installation
Matériaux mixtes, dimensions variables.

« J’ai choisis d’interpréter plastiquement les marchés de plein vent. Tout d’abord car ils sont le reflet de mon enfance sur les marchés de montagne. Mais également par leur rapport au quotidien, à la durée, et plus particulièrement au montage. Chaque stand s’assemble tôt le matin sur une place vide, les uns à côté des autres, afin de crée un bloc de mouvement durée sur un temps déterminé. Une fois la matinée passée, on remballe, on replie, on démonte, jusqu’au jour suivant. Chaque jour est différent et pourtant, il n’est jamais vraiment le même. Un grand théâtre à ciel ouvert se déploie.
Chaque sculpture présente dans cette installation, est intimement liée aux stands de marchés, par la récupération de matériaux usagés, leur détournement. Chaque présentation est différente, la mise en scène de ce marché change au gré des saisons, elle s’adapte à l’espace qui l’accueil. Ainsi, les potentialités de narration au sein du même projet deviennent infiniment récurrente et légèrement différente. »

Diplôme Art 2018 : Pauline Jocteur-Monrozier

Un mercredi dans les escaliers du Musée des Beaux-Arts Performance. 15 performeurs, durée : 7’

Un mercredi après-midi dans l’escalier du Musée des Beaux Arts est une adaptation d’une performance que Pauline Jocteur Monrozier a présenté à l’occasion de son DNSEP Art en juin 2018, intitulée Un mardi après-midi au parc de La Patte d’Oie. Prenant comme nouveau contexte le musée des Beaux Arts de Reims, une autre performance se dessine avec, en toile de fond, le grand escalier du musée. En collaboration avec un groupe d’une dizaine de personnes, Pauline Jocteur Monrozier amène chacun.e à trouver une action, inspirée d’un geste quotidien. Se constituant en un ensemble rythmé, inscrit dans l’espace, les différentes interventions sont effectuées selon un enchaînement précis. Cette partition, répétée en boucle, forme une symphonie de gestes et de sons, un tout harmonieux dans lequel chaque individualité devient indispensable.

Mémoires de recherche DNSEP Design Objet 2018

Célestine BRUN – Enquête d’affection
Alya ENNOURI – Tunisie : artisanat, design et conscience territoriale
Marine NUELLAS – Quel matériau pour la 6ème chaise de Marcel Breuer ?
Victor PILLET – Le design en Union Soviétique
Camille VENE – Où en est le designer avec la forme ?
Clément VIVIER – “Beyond the future »
Camille TOMEÏ – Les objets usés

Chloé KOWALKA – Monstres & design
Des récits originels du monde aux créatures issues des progrès technologiques et scientifiques, le monstre a sans cesse su se réinventer. Incarnant la démesure, il devient le reflet de l’inconnu, mettant un visage sur nos peurs les plus profondes et nous invitant à nous questionner sur nous-même. Pour l’artiste, il devient une source d’inspiration inépuisable, permettant de révéler les angoisses et paradoxalement les fantasmes de son époque.
Mais quel intérêt le monstre comme sujet et/ou objet revêt-il pour la pratique du design ? Peut on penser le monstre comme ingrédient du design ? Afin de répondre à ces questions, ce mémoire propose une traversée exploratoire dans l’univers du monstre lequel se plaît à osciller entre rêverie et inquiétante étrangeté.
Monstres et design : telle est l’équation proposée.

Elsa MACCARIO – Variations autour du devenir urbain
L’objectif de ce mémoire est de s’interroger sur les mesures d’amélioration actuelles du devenir urbain, et plus particulièrement celles privilégiant le confort et le développement durable.
D’une part, la notion d’amélioration est subjective, sa pertinence dépendra du sens qu’on lui donnera. Et d’autre part, nos exigences de confort ne semblent pas totalement compatibles avec l’impératif du développement durable.
Face à ce constat, nous avons tenté de comprendre comment construire par le design, mais aussi par l’urbanisme et l’architecture, une interface propice à une meilleure corrélation entre ces deux concepts, afin d’envisager un confort plus juste à la fois pour la société et pour l’environnement.

Lucas RAMOND – Du Pont
Nous vivons,
À partir de cet instant,
tout ce que nous allons vivre
sera enregistré, analysé, trié et emmagasiné.
Cela déterminera qui nous fûmes,
qui nous sommes et qui nous serons.
Prenons une pause nécessaire.
Regardons notre monde dans un autre sens,
comme après un saut périlleux.
Après le saut, c’est le sens.
Un sens qui a du sens.
Un sens qui ne doit plus être interdit.
Une vie remplie d’objets connectés.
Comment allons-nous œuvrer
en tant qu’individu au grand
objectif commun qu’est notre civilisation ?
Élevons-nous au-dessus de la marée montante,
cherchons des yeux le pont.
Empruntons-le.
Créons-en d’autres.

Iris SOLEIL – Réflexion pour une société « tendre »
Il est venu le temps de l’anthropocène, cette nouvelle ère géologique marquée par l’impact des actions de l’homme sur la nature. Elle résulte des changements de mode de vie, de production et de consommation.
Aujourd’hui, en tant que designers mais aussi en tant que citoyennes et citoyens, nous avons la conviction qu’une posture plus responsable envers notre environnement est nécessaire pour assurer la survie de notre planète Terre.
De notre capacité à contribuer activement à cette mutation vers un équilibre sociétal et environnemental, dépendra la survie de l’humanité.
Cet essai sur la société « tendre » est-il la vision d’un nouveau paradigme où le designer occupe une place prépondérante dans les changements à travailler à la manière du design. Ceci tout en restant plus que jamais à l’écoute.

Annaëlle TRAMAILLE – Nouveau souffle
Les actions citoyennes qui éclosent de toutes parts, démontrent un désir profond des hommes à vouloir faire évoluer notre société, quitte à déroger aux normes dictées. Donnant à voir divers modèles du faire ensemble, plus communs, plus unis et engagés, ces actions participatives laissent à penser qu’une autre manière d’agir, une autre manière de produire est de nos jours possible. Ce mémoire s’interroge alors, sur la manière dont la participation pourrait opérer et être intégrée à la pratique du design.
Tel un moyen nécessaire à mettre en oeuvre pour réunir et faire agir autour de projets communs, la participation serait-elle cependant suffisante pour opérer un véritable changement de paradigme?
Sa mise en oeuvre n’instaurerait-elle pas dès lors, une réorientation de la pratique du designer vers un design des comportements?

Mémoires de recherche DNSEP Graphique et Numérique 2018

Alice DUBREUIL – Traduire le son, jouer l’image
Pia GAUSSOT – Graphisme et féminisme à l’heure du numérique
Seul KIM – Ceci est un espace
Odyssée KHORSANDIAN – Afficher l’Iran 79

Mémoires de recherche DNSEP Design et Culinaire 2018

Camille ORLANDINI – Pain
Pernelle ROUX – Entre inerte et vivant, éclectisme de la matière
Laura SPENCER – Devenir viande

Mémoires de recherche DNSEP Art 2018

Zoé COSSON – Point Rond
Victoria DAVID – Mille-feuilles
Hélène KELHETTER – Plonger au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau
Thomas SCHMAHL – La température de l’élastique
Léo SALLEZ – L’art comme expression du quotidien

Exposition « le lin, une filière » à Bruxelles

Les projets des étudiants de l'ESAD de Reims et de l'ENSAV Lacambre exposés au MAD à Bruxelles
  • « Le lin, une filière »

Après une première exposition à la Paris Design Week édition 2017, les projets issus d’une collaboration entre les étudiants du Master 1 Design Objet & Espace de l’ESAD de Reims et ceux de la section Design textile de l’ENSAV de La Cambre se retrouvent à la Galerie MAD (Mode and Design Center) de Bruxelles.

En 2017, les écoles de Reims et de Bruxelles se sont rapprochées afin d’organiser une série de workshops croisés sur le thème « isolation et matelas » mêlant les étudiants de Master 1 de l’ESAD avec les étudiants en Bachelor 3 et Master 1 de La Cambre, sous la direction de Véronique Maire (ESAD de Reims) et Anne Masson (La Cambre).

Projets des étudiants : Crack : Chloé Kowalka & Elfie Poiré / Entre Temps : Mopsa Marciano & Tifenn Maudire / L’insolent : Emma Cogné, Olympe Le Fur, Elsa Maccario, Leïla Pile, Lucas Ramond / Mesh : Eugénie de Brouchoven de Bergeyck, Alya Ennouri, Pauline Santoni, Iris Soleil, / Petit Pays : Lili Nocton & Célestine Brun / Eté : Elina Blin & Irina Maloir

En savoir plus : Le lin, une filière

Du 20 novembre au 6 décembre 2017

MAD (Mode And Design center)
Place du Nouveau Marché aux Grains 10
1000 Bruxelles, Belgique

 

Exposition « V » 2017

L’exposition des diplômes du Master* Art à la Comédie de Reims

V, comme cinq jeunes femmes artistes, cinq univers singuliers, cinq productions artistiques réunies en un seul lieu : à la Comédie de Reims. L’exposition regroupe les travaux des élèves diplômées en juin 2017 à l’ESAD de Reims.
La présentation des projets de diplômes du Master* Art (*DNSEP valant grade de Master) témoigne de l’aboutissement d’un travail de recherche à l’issue de cinq années de formation artistique.

V fait coexister performances, son, peintures, images et sculptures. Les cinq projets présentés induisent, chacun à leur manière, une relation particulière avec l’espace, l’oeuvre et son public.

– Carla Adra, installation vidéo et performance
Rendez-vous performances au cours de l’exposition (durée : 15 minutes)
Les jeudi 12 et vendredi 13 octobre à 18 h 30
Le samedi 14 octobre à 15 h 30

– Elvire Flocken-Vitez, installation

– Noémie Mahieux, installation sonore et performances
Rendez-vous performances (durée : 30 minutes)
Les mercredi 4, samedi 14, mercredi 18 et samedi 21 octobre à 15h

– Laura Merkbaoui, peinture

– Marie Servas, installation

Le Prix Prisme
Dans le cadre de cette exposition, le Club d’entreprises mécènes rémois Prisme poursuit son engagement auprès de l’ESAD de Reims et remettra son 4ème Prix Prisme, à l’une des jeunes diplômées de l’année 2017.

Ce prix, sous forme de dotation de 5000 euros, valorise le travail de création du jeune diplômé et l’aide à engager une carrière artistique.

Les lauréats précédents : Théodore Dumas, 2016 (Vidéo), Jordane Saunal, 2015 (installation, son, vidéo), Baptiste Dion, 2014 (installation, sculpture).

Du 4 au 21 octobre 2017
Du mardi au vendredi de 12h à 19h
Le samedi de 14h à 18h

Remise du Prix Prisme, le mardi 3 octobre

LA COMEDIE DE REIMS
3 Chaussée Bocquaine, à Reims

Exposition « Entre formes et signes-pratique du design graphique et numérique » 2017

Exposition inédite des travaux des étudiants en Design Graphique & Numérique

Cette année, les étudiants de l’option Design graphique & Numérique de l’ESAD, ont travaillé à la conception de leur exposition, de la scénographie à la médiation.

L’exposition installée au Cellier est un recueil des travaux menés par les étudiants, de la 1ère à la 5ème année Design Graphique & Numérique de l’ESAD de Reims, entre 2012 et 2017. Elle présente à la fois une sélection de projets d’ateliers ou de projets de diplômes (DNSEP), les restitutions des programmes de recherche (séminaire First, Datalogie, Datavisualisation…) mais aussi les projets numériques réalisés en partenariat avec Orange Gardens ou l’Institut Mines télécom.

Cet ensemble de travaux soulève les problématiques actuelles de la production de formes dans des domaines aussi divers que l’image, la typographie, l’édition, la datavisualisation, les interfaces et le design de service.

Vernissage le vendredi 13 octobre

Du 14 octobre au 5 novembre 2017
Entrée libre du mercredi au dimanche de 14h à 18h

Le Cellier
4 bis rue de Mars
51100 Reims

CERAMIX, exposition inédite du concours « Prix de la céramique » 2017

CERAMIX inaugure l’ouverture de l’atelier céramique à l’ESAD de Reims. Lauréat du concours Paul Outters pour son projet Hans Fallada.

En février 2017, le club d’entreprises mécènes Prisme a remis à l’ESAD de Reims un chèque de 15 000€ pour la création et la mise en place d’un atelier de céramique, comprenant une dotation baptisée « Prix de la Céramique » de 3 000€, visant à éditer le projet lauréat du concours. L’édition d’une série de 10 exemplaires viendra ainsi récompenser l’œuvre lauréate.

L’atelier céramique,
Grâce à cette donation, l’ESAD de Reims a pu développer un atelier céramique et former ses équipes et les étudiants au travail de ce nouveau médium.

Une seconde vie pour le four céramique du Musée de St-Remi de Reims,
Mis à disposition de l’ESAD pour une durée de 5 ans, le four céramique a concrétisé l’ouverture de l’atelier à l’école, le début d’une aventure créative et d’une production riche et inédite.

L’exposition,
L’exposition CERAMIX réunit, pour cette première édition, les projets de vingt-huit étudiants de 3ème et 4ème année en design objet-espace, design et culinaire et en art.
Sous la houlette de leurs enseignants, et accompagnés tout au long du semestre par Valérie Delarue, céramiste professionnelle, les étudiants se sont attelés à questionner les objets, leurs usages et les matériaux en relation avec la céramique.
Ce premier atelier céramique a généré des projets de facture et d’envergure très différents. Chacun étant le témoignage des possibilités infinies de la matière alliée au geste, à la créativité, au design et à la sensibilité de l’artiste.

« Les objets qui sont dans la maison, autour de l’homme, ne sont jamais des instruments complètement fonctionnels, mais doivent plutôt être compris comme des présences amicales, des porte-bonheur, donc comme les animaux domestiques qui vivent autour de l’homme, pour ces mêmes raisons.»

«Comment définir la relation entre un homme, un siège, un vase… ? C’est toujours quelque chose qui appartient à l’autobiographie, au mystère des liaisons entre l’homme et l’univers inanimé. Et dans les objets qu’on a trouvés à Pompéï, on voit exactement cette idée, exactement représentée : les sièges ont les pieds d’un animal, la tête d’un lion…

C’est-à-dire que les Romains pensent que ces objets ont une âme et une vitalité autonome.»

Andrea Branzi – « Animali Domestici », 1985

Les étudiants,
Nikolaï Avgerinos , Adrien Béghin, Antonin Berthoumieux, Sabrine Bibollet, Clara Dauvin, Eloy Flambeau, Lucas Gourdon, Antoine Grichois, Greem Jeong, Sophie Jian-Lesage-Hardert, Mathieu Kremer, Bertrand Lacoste, Victor Le Fessant, Etienne Marc, Julia Marcoux, Marie-Eve Millasseau, Manuel Orhant, Paul Outters, Chloé Perreau, Victor Pillet, Morgane Pontis, Charles Renault, Pernelle Roux, Claire Salembier, Léo Sallez, Némo Thomas, Aude Volokhoff, Daae Won.

Les enseignants et designers,
Jean-Paul Augry et David Dubois

Accompagnement technique des projets,
Valérie Delarue, céramiste, et Nicolas Cuvillier (atelier sculpture, plastique, moulage ESAD) avec le concours de Baptiste Sevin, designer

Scénographie,
Sylvain de Rozevire
Avec l’aide de Lucas Rivière (atelier bois ESAD)

Graphisme- signalétique,
Laurane Richard

Lauréat du concours

Paul Outters pour son projet Hans Fallada

Enthousiasmé par la richesse des propositions, le jury a également désigné trois coups de coeur : Greem Jeong pour Lentus, Morgane Pontis pour Appropriation et Manuel Orhant pour Les Tuiles, module de bureau.

les 28 & 29 juin 2017

De 14h à 18h

Opéra de Reims

Angle rue de Vesle et Tronsson Ducoudray

Diplôme Art 2017 : Noémie Mahieux

Diplôme Art 2017 : Elvire Flocken Vitez

Diplôme Art 2017 : Marie Servas

Diplôme Art 2017 : Laura Merkbaoui

Diplôme Art 2017 : Carla Adra

Post-diplôme 2017 : Florent Poussineau

Diplôme Design & Culinaire 2017 : Lucie Leforestier

Diplôme Design & Culinaire 2017 : Audrey Dubois

DNSEP Design Graphique 2017 : Suying Huang

DNSEP Design Graphique 2017 : Rémy Sénégas

DNSEP Design Graphique 2017 : Mélanie Pereti

DNSEP Design Graphique 2017 : Laurane Richard

DNSEP Design Graphique 2017 : Céline Mast

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Clément Legrand

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Aurore Assimon

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Arum Lee

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Jaïna Ennequin

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Victor Grenez

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Martin Barraud

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Yohan Simonot

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Clara Marcenac

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Sarah Basset

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Alice Baraud

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Apolline Muet

DNSEP Design Objet-Espace 2017 : Alexandre Vuillerme

SEEIT

SEEIT Partenaires : LIRE AUSSI - Claude Chaillé / René Legay UTT - Tom Giraud / Matthieu Tixier / Inès Di Loreto Living Lab ActivAgeing - Dimitri Voilmy Césaré CNCM - Vivien Trelcat Chaire IDIS de l’ESAD de Reims - Véronique Maire / Bastien Mairet / Alexandra Borsari

Le projet SEEIT vise à développer l’accès aux loisirs, à la culture et à la création artistique pour les personnes ayant des déficiences visuelles dans un cadre adapté. L’enjeu du projet repose donc d’une part sur l’analyse et le design de lieux adaptés à des pratiques, et d’autre part sur le développement des activités qui animeront ces lieux.
Ces activités proposeront au public visé d’avoir accès à des expériences hors de leur quotidien, comme le déplacement dans la nature, l’utilisation de technologies innovantes et les pratiques artistiques et de création, ainsi que de nouer de nouvelles relations sociales avec les participants au séjour et avec les habitants de Grandham. L’accès à ces expériences constituera une opportunité pour les personnes ayant des déficiences visuelles de développer leurs connaissances et savoir-faire et surtout leur confiance dans leur autonomie.
Le projet tend également au développement d’une démarche participative entre les personnes accueillies au gîte et les habitants de Grandham au travers de l’aménagement d’un lieu créatif, identifié en tant que pôle d’innovation sociale et facteur de développement durable sur son territoire.

 

 

 

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JARDIN SENSORIEL
Projet de Céline Mast et Marine Hurel, étudiantes en design graphique à l’ESAD de Reims

Durant notre séjour à Grandham, nous nous sommes intéressées au jardin situé à l’arrière de la Mairie. Nous avons réfléchi à un parcours à mi-chemin entre le labyrinthe et le jardin sensoriel, proposant une découverte de plantes à toucher, à sentir et à consommer.
Pour cela nous nous sommes appropriées le principe du labyrinthe en rhizome, qui permet de proposer l’expérience sensorielle que nous cherchions, concentrée sur deux sens spécifique : l’ouïe et le toucher. Le parcours proposé reste évolutif par la taille des plantations et multiple, car plusieurs trajets permettant d’y entrer et sortir.
Au coeur de ce labyrinthe se trouve une petite place pour être en total immersion dans cet environnement orné d’osier planté qui rend hommage aux techniques d’ostréiculture longtemps pratiquées en Champagne-Ardenne.

 

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LIVRE D’OR
Projet d’Arum Lee et Laurane Richard, étudiantes en master design objet et design graphique à l’ESAD de Reims

Notre projet interroge la façon de laisser une trace de notre passage au sein de Grandham, et ainsi comment partager l’expérience qui en résulte. De ce fait nous avons revisité le concept du livre d’or, reprenant la symbolique du bâton de relais passant de main en main. Cet objet serait l’objet totem de Grandham, rassemblant de nombreux souvenirs. Il est présent au centre de ressources et peut être transporté lors d’activités au sein du village.
Cet objet enregistre des témoignages, et diffuse des expériences passées. Par conséquent il se compose d’une forme cylindrique et de deux bagues distinctes. La bague supérieure est allouée à l’enregistrement.
Par sa surface on peut ainsi enregistrer un message, l’écouter pour le vérifier et alors le valider. La bague inférieure est attribuée à l’écoute, l’objet diffuse aléatoirement et en continue de nombreux témoignages. Le micro se situe au sommet de l’objet et le haut parleur sous la base de ce dernier.

 

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Paravent CASCADE
Projet de Jaïna Ennequin, Sarah Basset et Suying Huang, étudiantes en master design objet et design graphique à l’ESAD de Reims

Le projet « Cascade » est un paravent qui au-delà de sa fonction première de séparation de l’espace, offre une expérience à la fois tactile et sonore. Deux notions sont travaillées ici : la lumière et le toucher. L’objet invite à la manipulation par une gestuelle intuitive générant du mouvement.
Il est constitué d’une multitude d’éléments s’entrechoquant les uns avec les autres produisant alors des sonorités différentes. Les matériaux utilisés, le plexiglas, le cuivre et le bois, ont été choisis pour leurs qualités plastiques et sonores. La multiplication et la superposition de ces éléments permet de jouer sur l’opacité et le relief de l’objet à partir d’une trame verticale.

 

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LE SOLDAT AVEUGLE
Projet d’Aurore Assimon Amata, Victor Grenez, Clément Legrand, étudiants en master design objet à l’ESAD de Reims

Lors de nos rencontres avec les personnes atteintes de déficience visuelle, nous avons constaté qu’elles étaient familiarisées avec certains outils technologiques, tels le Smartphone ou le livre audio.
Nous avons donc entrepris de créer une application pour un jeu-vidéo sonore, qui se nomme Le Soldat Aveugle. Il s’agit d’une fiction s’inscrivant dans l’histoire du village de Grandham. Le parti pris d’utiliser uniquement le son permet de proposer une interface accessible à tous, dans des conditions similaires.
L’histoire se déroule durant la première guerre mondiale. L’officier allemand Jens Bauer découvre qu’un espion s’est glissé dans les rangs de son régiment. Alors qu’il le surprend, l’espion tente de le tuer mais échoue et fait perdre la vue à Jens. Le but du jeu est donc de mener à bien l’enquête permettant d’identifier l’espion. Cette recherche e veut uniquement sonore à travers des indices que notre héros devra chercher auprès de différents personnages du village et avec qui il s’entretiendra.

 

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GRANDHAM, UN VOYAGE DANS L’HISTOIRE
Projet d’Apolline Muet et Laura Ollivier, étudiantes en master design objet et design graphique à l’ESAD de Reims

« Grandham, un voyage dans l’histoire » est une application mobile. À travers les témoignages d’habitants du village et de photographies d’archives, elle vous invite à revivre la grande histoire de ce petit hameau. Bouleversements des grandes guerres françaises ou anectodes du quotidien, baladez-vous virtuellement sur la carte pour dévoiler les mémoires de Grandham…
Application visuelle mais également sonore, « Grandham, un voyage dans l’histoire » est adaptée pour les personnes malvoyantes et non-voyantes.
Touchées par nos rencontres avec les habitants du village et son histoire, nous voulions à travers ce projet, transmettre cette générosité et ce passé prégnant.

 

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SUSPENSION ACOUSTIQUE
Projet de Martin Barraud et Yohann Simonnot, étudiants en master design objet à l’ESAD de Reims

Le projet vise à développer, dans un cadre adapté, l’accès aux loisirs, à la culture et à la création artistique pour les personnes ayant des déficiences visuelles. Le lieu phare pour le projet est un centre de ressources situé à Grandham, dans les Ardennes qui proposent des activités et formations spécifiques.
Cet Open Space dont la hauteur sous plafond est de 7m, présente une nuisance acoustique significative. Pour palier à ce problème et améliorer l’environnement sonore destiné à accueillir des malvoyants et non-voyants, nous proposons des panneaux acoustiques pouvant être suspendus à des hauteurs différentes.
Ces objets valorisent le savoir-faire local du dernier vannier des Ardennes afin de construire des structures légères et facilement manipulables, associant les techniques de vannerie au feutre et en bois cintrable.

 

 

 

 

Diplôme Design & Culinaire 2016 : Taline Kassar Thomassian

Images du projet de Taline Kassar Thomassian, produit en juin 2016, pour son diplôme de master Design et Culinaire à l’ESAD. Le projet à obtenu les félicitations du jury.

Dévorer des yeux est un objectif de prise de conscience et de compréhension de tout ce qu’on ingère quotidiennement par le tri et par le « réveil des papilles dans les yeux ».

Comment réinventer et réaliser une nouvelle technique de représentation gustative sous différents niveaux de vision. Ou comment passer de l’image à la 3D.

Le réel enjeu de cette recherche est avant tout de sortir la matière alimentaire du champ des comestible donc de la déconstruire en l’expérimentant comme un matériau pour la reconstruire avec à terme un champ de création comestible.
Un second niveau de recherche est nécessaire afin de développer une technique mixte où matières, textures, couleurs, odeurs et goûts se juxtaposent pour créer de la narration et finalement un mode de consommation issus d’une recherche picturale et sculpturale découlant de cet hédonisme de dévorer des yeux.

Un cheminement de pensée et de construction où les éléments reprennent du volume et viennent créer des installations sensibles et comestibles dans les codes picturaux et sculpturaux pour créer de l’innovation culinaire.

Le but de cette recherche est de partager cet hédonisme pour le rendre accessible à tous à travers ses installations qui permettant de lire et regarder autrement tous ses détails perçus dans la dimension de dévorer des yeux.

Des installations qui donnent la possibilité de nous débrancher du quotidien et d’augmenter notre regard sur le monde.

Diplôme Design & Culinaire 2016 : Hui Zhang

Projet de Hui Zhang, produit en juin 2016, pour son diplôme de Master Design & Culinaire à l’ESAD de Reims.

Vivant dans un monde matériel, chaque élément est catégorisé et assigné à une utilisation, pourquoi?
Pourquoi l’aliment est-il uniquement destiné à être mangé? La nourriture pourrait-elle être utilisée autrement ? Qu’est-ce que la comestibilité? À quel moment et sous quelle manière le design intègre-t-il le monde alimentaire?
Toutes ces questions ont guidé mes recherches sur ce projet autour du matériau qu’est le sel.

Diplôme Design & Culinaire 2016 : Huang Ying

Images du projet de Huang Ying, produit en juin 2016, pour son diplôme de master Design et Culinaire à l’ESAD.

Diplôme Design & Culinaire 2016 : Elodie Levasseur

Images du projet de Elodie Levasseur, produit en juin 2016, pour son diplôme de master Design et Culinaire à l’ESAD.

Diplôme Art 2016 : William Jay

Images du projet de William Jay, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Thomas Collinet

Images du projet de Thomas Collinet, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Théodore Dumas

Images du projet de Théodore Dumas, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Juliette Mock

Images du projet de Juliette Mock, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Juan Ignacio Lopez

Images du projet de Juan Ignacio Lopez, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Jingyue Li

Images du projet de Jingyue Li, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.
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Diplôme Art 2016 : Jesse Wallace

Images du projet de Jesse Wallace, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Erwan Sene

Images du projet de Erwan Sene, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Damien Giraudo

Images du projet de Damien Giraudo, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Diplôme Art 2016 : Armand De Benoist de Gentissart

Images du projet de Armand De Benoist de Gentissart, produit en juin 2016, pour son diplôme de master en Art à l’ESAD.

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Design’R : exposition des diplômes 2016

Design’R présente chaque année les meilleures propositions des élèves en design de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims, sélectionnées à partir des projets de diplôme de Master, à l’issue de leurs cinq ans de formation artistique.

Cette année, certaines de ces productions ont été exposées au Musée des Arts Décoratifs de Paris, dans le cadre des Designer Days.

Le design est compris comme un champ d’expérimentation ouvert : design d’objet, mobilier, architecture intérieure et scénographie, design graphique et numérique, design et culinaire. Chacun trouve sa propre voie dans un champ disciplinaire ouvert, à partir de sujets qui impliquent l’esthétique, la technique et divers champs de la société.

On note ainsi une grande diversité des projets présentés au diplôme : gage de l’engagement de chacun dans un sujet personnel. Le designer apprend en outre à repousser les limites de ce qui peut être questionné dans sa forme, son usage, et son mode d’élaboration.

Le Cellier, salle de répétition, 4 rue de mars
Du 29 juin au 13 juillet, du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Vernissage le 28 juin à 18h

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Romain Coppin

"Choses"

C’est en passant par l’image et ces textures que ces formes et matières existent avant tout. Les complexes possibilités d’évocation qu’offrent ces choses empêchent d’en fixer une représentation, c’est pourquoi il est moins question de proposer ces figures comme émettrices que comme réceptrices de significations. Ici les usages sont à imaginer et disponibles à l’interprétation car la définition des choses reste toujours nébuleuse et dépendante de l’appréciation de celui ou celle qui s’y confrontent.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Pauline Lebel Bauchet

Maquette regroupant des objets conçus autour du thème du mystère. L’aspect surprenant de ces objets se retrouve dans leur caractère animé ou mobile. L’ensemble de ces objets crée un espace dédié à l’activité de la lecture. De gauche à droite ; les étagères coulissantes, l’assise Rideau-Pouf, la bibliothèque Biblibrique et la lampe Strates.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Maxime Prangé

"P+L/F"

Transformer un espace, le rendre plus flexible en employant la lumière comme matériau.
Le système se compose d’une tige souple pouvant se mettre librement en forme dans l’espace, sur laquelle évoluent différentes sources lumineuses. Elles peuvent se déplacer et se combiner pour adapter l’éclairage à nos différentes occupations.
(Système électrique sans danger – DC 12V) Système d’éclairage flexible

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Marie Legentil

"Pièces montées" La vitesse humaine est devenue par le progrès une forme de lenteur. Longtemps dénigrée, elle est pourtant porteuse de qualité. Pourquoi certaines techniques de fabrication sont-elles encore réalisées à la main aujourd’hui ?

Inspirée par la conceptions des carreaux ciment, du terrazo, ou encore du coulage d’une chappe pour un plancher chauffant, j’ai développé un outil qui a pour vocation de valoriser la liberté du geste de l’artisan, afin qu’il puisse s’exprimer, développer le dessin du sol en sortant des formes standards du carreaux.
«Pièces Montées» a pour vocation de créer à partir d’un même système d’outillages un dallage unique à chaque fabrication dont la taille est adaptable, sur mesure, il commence et se termine où on le désire. Les éléments présentés aujourd’hui, sont des échantillons de matières de mes recherches.
On peut y observer plusieurs étapes de réflexions où le système est apparent ou non, ainsi que plusieurs typologies de formes qui ont été développées avec des systèmes d’outillages différents.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Laura Portarrieu

"Sur la paille" Consoles & Lampes

Sur la paille est une collection d’objets mettant en avant un savoir-faire français, la marqueterie de paille, artisanat tombé dans l’oubli, vivant dans l’ombre de la marqueterie de bois. Cherchant à communiquer sur cette technique, la collection met en avant à travers deux objets (consoles & lampes), une double interprétation de la marqueterie de paille, à la fois dans son dessin et dans la composition de sa matière, la paille, or du pauvre.
En quête d’une forme de contemporanéité, «Sur la paille» questionne la notion de proximité autour de l’objet et nous interroge à la fois sur un savoir-faire mais aussi sur la place de l’objet dans notre environnement, créant le lien et cherchant à faire perdurer cet artisanat d’une grande richesse.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Clément Chevelt

"Ahmed" Réinterprétation des unités temporelles

Réinterprétation des unités temporelles. Ce qui révèle d’un coup d’œil furtif sur une horloge devient une exploration du temps et de la façon dont nous l’appréhendons.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Camille Viallet

Une certaine idée du Tokonoma

Le tokonoma est une alcôve présente dans l’habitation traditionnelle japonaise à l’intérieur duquel le japonais vient y déposer une oeuvre d’art, une composition florale et, généralement, une calligraphie. Il est un espace contemplatif, un espace consacré à l’éveil du regard. Dans la continuité de cette idée qu’est celle du tokonoma, ces vases ont été pensés et construits comme des espaces, des territoires du sensible.Ces objets questionnent la place de l’objet vase dans l’espace domestique occidental en tant qu’autel présent afin d’éveiller une certaine sensibilité. Ces objets ont été pensés comme des jeux de construction, dont les différents éléments sont indépendants les uns des autres et permettent la construction et la déconstruction, l’emboitement et la superposition des différentes formes offrant alors une liberté d’utilisation du vase.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Alexis Bondoux

Etagères

Ces pièces de mobilier témoignent d’un acte de design performatif. Chacune d’elle est fabriquée à partir d’un fond et est composée spontanément sur ce format. Elles sont pensées et exécutées dans le même temps, comme une peinture sur un châssis. Les outils standards d’assemblage (visseuse, vis, mètre, équerre, serre-joints) et les chutes de bois comme matière première, constituent la palette de travail nécessaire à la réalisation du tableau. Les gestes libres et intuitifs que l’artiste peintre réaliserait sur sa toile en maniant ses outils et sa matière, intègrent alors le processus de design. Démarche dans laquelle les pinceaux, les encres, et l’acrylique sont remplacés par une visseuse et des découpes de bois. L’ensemble de ces collages en volume, forme un carnet de croquis sur lequel les pièces sont comme des dessins jamais terminés, que l’on pourra repriser et peaufiner.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Théo Leclercq

"Points de repères" Banc et estrade

Pendant un moment vous partagerez un même support matériel, vous vous approprierez simultanément un dessin. Temporairement, vous serez une communauté parce que ces bancs seront vos biens collectifs, vos territoires.

Diplôme Design Objet-Espace 2016 : Xian Zhang

"Nostalgie"

En exprimant l’expérience et le sentiment de vivre dans un double-temps, l’objet crée une connexion affective entre la personne qui vit à l’étranger et les proches de son pays d’origine. Chaque typologie d’objet représente une intimité subtile par rapport à une relation sociale.

Diplôme Design Objet-Espace 2016: Sylvain Debelfort

"Les Amants Vinyliques"

Point d’impact entre le monde de l’industrie et celui de l’artisanat, cette collection de tapis et tapisseries se présente comme un obstacle prismatique, déviant de sa trajectoire prévisible l’usage de la moquette. Balayant d’un léger revers des années de connaissances techniques, une profonde simplicité règne ici. Recherchant le chemin le plus court entre le dessin et l’objet, les matières s’embrassent, entre attraction et rejet, le collage est maître. Une force magnétique, issue de frottements tectoniques, semble émaner de ces objets. Un nouveau territoire se dessine.

Diplôme Design Objet-Espace 2016: Yoann Moyeuvre

"Greffons" Chaises en osier

Ce projet présente l’évolution d’une collaboration entre un designer et une artisane voulant mettre en valeur le savoir-faire manuel,
inimitable à la machine. L’objectif est de réintégrer et mettre en
valeur le savoir-faire artisanal dans notre époque où tout est
industrialisé et produit à l’étranger.

Ce projet a été développé autour de la chaise mullca, ancrée dans notre culture visuelle française, pour mettre en valeur le savoir-faire de l’osier. La Chaise produite industriellement sert de base au travail de l’osier et du rotin pour créer une nouvelle assise.

Enrichies de nouvelles connaissances en vannerie, les deux dernières chaises ont été dessinées spécialement pour s’adapter au processus de création.

(Matériaux: Tube d’acier, peuplier, cuir, osier et moelle de rotin)

Ce projet a bénéficié du mécénat de Corinne Sohet

Folie Végétale 2016

Un projet de Jules Levasseur Chaire IDIS

A travers la conception d’une petite architecture pré-fabriquée, à caractère industrialisable, le projet s’organise en deux axes de recherche :
• une couverture de tuiles biosourcées, à base de chanvre et lin, produits à faible impact environnemental, qui apportent de nouvelles qualités plastiques et mécaniques, permettant notamment d’alléger la toiture ;
• une charpente pré-fabriquée, réalisée en collaboration avec les Compagnons du Devoir de Muizon. Cette charpente met en valeur l’ensemble des techniques du charpentier, tout en définissant de nouveaux points de rencontre entre nouvelles technologies et pratiques traditionnelles.
Cette mise au point a fédéré de nombreux partenaires :
Pôle IAR – Industries et Agro-Ressources, Laon ; le BatLab du CoDEM, Amiens ; les Compagnons du Devoir, Région EST, Muizon ; Les Compagnons du Devoir, Institut supérieur de la Couverture, Paris ; Eco Technilin, Yvetot ; FRD, Fibres Recherche Développement, Troyes.

La Recherche de l’ESAD au Palais de Tokyo-Paris

Table ronde de l'équipe de recherche de l'ESAD : De la datavisualisation aux nouvelles formes de production : design, recherche et innovation sociale.

Dans la manifestation baptisée Vision, qui réunit au Palais de Tokyo l’actualité de la recherche dans les Ecoles Supérieures d’Art,  l’ESAD organise une table ronde : De la datavisualisation aux nouvelles formes de production : design, recherche et innovation sociale.
Intervenants :
Véronique Maire
(designer et titulaire de la Chaire IDIS),
Olaf Avenati (responsable du Master Design graphique et numérique),
Eve-Lise Kern
et Kévin Zanin (étudiants en Design graphique et numérique),
Jules Levasseur (Designer ingénieur de recherche à la Chaire IDIS),
et trois intervenants associés aux programmes de recherche de l’ESAD :
Philippe Rivière
(journaliste et cartographe interactif / Chaire IDIS),
Pierre-Antoine Chardel (philosophe et enseignant à Télécom Ecole de Management),
François Trahay (Maître de conférences en informatique à Télécom ParisSud).

17 avril 2016

Palais de Tokyo, 13 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris

Horaires d’ouverture : 12h00/0h00

Diplôme art 2015 : Hélène Cayet

Images du projet d’Hélène Cayet, produit en juin 2015, pour son diplôme de master en art à l’ESAD.

Diplôme art 2015 : Jordane Saunal

Images du projet de Jordane Saunal, produit en juin 2015, pour son diplôme de master en art à l’ESAD.

Diplôme design objet 2015 : Amaury Tavernier

Réinterprétation de mobilier de collectivité

Diplôme art 2015 : Raphaël Rossi

Images du projet de Raphaël Rossi, produit en juin 2015, pour son diplôme de master en design d’objet à l’ESAD.

Workshop au Moulin Jaune 2015

Le Moulin Jaune, situé à 35 km de Paris et 100 km de Reims, est la maison du célèbre clown russe Slava Polunin, fondateur du Snow show et directeur du Cirque d’Etat de Saint-Petersbourg.

Ce domaine, dont le jardin de 3 ha vient d’être labellisé « Jardin remarquable », est un laboratoire de création et de vie où il invite de nombreux artistes à partager une aventure où création et nature s’unissent en un art de vivre festif et joyeux.
Les étudiants de Design & Végétal y ont été reçu pour un atelier à ciel ouvert d’une semaine dédié à la conception d’artefacts en symbiose avec le vivant : des objets, mobiliers, micro-architectures à base de saule et d’osier pensés comme greffes, excroissances, colonisations…

Banquet Scientifique 2.0 : « Guerre et Alimentation » 2015

Le Banquet Scientifique est une forme scénographique et culinaire inédite. Conférences, performances d’artistes et repas s’y mêlent pendant quatre heures pour faire résonner ensemble saveurs et savoirs. Il s’est déroulé dans le temple rémois de la production agricole, ce joyau architectural qu’est la Halle du Boulingrin.

DESIGN CULINAIRE, RECHERCHE ET SCÉNOGRAPHIE enseignants : Marc Brétillot, Anne Fressard, Raoul Sbaiz, Patricia Ribault

Les objectifs : • faire vivre le centenaire de la Grande Guerre, dans une forme originale et contemporaine, pensée par les jeunes artistes de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design ; • produire un contenu scientifique sur un sujet peu exploré : l’alimentation pendant la guerre de 14-18, et plus largement en temps de guerre et à l’armée. Comment l’observation des conditions d’alimentation des soldats nous parle de leur époque? Quelles leçons en tirer pour nos « temps de crise » ? • faire vivre aux rémois et à tout public un moment mémorable sous la Halle du Boulingrin, symbole moderniste de la reconstruction de Reims.

Ce projet hybride et collectif repose sur une multitude de collaborations scientifiques et de production, faisant de cet événement un moment de partenariat, de convivialité et d’échanges. Il a permis d’associer les partenaires scientifiques du design culinaire (Université François Rabelais- Tours,), le lycée hôtelier Gustave Eiffel (Reims) sur la préparation culinaire et le service, des artistes, designers, écrivains et le monde culturel national et international. Deux cent personnes ont partagé cet événement, vivant une expérience scientifique de type colloque et une expérience esthétique, engageant la sensibilité au sens premier du terme : les sens, la perception. Les propositions ont suivi la forme de communications orales, performances ou oeuvres plastiques : plasticiens, designers, performeurs, essayistes, musiciens, philosophes et poètes se rencontrent pour donner à voir et à comprendre dans la liberté que donnent les saveurs d’un festin.
Le Banquet Scientifique a déjà été décliné en deux versions : 1.1 et 1.2, sur le thème « Pillage et Gaspillage», l’un au 104 à Paris le 12 avril 2013 (7 heures en journée), l’autre à la Friche de la Belle de Mai – Marseille, dans le cadre de la Capitale Européenne de la Culture, le 11 septembre 2013 (soirée).
Comité scientifique du banquet scientifi que 2.0 :
• Marc Brétillot, designer culinaire et enseignant à l’ESAD de Reims
• Marc de Ferrière, professeur, Université François Rabelais de Tours
• Claire Peillod, directrice, ESAD de Reims
• Patricia Ribault, docteur, responsable de la recherche, ESAD de Reims
• Laurent Séminel, éditeur (Menu Fretin)
• Jean-Pierre Williot, professeur, Université François Rabelais de Tours
Partenaires institutionnels et scientifiques : L’Université François Rabelais de Tours – L’Équipe Alimentation (LÉA – EA 6294) Institut Européen d’Histoire et Culture de l’Alimentation
Les intervenants :
• Earlwyn Covington, enseignant en cultural studies à l’ESAD : Food fi ght (conférence)
• Bruno Crépin, muséographe et scénographe du Musée de la Grande Guerre à Meaux : La guerre, ça s’alimente (théâtre et performance)
• Emmanuelle Cronier, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Picardie Jules Verne : Les peurs alimentaires en temps de guerre (conférence)
• Julie Fruchon et Alexandrine Leclere (ALON), designers culinaires : Furcula (performance)
• Franck Lesjean, Conseil Général de la Marne : Les objets détournés par les soldats pour l’alimentation (conférence – démonstration d’objets usuels)
• Fabio Parasecoli, Professeur et coordinateur du programme de Food Studies à la New School de New York : Cuisiner en temps de pénurie, les publications féminines en Italie sous le régime fasciste (conférence)
• Jean-Claude Ribaut, critique gastronomique au Monde : Jules Maincave et les « biftecks d’attaque à la gnole » (conférence et dégustation)
• Alexandra Roudière, artiste – Munitions (performance)
• Laurent Séminel, éditeur (Menu Fretin) : La balistique du petit suisse (conférence)
• Athéna Stourna, scénographe, metteur en scène et chercheure en études théâtrales (Université ouverte de Chypre), avec la participation de Despina Nikiforaki, chercheure en arts du spectacle, Université Paul Valery (Montpellier 3) : Cuisiner, manger et rêver. Les mets de guerre (conférence – démonstration)
• Aurélie Vannier, designer culinaire : La guerre au cochon vinaigrette, bon pour quatre (bouchée apéritive)
Voir le film de l’événement
Quatre plats principaux au menu de ce repas de soldat :
• Poireauter le potage de patate (dit vichyssoise !), éclats de jambon des Ardennes, pain gamelle, message du poilu.
• Sardines en boite écrabouillé, ou dans la marinade, herbes folles
• Steak à l’attaque de gnôle. Racines en ragout
• Gâteau Anzac et pluie d’obus

Diplôme design graphique 2015 : Mathilde Fiant

Comment figer l'éphémère de l'écoute d'un morceau, dans tout ce que l'expérience a de sensible et de propre à chacun ? C'est la question que Mathilde Fiant s'est posé pour son diplôme, Face B.

Inspirée par le phénomène de la synesthésie, elle utilise le logiciel Processing pour générer des algorithmes destinés à retranscrire les éléments sonores en éléments visuels.
L’étudiante dessine un vocabulaire formel évoquant la musique composé d’ondes ou boutons de consoles qui, une fois assemblés, transposent la durée de la piste en instant du poster – objet symbolique du fan. Cette matrice est complétée par des paramètres personnels, comme le volume lors de l’écoute. L’image, ainsi conçue, représente l’intégralité du morceau, mêlant aspect génératif et personnalisation du modèle, pour garder la trace de l’expérience sensible.

2015 – DNSEP Design graphique et numérique Mathilde Fiant Installations graphiques, vidéo-projection et posters imprimés.

Diplôme design objet 2015 : Hélène Labadie

Dans une célèbre scène de la Dolce vita ( Federico Fellini, 1960 ), le spectateur assiste émerveillé aux belles retrouvailles de Marcello et de l Anita Ekberg. C’est pourtant le troisième protagoniste de la scène qui a retenu toute mon attention, la fontaine de Trévi. La plupart des fontaines que l’on côtoie ont souvent cet aspect majestueux, mais j’ai voulu que mes objets soient conçus autour de ce que j’aime qualifier de fontaines domestiques. Chaque jour, nous les construisons tous, inconsciemment, en entassant la vaisselle dans l’évier et en jouant d’équilibre avec l’eau du robinet. L’eau se met-elle a mimer le verre en glissant le long de sa surface ou bien est-ce le verre qui mime l’eau ?
Les matériaux véhiculant l’eau se confondent peu a peu avec elle par bien des aspects, ils la parodie et la fige grossièrement par le feu en formant de grosses gouttes de verre. Contrairement aux fontaines « triomphales» sur lesquelles l’eau n’est qu’une énième fioritures greffée sur la bâtisse, elle se retrouve ici au centre du projet. Elle est au premier plan de l’objet, le construisant et le polissant de toute part.

Si le cinéma et la mise en scene jouent un role prépondérant dans ma perception des objets se sont les films burlesques qui m’attirent. Dans le film the Lobster ( 2015 ), le réalisateur Yorgos Lanthimos imagine un monde loufoque ou chaque humain aurait sont équivalent animal. Mes fontaines ont quelque chose des personnages de Lanthimos, elles sont pensées comme des personnages. Ce n’est pas simplement les figurants qui ressemblent aux fontaines mais aussi les fontaines qui s’apparentent aux figurants dans un jeu pervers de réflexion, de contemplation et de mimétisme.

Diplôme design objet 2015 : Bastien Mairet

« Bulle » est un mobile, comme une sculpture en mouvement. Il s’offre à la contemplation par le mouvement. Du fait de ses reflets, sa cinématique et son bruit de fonctionnement, le mobile peut évoquer à chacun, un souvenir et suggérer une interprétation.

« Volte-Face » est un miroir mis en mouvement par un système de boîte à musique. Comme un clin d’œil aux automates d’antan, il reste à plat et lorsque l’on tire sur la cordelette celui-ci se met en mouvement, donnant à voir le reste de la pièce, notre reflet s’effaçant. Il s’anime en silence et lentement, offrant une pause poétique à l’utilisateur.

Diplôme design objet 2015 : Biwei Pan

« 4 » permet de définir facilement et esthétiquement un espace personnel. Le système s’installe grâce à la balance, il est stable mais également susceptible d’être agité. Une fois mis en place, d’une manière très poétique, les cloisons vont légèrement être secouées par les courants d’air créés par le passage des gens par exemple. De cela découle une relation intime entre objet et Homme.

« 8 » Système d’étagères composé de seulement trois éléments qui permettent d’obtenir une structure de rangement modulable, rétractable, évolutive mais aussi facile à monter et à déplacer. Un dispositif de crémaillère sous les plateaux garantit la stabilité du meuble et sert également à définir l’écart entre les différents niveaux de l’étagère.

Diplôme design objet 2015 : Baptiste Sevin

« Nef acoustique »: Une micro architecture pour une expérience sonore autour de la table d’hôtes.
« Mobile insonorisé »: Mobile autonome muni d’un capteur de décibels qui vient se déployer au-delà d’un certain volume sonore afin de calfeutrer la pièce dans laquelle il se trouve, pour une meilleure acoustique du lieu.

Diplôme design objet 2015 : Geoffrey Pauchard

« Duo » (lampe) Luminaire composé d’un réflecteur et d’un tissu tramé. Grâce à ces deux éléments, l’objet se déploye et dévoile son essence. Elle n’existerait pas sans l’interdépendance de ces deux derniers.
« Trio » (parasol) Parasol composé de trois éléments : deux tubes de diamétres différents axés sur un mât carré permettent à l’objet de se développer en tirant sur une corde.

Diplôme design objet 2015 : Amélie Guilleminot

Ethique industrielle

Penser le design en termes de relation entre les éléments, les forces et les processus pour atteindre la qualité objective. Entre fil de fer et tôle perforée, cintrage, moirage et pliage, les objets évoluent dans un univers coloré et dessiné. Le métal est au cœur du projet comme un hommage à László Moholy-Nagy, responsable de cet atelier au Bauhaus. « Exercer le matériau c’est aussi s’exercer soit lorsqu’on l’éprouve » László Moholy-Nagy

Summertime

Pour inaugurer l’année 2015, Le Centre d’Art – Marnay Art Center CAMAC, invite en résidence de création l’Esad de Reims. Les étudiants de 2ème et 3ème année de l’option Art sont invités à séjourner, travailler, produire dans le cadre d’un workshop d’une semaine in situ. Les œuvres qui auront été produites à l’issue de cette résidence seront exposées durant 3 semaines dans la galerie.

SUMMERTIME, est le titre d’une chanson composée en 1935 par Georges Gershwin. Cette chanson est devenue rapidement un standard du jazz (Charlie Parker, Sydney Bechet, Billye Holiday…) et a été aussi reprise par de nombreux groupes et chanteurs (The Doors, Janis Joplin, Nina Hagen…) Ce titre choisi, fait référence à l’histoire de ce lieu de résidence secondaire, fondé par Daniel Filipacchi, grand amateur de musique. Dans cet « havre de paix » les plus grandes voix du jazz ont résonné et habitent encore le lieu… Ainsi, le titre de l’exposition «summertime» raisonne comme un refrain en hiver et comme la promesse d’un temps suspendu à venir…

Les étudiants seront invités à produire en groupe ou individuellement des projets artistiques dans le prolongement de leurs projets personnels qui interrogeront le paysage, le territoire et l’espace dans lequel ils résident, tant au niveau géographique qu’historique. Les œuvres seront produites «in situ» et habiteront l’espace de la galerie pour quelques semaines.

Workshop Art

Lors de la mission d’études organisée par l’ORCCA du 3 au 5 juin 2013, afin d’établir dans le champ culturel des échanges entre la région Champagne-Ardenne et la Vysocina en République Tchèque, Claire Peillod, directrice de l’ESAD est entrée en contact avec différents acteurs locaux, et notamment le proviseur et les professeurs du lycée Světla Nad Sázavou . Ce projet est né de cette visite, qui a réuni, dans un second temps, les professeurs concernés, lors de la venue de la délégation tchèque à Reims le 9 avril 2014. Enseignants : Giuseppe Gabellone et Alexandre Ovize, artistes et professeurs à l’ESAD de Reims. Etudiants concernés : 3e année option art et des lycéens de Svetla Nad Sazavou. Ce workshop s’est développé à partir de deux matériaux : le verre et la céramique, permettant aux étudiants d’expérimenter et de jouer des contraintes sculpturales et conceptuelles de ces deux matériaux. Les projets ont été développé en amont à Reims, de façon à optimiser le temps et la rencontre sur place. Ce workshop a été l’occasion pour les étudiants de se confronter à un système d’élaboration, de mise en place du projet et de réalisation, ainsi qu’à un échange avec des lycéens. Le sujet de recherche est libre. Les étudiants en troisième année ont travailé chacun leur propre projet. Les ateliers du lycée Světla Nad Sázavou ont été mis à disposition pour les réalisations (verres, vitrage, céramique, porcelaine, taille de pierre, forge, …) et les lycéens ont accompagné les étudiants de l’ESAD dans la production de leur projet.

Futur immédiat 2015

Dans le cadre de l’appel à projet FUTUR IMMÉDIAT (programme qui encourage la réflexion stratégique autour des grandes tendances de marché et qui doit permettre le développement de 5 projets industriels de textiles innovants), lancé par R3iLab (Réseau Innovation Immatérielle pour l’Industrie), Clara Marcenac, Alice Baraud, Adeline Faveau, et Sarah Basset, étudiantes en 3e année à l’ESAD de Reims ont développé en collaboration avec notre partenaire maroquinier DOGNIN, trois projets innovants avec pour matière première, le cuir.

Sous-main dissimulateur de techno, porte manteau nomade et cintres 3D, luminaire… Les prototypes de ces projets sont présentés sur le Salon Maison et Objet en septembre 2015 à Paris.

Diplôme Design Objet-Espace 2015: Benjamin Mahler

"TUNE"

Ce projet inspiré de la pratique de la customisation, permet de transformer son véhicule avec différents modules de conduite, de transport de marchandises ou de personnes.
Un châssis indépendant dont l’empattement est modulable, permet d’accueillir différents modules afin de créer le véhicule adapté à vos besoins du moment.
On peut donc conduire avec une simple cabine de pilotage, un module de camping-car, celui d’un camion de maraîcher ou d’autres déclinaisons ; le concept exploite toujours la base du même véhicule.

Coffee Cup 2015

La Ville de Limoges, en partenariat avec les associations Esprit Porcelaine et Connaissance du café ont lancé le Porcelain Coffee Cup, concours international de design portant sur la réalisation d’un ensemble de tasses de dégustation de café en porcelaine de Limoges.

Le domaine de la caféologie et de la dégustation de cafés d’excellence est en plein essor. Pour autant, les professionnels ne disposent pas à ce jour de tasses réalisées dans un matériau haut de gamme et répondant à leurs attentes gustatives et olfactives.
Ce concours porte sur la création d’un ensemble de tasses de dégustation de café soit : une paire tasse pour espresso, une pour cappuccino, une pour latte, accompagnées d’un plateau pour café gourmand.
L’objectif principal de ces créations est la valorisation des propriétés techniques innovantes et du savoir-faire traditionnel liés à la porcelaine de Limoges tout en répondant aux préconisations très précises des caféologues.

Jean Prouvé 2015

Dans le cadre de la refondation de l’école, le ministère de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR), en liaison étroite avec le ministère de la culture et de la communication a engagé une consultation de design, sur la base d’un prix « Jean Prouvé ».

Cette consultation vise à interroger les pratiques pédagogiques (pratiques numériques, approches
collaboratives…) et les usages à travers la conception du mobilier (assise et plans de travail).
L’école, dans son dessein d’émancipation de l’individu et de formation du citoyen par l’éducation, est
particulièrement concernée par le fait que le numérique modifie fondamentalement toutes les
activités humaines et notamment celles liées à la diffusion et au partage des connaissances. Elle
s’accorde désormais pour intégrer les outils numériques dans le projet éducatif.
Le numérique, par sa nature, influence profondément la structure même de l’apprentissage du savoir
au point de remettre en cause l’organisation matérielle et spatiale de la salle de classe et de l’école en
général.

Parc Champagne 2015

Les étudiants de troisième année de design ont élaboré un projet de festival au parc Champagne de Reims.

Dans un premier temps ils ont mené des enquêtes sur la variété des configurations spatiales de festivals régionaux, nationaux ou internationaux.
Puis l’étude approfondit du site leur a permis de déterminer une programmation qui pose un cadre conceptuel ajusté au potentiel paysager du site. Enfin ils ont abouti une esquisse de projet proposant un concept d’ambiance et de fonctionnement. Un certain nombre de projets interroge les comportements des publics et leur rapport aux modes d’écoute musicale.

Diplôme design graphique 2015 : Lorène Politzer

Quel est le rôle et la responsabilité du designer graphique dans la transmission de l'information ? À l'heure ou Internet favorise la circulation des rumeurs et contre-vérités, sous quelle forme peut-il intervenir ? En association avec l'association ATD Quart-monde, qui lutte contre la pauvreté, Lorène Politzer conçoit un outil à mi-chemin entre le design de service et le graphisme : un plugin pour démonter les idées reçues.

Avec l’accentuation de la crise économique et sociale, l’association constate la prolifération d’idées fausses sur les pauvres. Le programme, désigné par l’étudiante a pour but d’analyser le contenu des pages d’information et de surligner les contre-vérités, pour les démentir, les nuancer, ou au contraire venir approfondir et compléter l’information. À terme, l’ambition est de former une communauté de contributeurs et d’archiver toutes ces contributions. Ce catalogue numérique classifiera les idées reçues et permettra d’établir une cartographie des sites véhiculant ces informations. Lorène poursuit son travail avec l’association, qui fait appel cette année au crowdfounding pour développer le projet.

Installation multimédia, interface de site internet et affiches imprimés.

Diplôme design graphique 2015 : Delphine Sicard-Malafosse

Le projet de Delphine Sicard-Malafosse vise à déconstruire le cisexisme* en jouant sur les apparences et à rendre compréhensible la notion de genre.

Le projet de Delphine Sicard-Malafosse vise à déconstruire le cisexisme* en jouant sur les apparences et à rendre compréhensible la notion de genre. Le jeu des sept familles Queer remet en question la famille hétérosexuelle, blanche et cisgenre : les visages sont masqués par une encre noire sérigraphiée et grattable qui matérialise les préjugés. Une fois les cartes grattées, les identités de genre réelles apparaissent et laissent place à l’ambiguïté, à la transgenralité. L’atlas du genre, un dépliant en papier de huit mètres de long, présente la complexité des notions de genre théorisés par les mouvements féministes des années 1970. Les définitions, au cœur du pliage, sont classées par champs sémantiques et mises en contexte : la vision consensuelle (en vert) se confronte à la vision militante (en violet).

*Supposer qu’une personne d’apparence masculine est un homme avec un pénis et, inversement, qu’une personne d’apparence féminine est une femme avec un vagin.

Installations graphiques, dépliants, affiches et cartes imprimées.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Zoé Lasmaries Bauduin

« Co-working »

L’espace de co-working est un lieu polyvalent, mobile et communicant. Cet objet, en s’inspirant de ces spécificités, a pour but de favoriser le «faire ensemble» dans ces espaces émergents. Léger, facile à l’usage, peu encombrant, chaque module accompagne une fonction du lieu. Déposer ses affaires (rangement, porte manteau), travailler en groupe (écran de projection, élément de prise de note, porte Ipad), partager des biens (étagères), tous les éléments se déplacent sur des rails afin de permettre une adaptation constante aux évènements qu’accueille le lieu. Pour une créativité à la fois horizontale et verticale, pour un partage en trois dimensions..!

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Sylvain de Rozevire

« La domestication des nuages »

Ce projet est axé autour de la domestication d’un phénomène naturel : le nuage. C’est au travers de ses codes et langages, qui agissent sur notre affect et nos perceptions, que j’ai construit l’identité de ces objets. Ces signes que l’ont peut qualifier de banals, régissent notre quotidien dans l’univers naturel. Tandis que dans l’univers artificiel, l’ensemble est réglé et programmé. On ne retrouve pas la variabilité, qui apporte une dynamique constante et omniprésente dans l’univers naturel. Quelle est la part vivante des objets? Je tente de donner à l’homme une part de contrôle sur un phénomène, par des paramètres de variabilité, par des jeux de temporalité, de mouvement et de lumière.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Maxime Aguilar

« Entre-deux »

On évoque souvent le fait que le sport est l’une des plus belles écoles de la vie. Devenu l’exemplification de la performance, dans une pratique individuelle ou par équipe, le sport est le support de valeurs essentiellement conviviales et socialisantes.
« Entre-deux » joue sur la qualité éducative du sport pour questionner la notion de collectif dans le mobilier. En transposant certaines qualités esthétiques, règles spatiales et comportementales dans notre quotidien, de nouvelles typologies d’objets sont créées. L’espace domestique devient un espace d’évolution où le parallèle, entre objets sportifs et objets de design, développe la question du mouvement et de l’adaptabilité des objets face aux variations du collectif. L’articulation entre terrain domestique et terrain sportif, redéfinit la notion de confort. Les objets abordent un confort sportif, un confort déroutant, qui propose de sortir de notre confort moderne pour revenir à une forme de simplicité à la fois dans la typologie des objets et dans la posture du corps.
Ces assises d’appoint sont destinées à un usage temporaire. Ces objets jouent sur la notion de mouvement, pour créer un dialogue et un équilibre entre la délimitation de l’espace, son étendue et ses circulations. Ces objets hybrides sont « entre deux » : assise/ paravent, assise / tapis, objet / espace. Dans un environnement collectif, ils évoluent en terme de typologie et de proportions, pour créer des espaces de repos qui s’adaptent aux variations du collectif.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Maud Laurent

« Objets lumineux »

La lumière naturelle qui nous entoure est perpétuellement en mouvement, c’est une source qui se déplace lentement dans l’espace, de l’horizon au zénith, et qui ne cesse de varier d’intensité, de flux lumineux en fonction de différents éléments extérieurs. Ce sont parfois les nuages, parfois le paysage montagneux ou urbain. A travers trois objets, j’ai essayé de retranscrire la perception de ces effets naturels.

CERCLE
Ce cercle se manipule avec un système simple de poulie, il se soulève doucement lorsque l’on tire sur la corde passant d’un éclairage très rasant pour envahir petit à petit l’espace permettant une contemplation d’une lumière qui se couche ou qui se lève. Le contrepoids derrière le cercle permet de bloquer la corde et de maintenir l’objet dans la position souhaitée. Le luminaire s’éteint lorsque le cercle est à terre et de ce fait, on déplace progressivement la lumière de haut en bas pour qu’elle vienne s’évanouir doucement sur le sol.

AMAS
Cet objet est le résultat d’une réflexion sur la fragmentation de la lumière à travers des éléments multipliés, des cailloux, facettés pouvant imiter le charbon ou la roche volcanique. Ce «tas» fait penser à une combustion. Cet objet apparaîtrait alors comme l’origine de la lumière artificielle. La manipulation est intuitive et a quelque chose de presque primitif. Cette source ne s’éteint jamais et son rôle est simplement une présence.

CONSTRUCTION
Cet objet entremêle l’idée de mouvement de la source et l’interaction d’éléments en une construction étrange. Il est constitué de trois éléments, qui possèdent chacun une source lumineuse. L’utilisateur doit venir taper l’un des trois parallélépipèdes pour qu’il s’allume. L’objet apparaît comme une construction plus urbaine, qui ne relève plus du naturel ni du cosmique. Cet objet réunit une lumière directe, une à contre-jour et une dirigée vers le sol.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Mariana Stéfanet

«Bricologie Augmentée»

La Bricologie Augmentée est un projet de recherche axé sur l’expérimentation du potentiel des outils numériques, comme la découpeuse laser, la fraiseuse numérique et l’impression 3D. J’ai retiré de chaque outil une idée de bricologie augmentée, ce qui m’a permis de proposer des possibilités. Il s’agit, plus précisément, de semi-produits — des surfaces rainurées, percées ou encore des systèmes d’assemblage — qui sollicitent la curiosité de l’utilisateur et lui permettent de concevoir par lui-même les objets, dont il a besoin (sur-mesure), tout en étant accompagné. Cette possibilité de DIY est envisageable dans un FabLab, comme dans un magasin de bricolage équipé d’outils numériques ou encore chez un prestataire de services.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Line Lieng

«Dressed to sit, revêtement pour chaise»

Le vêtement, outre sa fonction de protection, permet de se transformer, de donner à voir le soi que l’on se construit, et peut également nous influencer dans nos postures, nos états d’esprits, etc. Dans ce projet, je me suis intéressée aux rapports entre un corps (la chaise) et son revêtement (la housse et le coussin). Comment un simple revêtement peut-il, comme le vêtement, transformer la perception voire la pratique de son support? À partir de l’étude de la posture du corps sur la chaise, j’ai choisi trois types de postures; se recroqueviller, s’affaler/se vautrer, se mettre en tailleur/méditer; et développé autant de revêtements qui habillent la chaise et permettent de générer des postures et des usages différents. L’utilisation de sangles permet d’adapter ces housses et coussins au plus grand nombre de chaises, chacune s’exprimant de manière différente selon la chaise qui les porte. Il s’agit également de jouer sur l’affectif, les chaises « habillées » deviennent des lieux de réconfort (l’alcôve qui isole, les coussins que l’on vient serrer près de soi…) et modifient le rapport que l’on a à l’objet, lui redonnant alors comme une seconde vie.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Léa Wlodarczyk

« Kiosque à jeux »

En réaction aux crises économiques, écologiques et sociales auxquelles notre société doit faire face, naissent des initiatives humaines innovantes. C’est ainsi que se développent actuellement de nombreux projets fondés sur la mise en commun de lieux, d’objets, de connaissances dans un désir d’échange et de partage. J’ai souhaité inscrire mon projet de diplôme dans cette dynamique citoyenne en axant ma recherche sur le jeu dans l’espace public. Comment une activité ludique peut-elle permettre aux individus de se réapproprier collectivement certains lieux ? De quelle manière le jeu peut-il créer du lien social et sensibiliser les individus au partage ? J’ai donc imaginé un dispositif d’emprunt de jeux destiné à l’espace public. Le Kiosque à jeux propose différents jeux (de société, de construction, de plein air, petits accessoires de sport…) que l’on peut emprunter grâce à une carte de prêt ou une carte bancaire. Susceptible d’être implanté dans différents lieux, (un parc, une place, une plage, etc.), il permet aux individus de réinvestir ces espaces de manière ludique. Offrant à tous l’accès à de nombreux jeux, le Kiosque favorise les échanges et le partage dans l’espace public. Les trois petites éoliennes verticales qui surmontent le Kiosque lui garantissent son indépendance énergétique tout en le signalant dans l’espace public. L’emprunt et le retour des jeux sont gérés grâce à la présence de puces RFID (radio frequency identification).

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Justine Plateau

« Extension Croissante »

Le végétal, de nature autotrophe, se sert par principe de son environnement proche pour se mouvoir dans l’espace. Le végétal prend souvent appui sur des éléments manufacturés, comme béquille, comme tremplin, comme tuteur. Le végétal ne fait pas de différence entre une paroi rocheuse et un mur en brique, un arbre et un poteau électrique, un sol bétonné ou un lopin de terre ; il s’adapte. C’est une rencontre voire une confrontation qui se produit alors. Extension croissante est un travail sur des structures simples à l’image de la construction du végétal, qui exclut toute forme de superflu. L’objet devient support de croissance. Il met en évidence la plasticité et les stratégies du végétal pour s’étendre dans l’espace. Les végétaux sélectionnés sont des végétaux qui peuvent se mettre en place de manière autonome par un système de racines suçoires, comme le lierre, hedera, ou ficus pulmila ; ce sont elles qui leur permettent de s’établir sur de nombreuses surfaces verticales. La structure s’efface presque dans l’espace, se présence se fait discrète au profit de ce qui l’accueille.

Diplôme Design Objet-Espace 2014: Jean-Baptiste Colleuille

« Objets premiers » Comment créer des objets domestiques qui possèdent la qualité des objets quotidiens fonctionnels, tout en étant des présences esthétiques ?

Inspiré par une large iconographie sur l’art primitif Objets premiers questionne la matérialité de l’objet via une recherche sur la forme-support, la surface, le motif, la texture et les matériaux. Une recherche qui porte de l’attention, tend à redonner de la valeur, de la qualité aux objets produits industriellement et qui a pour volonté d’enrichir notre rapport à ceux-ci. Par un jeu de contrastes, le primitivisme est un moyen d’interroger les objets contemporains, leurs usages, leurs esthétiques, leurs productions et notre rapport à ceux-ci. Le miroir et la table d’appoint développés sont des objets qui changent de statut quand on les manipule. Ils passent d’une présence fonctionnelle à une présence esthétique. Ce ne sont pas des objets figés mais des objets qui évoluent, et que l’on s’approprie par la multiplicité de leurs fonctions. Par de simples opérations, comme la découpe laser, le fraisage, la gravure, les matériaux sont mis en valeur. Sublimés, ils donnent du sens aux moyens contemporains de production.

Diplôme Design Objet-Espace 2014: Guillaume Barbereau

« Alternatives »

Dans un contexte où l’usager est de plus en plus soumis à son environnement, de nombreuses conceptions aboutissent à des formes figées, sans options alternatives. OpuS questionne la probabilité de faire l’expérience de l’autonomie en proposant une unité de production d’énergie domestique utilisant la force du vent pour produire de l’électricité. En investissant le thème de l’énergie, le projet tente de répondre à la question : « Peut-on produire de l’énergie à l’échelle domestique ? » C’est avec l’ambition de pousser l’usager à ne plus être seulement spectateur de ce qu’il consomme, mais acteur de sa production, que s’est construit le projet. Après une phase de recherche justifiant des choix techniques, le projet réfléchit à différents scénarios d’usages, aboutissant à la conception d’un objet modulaire. La dimension « Open Source » d’OpuS (le code source est à la disposition de chacun) tend à démocratiser la compréhension de l’objet technique, permettant au grand public d’accéder plus facilement à sa conception.

Diplôme Design Objet-Espace 2014: Gaëtan Didier

« Attribut »

Je me suis intéressé précisément aux objets emblématiques de la région Champagne-Ardenne. Certains objets, au même titre que des produits du terroir, peuvent en effet refléter l’image et l’identité d’un territoire. Afin de m’immerger dans le contexte actuel régional, le projet s’est construit grâce à de nombreuses visites d’industries et d’artisans encore actifs. Par la suite, nous avons naturellement collaboré ensemble pour concevoir des objets contemporains et ainsi valoriser le patrimoine de chaque entreprise et par conséquent du territoire. Le concept premier qui a alimenté ma recherche, c’est l’idée de biographie. En effet c’est elle qui fait l’unicité de chaque lieu et qui distingue tout un chacun de son voisin. Aussi, la richesse du concept de biographie d’un territoire ou d’une entreprise, c’est que l’histoire continue de s’écrire. De mon point de vue, c’est le rôle du designer de questionner l’avenir de ces objets du terroir et leur évolution dans l’univers de la création contemporaine, pour qu’ils restent modernes.

Diplôme Design Objet-Espace 2014: Claire Haimart

« Sépion »

Coquille interne dorsale de la seiche, les sépions s’échouent par milliers sur les plages normandes et bretonnes au printemps. Ces résidus marins sont utilisés depuis l’âge du bronze pour leurs qualités thermiques et leurs structures aérées (exemples: ponçage, moule pour couler du métal, sculpture). En partant de ce constat, j’ai inventé une matière composite à base de sépion et de grès, qui est résistante à la chaleur (+ de 1000°), légère et imperméable. A partir de cette matière, j’ai conçu des objets nomades pour la plage: une assise qui se plante dans le sable et un contenant pour maintenir au chaud de la nourriture.

Diplôme Art 2014 : Julian Cuellar Bolivar

« Motosierra ». L'art a la capacité et le devoir de porter un discours politique sur les différentes problématiques sociales contemporaines.

C’est ma position face à la situation sociale de mon pays, la Colombie. Etabli depuis huit ans en Europe pour faire mes études, j’ai du de vivre une adaptation culturelle, une transformation, qui est devenue centrale dans mon travail plastique.

« Désagrégation » sable, pupitre, 1mx70cmx3m Je retrouve la nécessité sociale d’un contrôle, dans mes souvenirs d’enfance, comme dans cette fortification éphémère qu’est le château de sable. Déjà à la petite l’école, assis à ma place prédéfinie par la forme du pupitre, -un espace optimal pour un conditionnement socioculturel des nouveaux esprits-, on se confronte à son voisin. Chacun construit dans son imaginaire un futur, comme le chateau de sable d’un jeu d’enfant. Cette tour reste un rêve d’enfant, une architecture éphémère et une allégorie de la contrainte imposée .

« Scutum » 30 boucliers en acier faits à la main. 7mx3m
Un Mur, une allégorie du contrôle et la force, une limite, l’extérieur ou intérieur, une esthétique de perturbation et œuvre contextuelle. Elle est composée de bouclier de forme romaine en acier avec lesquels je délimite l’espace, pour figurer une barrière. C’est le geste de résistance qui est au centre de l’œuvre : une non-architecture, un décor politique que ne sert à rien et que quelqu’un de déterminé pourra toujours franchir

Diplôme Art 2014 : Baptiste Dion

"Ruines en chantier". Prix Prisme 2014

Extrait du mémoire : Ruines en chantier

« Venant d’une famille paysanne, fortement ancrée sur le territoire des Ardennes, mon approche artistique, autant pratique que théorique, s’est portée sur des mouvements proches de l’environnement, du territoire, et de leur évolution dans le temps. J’ai souvent été alerté autour des problèmes, des menaces que pourraient rencontrer ces territoires, urbains et ruraux, habités ou non. Savoir de quelles manières nous utilisons ce territoire, en quoi et vers quoi nous le modelons, nous le façonnons et le faisons évoluer. Comme point de départ, nous mesurerons à quel point la pratique de Robert Smithson trouve un écho dans les questions contemporaines, cinématographiques, esthétiques et sociales. L’héritage qu’il a laissé dans le milieu artistique est important. Le «paysage entropique» smithsonien, nous amènera à réfléchir sur les ruines que nous a léguées l’histoire, de ce que nous laisserons derrière nous après notre passage sur terre. Et ainsi étudier le rapport qu’entretient l’homme aux ruines, à la destruction et à la catastrophe en fonction des diverses conceptions du temps, de l’histoire et de la mémoire. Terre Ardennaise meurtrie par deux grandes guerres successives, l’importance de la transmission de l’histoire et de la mémoire des ruines ont engendré mon besoin personnel d’écrire sur ces thèmes. Quelle responsabilité avons-nous face aux ruines? Quelle attention devons-nous porter sur celles-ci ? Pourquoi avons-nous peur de ce vide et de cette disparition et cherchons-nous à les remplacer par un plein ou par une construction ? Par quelle énigme les ruines peuvent-elles gagner une importance poétique voire esthétique ? […] Près de cinquante ans après The Monuments of Passaic, Bruce Bégout nous parle dans son essai Suburbia, de ce qu’occasionnent aujourd’hui les banlieues, les «slurbs», que nous mettait en images Robert Smithson. Cet essai Suburbia définit avec beaucoup de justesse et de précautions ce qu’est justement la suburbia. Enrichi d’informations complémentaires à caractère sociologique, il nous présente l’extension des villes au-delà de leurs limites, de leur matérialité et nous renseigne sur la dissolution de l’urbain dans un espace sans centre ni périphérie, là où est condensée la négativité. Bruce Bégout nous éclaire sur la suburbia, autrement dit ces banlieues infinies où sont massés les habitants des sociétés contemporaines. On comprend mieux comment l’hyper-consumérisme, la pression écologique, la violence urbaine, le repli individualiste et défensif, l’enlaidissement des entrées de ville, la peur, l’isolement, le vide culturel, l’ennui peuvent avoir raison des replis populations qui y vivent. La suburbia, c’est aussi ce qui concentre nos névroses, et ce qui laisse advenir la négativité de l’existence. Bruce Bégout dépeint un espace clos en apparence sans valeur, sans sens et dépourvu de beauté, les hommes y cherchent une liberté qu’ils ne parviennent pas à conquérir. […] La suburbia, c’est aussi un espace infini qui ne connaîtrait pas de limite géographique, un territoire sans frontières, un espace dissolu où se perpétuent ce que Bégout appelle des « conglomérats » rassemblés les uns près des autres, produisant des êtres « urbains » à la fois sans repères et non repérés, perdus dans le faubourg, dans la masse. […] »

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Audrey Bigot

"Food consumption". Dans le contexte alimentaire actuel, fait de libertés et de possibilités grandissantes mais aussi d’angoisses sanitaires et écologiques, se développent des initiatives visant à rapprocher le mangeur des produits qu’il consomme.

En accord avec ces principes de maîtrise, connaissance et appréciation de l’alimentation, quelles solutions proposer ? Ce projet tente de valoriser la consommation de produits frais, par des moyens simples et responsables, à travers quatre propositions pour la cuisson et la conservation des fruits et légumes.

L’îlot sur pied reproduit le milieu d’un cellier. Il permet de conserver les fruits et légumes résistants dans un environnement frais et sombre grâce au sable humide rafraîchissant. Il est une surface de travail et de transformation dans la cuisine. Le séchoir obscur empêche les condiments de germer. L’hygrométrie y est régulée par des billes de faïence. Son environnement permet aussi de faire sécher des herbes aromatiques.

La corbeille, structure légère et sculpturale, permet de surveiller et sublimer les denrées. Elle reprend, dans un souci d’économie de moyens et d’adaptabilité, les mêmes éléments que le séchoir. Les billes de faïences immergées dans l’eau permettent d’hydrater les fruits et légumes fruits pour éviter qu’ils ne flétrissent. Par sa surface isotherme la casserole utilise la chaleur emmagasinée en début de cuisson pour cuire les aliments hors du feu, sans source d’énergie et de revenir aux plats mijotés délaissés à cause de leur longue cuisson.

Diplôme Design Objet-Espace 2014 : Adrien Cissé

"Le tapis volant". Le tapis volant, objet mythique et féerique, issu des contes perses et arabes et de la mythologie russe.

Pendant un an, je suis parti en quête de cet objet ultime et jusqu’au challenge : Comment faire un tapis volant ? Ma volonté a été de donner à vivre l’expérience tapis volant. Les dispositifs aménagent des moments propices à la contemplation, des territoires ouverts à la magie, qui célèbrent joyeusement la pensée de la lenteur, contre un quotidien souvent trop dense et hyperactif. Ces dispositifs proposent un nouveau regard sur une forme de méditation dans nos vies dont l’idée est de s’envoler pour mieux se poser.

Fab 21 2014

Bar Ephémère 2014

Le Centre culturel Saint-Exupéry, lieu associatif de la vie culturelle rémoise, lance le label machine consacré aux cultures et pratiques digitales. Dans ce cadre, un appel à projet a été organisé pour concevoir un bar éphémère dans le hall d'accueil du Centre.

Les recherches ont été focalisées sur les pratiques de la conception numérique dans le design. Ils ont conçu des mobiliers évolutifs et inscrits pour la plupart dans une démarche écologique de contrôle des chutes de matière, grâce aux outils de découpe numériques. L’esthétique est issue du process et participe à la création d’un nouveau langage.

Les deux propositions lauréates présentées ci-dessous, seront réalisées au cours de l’année 2015.
En partenariat avec le Centre Culturel Saint-Exupéry.

Jaina Ennequin, Théophile Blandet, Martin Barraud, « Numérhic »
Les tables en contreplaqué 22mm répondent à différents scénarios d’utilisations pour deux, quatre, six ou douze personnes. Cette modularité offre un ensemble de configurations à la fois ludiques et esthétiques, connotant le numérique : fluidité et jeu. La matière est utilisée dans son ensemble, sans chute, grâce aux calculs numériques de la découpe laser.
Les différentes hauteurs dialoguent par la superposition des éléments. Les formes des meubles semblent s’être décrochées. Le plafond, par un jeu de formes, signale les différents agence-ments des tables, et se met en miroir du meuble central. Les formes en papier blanc diffusent la lumière et produisent la nuit une at¬mosphère chaleureuse.

Maxime Augay, Clément Beaugé, « Binarbar »
L’esthétique du bar s’inspire de la question du langage binaire ou langage informatique, et est constitué de cercles et de rectangles symbolisant les 0 et les 1.
Tout le mobilier du bar est pensé en fonction d’un processus de découpe numérique (fraisage numérique) nous permettant d’oublier les clous et les vis pour les remplacer en certains points par des clés imprimées en 3D qui viendraient assembler le tout. Les modules de tables se replient pour former un banc ou se déplient et s’éparpillent pour apporter plus d’intimité aux usagers : les plateaux de tables et les tabourets forment ainsi une suite de 0 et de 1, tel que celle qui a permis leur fabrication via un process informatique.

Couverts 2014

Cet exercice sollicite la capacité du futur designer à développer une collection par la pratique du dessin, à l’échelle grandeur nature. Une fois la collection dessinée, il fût demandé de réaliser des maquettes d’aspect de chaque ustensile.

Naturel Artificiel 2014

La question ici posée est la capacité pour un designer de manipuler dans un projet des éléments directement issus de la nature, du monde physique, qui ne sont pas le fait du travail de l’homme ; et de le mettre en dialogue, au sein de l’objet, avec son opposé : l’artificiel.

Workshop Feutre-Mongolie et Design Feutré II 2014

En 2013, sous l’impulsion de l’Institut du Feutre d’Oulan-Bator, les étudiants de 2ème année ont amorcé un projet autour de cette matière. Ils ont ainsi expérimenté un savoir-faire et découvert une culture.

Le projet initial proposait une réflexion sur les modes de production, ainsi que sur les spécificités de ce matériau. A partir de ces réflexions et en établissant des parallèles franco-mongols, les étudiants ont proposé des objets liées aux intérieurs traditionnels.

En 2014, le workshop en Mongolie en partenariat avec l’Université du MUST (Oulan Bator) a permis aux étudiants de valider leurs idées premières et de réaliser leurs projets, avec la collaboration active avec les étudiants du MUST. Au delà d’une production commune, ce partenariat a permis aux étudiants des deux cultures de se questionner, de se positionner et d’expérimenter leur idée du design.

« Design feutré II » au Musée du Feutre de Mouzon a réunit les travaux d’atelier et ceux réalisés en Mongolie. Une première exposition de travaux d’étudiants avec le feutre avait eu lieu en 2010 dans ce Musée. Avec le partenariat du Musée du Feutre de Mouzon et de la Région Champagne Ardenne.

Maxime Augay, « Felties ». Rangement pliable et modulable, constitué uniquement de chêne et de feutre, qui sert de charnière.

Théo Leclercq, Jessie Dérogie, « Versus ». Interprétation en objets d’une confrontation matérielle et formelle, aperçue durant le séjour en Mongolie. D’un coté la tradition du feutre et ses motifs, de l’autre, Oulan Bator en construction.

Léonnie Durr, « T12 ». Construit à partir de tourillons uniquement liés par des ficelles, cet objet investit l’espace souvent oublié du plafond. Multifonctionnel est comme une cabane suspendue, le travail sur le lien entre les tourillons est important car il donne sa solidité à l’objet et lui permet en même temps de rester souple.

Clément Haharfi, « Waiting chair ». Cette assise transportable et adaptable permet de s’asseoir lors d’une longue attente dans la ville. Elle se greffe, grâce à des tiges métalliques incrustées entre le feutre et le cuir ,sur différents mobiliers urbains. L’emploi du feutre permet à l’assise d’être à la fois souple et résistante. Le cuir renforce les endroits où le feutre est sous tension. L’utilisation du cuir marron et des coutures oranges est une référence au travail de la maison Hermès, rappelant l’objet de luxe fait main.

Adeline Faveau, Marion Courregelongue, Sarah Basset, « Les indispensables ». Cette collection d’accessoires pour le dressing allie la souplesse du feutre à la rigidité du métal et du cuir. Ces matériaux sont traités artisanalement (tressage, couture…) afin de renvoyer à l’artisanat mongole. Ils se regroupent autour d’une même structure tubulaire métallique. Feutre, cuir, aluminium, tube acier.

Maxime Louet, Camille Tomei, « Cinabres ». La cinabre est une espèce minérale aux couleurs rouge et grise entremêlées, qui parfois s’organisent en strates, lorsque le refroidissement de la lave est lent. Ces tabourets de béton, bois et feutre sont directement inspirés de la roche volcanique. Le feutre, rouge, chaud et mouvant, invoque la lave ; le béton, froid et dur, l’intemporalité́ immobile de la pierre. Le relief est valorisé par la stratification qui rappelle la cartographie géologique.

Laurie Lefevre, Danaé Falcoz Apolline Muet, Léa Mestres, « Objet nomade ». Un tabouret/ballotin et une gourde/carafe s’adaptent à l’extérieur comme à l’intérieur. Certaines caractéristiques du feutre nous ont semblées pertinentes : le confort de ce matériaux de part sa douceur; sa capacité à s’accommoder aux formes; sa résistance aux tensions, alliée à sa rigidité. Afin de renforcer ses atouts nous l’avons combiné à deux autres matériaux : le grillage de poule pris entre deux couches de feutre permet la mémoire de formes et ajoute de la résistance; le vernis, pour imperméabiliser.

Romain Kloeckner, « Exploration feutrée ». A travers différentes expérimentations visant à infiltrer la matière pour lui donner une autre dimension, un trio de lampes à pris forme. Elles accompagnent l’enfant l’exploration de son environnement : lampe frontale, lampe torche et veilleuse. Matériaux : fils électrique, feutre, chêne.

Yohann Simmonot, « Prothèse ». Ces objets sont pensés comme des prothèses, destinées à corriger les défauts d’utilisation de produits industriels du quotidien, grâce à la caractéristique d’isolation thermique du feutre. Le feutre est façonné par une technique qui lui est propre, l’aiguilletage. Du cuir est ainsi inséré à la manière d’un tressage, pour structurer l’objet. Ces objets-prothèses prennent forme et sens lors de leur greffe sur le produit à isoler.

Paul Louda et Victor Grenez, « Toi-son ». Casque audio en laine et cuir, expliquant dans un enregistrement la genèse du projet. Enceinte en laine, mousse et liane, diffusant une pièce sonore issue du travail de la matière.

Design’R : Expérimentation 2014

Editions, à la boutique de mobilier Home@ge, Reims Du 06/03/14 au 29/03/14

La boutique de mobilier Home@ge à Reims, a invité du 06/03/14 au 29/03/14 l’ESAD de Reims. Les projets des étudiants, dont certains ont été lauréats de concours nationaux, ont été disséminés dans l’immense show-room de Grégory Guillemain, parmi les productions les plus marquantes en design de ces dernières années. Les futurs designers ont côtoyé les grands maitres du design contemporain.

Motifs 2014

Le motif est communément une répétition de forme bien définie.

Cet exercice demandait d’envisager librement le motif au travers de la pratique du dessin comme lieu d’investigation pour la production d’objet. Suite à une série de dessins libres sur ce thème, l’étudiant a dû interpréter un dessin de motif en le transposant, dans une échelle spécifique, et des matériaux traduisant la qualité sensible des techniques du dessin.

Aurélia Martin, « Galalithe » : contenants/ planches à découper. Petite collection d’objets autour du domaine de la cuisine. Recherche sur des matériaux naturels : galalithe (bio-plastique), sciure de bois alimentaire, céramique. Développement d’un motif par la forme, avec cette idée de tranche marquée sur tous les objets de la collection, par la matière créant un motif naturel.

Clémentine Schmidt, « Eki » : lampe et table basse en bois laqué et métal. La silhouette élancée est née d’un travail sur l’équilibre, le motif et le partage. Chaque élément constitutif est interdépendant, puisque, seul, il ne tient pas. L’objet, dès lors que les éléments s’agrègent, forme une unité cohérente, une interaction, un mutualisme, tirant profit de cette relation.

Yoann Moyeuvre, « Oblong »: rond d’acier cintré et plié. Travail sur le motif via la déformation et la multiplication d’une forme oblongue. Le motif dérive vers un volume, qui a abouti à un objet.

Amélie Grouselle, « Console ». Cette console s’est construite autour du plateau, à partir de dessins de plusieurs profils, et le plateau est l’un de ces profils extrudé. Les contreforts qui courent le long du plateau en résine permettent de le solidifier afin que l’on puisse y poser des objets. Ils accueillent aussi les pieds.

Alexandre Vuillerme, Table de jardin en dibon, acier et béton. Cette table tient debout par la combinaison des qualités et défauts de chacun des matériaux qui la composent. Un simple parasol, et le vent, le soleil et une flopée d’autres choses vous appartiennent !

Pauline Lebel, Portes lenticulaires. Le projet est né de recherches sur le motif, le but étant de produire un effet visuel dynamique. Les portes lenticulaires sont des portes coulissantes ayant la particularité d’avoir deux couleurs : blanc du côté droit et rouge bordeaux du côté gauche.

Xian Zhuang, « Bailar ». Cette table haute est composée de quatre courbes et deux cercles, qui viennent dessiner des compositions différentes en fonction de notre position par rapport à celle-ci. D’apparence fragile, elle est néanmoins capable de soutenir une tasse, un livre, ou même un vase.

Camille Viallet, Percussion et hérédité . L’instrument-mère de ce projet est un geste. Ce geste permet de façonner le premier outil, qui, par la suite, façonne le second et ainsi de suite. L’ensemble compose un arbre généalogique, où des formes se croisent, s’additionnent et en enfantent de nouvelles.

Laura Portharieu, « JELLY ». La gélatine alimentaire transformée en une matière déshydratée reprend les capacités physiques et esthétiques du plastique, et pourra disparaître dans un délai de trente à cinquante ans. L’écriture plastique de l’objet est liée à l’histoire et la provenance de la matière dont elle met les caractéristiques en évidence: photosensibilité, résistance, pérennité…

Petite Usine 2014

Conception d’une machine outil.

Réfléchir au développement et à la production d’un objet, incluant et mettant en scène la machine, le(s) procédé(s) et le produit final. Expérimentations de techniques de mise en forme visibles.

Tania Clémente et Amélie Costeux, « Objets concrets ». Cette micro usine produit des objets en béton qui jouent avec les codes visuels, entre matière froide du béton et l’aspect presque textile créé par son moule. Trois gabarits nous permettent de produire une série d’objets constituée de deux étagères et d’une patère. Les différents cadres donnent aux objets leurs dimensions et la bâche plastique confère à chaque pièce son caractère unique car aléatoire. L’esthétique des objets découle directement de celle de la « machine » dont-ils proviennent.

Romain Coppin, « KOFFER ». L’acte de produire un objet est transformé en spectacle destiné aux lieux publics, face au jugement des spectateurs. L’objet est un prétexte pour le projet, c’est pourquoi il est exposé sur un socle. La valise devient la rotomouleuse, à l’intérieur de laquelle se trouvent les contenants accueillant la matériel nécessaire à la fabrication des objets. La valise renvoie à la symbolique de la magie et de la mobilité.

Sylvain Debelfort et Léonie Durr, « PVC ( Poor Vases Ceramics) ». Poor Vases Ceramics est une petite usine qui produit des vases à partir de tubes PVC. Ces vases sont fabriqués avec une technique inspirée de celle de la céramique. Les pièces sont tournées, moulées, poncées, peintes par trempage. La production reste artisanale, chaque vase est unique, car il est la combinaison d’une ou plusieurs formes et couleurs.

Semi Fini 2014

L’exercice sur les produits semi finis a pour objectif de faire prendre conscience des matériaux qui nous entourent et tout particulièrement des matériaux qui existent déjà sous une forme prédéfinie, comme le métal que l’on peut trouver sous forme de plaque , barre ou tube, le bois sous forme de feuille, planche, baguette, tasseau, … Le produit semi-fini choisi doit être utilisé de façon systématique, sans limite de quantité, pour créer un objet par ce principe de mise en œuvre. La contrainte, consciente et maîtrisée, peut devenir une qualité et produire de la singularité.

Vases 2014

Dessiner un vase : penser un contenant pour recevoir des ou une fleur, et fonctionnant aussi bien sans, pouvant être réalisé au sein des ateliers de l’école. Cet exercice à été mené de façon très rapide en deux séances avec l’idée de créer un ensemble de réponses plutôt qu’une série de propositions individuelles. Pour cette raison le travail a été présenté sur une table unique, comme un avis collectif sur cette typologie.

Vélos 2014

Ce sujet aborde une question fondamentale du XXIème siècle : le déplacement en ville.

Nous avons choisi d’aborder cette question à travers un objet existant : le vélo et d’imaginer non seulement la question du déplacement mais aussi toute la synergie que cet objet peut produire. Une série d’objets a été développée sur des thèmes très simples comme : transporter, se protéger des intempéries, se signaler de façon sonore etc…

Aurélia Martin et Clémentine Schmidt
Cléopatra
Comment améliorer l’usage du vélo en ville ? Le premier facteur du fléau «vélo au garage» est le mauvais temps. Cléopâtra, projet textile, est un k-way directement intégré au vélo.
Anatol
Le transport en vélo : ce petit porte bagage, rétractable permet d’éviter les « vélos tumeurs ». En toile de parachute, imperméable, il se fixe sur le porte bagage.
Daria
Une pince-pantalon, et une cuissarde de protection : cet accessoire de vélo en toile de parachute, vous protège par tous les temps !

Alexandre Vuillerme
Images en Mouvement
Cette organisation de cyclistes-projectionnistes, un gang de cinéma de rue, multiplie les lieux de projections de courts-métrages au sein de la même ville. Le mécanisme présent sur le pédalier génère toute l’énergie nécessaire au fonctionnement. Le «Drive-In» du XXIème siècle peut-être redéfinit : tout le monde se déplace, le cinéma lui-même ne fait pas exception.

Amélie Grouselle
Reims à vélo
Suite à une étude des circulations dans la ville de Reims ont été observés : – le niveau de fréquentation des usagers par quartier, – les infrastructures destinées aux vélos, – les différentes typologies des rues de Reims. Le croisement de ces informations a permis de déterminer un tracé dans la ville. Ce parcours englobe toute la ville de Reims du nord au sud, en choisissant des rues où il était agréable, facile et sécurisant de circuler à vélo, et sans réaliser de grands travaux. La signalétique du parcours est fléchée, à l’instar d’un parcours de randonnée et démontable au gré des changements dans la ville.

Laura Portharieu et Camille Viallet
APOIDEA
En ville, le casque de vélo est un élément non-désiré, porté par seulement 7% des citadins. Apoïdea est une proposition de casque répondant à certain de ses désavantages : l’encombrement, l’esthétique, le manque d’aération. Elaboré sur la technique de pliage nid d’abeille, ce casque permet de renforcer la résistance de la coque tout en garantissant sa légèreté. Il est décliné en plusieurs coloris, qui jouent avec les formes hexagonales pour une esthétique changeante et adaptable au goût de chacun.

Tabouret 2014

Stools in the corridor : collection d'objets en matériaux détournés

Le projet consiste à concevoir une première collection de mobilier (tabouret et patère) à partir de matériaux détournés, glanés et gratuits : sac plastique, carton d’emballage, cagette, …. Comment imaginer du mobilier à partir de ces matériaux souvent mal considérés? Comment les requalifier? Comment structurer un objet à partir d’une forme d’accumulation? Les étudiants ont réalisé chacun un tabouret et une patère permettant de tester leurs usages.

Miroirs 2014

L’enjeu de ce projet est la capacité pour un designer à utiliser un semi-produit existant (en l’occurrence un miroir choisi dans un circuit de grande distribution) afin de proposer un objet original aussi bien sur un plan plastique que fonctionnel. L’étudiant a dû produire l’objet en série et donc intégrer cette spécificité dans le processus de création.

Affordance 2014

Le sens des formes. Qu’on doive les poser ou les suspendre, les pousser tirer, ou les tourner..., les objets se doivent d'accompagner l'utilisateur vers leur usage, d’anticiper l'instinct pour devenir ergonomie.

Maxime Augay,  » V lock  »
Cet antivol de vélo offre une grande souplesse d’utilisation, en combinant la sécurité d’un antivol en « U » avec la flexibilité d’un antivol à spirale. Acier trempé, câble en acier trempé tressé, silicone en surface.

Jaina Ennequin, « Petite Boîte »
Le radio réveil est un objet usuel malmené chaque matin et pourtant indispensable. L’image de la boîte à musique ainsi que l’utilisation de la céramique industrielle interviennent comme une manière d’adoucir la relation que l’on entretient à l’objet. Sa forme suggère une gestuelle intuitive. Sa compréhension suit des degrés de lecture.

Danaé Falcoz, « Washbasin »
Acrystal(Résine de synthèse et poudre de métal) , Corian et Inox S’articulant autour des conditions des sanitaires publics, ce projet permet aux personnes de taille moyenne, possédant des handicaps, ou aux enfants, de bénéficier d’un lieu de rinçage des mains. Cette vasque s’adapte à la taille de l’utilisateur par une simple pression de la main. Lors de ce contact, elle bascule vers l’avant grâce à une petite pièce rotative située juste au dessous, la reliant à la planche de travail par un tuyau souple. La forme de la vasque, du robinet et de l’ensemble de la structure, le choix des matériaux, les systèmes d’emboitage et la disposition des divers éléments, tout est pensé dans le but que l’objet transgresse la crainte du basculement.

Vino Design 2014

Le projet Vino Design est un projet collaboratif franco-italien, réunissant écoles d’art et de design, et maisons de vin.

A l’invitation de Politecnico de Milano, l’ESAD de Reims et son atelier de Design Culinaire mené par Marc Brétillot, participe à ce projet en faisant trois propositions pour la maison de vin italienne Berlucchi situé dans la région de Franciacorta en Italie.

Baptiste Sevin, Damien Convert et Clément Bernard
Gressins
Associant les arômes des diff érentes gammes de vins de la maison Berlucchi, les gressins, produit traditionnel italien originaire de la région de Turin, mêlent les saveurs. Ils font corps avec la flûte contenant du vin et participent à la composition graphique de l’ensemble de cette dégustation.

Chloé Eulry, Vincent Rahir et Florian Gauteur
Cartographie
Les verres gravés reprennent les lignes du territoire vinicole, et sont couronnés d’un anneau mettant en valeur les différents crus, les accords mets et vins.

Elodie Elsenberger, Audrey Barbereau, Lorène Politzer, pièce sonore de Jordane Saunal
Les noces clandestines
Trois objets, liés à la vue, l’odorat, l’ouïe, … synesthésie des formes mettant le goûteur, avant la dégustation, dans un état d’éveil et de sens exacerbés
1. Kaléidoscope : Retranscription visuelle de tous les arômes présents dans le vin.
2. Flacons Olfactifs : Chaque fl acon contient une fragrance présente dans le vin.
3. Conque : Objet sonore permettant d’isoler les sons associés à la dégustation du champagne.

Avec le concours du service international du Polytechnico de Milan.

Escales sonores 2014

Projet en partenariat avec le Centre National de Création Musicale Césaré.

Recherches pour la diffusion de compositions musicales contemporaines dans un Parc.

Apolline Muet, Nid sonore
Le nid d’abeille sauvage a proposé deux directions de projets : une inspiration formelle, de systèmes de diffusion imitant l’implantation sur les arbres des ruches naturelle ; une seconde proposition où le spectateur s’approche de la forme abritant la diffusion comme les abeilles de leur rucher.

Audrey Large, Nuée
Une Nuée d’insectes, un envol, un murmure. Un nuage, une masse légère flotte doucement dans le parc, accompagnant la déambulation du visiteur. Ici la nature s’identifie à la musique, les insectes se propagent a la manière des ondes sonores.
Le projet ne se veut pas illustratif mais évocateur : la multiplication de fines tiges de métal plantées en terre et peintes à certains endroits créent l’effet d’un nuage moucheté, cinétique, en apesanteur. L’accumulation de tiges métalliques et de végétaux crée un espace labyrinthique dans lequel on s’immerge.

Manon Ritaly, Monolithe
Le système sonore est intégré à l’intérieur d’un monolithe imposant, dans un coffrage en bois. En référence à 2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick : une stèle. Mystique. La forme minimale et monumentale de 3m de haut intrigue le spectateur et l’attire.
L’ensemble est recouvert de planches de bois massif, préalablement sablées afin de faire
ressortir les veines et les nœuds, qui évoquent l’image de l’onde sonore ). La totalité du monolithe est ensuite brûlée au chalumeau.
L’opposition du végétal vivant dans le parc au bois mort du monolithe renforce l’énigme.

(enseignants : Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky, Philippe Legoff)

Jardins-Jardin « Fantaisie végétale » 2014

1er Prix concours de l’Innovation Jardins-Jardin 2014 : Lauréate Amélie Grouselle

Cette citerne est un récupérateur d’eaux pluviales, qui lie plantes et objet en un tout.
Les plantes vivent grâce à ce que l’objet leur apporte, et l’objet vit avec les plantes, qui complètent sa fonction.
Lorsqu’il pleut, l’eau tombe dans le bassin supérieur, qui contient les plantes aquatiques (papyrus, prèle, étoile d’eau, iris d’eau) ; lorsque celui-ci est plein, le surplus d’eau déborde dans le bac inférieur et permet à l’utilisateur de se servir, grâce à un robinet greffé sur la citerne.

Post-diplôme 2014 : Alexandrine Leclère et Julie Fruchon

Alon

Dans cette anticipation alimentaire, une société végétarienne ré-envisage une consommation carnée dont l’innovation serait que cette viande soit consentante… Au delà d’ouvrir un débat, nous avons souhaité traiter de la viande, de façon décalée et remettre en question la place centrale qu’elle occupe dans la gastronomie française. Puis nous avons imaginé des objets qui accompagneraient de nouveaux modes de consommation ou, du moins, porteraient nos questionnements.
SACRÉE CARNE
« Nous situons notre narration en post-France. On fabrique par manipulations des poules sans plume et des moutons sans laine. Les animaux deviennent donneurs d’organes. Ils prennent la forme et le principe du kebab, une structure osseuse centrale et tubulaire autour de laquelle est compactée une masse de chair informe, très facile à débiter. Les chercheurs pensent avoir atteint un sommet technologique. La viande est travaillée au plus infime de sa matière, la chair est ensuite compactée et moulée, offrant le simulacre de produits d’une extrême qualité. Les consommateurs sont dupés. Un scandale accompagne la découverte de la réalité de cette production. Une grève de la viande sans précédent se met en place. Pendant des semaines, le sol des villes est jonché de barquettes plastiques gonflées à bloc. Cette indignation prend l’aspect d’une remise en cause du carnisme. Vu alors comme un plaisir construit sur une vieille habitude sociale. Toute utilisation animale est rejetée. C’est l’avènement du régime Vegan, né d’un soulèvement social. Le monde se porte bien. Au début de cette transition alimentaire, certains essaient de reproduire des trompe-l’œil carnés. Ces pratiques tendront à s’estomper. A la Tour d’Argent, le «canard au sang» est canonisé. On y déguste à présent les légumes de l’île-Saint-Louis, dont on peut admirer le maraichage à la française depuis la vue panoramique. Le met d’excellence est aujourd’hui, la «crapaudine au jus», une betterave ancienne cuite par osmose dont on extrait un jus savoureux enrichi en protéines par un brie de luzernes germés. Une réminiscence mystique creuse un manque, dans l’esprit plus que dans le corps des mangeurs. La croyance qui conférait à la viande un aspect magique est rediscuté au sein d’un petit groupe de penseurs, questionnant les pratiques alimentaires dites primitives, Le carnisme et ses articulations spirituelles. Dans un cadre gastronomique, et respectant les principes Vegan, ils envisagent une viande issue d’un corps d’humain consentant. La rencontre entre culturisme et gastronomie française se dessine. La maison Bonduelle, elle, y voit un attrayant marché et met rapidement en place un nouveau type de culture. Dédiant ses plus beaux espaces, à la construction d’un centre où seront accueillis dans des conditions idylliques les sujets humains de dégustation. La sélection sous forme de concours mensuel est ouverte. Les Culturistes se proposent librement, le défi n’est plus seulement d’être beau, d’être gros mais d’être bon. Et être bon résulte d’un travail d’exigence. Les muscles s’entassent et les médias se pressent. L’un d’eux affirme vouloir être le premier homme de l’histoire cuisiné par un grand chef. Il explique qu’il envisage son absorption par d’autres comme une façon de distribuer sa force. Il a été noté par les néo-gastronomes, la succulence des sujets sensibles à l’art. La chair serait plus savoureuse, les arômes plus complexes. Le vainqueur part en entrainement pré-dégustatif. Un nouveau type de grandes maisons se consacre au service de plats, élaborés avec cette viande. Le chef compose différents plats, conscient de la charge historique et symbolique des mets. Ces dégustations spéciales sont selon les restaurants, l’occasion d’opulents buffets ou de plusieurs services. Les goûteurs réservent sur un coup de coeur. Ils peuvent se renseigner sur la personne qu’ils ingèreront et qui les habitera. Les gourmets correspondent à une élite, à la fois avant-gardiste et nostalgique du régime carniste et des anciennes traditions culinaires. » Alon

Post-diplôme 2014 : Aurélie Vasnier

Process - Guimauve

1. Process De manière constante, j’opère des déplacements de matériaux comestibles pour les transposer dans un autre espace que celui de la cuisine ou du laboratoire. De même j’utilise des matériaux et outils hétéroclites, loin de l’outillage du cuisinier ou du pâtissier pour travailler l’alimentaire : textile, résille, jouets, grillage à poules, planches, pavés, carton, plaques et grilles métalliques…). Enfin je porte une attention toute particulière à la mal façon, au raté, à la coulure, au trop plein, au rebut, à la rognure, au déchet de la matière, tous ces éléments déconsidérés par le professionnel des métiers de bouche, en marge du produit fini et qui ne sortent jamais de l’espace de fabrication. Je joue avec les échelles, pour inviter à voyager dans un imaginaire créé par la matérialité comestible. Je me joue des formes attendues d’une pièce en sucre, d’une brioche ou d’une guimauve, en intervenant sur la matière en devenir. Je la manipule lorsqu’elle change d’état, comme un confiseur travaille le sucre, en me concentrant sur ce que la matière donne à voir et à rêver. Avec mes outils de plasticienne, j’ai élaboré cette recherche sur la matière, comme la mise en place d’un processus. Il me permet de générer une forme, un motif, qui valorise l’aléatoire de l’écoulement, d’une matière comestible, au travers d’une trame. Le produit alimentaire passe par des milliers de filtres qui font que nous nous reconnaissons dans notre alimentation. Il y a ces filtres de la pensée et les filtres physiques. Multiples sont les processus de filtration : pressurage, foulage, essorage, tamisage, clarification, décantation, réduction, centrifugeuse… Pour que le produit alimentaire soit « valide » il passe souvent par le calibrage qui le fera devenir « beau et bon ». En passant par la trame physique, il passe conjointement par le filtre de la pensée et devient alors valide. Réinterprétant la notion de calibrage, tout en respectant la recette, j’interviens à un moment du process de fabrication ou de la mise en forme de la matière comestible pour la laisser s’échapper. L’aléatoire crée un motif 3D dont la richesse formelle tient à la plasticité même de la matière.

2. Guimauve Cet ensemble d’expérimentations est basé sur la trame et le passage d’une guimauve dense et pure, qui interpréte les notions de calibrage et de pression. La pression exercée au-dessus, pour générer une matière au-dessous, reprend l’opposition entre l’espace consacré au temps du repas, le dessus de table, et l’espace sous le plateau, le dessous de table. Le plateau crée une frontière entre deux mondes : entre trivialité et sophistication, entre licite et interdit, entre bienséance et mauvaises manières. La préciosité mise en place dans les matières du goût réside également dans la manière de présenter, de s’approprier et de déguster, accompagnée de rituels qui nourrissent le plaisir et son mystère. « La trivialité de l’acte de se nourrir est souvent déconsidérée. Mon intérêt est dans la rencontre de mondes qui jusque là semblaient s’ignorer. Quand le brut, l’animal, le trivial ou le grossier télescopent l’hyper sophistication, quand le « primitif » s’invite à la table d’un cinq étoiles. Dans cette recherche, je souhaite susciter les appétits tout en titillant les répulsions. » Une installation de table portative scénographie la plasticité d’une guimauve dense et élastique. Elle permet de rendre compte d’une action et du temps de l’écoulement en direct, là où, habituellement, ce qui se trouve dans l’assiette est statique. Il s’agit de montrer la richesse d’une matière sous une forme inattendue, de sublimer la coulure, le trop plein de matière et le dépôt, de créer un moment raffiné à partir d’une installation et d’une matière simples, dejouer avec les contrastes, les textures et les changements d’états. Dans un premier temps de dégustation, la guimauve est semblable à une matière plastique, luisante et collante. Elle vient accessoiriser des fruits frais, dans un contraste de couleurs, de textures et de goûts. Puis les coulures, les stalactites, sont transformées en stalagmites. Grâce u retournement du plateau, ils se donnent à voir sous l’aspect nouveau d’un paysage de poche. Cette poudreuse immaculée est un accompagnement possible au café ou à un alcool fort. Il est une invitation à la rêverie, à l’ivresse, à la contemplation. Il sera le point de départ d’un temps particulier, durant lequel le travail laborieux de la digestion change notre état physique et nos esprits. Cette installation prend la forme d’un rituel, pour nourrir le plaisir et son mystère.

Programme First 2014

Le programme First est un programme de recherche et développement de projets d’open-innovation mis en place pour valoriser l’esprit d’entreprise dans les écoles de l’Institut Mines – Télécom, soutenues par la Fondation Télécom.

L’ESAD, partenaire du programme, propose ainsi à une dizaine d’étudiants d’intégrer des groupes composés d’étudiants ingénieurs et étudiants en management sélectionnés dans les écoles Télécom, Télécom ParisTech, Télécom Bretagne, Télécom SudParis et Télécom Ecole de Management Chaque groupe définit et travaille sur son projet durant un semestre lors de trois séminaires se déroulant dans des lieux parisiens prestigieux où ils sont encadrés par des experts d’entreprises partenaires : Orange, SFR, Alcatel – Lucent, Google. Ces séminaires sont ensuite prolongés par une Summer School se déroulant dans des pays partenaires (Finlande, Mexique, Canada…) possédant des plateformes de développement de projets et offrant un réseau de relation avec l’industrie.

Les projets :

Champimix (étudiant designer de l’ESAD participant : Mathilde Fiant). Le projet souhaite favoriser la cohésion sociale dans les lieux publics par une approche ludique. Il s’agit d’une borne spécifique disposant d’un écran tactile et permettant à plusieurs personnes de manipuler simultanément un jeu de type puzzle.

Orientago (étudiant designer de l’ESAD participant : Muriel Bordas) : ce projet est une plateforme et application destinée à aider l’orientation des élèves durant leur études secondaires. L’utilisateur visite une ville virtuelle où il peut découvrir divers métiers grâce aux témoignages vidéo de professionnels.

Sensplin (étudiant designer de l’ESAD participant : Delphine Sicard-Malafosse) : ce projet a pour objectif de fournir une approche sensorielle au DJ via une interface visuelle holographique de reconnaissance gestuelle pour manipuler la musique.

ezMove (étudiant designer de l’ESAD participant : Ève-Lise Kern) : ce projet propose de gérer et monitorer les gestuelles d’activité sportive, ici le tir à l’arc. Les utilisateurs bénéficient d’un contrôle en direct de leur position et mouvement par reconnaissance vidéo.

What’s On (étudiant designer de l’ESAD participant : Lorène Politzer) : le projet What’s On propose d’orienter les utilisateurs de l’application vers des contenus web (vidéos, articles, etc.) sélectionnés via un jeu d’images, choisies selon leur humeur et puisées dans une base de données étudiée en fonction de divers profils.

SmartBus (étudiant designer de l’ESAD participant : Kevin Zanin) : Smartbus est une application proposant à ses utilisateurs de collaborer à leur voyages quotidiens de transports en commun, Bus, métro ou tramways. Une fois géo-localisés, ils bénéficient d’informations contextuelles à leurs trajets : densité de fréquentation, trafic, anecdotes et témoignages de passagers ou encore promotions d’entreprises partenaires situées au point d’arrêts du trajet.

Chocolat 3D 2014

saveurs&chocs

« Filandises », Giulia Cuturi, Martin Barraud, Clément Haharfi

De nouveaux bonbons diaphanes pour une experience rare. L’impression à dépôt de fil permet d’élever des parois d’une extrême finesse et de manipuler des notions de vide et de plein dans des structures complexes. Ces dernières amènent de nouvelles sensations en bouche. Le bonbon fond, craque. Un chocolat aérien qui renferme une capsule de saveurs originelles. Une expérience puissante et éphémère.

 

MeltingChoc'

« Melting Choc’ », Elodie Levasseur, Benjamin Mahler, Valentin Robquin

Objet en chocolat permettant à lui seul la réalisation d’une recette (mesures, ingrédients, déroulé). L’application « Melting Choc’ », facilite la réalisation de recettes avec du chocolat. L’utilisation est simple, sélectionnez votre recette, le nombre de convives puis imprimez le contenant en chocolat. Vous n’aurez plus qu’à remplir à hauteur les différents compartiments avec les ingrédients indiqués.

 

TOUCHE LE GOUT 2

« Touche le goût » Maelle Ferré, Natalène Corda, Amélie Guilleminot

Utiliser les capacités techniques de l’imprimante 3D pour générer de nouvelles surfaces textures en chocolat. La texture influe sur le goût. Ce projet est une suite organisée de textures en bouche. La collection d’embouts est portée par des biscuits et permet de nouvelles gestuelles de dégustation.

3D CHOCOLAT PULSATION

 

« Pulsation », Hui Zhang, Ying Huang, Clément Legrand, Camille Tomei

« Pulsation » explore l’expression physiologique des émotions. Il prend la forme des réseaux sanguins et nerveux de la main, principal outil de préhension et du sens tactile.

 

 

A4-TONINA copie

 

« Tonina », Anaïs Silvestro et Luz Moreno

Un plan de ville inspiré des temples Maya, pour une tablette de chocolat en 3D. Un temple Maya est caractérisé par des espaces géométriques labyrinthiques. La structure de la tablette est constituée de carrés/quartiers sécables. Sa trame verticale oscille entre différentes hauteurs définissant des fonctions de la ville (habiter, circuler, produire…).

 

cacao

 

 

« Cocoa Quetzal », Luz Moreno et Anaïs Silvestro

Dessiner dans l’espace avec du chocolat. Le «Grimpar cacao », un oiseau qui fait ses nids dans les cacaoyers, a inspiré la forme du pistolet. Deux types de flux circulent par le bec dessinateur : un flux de chocolat tempéré et un flux de gaz réfrigérant, permettant au chocolat de se figer instantanément. * « Quetzal » signifie « oiseau précieux » dans la langue Maya.

Tabloid 2014

Ce projet éditorial avait pour objectif de pousser les étudiants à se questionner sur les rapports qu’entretiennent les contenus et leurs supports.

La littérature est-elle cantonnée au format du livre ?
Un tweet est-il destiné à n’exister que 3 heures ?
L’affiche n’est-elle réservée qu’à l’industrie publicitaire, la politique et aux
institutions culturelles ?Un tabloïd est-il destiné à ne véhiculer que la presse jetable ?

Tannerie Mégisserie 2014

CONCOURS de la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie

La Fédération Française de la Tannerie Mégisserie a lancé un concours auprès de cinq Écoles de Design, sélectionnées en France, afin que les étudiants mènent une réflexion nouvelle sur l’utilisation du cuir, hors du contexte habituel et classique. Ainsi elle souhaite ouvrir le champ des applications et encourager l’ingéniosité et l’innovation dans l’utilisation du matériau en tant qu’élément structurant, esthétique et/ou architectural. Une équipe de l’ESAD de Reims a emporté le premier prix, doté de 5 000 €.

Lauréats 1er Prix : Arteria – Élodie Elsenberger et Fabien Szczepanowski
Luminaire composé d’un réseau de bandes de cuir souples ou rigides sur une âme métallique, et habité par un réseau de leds, créant une lumière diffuse. (190×100 cm).

Tabouret de cuir ondulé – Antoine Monnet
Ce tabouret explore les propriétés structurantes du cuir. L’assise est un volume structuré par l’ondulation de la peau, qui conserve également sa qualité de recouvrement, utilisée plus traditionnellement.

Variation – Marie Odinot, Julie Kotulski, Chloé Riffault
Lampe d’appoint en cuir végétal dont la luminosité et la forme varient selon les envies de l’utilisateur : un geste, une luminosité

Campa 2013

Projets réalisés dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise CAMPA, fabricant de radiateurs électriques de luxe.

Dans un premier temps les étudiants ont visité l’usine et se sont familiarisés avec les technologies et les modes d’assemblage des radiateurs produits. Ils ont ensuite imaginé des propositions répondant aux problématiques de mobilité, fonction associée et/ou qualité perçue par l’usager. L’entreprise a retenu trois projets pour en réaliser le prototype.

Tempo – Élodie Elsenberger
Le radiateur présente l’aspect d’une surface « froissée » et sa colorimétrie qui évolue avec la température diffusée : on peut alors l’évaluer d’un coup d’oeil. L’objet ne se cache plus, mais contribue activement au décor et à la vie de l’habitat, par son graphisme élaboré et changeant.

Théo Demans
Approche plastique du radiateur par une diversité de matériaux superposés, comme des peintures dans un carton à dessin.

Voyage – Damien Convert
Le radiateur peut se poser ou s’accrocher au mur. Une poignée est intégrée dans sa forme simple pour le rappeler. L’alimentation s’effectue par le socle du mur ou du sol.

Antoine Monnet
Le fondement du projet de radiateur est de rendre cet objet technique plus ouvert, plus évolutif et donc plus durable, en dissociant les éléments qui le composent. La résistance électrique et le boitier de commande, plus fragiles, sont dissociés de l’objet, plus pérenne. Un élément modulaire en profilé d’aluminium renferme la résistance et permet une variation du matériau diffusant en façade. Ainsi, sur une même base, il est possible de générer divers types de radiateurs, pour une variation de puissance ou d’aspect.

Minima – Clément Bernard
Collection de cinq objets (obsidienne, angle, poutre, valet et cheminée) ayant en commun une fonction de chauffe et un aspect minimaliste, géométrique, noir et laqué. Ils créent un jeu avec l’espace et l’architecture, et peuvent être utilisés en interaction les uns avec les autres ou séparément.

The Spectacle Makers of Jura

International competition organized by the Spectacle Makers of Jura and chaired by designer Mathieu Lehanneur.

A student at ESAD won equal 1st prize, from among 422 candidates.

Presbys for women suffering from presbyopia: glasses that convert into a necklace or into more conventional glasses due to magnets placed in the aluminum frame. The prototype is being manufacturered by the Morel Company.

Post-diplôme 2013 : Benoît Le Guein

Mangez des mots

Je suis fou, fou des résonnances entre le langage, le codage et l’acte de manger, d’un codage comestible de l’alphabet pour délivrer un message sans que les autres convives ne puissent s’en douter, une interprétation comestible de l’alphabet phonétique en goût, texture et température, des aliments qui, sous une source lumineuse, laissent apparaître du texte, des figures de style comestibles, des aliments croisés avec des mots…

Post-diplôme 2013 : Rachel Levesque

Terrain friable

La fragilité est un état incertain qui suppose le peu, le fin et le frêle. On ne connait pas sa résistance, on doute de sa capacité à fléchir sans rompre.
La fragilité invite même à la rupture, elle est une tentation à la démolition car on veut choisir pour elle, elle qui navigue entre l’endurance et la fracture. Pour Terrain friable, cette notion de fragilité et d’état précaire s’est cristallisée autour d’une seule préparation alimentaire qu’est la meringue. Des recherches sur les limites de cet aliment et des mises en volume sont le point central de la dramaturgie de cet état de grâce; la meringue passe d’une fonction ornementale à des formes construites, mais décharnées, aérées, et éphémères.
Mais si la casse a lieu, c’est pour laisser place à un aliment complémentaire qui apporte un goût aussi vif que la démolition est soudaine, car cet état de fragilité n’est pas voué à rester stable ni continu. La tension installée fait tout le délice de cette expérience.
Ingrédients: meringue, découpe laser, fraiseuse numérique

Post-diplôme 2013 : Céline Cuisinier

Moules à partager

Depuis une cinquantaine d’années, nos rythmes de vie ont été modifiés, la cellule familiale a évolué, et par conséquent nos comportements alimentaires ont subi d’importants changements. Nous consommons «Sur le pouce», dans sa voiture, au bureau… Le micro-ondes prend une part importante dans nos cuisines, le réfrigérateur n’est plus un espace de stockage mais devient un distributeur. Tous ces éléments contribuent à ce que l’on devienne de plus en plus individualiste. À partir de la gestuelle et de la manipulation liées au partage, à la découpe, en parts égales ou inégales, et par le biais du pliage, ont été crées des moules à partager. Scénarii de repas préparés à consommer seul, ou à partager, ils permettent la cuisson, la présentation et le transport.

Post-diplôme 2013 : Caroline Lopez

Les requalifiés

En Europe, plus d’un tiers de la production de fruits et légumes est abandonnée pour non-conformité aux exigences du marché : forme, taille, état et valeur marchande des fruits et légumes doivent respecter un cahier des charges strict pour gagner les étals ou être transformés efficacement par l’industrie.
La Crush machine, objet itinérant et « ready made », propose une cuisine de rue éco-responsable qui valorise ces produits. Abstraction des exigences des normes, valorisation des particularismes, elle transforme les disqualifiés d’un geste net : tranchage ou aplatissement. Les requalifiés trouvent ainsi une conformité pour faciliter la préparation tout en offrant une forme unique.

Post-diplôme 2013 : Marion Chatel Chaix

Accessoire : « Pièce destinée à compléter un élément principal ou à aider à son fonctionnement »

L’accessoire culinaire est un assaisonnement, une note additionnelle sensuelle et sensorielle savoureuse qui vient sublimer nos classiques. Cet accompagnement nous invite à rêver, à déguster plus qu’à se nourrir et à changer la perception du contenu de l’assiette au quotidien. Les propositions ci-jointes sont réalisées à partir d’une technologie artisanale introduisant un nouvel instrument dans la cuisine : le fer à repasser.
Ingrédients : légumes désydratés, découpés et repassés

Tournée Amérique Centrale 2013

Design Culinaire - Mars 2013 Intervenants : Marc Brétillot (designer) et Georges Ribeiro (cuisinier)

Du 4 au 21 mars, à la demande de l’Institut Français du Costa Rica, le designer culinaire Marc Brétillot et le chef cuisinier Georges Ribeiro sont partis à la découverte de l’Amérique centrale afin d’y partager leurs savoir-faire et participer à des performances et des ateliers.
San Salvador au Salvador : les 4 et 5 mars 2013.
Tegucigalpa au Honduras : les 7 et8 mars 2013.
Managua au Nicaragua les 10 et 11 mars 2013.
San Jose au Costa Rica dans le cadre du Festival Internacional de Diseño et du Festival International de la Francophonie du 13 au 16 mars 2013.
Panama Ciudad au Panama : les 18 et 19 mars 2013.
Guatemala Ciudad au Guatemala le 21 mars 2013.

Vins et saveurs 2013

Du 23 mai au 30 septembre 2013 Exposition au Château l’Hospitalet, Narbonne

Dans le cadre d’un partenariat pédagogique avec les vins Gérard Bertrand, les étudiants en option design culinaire ont travaillé sur les différents types de vins du domaine. Les quatre projets retenus sont exposés aux côtés de vingt autres créations de l’atelier de design culinaire de l’ESAD de Reims réalisées ces dernières années.

Faut pas pousser 2013

Ce livre est le fruit des diverses rencontres, conférences et journées d’étude organisées à l’ESAD de Reims, avec pour ambition de poser les bases d’une réflexion se déployant dans un nouveau champ pour le design, en relation avec le végétal.

Il donne la parole aux créateurs et chercheurs en la matière qui ont répondu à notre appel, mais aussi aux étudiants de l’ESAD de Reims, à travers leurs productions plastiques. De la cime des forêts primaires à l’atelier de l’artiste, en passant par des plantations de tabac ou des laboratoires scientifiques, Faut pas pousser nous transporte au coeur des problématiques qu’abordent les auteurs et qui souvent se croisent, se frôlent ou se télescopent en terrains fertiles, à commencer par celui de notre imaginaire.
Avec les contributions de : Manola Antonioli, Nicolas Bonnenfant, Fabrice Bourlez, Marie-Haude Caraës, Brigitte Chabbert, Damien Chivialle, Marie Denis, Céline Duhamel, Émeline Eudes, Gilles Galopin, Francis Hallé, Heiko Hansen, (HeHe), Chloé Heyraud, Bruno Latour, Duncan Lewis, Sara Lubtchansky, Bruno Marmiroli, Alain Milon, Élise Morin, Patrick Nadeau, Claire Peillod, Patricia Ribault, Didier Semin

Les Hortillonnages 2013

Depuis quelques années, la Maison de la Culture d’Amiens organise le festival « art, ville & paysage » dans les Hortillonnages d’Amiens, une ancienne zone marécageuse transformée au moyen-âge en jardins flottants, véritable zone de production maraîchère. On l’appelait « a Venise des légumes».

Aujourd’hui, ce marais de trois cent hectares, dont l’eau en occupe une centaine, s’étend au coeur de la ville, mais ne fait plus vivre que sept maraîchers professionnels, qui exploitent vingt cinq hectares et vendent leur production sur les marchés et à la grande distribution. Avec ce festival, des parcelles en friches sont confiées, via un appel à projets, à des artistes (paysagistes, architectes, designers et plasticiens et étudiants de ces disciplines) pour des aménagements ou installations, éphémères ou pérennes, que le public découvre à pied ou en barque. Les étudiants de design végétal, après avoir visité l’édition 2011 des Hortillonnages, ont réfléchi par petits groupes à des propositions qui devaient intégrer la dimension naturelle et touristique du site tout en faisant découvrir à tous les publics ce patrimoine d’exception.
Livre Ou(vert) – Madeleine Todd Morel Un herbier grandeur nature, un lexique géant et vivant pour faire découvrir les principales espèces de végétation locale.
Désagrégation – Thomas Kern et Marie Legentil Le projet s’attache à la problématique de la disparition progressive des îles et s’interroge sur l’existence d’un envers du décor imaginaire, lié à des lieux cultivés et désormais abandonnés.
Sauvons les hortillonnages – Bérénice Garnier De grandes bâches photographiques sont installées sur des ilôts abandonnés témoignant de l’état de ce patrimoine avant qu’il ne soit dégradé par le temps.

Serres Urbaines 2013

Luc Beaussart, Audrey Charré & Clémentine Schmidt, Mention spéciale du jury.

Le projet a été créé dans le cadre de la semaine folle 2011 de l’ESAD de Reims avec Jon Marín, enseignant sur des projets multidisciplinaires en Biomimétisme et en Ecodesign à l’Ecole de Design de Sabadell, Espagne. Serres Urbaines a pour ambition de mettre en valeur des plantes qui poussent de manière naturelle dans des endroits non désirés. Les « mauvaises herbes » de nos cités se révèlent bienfaisantes, salvatrices et parfois comestibles. Le premier but est donc de les mettre en valeur par une signalétique en volume rappelant une image de serre. De ce fait, ces plantes peuvent s’épanouir, grandir et être mieux considérés par les habitants, les passants… Le second attrait de ce projet est d’utiliser ces plantes revalorisées pour en faire du compost : par adjonction d’un sirop de glucose le déchet organique devient matière solide et fertile. Sous forme d’un cube, rappelant sa structure protectrice mais aussi celle d’un morceau de sucre, il devient facilement utilisable pour les plantes d’intérieur. L’intérêt de ce projet était donc de reconsidérer la nature déjà présente dans la ville, de lui trouver un but afin de créer un cycle issu de la ville.
Intervenants : Jon Marín, Sara Lubtchansky

Banquet scientifique « Pillage et Gaspillage » et « Cuisines en friche » 2013

Le Banquet scientifique® - 12 avril 2013 au CENTQUATRE, Paris Thème : "Pillage et gaspillage" Le Banquet scientifique® - mercredi 11 septembre 2013 - La Belle de Mai à Marseille Thème : "Cuisines en Friche "

Le Banquet scientifique® est un concept scénique offrant le partage des savoirs et des saveurs en un même temps et un même lieu.

Thème : « Pillage et gaspillage »
Les 130 participants de cette première édition ont vécu une expérience scientifique de type colloque et une expérience esthétique, engageant la sensibilité au sens premier du terme : les sens, la perception. Conférences, performances d’artistes et repas se sont succédés pendant cinq heures pour faire résonner ensemble saveurs et savoirs, en une expérience sensible dans l’espace « jardin » du CENTQUATRE.
Organisé en partenariat avec : La Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (MSHPN), FERRANDI, l’école française de gastronomie, l’Université François Rabelais de Tours, l’Institut Européen d’Histoire et Culture de l’Alimentation (IEHCA), le CENTQUATRE et son restaurant Les Grandes Tables.
Sponsors : Les vins Gérard Bertrand, le CNIPT, Président Professionnel, Charraire et Metzger.

Thème: « Cuisines en Friche »
Repas colloquant pour 200 convives – Savoirs et saveurs – Pillage et gaspillage
Cuisiniers, artistes et intellectuels réinventent le colloque scientifique en colloque culinaire et artistique sur le thème « Pillage et Gaspillage » à l’invitation de Marc Brétillot, designer culinaire. Le Banquet scientifique® est un concept scénique déposé offrant le partage des savoirs et des saveurs en un même temps et un même lieu. Les participants y vivent une expérience scientifique de type colloque et une expérience esthétique, engageant la sensibilité au sens premier du terme : les sens, la perception.
Le banquet scientifique est tout à la fois : conférences, performances ou oeuvres plastiques et repas sur le thème Pillage et gaspillage. Plasticiens, designers, performeurs, essayistes, musiciens, philosophes et poètes s’y rencontrent pour parler, chanter, théoriser, danser, donner à voir ou à renifler dans la liberté que donnent les saveurs d’un festin.
Banquet coordonné par Éric Trochon, élu meilleur ouvrier de France 2011, ancien élève et professeur de l’École Ferrandi

L’agriculture urbaine 2013

Les étudiants ont été invités à explorer la question de l'agriculture dans la ville avec leur regard de designer, qui se place au niveau des interactions de l’Homme avec son environnement.

Les étudiants de l’atelier de design végétal de l’ESAD de Reims ont travaillé en 2013 sur le thème de l’agriculture urbaine, en le plaçant dans le contexte de la Ville de Reims et du projet Reims 2020. Encadrés par Patrick Nadeau, architecte-designer fondateur de l’atelier de design végétal, Sara Lubtchansky, urbaniste et Nicolas Bonnenfant, architecte-paysagiste au sein du collectif COLOCO, les étudiants ont été invités à explorer cette question avec leur regard de designer, qui se place au niveau des interactions de l’Homme avec son environnement. Des projets aussi divers que des jardins nourriciers, des outils de promotion des productions locales, la mise en réseau des consommateurs entre eux et avec les producteurs… ont été imaginés. Avec une approche souvent pédagogique, plusieurs projets ont cherché à mettre en valeur une vision systémique et temporelle du cycle de production agricole. Cinq projets retenus ont été regroupés : ils ont en commun de dépasser l’approche purement maraîchère pour montrer, à travers des pratiques inspirées d’hier ou d’ailleurs, que l’agriculture est une activité qui contribue à développer les échanges et à repenser des cycles de production transformés par l’industrie. Conçus initialement comme des équipements autonomes, ils se révèlent complémentaires et interdépendants dans leurs processus de production/récupération.

 

Bio-gaz par Élodie Elsenberger, Marion Galisson
La méthanisation est aussi un produit du compost. Le compost mélangé à l’air produit de l’humus pour nourrir la terre et de la chaleur pour chauffer l’air. Mélangé à l’eau chaude, il fermente et produit du méthane. Cette bio-énergie alimente le réchaud qui fait cuire les légumes. Au Japon et au Cambodge, des cabanes sont ainsi chauffées au compost ; au Rwanda et au Bénin, le méthane produit sert à faire la cuisine tandis qu’en Suède, on produit du biogaz de façon industrielle pour chauffer l’habitat et faire rouler les voitures.

 

Alambic par Salassa Mitsui
Si les arbres fruitiers poussaient en ville… la ville serait un village ! Pour ne pas jeter les fruits pourris de nos vergers urbains et de nos grandes surfaces, on peut les distiller pour en faire de l’eau de vie, ou un peu d’alcool pour faire tourner un moteur. Le feu produit des cendres pour la briqueterie, permet de réchauffer ou faire griller son casse-croûte et crée de la convivialité, qui laisse le temps d’observer. Et si la ville accueillait cette tradition rurale ?

 

Jardin pédagogique par Line Lieng et léa Wlodarczyk
Ce projet montre aux enfants que chaque plante pousse à sa façon : la pomme de terre se butte, l’endive pousse dans le noir, la fraise marcotte et la tomate grimpe… Ces jardins pédagogiques dans des sacs en toile non-tissée sont à suspendre le long des murs de l’école pour suivre tout au long de l’année scolaire le cycle de pousse des principales plantes.

 

Brique de compost par Thomas Ballouhey
Mettre de l’humus en brique : une brique de déchets organiques secs et carbonnés est composée de sciure de bois, déchets de champignonnière, feuilles mortes, papier, carton, marc de café, cendres et coquilles d’oeufs. On mélange, on mouille, on compresse puis on fait sécher. Compacte et facile à transporter, la brique reprend vie avec du compost et de l’eau pour venir fertiliser les terres pauvres.

 

Champignonnière par Martin Laforêt
Mélange de techniques industrielles et de pratiques amateurs en 6 étapes. Étape 1 : développer du mycélium dans un bocal d’eau sucré Étape 2 : remplir des bocaux stériles de céréales (maïs, seigle, avoine, blé…) Étape 3 : fabriquer du substrat avec restes de fruits, des briques organiques, des marcs de fermentation… Étape 4 : déposer les céréales inoculées de mycélium sur du substrat Étape 5 : lancer le processus de production de la champignonnière en milieu humide et sombre Étape 6 : consommer les champignons (généralement des pleurotes)

Le jardin vertical 2013

Véritable signal de biodiversité en milieu urbain, ce jardin vertical fait appel au travail de conception des étudiants de l’école et aux dernières techniques de végétalisation.

Dans le contexte des réflexions sur la métropole de demain, l’ESAD a imaginé doter son bâtiment du centre-ville d’un biotope vertical, véritable signal de biodiversité en milieu urbain. Ce jardin vertical fait appel au travail de conception des étudiants de l’école et aux dernières techniques de végétalisation. Projet manifeste, cette œuvre d’art vivante est conçue comme un jardin vertical exemplaire, dont les végétaux peu gourmands en eau cohabitent avec des oiseaux et des insectes et nécessitent peu d’entretien. Les ruches installées depuis 2009 sur le toit de l’école sont intégrées à cet écosystème qui pourra recevoir le label de refuge LPO.

Dans une réciprocité qu’on observe dans la nature, les insectes permettent aux plantes de se reproduire, tandis que la flore sert de réservoir alimentaire et de refuge à toute une petite faune. C’est cet équilibre du vivant et son intégration dans la ville qui sont ainsi portés au regard, tout en montrant les divers savoir-faire de l’ESAD.

Les étudiants ont été sollicités pour développer le projet et imaginer les nichoirs, hôtels à insectes et pots pour les plantes. Le projet retenu et développé depuis mai 2012 consiste en un mix entre des jardinières fixées au mur et différents objets conçus par les étudiants qui sont maintenus en suspension par un système de patères qui symbolisent des branches. Ces objets sont développés et prototypés en béton végétal avec l’expertise des Compagnons du devoir, de la LPO, (ligue de protection des oiseaux) et des experts des insectes en milieu urbain. C’est l’occasion d’expérimenter des techniques nouvelles en matériaux naturels.

Projet conçu et développé par les étudiants : Élodie Elsenberger, Bérénice Garnier, Salassa Mitsui et Lauriane Vauthier.

Avec le concours de Clément Bernard et de Thomas Kern.

De nombreux partenaires mettent en synergie une école de création avec des entreprises innovantes et valorisent le savoir-faire régional.

Partenaires institutionnels : Ville de Reims et Reims-Métropole (Direction des espaces verts – Reims 2020)

Partenaires financiers : Effort rémois

Partenaires techniques : Edivert (Ormes), Arden végétal, Le Bâtiment Associé (Muizon), La Maison de Reims des Compagnons du devoir, la Ligue de Protection des Oiseaux LPO Champagne-Ardenne, Maison de la Nature à Paris, CELC-Master of linen, Sineugraff.

Direction artistique du projet : Patrick Nadeau, avec la collaboration de Raoul Sbaïz et Sara Lubtchansky

Coordination : Claire Peillod, directrice de l’ESAD

Programme First 2013

"L’HOMME AUGMENTÉ DANS LE MONDE DIGITAL"

Pour la deuxième année consécutive, un groupe d’étudiants de l’Esad participe au Programme First. Ce programme de recherche et d’innovation dans le domaine des nouvelles technologies soutient plusieurs équipes constituées d’étudiants ingénieurs des Mines-Telecom et d’étudiants designers de l’Esad de Reims. Durant un semestre, au contact des experts de la Fondation Telecom (Orange, SFR, Alcatel Lucent, BNP-Paribas, Google), chaque équipe conçoit un projet innovant sur le thème de l’homme augmenté dans le monde digital et le présente à l’occasion de plusieurs séminaires et d’un voyage d’étude à l’étranger.

Cette expérience de travail en équipe pluridisciplinaire permet à chaque praticien de découvrir le domaine d’expertise des autres, et de partager sa culture et ses méthodes de travail, créant une plateforme d’échanges fructueux entre ingénieurs et designer.
Data Bridge – Thimothée Marnat :
Un service d’aide à la navigation dans les lieux publics pour les personnes souffrant de déficience visuelle et qui utilisent les smartphones. Le système réside en la mise en relation du bâtiment équipé, et du smartphone de l’utilisateur via des bornes implantées dans les lieux, en lien avec une base de données. Chaque utilisateur énonce verbalement sa destination et le système calcule un itinéraire et évalue à chaque point la direction à prendre. Une interface sonore complète le dispositif.

Pyxis – Amelie Thomas
Cet assistant numérique à domicile permet de localiser les objets de la vie quotidienne que nous sommes susceptibles d’égarer. Il nous dirige ensuite vers ces objets au moyen d’une tablette. L’expérience de l’utilisateur est au sein des préoccupations du design de l’interface. Les icônes des objets sont modulables, l’utilisateur dispose d’un catalogue de formes récurrentes d’objets, dont il peut choisir la couleur afin de se rapprocher le plus possible de son objet. A terme, cet assistant est destiné à exister dans la plupart des objets connectés de la maison pour augmenter sa capacité d’interaction avec les habitants.

X-Hapto – Audrey Barbereau
Le corps communicant. Dans un monde où l’information acquiert de plus en plus de puissance, les technologies d’échanges de données doivent être rapides et efficaces. Les plus communes nécessitent un canal partagé pour transmettre, ce qui remet souvent en question les garanties de disponibilité du réseau, le débit et surtout la sécurité. X-Hapto imagine un nouveau support de transmission : la peau humaine. Il est ainsi possible de faire passer l’information, uniquement par le toucher. La peau humaine est conductrice. De faibles courants circulent continuellement sur notre peau sans que cela nous cause la moindre gêne. Il est possible donc de propager sur nos corps un signal porteur d’information. Le système X-Hapto est intégré sous forme d’une puce à la coque d’un smartphone : lorsque l’utilisateur est en contact avec cette puce, le corps constitue un canal disponible et sécurisé permettant l’échange d’informations par le toucher. Afin de garder le contrôle sur l’information échangée, une application permet de paramétrer ces données.

Fonderie Rollinger 2012

La fonderie Rollinger a sollicité un groupe d’élèves designers de l’ESAD, pilotés par Véronique Maire, designer, pour apporter un nouveau regard sur l’univers de la quincaillerie et notamment de la crémone.

Une immersion dans l’entreprise a permis aux étudiants de comprendre le processus semi-artisanal et de répondre au mieux aux enjeux actuels de l’entreprise comme de la société. Les objets en cours d’édition renouvellent le catalogue traditionnel de la fonderie, et constituent la première étape d’une collaboration au long cours de l’ESAD avec des PME et artisans des Ardennes, aux savoir-faire traditionnels.

Food Explorer Paris des Chefs 2012

Du 22 au 24 janvier 2012, Paris, La Mutualité Le « Paris des Chefs » met en scène les passerelles qui émergent entre l’art de cuisiner et les différents champs de la création, en associant les chefs de la gastronomie française et internationale, avec des architectes, des designers, des stylistes…, afin de révéler les transferts d’inspiration entre ces disciplines.

L’ESAD y était doublement présente, avec son activité de design culinaire : dans l’un des stands du salon qui accompagne les démonstrations, et dans les propositions de design culinaire du repas de clôture, proposé par les étudiantes en post-diplôme et l’École Grégoire Ferrandi sous le nom programmatique de Food Explorer. Manufacto est un cocktail imaginé et produit par les étudiants des deux Ecoles. Pendant plusieurs séances de travail ils ont confronté leurs approches pour dégager une thématique ayant un sens en rapport à leurs pratiques respectives : la main.

Performance au Paris des Chefs
Intervenant : Marc Brétillot

Eurogerm « Réinventer le pain quotidien » 2012

Du 3 au 7 mars 2012, Salon Europain, Paris.

Les étudiants de l’option design culinaire de l’ESAD de Reims se sont appropriés « le pain quotidien » dans un travail d’auteur alliant analyses contextuelles, expérimentations, pertinence et cohérence. Les recherches se sont déroulées d’octobre 2011 à janvier 2012, initiées par une visite de l’entreprise Eurogerm, et ponctuées par le suivi de leurs professeurs de design culinaire Marc Brétillot et Frédérique Bastien, ainsi que du cuisinier de l’ESAD Georges Ribeiro. Réinventer le pain quotidien est une proposition extrêmement large qui touche toutes les cultures et pratiques. La pluralité des projets des étudiants y fait honneur. Ils questionnent aussi bien la production, la distribution, la consommation que le recyclage du pain. Le temps y est remis en cause, certains s’ancrent dans la mythologie, pendant que d’autres anticipent de nouveaux modèles de consommation à venir. Leurs points de vue se répondent : ils sont conceptuels, sensibles, idéologiques ou pragmatiques ; ils expriment des gestes et des saveurs, ils parlent d’usages et de techniques.

Intervenants : Marc Brétillot et Frédérique Bastien
Partenaire : Eurogerm

SIAL 2012 « À la maison comme un chef »

Du 21 au 25 octobre, Paris Nord Villepinte

Pour la cinquième édition de Food Design au SIAL, les étudiants de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims ont imaginé des prototypes de produits portés par leurs visions d’artistes en devenir, autour de la thématique intitulée “ À la maison comme un chef ”. Fruit d’une tendance identifiée par le cabinet XTC world innovation, elle engage d’emblée les étudiants de l’ESAD à s’interroger sur les relations qu’entretient au quotidien le grand public avec l’alimentation et avec l’acte de cuisiner, sous l’influence de ses nouveaux “gourous” : les chefs cuisiniers.
Intervenants : Marc Brétillot et Frédérique Bastien

Le végétal, un modèle pour le design ? 2012

À la frontière du biomimétisme, de l’écologie urbaine et des arts décoratifs, le design végétal, enseigné depuis plus de 5 ans à l’ESAD de Reims, participe à la conception de nouveaux environnements domestiques.

Observer et interroger les plantes, leur forme, leur structure, leur géométrie, leur couleur, leur relation avec leur milieu… permet aux designers de proposer des démarches singulières et sensibles et des solutions innovantes aux problèmes économiques, écologiques et sociétaux actuels. Ce travail à l’échelle de l’homme et de la plante intervient en complément de l’architecte et du paysagiste qui travaillent à l’échelle de la ville et du paysage. Ce projet de recherche piloté par Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky et Patricia Ribault a mobilisé en 2011/2012 les étudiants de Master 1, dont les premiers résultats ont été présentés aux Jardins des Tuileries pour « Jardins, Jardin » du 31 mai au 3 juin 2012. Ces projets font également l’objet d’une exposition de culture scientifique, en collaboration avec l’INRA et Accustica, en novembre 2012, lors des 3èmes Rencontres Internationales de l’Art et du Design sur le thème du Végétal, organisées par l’ESAD à la Comédie de Reims.
Intervenants : Patrick Nadeau, Sara Lubtchansky, Patricia Ribault

Workshop « Jelly Belly » 2012

Les bonbons Jelly Belly : une matière, des couleurs, des saveurs… qui ont été manipulés par les étudiants de design  culinaire en décallage ou en sublimation. Les résultats ont été exposés avec succès au Drugstore-Publicis aux Champs Elysées (Paris), en octobre 2012.

Programme First 2012

Fin 2011, l’ESAD, Télécom École de Management et Télécom Sud-Paris ont signé un accord de partenariat important, incluant des enseignements et des recherches en commun.

Étudiants et professeurs ont ainsi évolué au sein de ces trois institutions pour appréhender la puissance de la forme, de l’image, de l’esthétisme dans la création de projets managériaux, et plus spécifiquement numériques. Le programme First, créé par des entreprises privées, compose des équipes mixtes d’étudiants ingénieurs / managers / designers, sur un sujet retenu par les commanditaires du programme. Outre plusieurs présentations / évaluations par les entreprises à l’Institut-Mines Télécom (Paris), deux de nos étudiants ont pu bénéficier d’une présentation à Singapour et d’un voyage d’une semaine en Asie. Merci à nos généreux partenaires !

Glucofree, Bastien Mairet avec Telecom Bretagne
Conçu comme un outil préventif de suivi du diabète, Glucofree se concentre sur la conception d’un glucomètre non invasif grâce à un capteur à micro-ondes, qui permettra des mesures indolores et plus fréquentes. Outre la commodité et le meilleur contrôle que ce système offrira aux patients en améliorant leur qualité de vie, il permettra aussi une réduction significative des dépenses de santé publique grâce à la prévention accrue des complications, mais aussi en épargnant aux diabétiques des systèmes de mesure actuellement trop coûteux.
Smartways Julie Delattre avec Telecom Paristech
Cette application smartphone est destinée aux piétons et aux usagers de véhicules non motorisés (vélo, roller…), dans le but d’améliorer leur usage de la ville au quotidien. Chaque individu peut définir un profil correspondant à son état physique, ses besoins ou ses envies, et trouver ainsi un itinéraire tenant compte de la qualité de l’air, des centres d’intérêt à proximité ou du dénivelé. De plus, l’application propose également des fonctionnalités pour valoriser les trajets, l’aspect culturel de la zone visitée, emplacements de commerces ou de restaurants sur le trajet, partage des trajets favoris au sein d’une communauté d’utilisateurs, etc. www.smartways.rezel.net

Locky Pauline Di Valentin avec Telecom Bretagne
En réponse aux problèmes multiples de gestion des clefs au sein des familles nombreuses et actives, ce système de serrure intelligente permet une gestion des accès simplifiée et pratique. Plus besoin d’avoir un gros trousseau de clefs dans sa poche, un simple smartphone suffit désormais. Grâce à un système d’identification, la porte sait quand elle peut s’ouvrir ou pas. Elle est contrôlée par un logiciel très intuitif de gestion simple des droits d’accès. http://lockyteamwordpress.com

Elaya, Thomas Guigue avec Telecom Sud Paris et Telecom École de Management
Un objet simple et son environnement ludique se proposent de réduire le stress. L’objet est un bracelet au design attractif qui collecte des indices physiologiques pour en déduire le niveau de stress de l’utilisateur, et propose des applications axées sur la régulation de ce stress. Ce bracelet, capable de détecter le rythme cardiaque, l’humidité de la peau et la température interne qui seront ensuite transmis par Bluetooth, en direct ou en différé, vers un smartphone, est associé à un volet logiciel. Ce dernier offre un environnement dans lequel l’utilisateur peut contrôler l’évolution de son stress et reçoit des conseils. L’application intègre également des mini jeux censés mener l’utilisateur vers une meilleure gestion de son stress. L’objectif est d’apprendre à un public jeune, à rester zen, tout en s’amusant.

Allergic helper, Wilfrid Depauw avec Telecom Sud Paris et Telecom École de Management
Dans moins de dix ans, plus de trois milliards d’individus auront une allergie. Pourtant l’allergique n’est traité que du point de vue médical même si ses allergies impactent fortement sa vie sociale. AllergicHelper s’est donné pour but d’améliorer le quotidien des allergiques et de leur entourage, dans toutes les situations pour informer, partager, accompagner et faciliter les leur alimentation. www.allergichelper.com

Welcomesign, Jean-Baptiste Colleuille avec Telecom Bretagne
Nos services aux bouts des doigts ! La vocation première de ce projet est de mettre en place un outil de communication entre des personnes sourdes et entendantes dans les établissements de service quotidien tels que l’hôpital, la banque, les agences de recrutement, la poste… Un avatar effectue la transmission du français vers la langue des signes pour la personne malentendante. Un système de reconnaissance de signes permet à la personne entendante, par synthèse vocale ou par écrit, de comprendre son interlocuteur. Ce projet à la fois ambitieux et engagé, est dédié aux entreprises de service afin de répondre aux besoins de toute leur clientèle.

Visionair 2012

Sketching the imaginar. Esquisser l’imaginaire ou petite archéologie de vestiges immatériels.

Intervenants : Laurence Mauderli et Laurent Greslin
Projet de recherche fondamentale : Visionair / Fraunhofer IPK / ESAD
Si le virtuel n’est en somme qu’un objet en puissance, un potentiel ou un possible, son modus operandi, quant à lui, est pourtant bien concret. Outre son caractère divertissant et ludique, l’action de dessiner des objets ou fragments d’objets en 3D dans un espace immersif appelé cave (prononcé [keiv] dans le jargon informatique émaillé de termes anglais), ce qui en français équivaut à grotte, n’a rien à voir avec l’art pariétal paléolithique. La topographie de la grotte en question n’a pas le relief tourmenté des grottes de Lascaux ou de Chauvet, ni d’ailleurs leurs dimensions, et ses usagers ne sont plus des Homo sapiens.
Cette cavité de 2,5 x 2,5 x 2,5 mètres est constituée de parois lisses munies de capteurs et est reliée à un ordinateur. En soi un dispositif de haute technologie, un médium en réseau, opérationnel s’il a en son sein un usager muni de sa paire de lunettes 3D et d’un « stylo » ou « crayon » équipé de capteurs intégrés. Un dispositif complexe qui demande à l’usager un temps d’adaptation (quoique relativement bref) mais qui, une fois celui-ci adapté, lui permettra de dessiner dans l’espace à peu près tout ce qui lui traversera l’esprit. Vous l’aurez compris, afin d’éviter l’état d’hypnose ou l’assujettissement à la machine, il s’agit d’avoir un projet de recherche bien réel qui nous rassure bien que l’Homme (et la femme) ne s’égareront point dans les méandres du simulacre et de l’immatériel !
En 2012, le projet de recherche fondamentale, intitulé « Sketching the imaginary » initié et mené par Laurence Mauderli, historienne et théoricienne du design, Laurent Greslin, designer tous deux enseignants à L’ESAD de Reims et Johann Habakuk Israel, docteur en ingénierie informatique et chercheur dans le département « Virtual Reality Solution Center » (centre de solutions en réalité virtuelle) du Fraunhofer IPK, « Institut für Produktionsanlagen und Konstruktionstechnik » (Institut pour les systèmes de productions et technique de construction) à Berlin, a été sélectionné par Visionair, un réseau européen d’infrastructures dédié aux installations de visualisation haut-de-gamme, ouvert aux chercheurs en Europe et dans le Monde.
Un des objectifs de ce projet a été d’explorer, de découvrir et de nous approprier la technologie immersive visuelle et haptique de la réalité virtuelle – telle qu’elle est développée au « Virtual Reality Solution Center » du Fraunhofer IPK, de Berlin – de travailler sur l’interrelation corps/espace/objet et d’établir un dialogue stimulant voire intriguant entre approche empirique et débats théoriques, entre design et réalité virtuelle, entre 3D et 2D et vice-versa. De manière plus spécifique, la possibilité de travailler directement à échelle 1 :1 dans la grotte, d’aborder graduellement des questions soulevées par l’artisanat numérique comme champ du design, d’expérimenter la pollinisation croisée entre le travail d’atelier et la production dans la grotte, des croisements entre design et ingénierie fut un de nos leitmotivs pendant ces deux semaines.
« Sketching the imaginary » a été l’occasion d’allier design et réalité virtuelle de manière tout à fait inédite pour une école d’art et de design française. Notamment, de travailler directement à échelle 1 :1 avec des outils de réalité virtuelle haut-de-gamme en abordant de manière approfondie des questions soulevées par l’artisanat numérique comme nouveau champ du design. Dessiner en 3D dans l’espace permet en effet d’accroître ou de développer une autre sensibilité visuelle, manuelle, haptique qui a de plus un impact sur notre manière de voir et de percevoir, tant l’objet dessiné que l’espace qui le contient. En outre, l’expérience unique du résultat de l’échelle 1 :1 en temps réel, qui est à la fois dessin et matière est une des caractéristiques qui a le plus séduit les participant(e)s.